Le réveil fût difficile... Deux jours à peine qu'il était arrivé au Japon et pas le temps d'encaisser le décalage horaire encore. Une journée à rien foutre, envoyer un mail à Dylan pour donner des nouvelles, un peu de Facebook sur son portable et le téléchargement (parfaitement illégal) d'une compile de Lynyrd Skynyrd en jouant à la console à peine déballée des cartons.
C'est la tête dans le cul que Logan passa son réel premier jour au Japon, en profitant également pour installer un peu décoration dans sa petite chambre d'adolescent. Des posters en masse des Giants de New-York et quelques playmates sexy à souhait, c'est à six heure et demi du matin qu'il se mit en route de sa banlieue pour se rendre au collège.
La route est longue, même à vélo, mais l'exercice, c'est la santé. Casque d'écoute flanqué sur les oreilles, "Free Bird" à fond, de quoi motiver les restes humains de l'adolescent ultimement crevé et voilà que la bâtisse s'offre enfin à son regard, achalandée d'étudiants se pressant contre les grilles pour se masser dans la grande cours. C'est un long soupire qui se glissa au bout de ses lèvres alors qu'il se dirigeait vers l'enclos à bicyclettes.
La foule de jeune l'intimidait d'une certaine manière et si ce n'était de sa compréhension toute relative du japonais le pire dans une nouvelle école, savait-il, c'est justement d'être le nouveau; d'avantage encore quand on a tout du ricain moyen et qu'on dépasse tout le monde d'une tête. Il se racla la gorge, tâchant d'éviter un maximum les regards curieux. Le garçon prit toutefois le temps d'observer au loin les poteaux de Football dressés et pointant derrière une danse forêt d'arbres. C'est là-bas que tout se jouerait, en attendant, il faudrait subir l'école et ses cours, les présentations et l'écoute constante du charabia proféré par les professeurs...
Equipé de sa vieille veste bleue et rouge des Giants, Logan prit le temps d'observer autour de lui non sans murmurer :
"Putain mais ils sont tous petits... au moins les filles sont mignonnes..."
Après quelques minutes à chercher son étage et son local de cours, il se mit dans le cadre de porte pour observer brièvement les autres élèves déjà présents et vint se glisser à une place dans le fond. Personne ne prit la peine de s'installer à côté de lui. Esseulé, il resta là un petit instant, écouteurs sur les oreilles, attendant la sonnerie qui ne viendrait que d'ici peu, coincé dans son rôle de nouveau, les bas croisés, le menton reposant dessus, vouté sur son bureau.