i am the spider...
"Qu'est-ce qui en sommes sépare un tueur à la chaîne du plus honnête des contribuables ? Un détail infime, un fétu de paille tout de suite envolé et qui cependant constitue pour la plupart d'entre nous une barrière infranchissable : le passage à l'acte..."
- Qu'avons-nous ?- La victime a était éviscérée, délestée de la plupart de ses organes, puis suspendue à cet échafaudage avec des cordes de violons...- C'est encore elle, n'est-ce pas ?Le jeune homme acquiesça silencieusement ne détournant pas son regard de la scène. Depuis plusieurs mois maintenant, une nouvelle vague de meurtres sordides avait éclaté en ville. L'auteur avait pris l'habitude de retirer les organes de ses victimes, avant de mettre en scène leur cadavre de la même manière qu'une araignée. En fai, le principal lien entre toutes ces sordides affaires, c'était ça... La fascination pour les araignées que le tueur faisait ressortir à chacun de ses meurtres.
- La Veuve noire...Ce jeune homme au style singulier se prénomme Toshijo Sankyuu. Son job ? Profiler spécialisé dans l'élaboration de profil Sociopathe. C'est lui qui avait en grande partie découvert la Duchesse lors de ses premiers crimes. Toshijo était un jeune homme un peu à part, constamment perdu dans ses pensées et quelque peu solitaire. Cependant, il était un membre actif de la police de Seikusu et, bien qu'il fût recalé aux examens d'entrée à l'université de la police scientifique pour cause de légers troubles d'ordre psychiatrique, il est à n'en point douter, l'un des meilleurs profiler de cette foutue ville.
La jeune femme qui se trouvait à ses côtés n'était autre que L'inspecteur Mayura, une jeune femme pleine d'ambitions et une policière d'expérience, ayant permis l'arrestation de bien des maniaques dans cette ville. Cependant, certains psychopathes sont bien plus retors que d'autres et la Veuve noire en est le parfait exemple. La Veuve noire atteignait à présent le sinistre nombre de douze victimes en 6 mois et les enquêteurs savaient pertinemment qu'il ou elle n'allait pas s'arrêter là.
Toshijo contempla silencieusement la scène de fontes en combles, avant de se retourner vers l'inspectrice de police qui était en train de prendre des notes sur tout ce qu'elle voyait.
Sur le sol, juste sous le corps de la victime, un sinistre amas de sang et d'organe était en train de prendre l'air. Le jeune homme inspecta la chose d'un œil averti, avant de dire sur un ton monocorde et quelque peu blasé :
- Il n'a laissé que les poumons et le foie... A priori, la victime buvait beaucoup et avait tendance à fumer... Les poumons son plein de taches et le foie est en très piteux état...Les deux protagonistes de se regardèrent silencieusement, arrivant alors à la même conclusion.
- Tu en déduis la même chose que moi Toshijo ?- Cannibalisme... Comme pour Mitsuru Fuji et pour Abel Fergusson, le tueur à laisser les organes malades ou infectés... J'en conclus donc que nous avons à faire à un Cannibale...- Ou une cannibale...- Une ?- Le dossier d'Autopsie a relevait des marques sur le cou de l'avant dernière victime, au vue de la morphologie des mains de l'agresseur... Nous avons à faire à une femme... Ou à un homme aux mains particulièrement fines.- Pas d'empreintes, j'imagine ?Silencieusement, la jeune femme secoua la tête de gauche à droite d'un air désespéré... L'affaire était en train de piétiner. Toshijo soupira faiblement en avançant avec la femme vers la voiture de cette dernière. L'affaire était en train de piétiner.
- Pfffff... Ils faut qu'ont mettent fin à tout ça Toshijo... Ce genre de monstre ne s'arrêtera jamais tu entends ! Jamais !- Je sais... Mais on ignore tout de ses motifs... Pourquoi s'attaque s'il a toutes ses personnes ? Qu'est ce qui fait qu'il ait choisi celles-ci plutôt que d'autres ? - C'est à toi de me le dire, bordel ! Un léger silence entrecoupât la scène puis… Le jeune profiler reprit la parole.
- Par fierté je pense…- Quoi ?- Enfin… C'est pas encore sûr mais… Je crois que la personne que nous recherchons tue par fierté… Les victimes devaient lui avoir manquées de respect ou elles devaient être gênantes pour cette personne...- Ce qui recouperait avec le cannibalisme non ? - Oui... Dans certaines croyances, manger son adversaire est une preuve de toute puissance vis-à-vis de ce dernier... En dévorant ses victimes, le meurtrier leur démontre sa toute-puissance, il les domine... Et la mise en scène les humilie...- Je vois...- Il y a aussi ce lien avec l'Arachnophilie avérée du tueur. Les araignées dévorent leurs proies en les vidant de leurs organes.- Hm... Et les Araignées sont-elles aussi cannibales...- Tout à fait...La jeune femme hocha lentement de la tête puis, elle quitta la scène du crime, la laissant aux médecins légistes et aux autres enquêteurs.
- Allez Mazari, plus de nerf dans ta composition...- Mais... Mme Dunkel... Jouer avec des cordes naturelles est difficile...Je... Je n'y arrive pas.- Oui, certes. Mais cela est formateur, jeune fille. Quand tu sauras jouer avec des cordes naturelles, je t'assure que n'importe qu'elle autre corde sera à ta portée .Le jeune fille esquissa une petite moût attristée, avant de légèrement déglutir.
- Mme Dunkel...- Oui Mazari ?- Est-ce vrai que les cordes naturelles sont faites en boyaux d'animaux ?La question fit légèrement sourire l'institutrice qui, en s'approchant légèrement de sa jeune élève, vint à lui répondre.
Oui... Mais pas toutes.La femme caressa gentiment la tête de Mazari, avant de lui faire signe de reprendre sa partition, là où elle s'était arrêtée. Ce que la jeune élève fit sans broncher.
Cette grande et belle femme brune en tailleur noir et rouge, c'est Annabelle Dunkel, une prof de musique très respectée dans son milieu et très aimée de ses élèves. Elle est arrivée à Seikusu il y a de ça deux ans et elle s'est petit à petit forgée une belle réputation, donnant des cours de violons aux plus grands et participant à l'élaboration d'orchestre. Seules certaines familles peuvent d'ailleurs se permettre d'offrir à leur progéniture, l'onéreuse formation de cette femme au charme froid et stricte, teinté d'un certain mystère. Il lui arrive aussi de donner des cours au Lycée de Mishima, en compagnie de certains collègues plus modestes qu'elle.
La femme écouta attentivement la jeune Mazari jouer, avant hocher de la tête en faisant signe à son élève d'arrêter.
- C'est bien Mazari... Je sens dans ta manière de jouer, toute ton envie de réussite. Tes parents peuvent êtres fières de toi.Elle regarda rapidement sa montre puis, d'une voix douce mais néanmoins sérieuse, elle intima l'ordre à son élève de partir. Ce sur quoi la jeune fille rangea consciencieusement son violon dans son étui, avant de saluer la femme avec respect pour finalement s'en aller.
La femme resta quelque seconde sur place, les doigts légèrement crispés... Sa manière de jouer était peut-être pleine de bonnes attentions, mais elle était atroce ! Horrible !
- Elle est une honte pour mon enseignement... Se dit-elle alors intérieurement.
Sa manière de jouer était peut-être pleine de bonnes attentions, mais elle était atroce ! Rien n'y fit, le père, c'était emporté, hurlant à la femme que pour le prix qu'il avait payé l'abonnement, sa fille devait jouer comme un véritable petit génie de la musique.
Ce sur quoi Annabelle ne répondue évidemment rien, cependant, elle n'était pas prête d'oublier ce coup de sang... Et il était intolérable pour elle d'avoir une élève aussi mauvaise.
La femme soupira faiblement... Puis elle alla fermer la porte de son cabinet, avant de se diriger vers un endroit qui lui était cher... Sa cuisine.
La femme enleva sa veste noire, avant d'enfiler un tablier à bavette anthracite, une fois cela fait, elle se dirigeât vers un grand frigo en inox, duquel elle sortit un cœur préalablement décongelé. Elle le déposa délicatement sur une planche en bois, juste à côté de différentes épices et autres herbes aromatiques, elle s'essuya les mains à l'aide d'un torchon, avant d'enclencher sa chaîne hi-fi, cette dernière rependant alors dans la pièce, la célèbre
Ave Maria de Schubert.
Une fois cela fait, Annabelle revint prendre son cœur en main, prenant de son autre main, un couteau en inox extrêmement bien aiguisé. Elle prit une légère inspiration, avant de venir fendre l'organe en deux sur la planche, plongeant lentement la lame dans ce précieux muscle violemment arraché à une femme dont l'exécrable caractère lui avait valu une mort lente et douloureuse.
Annabelle prit ensuite une poêle en fonte d'Aluminium qu'elle posa sur sa plaque à induction. Une noisette de beurre, du persil finement haché avec une échalote et puis enfin, les deux morceaux de cœur allèrent rejoindre ces délicieux condiments, finement poivrés et salés.
Tout en cuisinant, Annabelle vint à se souvenir de comment elle avait tué cette horrible mégère dont le cœur était la seule chose de bon en elle. C'était lors d'un concert de piano. La femme, qui était seule, avait décidée de rentrer chez elle à pied et, c'est tout naturellement qu'Annabelle la suivie discrètement jusqu'à une ruelle mal éclairée. Notre belle brune avait préalablement enfilé des gants, afin de pouvoir achever sa victime de la manière la plus propre qu'il soit, ses cheveux étaient maintenus par de la laque et, théoriquement, aucun de ces derniers n'aurait pu tomber sur la scène du crime.
Une fois face à la femme, Annabelle s'approcha lentement d'elle, avant de venir violemment l'étrangler tout en faisant cogner sa tête contre un conteneur à poubelles, et ce, sans dire un mot et en ne laissant paraître aucune émotion dans son regard.
Annabelle était froide, méthodique et particulièrement intelligente... Ses meurtres étaient pour elle de véritables œuvres d'art et ses victimes n'étaient que de simples mouches, des réserves de nourriture, rien de plus... Elles étaient infectes ! De leur vivant, ces immondes cancrelats ne valaient rien, ils étaient nocifs et agaçants et ne méritaient par conséquent, que la mort.
Par la suite, la femme porta sa proie jusqu'à sa voiture garée un peu plus loin afin de l'emmener par la suite chez elle. Une fois dans son antre, notre belle prof de musique éviscéra dans son sous-sol la pauvre femme, la délestant de tous ses organes, la plupart ayant ensuite rejoignent son garde-manger frigorifique. Les tripes en revanche ont étaient traitées de sorte à faire des cordes de violon qu'Annabelle utilisera plus tard dans ses cours ou alors, qu'elle vendra au potentiels acheteurs passant dans son échoppe, située dans la pièce juste à côté de son cabinet de musique.
La femme revint bien vite à sa préparation culinaire, avec toujours cette expressions supérieur au fond des yeux, cette infime lueur de folie que seul les plus éminents psychiatres de ce monde pourraient déceler...
Cet alors que la sonnette vint à retentir. Annabelle s'essuya rapidement les mains sur son torchon, avant de baisser la puissance de la plaque. Ensuite, elle alla ouvrir à cette personne qui n'était autre que son invité du jour, une jeune femme pleine de bonnes attentions qui se prénommait Mizuki Eiko , L'une des élèves les plus douées de la femme. La jeune fille salua respectueusement son professeur, avant de la suivre dans sa cuisine. Là, les deux femmes discutèrent longuement puis, une fois que le repas était sur le point d'être terminé, Annabelle demanda poliment à son invité d'aller s'asseoir dans la salle à manger. Ce que la jeune femme fit, bien évidemment.
Il fallut moins de quelques minutes à Annabelle pour dresser les assiettes et les présenter à la jeune femme qui attendait patiemment l'arrivé du plat. La femme en noire avait remis son élégante veste de costume et, une fois les deux assiettes posées, elle décrivit le plat.
- Cœur d'agneau et sa sauce au persil et aux échalotes flambées au cognac.- Ooooh... C'est magnifique sensei... J'aurais presque honte de manger cela.Cette phrase fit sourire Annabelle qui, en guise de réponse, lui dit :
- Moi, je n'ai jamais eu honte de manger quoi que ce soit.
Le cadavre de la femme à qui Annabelle avait hotté le cœur avait été retrouvé dans une poubelle, entièrement recouvert de film alimentaire. Ses yeux, sa bouche et son ventre avaient étaient cousus et, à l'intérieur du dit ventre, des cocons d'araignées avaient étés placés, cocons qui avait ensuite éclos le jour où les médecins légistes avait commencés l'autopsie.
