La moto de
Minami rugissait à toute allure, filant très au-dessus des limitations kilométriques en vigueur. Si Maîtresse Mélinda l’avait vu, elle se serait profondément énervée, car elle ne supportait pas que ses esclaves se mettent en danger, a fortiori dans un monde où elles ne connaissaient rien. Minami était cependant une femme pimpante, qui adorait la vitesse, et qui, depuis que sa Maîtresse lui avait offert une moto, ne se privait pas pour en faire.
Mélinda Warren était une redoutable esclavagiste ashnardienne, une femme qui avait établi, sur Terre, un manoir, d’où elle concentrait ses activités sur Terre, reliant le manoir à son harem, au cœur de l’Empire d’Ashnard. La moto vrombissait en se rapprochant du café, près du lycée, où Minami devait y conduire sa passagère, une petite tête blonde emmitouflée dans un casque, qui se pressait contre la combinaison moulante de Minami en tremblant, guère habituée à une telle vitesse. Il fallait bien dire qu’Alice venait de Sylvandell, une région de Terra où il n’y avait pas de voitures, et encore moins de motos. Elle n’était pas habituée à une vitesse aussi ébouriffante, et elle se pressait donc contre le corps de Minami. La Princesse de Sylvandell avait pour habitude de se rendre au lycée Mishima, afin de se renseigner sur la Terre, un monde d’où était originaire sa femme. Elle en profitait pour se faire héberger chez une amie de longue date, Mélinda Warren, avec laquelle Sylvandell avait, depuis des années, un contrat d’esclavage portant sur les prisonniers de guerre capturés par Sylvandell. C’était un contrat très juteux pour les deux parties.
Alice avait envie d’en savoir plus sur Seikusu, et elle savait que plusieurs des filles de Mélinda, des lycéennes devenues ses esclaves, se réunissaient dans un café pour réviser ensemble. Mélinda y serait aussi, et Alice avait décidé de s’y rendre. Cependant, comme le café était plutôt loin, elle n’avait aucun moyen de transport... Jusqu’à ce que Minami se propose, et ne lui mette un casque sur la tête. Minami était originaire d’Ashnard. Elle était née dans le harem de Mélinda, y avait grandi, et servait fidèlement cette dernière. Depuis qu’elle avait découvert les motos, elle avait passé son permis moto, et roulait assez longtemps, le long de la côte japonaise, participant même à des courses de motos... Sans rien dire à sa Maîtresse, bien sûr. Minami lui était fidèle et soumise, bien sûr, c’est juste qu’elle était... Accroc à la vitesse. Elle fonçait sur sa moto, et souriait en sentant Alice se serrer contre elle.
La jeune femme finit par ralentir en approchant du café. Elle conduisait une moto de sport, très puissante, et elle s’arrêta le long du couloir, avant de sortir sa béquille, et d’ôter sa casque. En la voyant, un homme qui était en train de porter des sacs-plastiques oscilla entre sa grosse poitrine, confortablement moulée par sa combinaison, et son beau visage.
«
Nous y sommes, Alice... Tu peux arrêter de m’étouffer, maintenant. »
Elle parlait de sa voix sensuelle, et Alice hocha la tête, avant de se mettre à descendre tranquillement, ses pieds atterrissant sur le sol. Minami l’aida à ôter son casque, et la Princesse gémit en sentant ses oreilles se frotter contre le casque.
«
C’est vraiment inconfortable, ce truc... -
Au moins, tes cheveux ne sont pas décoiffés ! » s’exclama Minami en lui ébouriffant les cheveux.
Alice rougit légèrement, puis rentra dans le café. Elle ne tarda pas à trouver, dans un coin, Mélinda, ainsi que
Clara, occupée à mâcher un chewing-gum,
Shii, occupée à réviser tout en étant embêtée par Clara, et
Kioko, une étudiante à la fac’ qui buvait un café en faisant également ses devoirs. Alice les rejoignit rapidement, tout en laissant Minami s’asseoir dans un coin.
La Princesse s’assit donc, saluant ses amies, et ces dernières ne tardèrent pas à voir Yumi rentrer. Mélinda la suivit du regard, en la voyant filer rapidement.
«
Elle, je la prendrais bien... » glissa Mélinda, avec un léger sourire sur le coin des lèvres.
Alice rougit légèrement. Il n’y avait plus qu’à attendre que Yumi descende, et Mélinda la hèlerait, afin de se rapprocher d’elle.
Pour ça, elle avait un don inouï. Alice, quant à elle, regardait les livres et les cahiers étalés sur la table, afin de se renseigner, se sentant heureuse d’être entourée par un groupe d’amies. Mine de rien, se sentir dans un cercle, c’était particulièrement réconfortant.