«
N-Non, lâchez-moi !! Pitié !! -
Ta gueule, salope ! »
La gifle claqua sèchement sur la joue de Shani, l’envoyant s’étaler sur le sol. Les deux hommes poussèrent des rires goguenards en la regardant. Ils étaient sortis de l’auberge, afin que personne ne vienne prendre
leur butin. La guérisseuse était d’une redoutable beauté, et eux en avaient marre de s’astiquer le poireau en voyant Rhezus s’enchaîner ces minettes. Ils avaient réchappé à ces putains de monstres morts-vivants, et ils comptaient bien célébrer la vie... À leur manière. Nus, ils se rapprochèrent d’elle, des sourires vicieux sur les lèvres. Elle aurait beau les supplier, rien n’y ferait. Ils allaient la baiser, puis ils l’égorgeraient proprement, comme tous les civils de cette auberge, avant d’y foutre le feu. On accuserait les nécrophages, et tout irait pour le mieux. On les prendrait même pour des héros !
Elle rampait lentement sur le sol, et un homme la gifla, avant de porter ses mains sur sa tunique verte, tirant dessus... Quand son collègue disparut en poussant un hurlement, s’envolant dans les airs, avant que son cri paniqué ne meure dans un sinistre borborygme infâme. Etonné, son comparse regarda autour de lui, ne voyant pas, sur le sol, les traînées de sang, à cause de l’obscurité.
«
T-Tom ?! »
Un déplacement d’air dans son dos l’amen aà se retourner vers Shani… Pour voir une longue silhouette avec des yeux rouges qui le regardait. Son cri d’épouvante mourut dans sa gorge quand une lampe dhampir s’enfonça dans sa bouche, ressortant de l’autre côté. Ses yeux se teintèrent de sang, et avant que l’autre lame ne vienne couper sa tête en deux, le violeur put voir un rictus carnassier. La lame fila ensuite, à hauteur du nez, coupant ce dernier en deux, pénétrant la chair, déchiquetant le cartilage, et découpant le cerveau, tuant l’homme sur le coup. Rayne récupéra ses lames, et planta ses crocs dans le cou de l’homme partiellement décapité, avalant le sang qu’il lui restait, avant de balancer son cadavre sur le sol.
Rayne se retourna vers Shani, le visage de la Dhampir couvert de sang.
«
Reste ici, Shani. Quoi que tu entendes, ne renter pas à l’intérieur. »
Tremblant sur place, Shani hocha lentement la tête. Elle vit la femme soulever le cadavre avec ses grappins, usant de sa force surhumaine pour le balancer à travers la fenêtre, avant de bondir à l’intérieur. Les rires et les claques se muèrent en hurlements, en gémissements, et en bruits de chair éclatés, et de sifflements des lames.
«
Non !! -
Haaa !! -
Tuez-là ! Tuez-là, bordel !! -
Ohhhh !! »
Une fenêtre éclata, et Shani vit un corps en jaillir, roulant sur le sol, mort, les yeux révulsés. Elle sentit son estomac se liquéfier en elle, et vomit sur le sol.
*
* *
Sa première cible, une fois de retour dans l’auberge, fut l’homme en armure qui tirait les bras d’une serveuse. Rayne avait balancé le corps sur une table, renversant cette dernière, et elle bondit par la fenêtre. Elle s’appuya sur une table, et bondit en hauteur, avant de décapiter proprement le chevalier renégat. Tendant son grappin, Rayne avait ensuite attrapé sa tête, et s’en servit comme projectile pour l’envoyer s’écraser sur la tête d’un nain, le frappant à l’arrière du crâne.
Un nain réussit à lui planter sa hache dans le flanc, et ce fut probablement sa blessure la plus lourde. Ses lames dhampir dansaient avec frénésie, coupant, tranchant, déchiquetant, faisant ruisseler le sang. Effrayée, la famille de l’aubergiste observait la scène sans rien dire. Rayne ressemblait à une véritable furie, une sorte de bête monstrueuse, donnant des coups, non pas pour tue,r mais pour mutiler, pour faire souffrir. Ses talons aiguilles se plantaient ici et là. Il n’y avait que la plus jeune des filles de l’aubergiste qui, silencieusement, priait pour que ces monstres souffrent le plus longtemps possible.
Les lames arrachèrent simultanément les deux bras d’un homme, faisant jaillir son sang. Rayne le poussa du pied, et trancha ensuite ses deux jambes, puis, avec cette rapidité surhumaine propre aux vampires guerriers, planta son grappin dans son torse, et le fit tournoyer en l’air, répandant du sang dans toute l’auberge, aveuglant ses ennemis, avant de bondir sur eux. Elle planta sa lame dans le bide d’un nain, le transperçant, et para la lame d’un guerrier sur sa gauche. Le guerrier, ressemblant à un diable avec du sang qui maculait ses cheveux, envoya sa tête rencontrer celle de Rayne. La Dhampir grogna en tombant sur le sol, et, plutôt que d’esquiver, banda ses muscles, et releva ses jambes, ses talons aiguilles remontant le long du torse de l’homme. Rayne bondit ensuite en avant, et les enfonça en lui. Il tomba à la renverse, et elle se tint sur son corps gémissant. Rapidement, elle fit tournoyer ses lames, mettant fin à ses cris en le décapitant.
Un arbalétrier, la queue à l’air, bondit vers le comptoir, saisissant son arme, et se retourna. Le grappin de Rayne l’attrapa sur l’un de ses tétons, le faisant hurler. Rayne le tira vers elle, et il s’affala sur le sol. Retirant ses talons du cadavre décapité, elle bondit à nouveau, et planta son talon aiguille dans la main de l’arbalétrier, le faisant hurler à la mort.
Rhezus l’attaqua ensuite. Son visage était déformé par la haine, et il tenait une énorme claymore. Rayne brandit ses lames, et heurta celle de Rhezus. C’était une masse de chair, et il repoussa Rayne, l’envoyant sur le sol. Elle bondit en arrière, et sauta sur le côté, évitant sa lame. Rayne tenta de l’attaquer sur le flanc, mais se reçut le coude de Rhezus sur la tête, ce qui la fit reculer. Elle s’étala sur le sol, et sentit la main de Rhezus, aussi épaisse que la patte d’un ours, s’agripper à son cou. Il l’étouffait, et l’écrasait contre le sol. Rayne se débattait mollement, en quête d’air, et son regard se porta vers une poutre en hauteur. Elle déploya son grappin, et abaissa la poutre, fragilisée par le combat. Elle frappa Rhezus sur la tête. Son sang tomba sur le visage de la Dhampir, alors que, sonné, il tomba sur le sol.
*
Vite !*
Rayne bondit sur lui à califourchon, et allait l’empaler… Quand elle se reçut un violent uppercut de l’homme, qui fit sauter l’un de ses dents. Il l’attrapa par son corset avec son autre main, et la frappa à nouveau. Une puissance phénoménale, des poings faits pour tuer. Un pur Barbare. Il repoussa Rayne, la tenant toujours par son corset, et la balança sur le sol. Avec le sang maculant la moitié de son corps, il ressemblait à un véritable démon. Il cracha sur le sol un peu de son sang.
«
Tu te bats bien, femme... Dans d’autres circonstances, j’aurais fait de toi l’une de mes femmes... Mais je vais me contenter de te tuer. »
Sonnée, Rayne rampait lentement sur le sol... Quand un carreau d’arbalète se ficha dans l’omoplate droite du colosse. Il venait de l’arbalète du type à qui Rayne avait transpercé la main, et qui gémissait sur le sol. Celle qui venait de tirer était l’une des filles de l’aubergiste,
Mary, et elle visait le Barbare.
«
J’ai appris à tirer en chassant le cerf avec mon père. Je peux en abattre un en pleine tête sur plus d’une centaine de mètres, mais, bien que vous soyez un infâme salopard, je n’ai pas envie d’avoir votre mort sur la conscience. Foutez le camp, ou je vous jure que je ne vous raterais pas ! »
Rhezus pesa le pour et le contre, semblant se demander s’il pouvait réussir à désarmer cette femme... Il estima qu’il tenait encore à la vie, et, rapidement, s’écarta. Rayne, de son côté, toussa sur le sol.
«
Tu... Tu regretteras cet acte de mansuétude, ma petite. »