1954.
L'Allemagne s'enlise dans une guerre interminable.
Après la mort du
Reichskanzler Hitler en 1944, les processus de paix se sont accélérés. La diplomatie mourrante semblait revivre d'un nouveau souffle, et beaucoup pensaient que le nouveau chancelier Himmler et ses conseillers étaient prêts à une Allemagne qui serait de nouveau démilitarisée et dont plus personne n'aurait à craindre, revenue dans ses frontières originelles. Les américains ont contraint les russes à un statu quo dans la progression vers l'Allemagne. Les discutions de paix, ça prend du temps, d'autant plus que des attentats récurrents ralentissent gravement le processus d'apaisement.
Janvier 1945. Une série de missiles atomiques à très longue portée s'abat sur les Etats-Unis. Menacée par la puissance nucléaire, le Royaume-Uni est paralysé, n'ose pas reprendre les hostilités, se retranche sur son île, et en décembre 1946, les nouvelles armes allemandes mettent à terre la Couronne, qui s'incline devant le Reich.
Pour l'URSS, c'est une autre histoire. Si les bombes nucléaires ont bien été s'écraser dans la profonde Russie, il serait bien trop dangereux de tirer trop près du front, ce qui serait dommageable à l'Allemagne pour les décennies à venir. Il faut donc en venir à la guerre conventionnelle.
Mais les technologies allemandes les plus récents finissent vite aux mains des soviétiques, qui se mettent au niveau. Et en novembre 1953, le front n'a pas progressé depuis trois mois, ni d'un côté ni de l'autre.
Marienburg.
L'endroit était d'importance pour la SS, symboliquement surtout. L'ordre des chevaliers teutoniques, soldats d'élite en armure assistée représentant les commandos les plus efficaces du Reich, y était envoyé pour la tenir.
Cadre d'hiver, vent, neige, brouillard, obscurité. Il ne devait pas être plus de cinq heures de l'après-midi, et les hélicoptères volaient à plein régime vers la ville en ruine.
« Herr Kommandant. Le pilote dit que nous arrivons à Hogenberg dans deux minutes.
-Verstanden. »Il faisait signe à ses hommes de finir de se préparer. Les soldats sur les bancs de l'hélico enfilent d'abord l'écouteur solide qui entourait l'oreille, puis le masque intégral sur le visage, et le casque ensuite. Le tout se clipsait, une sangle à l'arrière se serrait pour s'assurer que rien ne bougerait lors des combats. Ils mettaient ensuite leurs gants de cuir blindés sur le dessus, les fixaient d'une façon similaire, et vérifiaient que tout le reste de l'équipement était en place.
Siegfried se levait, assurait son équilibre en se tenant aux poignées fixées au plafond. Il passait devant chaque soldat, checkait l'armure, que les transmissions passaient, et ce genre de choses.
L'hélicoptère atterrit enfin. Chaque homme descend. Ils sont accueillis par un lieutenant SS qui, malgré le léger blizzard, se permet les manières militaires et fait un impeccable salut à Siegfried.
« -Heil, Herr Kommandant.
-Heil. Alors, dites-moi tout.
-Il reste moi et mes douze hommes.
-Douze ?
-Ja, Herr Kommandant. Marienburg est par-là, il faut emprunter cette route. Pfeildorf est au sud, la plupart de nos hommes y sont allés pour contrer l'armée rouge.
-Et vous ?
-On attend des éléments isolés. On a eu une attaque il y a trois jours.
-Sehr gut. On débarque notre matériel et on s'installe avec vous. »Le lendemain, même heure.
Les hommes de Siegfried patrouillaient dans les rues d'Hogenberg, sous un froid glacial. Au centre du village, les hommes s'étaient massés autour d'un feu, dans une auberge à la façade défoncée et à l'unique étage rasé, le plafond tenant lieu de toit de fortune pour des hommes gelés qui ne supportaient plus la neige.
« -Heil, Hauptsturmführer.
-Heil.
-Tenez, un peu de café.
-Danke, schütze. »L'homme en armure retirait la sangle pour déclipser le masque de métal qui couvrait son visage, et prenait la timbale brûlante que lui tendait le simple SS.
« -Pas trop froid ?
-Nein, nein. On a une combinaison sous l'armure. Et comme tout est relié ensemble, ça tient chaud.
-D'accord... Et euh...
-Ja ?
-Comment on devient chevalier ? Je veux dire, c'est dur ?Un regard, au passage, sur l'affiche du film de propagande placardée au mur, représentant le héros : Le
Ritter, "chevalier", qui protégeait une jolie aryenne contre les hordes communistes.
-Il n'y a pas de secret. Il faut faire ses preuves au combat. Les officiers de toutes les armées ont pour consigne de faire remonter les dossiers des meilleurs soldats, qui finissent sur le bureau du commandant. Après, il faut voir. Sachez cependant qu'on a tous la croix de chevalier de la croix de fer.
-Logique... Et, vous pensez qu'il est possible de glisser un mot au commandant, un de ces quatre ?
-Faites vos preuves devant lui. Je pense, que justement notre présence ici à vos côtés est un moyen de vous surpasser.
-Vous p... »Bang. L'homme en armure fait un bond d'un mètre sur le côté et s'écrase lourdement dans la neige. Le soldat en face est paralysé de terreur un instant.
« -SCHARFSCHÜTZEEEEEEEEE !!
-Scharfschütze !? »Sniper, en allemand. Branle-bas de combat. Tous se lèvent et empoignent leurs armes, courant vers l'endroit d'où venait le cri. Le soldat s'est réfugié contre un mur. Siegfried sprint jusqu'à lui, et s'assied contre le mur.
« -D'où venait le tir !?
-Là-bas, je crois.
-Il va regretter ce qu'il a fait. Gerhard, ça va ? »Le capitaine en armure, allongé au sol, soulève de peu sa main. Sa voix est faible. Du café chaud tâche la neige. Du café perdu. Un gâchis incroyable pour les soldats.
« -Je vais bien, Herr Kommandant. J'ai... très mal à la tête.
-Tu saignes ?
-Nein, Herr Kommandant.
-Bouge pas. J'arrive. »Il saisit le pistolet mitrailleur du soldat et tire une longue rafale dans la neige épaisse, qui projette dans l'air une épaisse brume d'un blanc pur, faisant écran de fumée entre le tireur embusqué et son subordonné. Il court ensuite au milieu de la rue pour le saisir par l'armure, dans le dos, et le traîner à l'abri. Il avise ensuite le médecin, qui l'examine : Il lui retire son casque, et constate qu'il n'a aucun blessure crânienne. Le lourd couvre-chef a stoppé net la balle.
« -Bon sang, c'est en quoi votre armure ?
-Deutsches Qualität. Ca coûte cher, c'est pas pour rien. Chevaliers, on part à l'assaut, allez ! »13 minutes plus tard, un tireur soviétique était criblé de balles, et son corps était jeté par la fenêtre du troisième étage d'un manoir. Une simple formalité. Aucune perte allemande.
« -Espérons qu'il soit seul. »Espérons.
Armée allemande : Selon les informations transmises par le sniper soviétique avant sa mort, il y a une douzaine de SS bénéficiant de quelques canons aux abords, des mitrailleuses installées aux fenêtres du centre de la ville. Hier sont arrivés en hélicoptère les commandos d'élite, 9 hommes lourdement armés, les « chevaliers » que la propagande prétend invincible. Ces chevaliers ont un impact sur le moral des soldats classiques.
Armée soviétique : Trois groupements d'une trentaine de fantassins. Ils sont accompagnés de trois ours du sixième commando «
Otec Narodov ».
Les ours sont la réponse des soviétiques à l'ordre des chevaliers. Dans l'impossibilité matérielle et intellectuelle de développer un équivalent technologique aux allemands, le maréchal Biriuzov eut l'idée de développer un autre genre de soldats d'élite : Des hommes sans peur, drogués jusqu'à l'os, prototype même de la sauvagerie russe. Ces hommes ne ressentent pas le froid, ni la solitude. Ils peuvent passer des dizaines de jours dans la neige, parcourant les steppes, dormant dans des trous dans la terre, paquetage dans le dos. Ils sont furtifs, ne ressentent pas la douleur, et assassinent les soldats isolés, mutilant leurs corps pour donner une bonne leçon à ceux qui trouveront le cadavre. Ils n'utilisent que très rarement les armes à feu : Les deux lames constituant le prolongement de leur bras, comme une unique griffe géante, est leur arme principale.
Vous contrôlez la petite centaine de soviétiques, et tentez de mettre une branlée aux allemands.
http://nsa33.casimages.com/img/2014/05/21/140521100959255629.jpgTriangle : Là où se trouvait le sniper.
Croix : Là où a été touché le chevalier. Il est déjà debout.
Rond : Là où sont établis les soldats allemands.
Flèches : Vos angles d'attaque.
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