Perdu en chemin... hips ! (PV Kuronobu Yllina)

Un peu plus tôt dans la journée, j'avais discuté un peu avec un gars qui jouait dans un groupe de musique. Comme on avait bien sympathisé, il m'avait invité à venir le voir jouer dans un bar du quartier de la Toussaint.
La soirée fut plutôt sympa, il n'était pas question de se priver. Mon verre vide, je retournais aussitôt en prendre un autre au bar. L'ambiance était au rendez-vous, du rock pour minettes mais les gars étaient plutôt talentueux. Le reste de la soirée, je la passais à une table une fois que le show était terminé. Nous étions une bonne dizaine et je réussis même à récupérer le numéro de téléphone d'une de leur fan. En jetant un rapide coup d'oeil à mon smartphone, je notais qu'il était déjà presque trois heures du mat' et évidemment, je devais me lever pour aller en cours demain. Et merde...

"Bon, à plus les gars ! Encore bravo."

J'essayais de le dire avec le plus d'assurance possible, mais l'alcool m'était déjà monté à la tête. Pas suffisamment pour que j'oublie toute la soirée, mais assez pour ne plus être en mesure de marcher très droit. Sortant de l'établissement et ne connaissant pas bien le chemin, je m'engageais dans les ruelles un peu à l'instinct, sans être vraiment sur de me diriger au bon endroit.

Je sortis alors une cigarette de mon paquet, avant d'essayer de l'allumer avec un briquet. Mais évidemment, il n'y avait plus de gaz... Un peu colère, je jetai le briquet par terre. En levant les yeux, j'aperçus alors une jeune fille droit devant. Peut-être avait-elle de quoi allumer ma clope ?
La rue était plutôt sombre, sans éclairage public, mais surtout il n'y avait pas un chat, et je ne réfléchis pas vraiment lorsque je me rendis au petit trot derrière la demoiselle pour l'interpeller. Posant ma main sur son épaule :

"Hé ! Excuse moi."

Yllina se dépêchait de retourner chez elle. Enfin, chez elle... Au dortoir des filles du lycée plutôt. Son cher Grand-père avait eu l'idée de rendre une nouvelle visite à son ami, et bien évidement il avait insisté pour que sa chère petite fille passe le voir "puisqu'il était là". Les joies du Papy-gâteau refoulé... Résultat, Yllina avait passé une soirée relativement pénible, à rassurer son cher papy. Oui elle avait de bons résultats, oui elle continuait de s’entraîner, oui elle s'entendait bien avec ses camarades, non personne n'est méchant avec elle, non personne n'avait essayé de l'agresser verbalement, physiquement ou sexuellement... Et maintenant, avec l'heure tardive à laquelle elle avait pu enfin lui dire au revoir, elle se retrouvait à traverser une partie du quartier de la Toussaint. Génial, l'endroit le plus mal famé de la ville...

Soudainement, une voie masculine l’interpella, un ton qui ne lui disait rien qui vaille. Et peu de temps après, une main se posa sur son épaule. Entre l'énervement d'Yllina, le lieu où elle était, et cet homme qui l'abordait un peu trop brusquement, ses réflexes d'auto-défense parlèrent pour elle. Yllina pivota sur elle-même, d'une main saisit la main qui se trouvait sur son épaule, son autre main fit pression sur le coude de l'homme. Sa prise au bras lui permit de faire levier sur son corps, et tout en continuant de vriller le déséquilibra et l'amena à mettre le genou au sol. Yllina vit alors celui qui l'avait interpellé. Un jeune homme, environ son age, plutôt belle gueule. Mais être belle gueule ne signifiait pas sans danger, pireça pouvait faire office de masque...

" Qu'est-ce que tu me veux ? "

"Ah !"

Je poussai un cri de surprise alors que je me retrouvai un genou au sol, le bras tordu et fermement maintenu pas la jeune fille à qui je voulais simplement demander du feu. Décidément, depuis que j'étais arrivé à Seikusu, il ne m'arrivait que des histoires...

"Aie, aie, aie ! Arrête ! Je veux juste savoir si tu as du feu... !"

J'avais beau être complétement saoul, je pouvais difficilement dire que cela agissait comme anti-douleur. Cette fille avait sûrement du apprendre les arts martiaux ou prit des cours de self-défense parce que le moindre mouvement de ma part, amplifiait la tension sur mon bras et donc la douleur qui va avec. C'est pourquoi je ne cherchais pas tellement à me débattre, restant calmement au sol. Après tout, je n'avais pas particulièrement envie qu'on me casse un bras ce soir...

"Ecoute, je suis désolé si je t'ai fais peur ! J'ai pas trop réfléchi quand je suis venu te voir, mais je veux pas te faire de mal ! Je veux juste allumer ma clope."

Bon clairement, ce qui ne jouais pas à mon avantage, c'était que j'avais un peu l'air saoul quand même. Pour autant, je ne semblais absolument pas dangereux et avais plutôt la figure du mec qui rentre de soirée après quelques excès...

Maintenant qu'Yllina voyait clairement à qui elle avait à faire, elle sentait bien qu'elle avait commit une bourde. Le jeune homme avait tout du fêtard qui sort tout juste du bar. Le visage un peu rouge, de légers relents d'alcool sans pour autant que ce soit significatif. En regardant bien par terre, la demoiselle vit même une cigarette neuve, preuve qu'il voulait vraiment lui demander du feu, pas juste l'aborder en utilisant un prétexte.
Yllina consentit donc à le lâcher. Elle fit tout de même deux pas en arrière, par acquis de conscience, on ne savait jamais, puis s'inclina brièvement.

" Mes excuses, j'ai tendance à agir avant de réfléchir. "

C'était faux bien sur, mais les faits étaient qu'elle avait fait l'erreur, c'était donc à elle d'en porter la responsabilité. Pas question de se dédouaner en accusant ce jeune homme, qui en toute franchise n'avait rien fait de mal.

" Et désolée, je ne fume pas et n'ai donc pas de feu sur moi. "