Doutzen sentit les godes enfoncés en elle se détendre. Ils étaient rétractables, et son père se montra visiblement suffisamment bon prince pour les retirer. Il appuya sur un bouton de sa petite télécommande, et, dans un léger soupir, la jeune femme se retrouva un peu plus libre. La culotte était cependant trempée par sa mouille. Jadis, elle avait toujours trouvé ça assez inconfortable, comme se faire pisser dessus, et, quand elle l’avait dit à son père, il avait attendu qu’elle ait envie d’aller aux toilettes. Reto était un homme patient, et il éduquait sa fille de manière très simple. Aussi avait-il attendu, et, quand Doutz’ avait voulu aller au petit coin, il le lui avait interdit. Doutzen s’en souvenait encore, tant elle avait été gênée. Il lui avait ordonné de se pisser dessus. Elle était restée plantée devant lui pendant un temps indéterminé, la tête basse, les joues rouges, essayant de se retenir... Mais, plus le temps passait, et plus l’envie était forte, jusqu’à lui faire mal à l’estomac, comme si ça remontait dans son corps. Elle s’était retenue de pleurer ou de supplier, car elle savait que son père n’aimait pas ça, et qu’il la giflait à chaque fois qu’elle pleurait sans raison... Or, une gifle de Reto, ce n’était pas une petite taloche sur le bout des fesses, ça vous remontait dans tout le corps et Doutz’ tombait sur le sol, avec la marque des mains de son père sur sa joue. Elle s’était donc retenue, gémissant silencieusement... Et avait bien du obtempérer, son père ayant été intransigeant. Elle avait ainsi pu sentir la différence entre l’urine et la cyprine. Depuis cette époque, il fallait bien reconnaître que ça la dérangeait moins. L’urine la brûlait, un liquide acide, mais elle avait retenu la leçon.
Elle ne comprenait pas ce qu’elle faisait là, ni ce que son père recherchait. Reto n’était pas un homme à agir de manière impromptue. Derrière ses muscles et son appétit sexuel prononcé, il était aussi un calculateur, un manipulateur, quelqu’un qui réfléchissait beaucoup. Il ne gagnait pas à ce que sa petite Doutzen soit connue. Si cette dernière venait à dire tout ce que son « père » lui avait fait, il finirait en prison, et il le savait. Pourtant, ils étaient bien là, et, s’il avait retiré du corps de Doutzen les vibromasseurs, c’était pour que cette dernière soit plus calme face à la dame qui viendrait les recevoir... Ou pour les remettre plus tard. Comment savoir ? Reto faisait partie d’une importante mafia, et sa spécialité concernait les secrets, les chantages. Il adorait faire ça, que ce soit en menaçant une personne de briser sa vie, ou de lui briser les os. C’était un tueur, et il effrayait Doutzen... Pour autant, la peur n’était pas la seule chose qu’elle ressentait face à son geôlier. Il y avait autre chose, un sentiment plus diffus, plus ténu, plus obscur, quelque chose qu’elle n’arrivait pas clairement à exprimer, et qui la terrifiait. Elle ne cherchait donc pas à rentrer dans les détails de ses propres sentiments, au risque d’y voir des choses qui ne lui plairaient pas.
Mademoiselle Aoki Kou ne tarda pas à entrer, et Doutz’ la salua poliment, à la japonaise, se redressant, et inclinant le buste, tandis que Reto se contentait d’un léger sourire et d’une poignée de mains. Doutzen le regarda brièvement, et put voir qu’il observait les fesses de la femme, alors qu’elle avançait devant eux pour les conduire vers son bureau. Il loucha pendant plusieurs secondes sur son cul, en se disant que cette femme était superbe, et qu’il l’aurait bien croqué. Le duo suivit la jeune femme, et Doutzen s’assit dans un fauteuil, laissant son père parler. Elle était nerveuse, intimidée, car elle redoutait ce qui allait se passer. Aoki était plutôt belle, et elle était maintenant convaincue que ce n’était pas par hasard que Reto l’avait conduite ici. Quel plan avait-il en tête ?
Il répondit aux informations demandées par Aoki.
« Doutz’ et moi venons d’Europe de l’Est. »
Il expliqua que sa fille avait des racines eurasiatiques, ce qui expliquait pourquoi elle était blonde, tout en ayant des yeux légèrement bridés. Au croisement des civilisations, les pays de l’Eurasie donnaient parfois lieu à des individus ayant un physique occidental ou arabe, tout en ayant les yeux bridés. Il suffisait de voir l’actuel Président d’Ouzbékistan pour le réaliser.
« Et vous prononcez bien mon nom, Madame » intervint Doutzen.
Elle savait qu’elle ne devait pas paraître trop intimidée, afin de ne pas donner l’idée que Reto était pour elle un tortionnaire. Doutz’ avait bien compris la leçon, et son père payait cher tout comportement qu’il assimilait à de l’incivilité. Aoki posa ensuite des questions sur son expérience personnelle, et ce fut, à nouveau, Reto qui répondit :
« Ma fille a participé à quelques cours de théâtre en étant au pays, avant que nous ne déménagions au Japon. On a toujours dit qu’elle avait un certain talent pour l’improvisation et le théâtre. »
C’était vrai, mais on ne pouvait tout de même pas dire qu’elle faisait office de prostituée de luxe, afin de subtiliser des informations auprès d’individus que Reto et ses alliés avaient dans leur ligne de mire. Aoki leur proposa ensuite un rafraîchissement, et ce fut le moment que Doutz’ choisit pour une petite confidence :
« J’ai toujours eu envie d’être comme Marilyn Monroe... lâcha alors Doutz’, en fixant ses pieds, avant de regarder Aoki. C’était mon idole quand j’étais petite, j’avais même un poster dans ma chambre d’elle !
- Et tu l’as toujours, répliqua Reto en lui caressant les cheveux, un geste d’affection qui fit frissonner Doutz’. Que voulez-vous, je suis un admirateur de cette époque où les stars de cinéma de sexe féminin n’étaient pas obligées de tourner en sous-vêtements, et où leur simple présence suffisait à illustrer leur beauté. Alors, quand je vois ma petite Doutzen, je me dis qu’elle ressemble plus à Rita Hayworth qu’à toutes ces putes siliconées et hollywoodiennes comme Megan Fox. »
Il avait dit un gros mot devant Aoki, et il y avait beaucoup d’hypocrisie dans ce que l’homme disait. La Mafia russe faisait dans la prostitution, et la garde-robe de Doutzen comprenait beaucoup de tenues en latex. Cependant, en un sens, il disait vrai. Les tenues de Doutz’ étaient assez complexes, ne se résumant pas qu’à un morceau de string sur le corps.
« Et nous n’avons pas soif, non, mais je vous remercie de votre hospitalité. Vous l’aurez compris, je nourris de grands espoirs pour ma fille. Elle a un talent indéniable, même si elle est trop timide pour oser se l’avouer. Tous les garçons du lycée lui tournent autour, c’est vous dire ! Aussi aimerais-je savoir précisément ce que vous proposez, et comment vous comptez la former, ou la faire connaître. »