«
Alors, ça parle de quoi, cette fois ? -
On reste dans le classique, ou presque... Cette fois, c’est la prof’ qui se fait défoncer le cul par l’élève... Et par la tante de l’élève. »
Shani se mit à sourire, et posa le gobelet de café à ses lèvres, en buvant une partie, avant de le reposer. Devant elle, l’écran d’ordinateur de l’administration. La jeune secrétaire se trouvait dans le bâtiment central du lycée Mishima, dix minutes avant de se rendre au bureau A324, où elle avait rendez-vous avec une jeune femme qui venait d’arriver, Amalia. La procédure interne voulait que, en cas de nouveaux élèves arrivant au lycée, l’administration procède à une visite guidée des lieux, une présentation sommaire du lycée, présentation pouvant s’effectuer, soit par un professeur, soit par un secrétaire, soit par un élève. Les hasards et les caprices du calendrier faisaient que, cette fois, ce rôle incombait à la jeune Française.
Avant d’y aller, elle assurait toutefois son rôle de secrétaire, organisant le fonctionnement administratif du lycée : envoi de courriers, organisation du planning, gestion des examens, etc... Une activité annexe, et très enrichissante, était l’inventaire et le rangement du matériel confisqué : téléphones portables saisis par les professeurs, et que les élèves récupéraient à l’administration, armes blanches... Mais aussi littératures pornographiques. Il fallait bien admettre qu’on en trouvait beaucoup à Mishima. Il y a à peine une demi-heure, sa collègue,
Akiko, avait reçu un carton rempli de matériels saisis lors des fouilles dans les vestiaires et dans les sacs. En théorie, une fouille dans un sac était illégale sans autorisation, mais l’administration savait se débrouiller. L’élève qui refusait qu’on fouille son sac recevait généralement un mot sur son carnet, ce qui, souvent, les incitait à ouvrir leurs sacs. Dans un environnement scolaire élitiste, les mots dans les carnets étaient le genre de fardeaux qui pouvaient vous faire rater une admission dans une université. Il y avait donc intérêt à les éviter.
De la main, Akiko tendit à Shani un petit livre, qui était la retranscription d’une bande dessinée érotique,
Passing The Test. L’histoire, si tant est qu’on puisse parler d’histoire, campait une prof’ et son élève, la prof’ partant dîner chez la tante de l’élève, afin de lui parler, vraisemblablement, du comportement de l’élève, ou de ses résultats scolaires en baisse. Elle finissait par dormir chez elles, et, en pleine nuit, la prof’ était réveillée par des bruits sourds venant du rez-de-chaussée... Et se retrouvait ensuite être la victime de deux hermaphrodites qui lui labouraient férocement le cul... Le genre d’histoires qui ne laissaient jamais Shani totalement indifférente, surtout quand elle les lisait avec Akiko. Elle sentait déjà son intimité la faire silencieusement souffrir, et retint un soupir, se mordillant les lèvres.
*
Non, Shani, tu as un rendez-vous dans dix minutes, contrôle-toi !*
Cette fois, elle ne pouvait pas se permettre de se détendre avec Akiko, comme elle avait généralement l’habitude de le faire. Cette fois, elle devait se retenir. Elle se releva alors, et rendit le livre à Akiko.
«
Je vais aller accueillir Amalia. »
Akiko esquissa un léger sourire amusé, comme si elle savait ce que Shani était en train de ressentir.
«
À bientôt, alors... »
Ce «
à bientôt » était bien mystérieux. Shani sortit rapidement. La porte s’ouvrit sur un élève, et, discrètement, Akiko reposa la bande dessinée érotique dans le carton, puis Shani sortit. Elle quitta le bâtiment principal, et rejoignit assez rapidement le bureau A324, emmenant sous le bras un épais dossier comprenant un paquet de feuilles blanches, et le dossier d’Amalia. L’une des premières règles du travail, fondamentale, était de toujours donner l’impression d’être surchargée, et d’avoir quantité de choses à faire. Une règle que Shani suivait sans difficulté. L’air frais lui fit du bien, soulageant sa torpeur.
Elle arriva dans le bureau cinq minutes avant Amalia, et eut tout juste l’occasion de s’asseoir derrière le bureau, et de le dépoussiérer un peu. Ce bureau était pour l’heure vacant, et servait généralement à accueillir les stagiaires venant au lycée, et repartant en étant dépucelés, ou même enceintes. Shani ouvrit lentement le dossier, et commença à le parcourir. Mishima était un lycée très cosmopolite, et il y avait donc des individus venant de toutes les contrées. Elle vit rapidement une photographie d’Amalia, et s’humecta les lèvres, ressentant son feu interne bouillonner entre ses cuisses.
*
Mignonne, cette petite...*
Shani n’eut même pas le temps de voir d’où elle venait qu’on toqua à la porte. Elle releva alors la tête, et vit Amalia entrer. Avec sa longue chevelure blonde, son léger rouge à lèvres, et son uniforme scolaire, elle était
à croquer. Shani déglutit silencieusement, louchant brièvement sur ses jolis seins, qui ressortaient de sous son chemisier.
«
Excusez-moi, Miss Stevens, c'est bien ça ? Je suis nouvelle à Mishima et l'on m'a conseillé sur ma fiche de venir vous voir pour me remettre ma carte étudiante et mon emploi du temps. »
Shani hocha lentement la tête, et lui fit un sourire :
«
Tout à fait, nous avions rendez-vous... -
Je ne sais pas si je suis au bon endroit » ajouta alors Amalia.
La petite blonde semblait délicieusement timide et nerveuse. Que des qualités, pour Shani !
«
Tu peux me tutoyer, ne t’en fais pas. Appelle-moi Shani. »
Elle chercha dans le dossier, et trouva le carnet de classe d’Amalia, qu’elle le lui tendit, avec la carte d’étudiant.
«
Il te faudra toujours cette carte et ce carnet avec toi, si jamais les surveillants te le demandent... Bien que ça n’arrive jamais, mais bon... Si tu veux manger à la cafétéria ou au réfectoire, ou même emprunter des livres, il te faudra aussi cette carte. »
Shani s’humecta la gorge, et décida alors d’entamer les familiarités, de se rapprocher de cette femme :
«
En revanche, je dois t’admettre que, comme cette réunion a été rapidement organisée, je n’ai pas eu l’occasion de me renseigner plus avant sur tes origines... Tu viens d’où ? »
Shani avait escompté lire le dossier hier soir, mais elle avait passé sa soirée avec un amant, et... Disons qu’elle n’avait pas spécialement eu le temps de se replonger dans les dossiers scolaires.
En tout cas, cette petite était vraiment mignonne.