La cargaison de pervitine était chargée, il était maintenant temps de partir. Reto ne comptait pas traîner inutilement. Au loin, il entendait les sirènes des bateaux du port. L’homme avait envie de s’en griller une, de fumer un bon coup, mais il préférait se concentrer sur la mission. Il devait aussi envoyer un SMS à Doutz’, sa petite préférée, afin de savoir où elle en était rendue. C’était plus fort que lui : il aimait bien sa petite Doutz’. Elle avait un charme indéniable, et lui faire l’amour était un plaisir constant et permanent. Ce soir, il était probable qu’il s’amuserait encore avec elle... Mais, pour l’heure, il fallait songer aux affaires. Le stock de pervitine rapporterait de l’argent, suffisamment pour se faire des bénéfices et étendre leur activité. Alors qu’il retournait vers l’un des deux fourgons, ce dernier explosa subitement. Il sentit une légère odeur de brûlé, entendit un sifflement, et, ensuite, le fourgon explosa violemment.
La déflagration souffla Reto, qui tomba sur le sol, ainsi que d’autres hommes qui l’entouraient. L’explosion incendia le pilote du camion, qui tomba sur le sol, son corps transformé en torchère humaine. Allongé sur le sol, Reto tourna la tête, et vit trois de ses hommes se recevoir une boule de feu. Elle explosa aux pieds de l’homme central, et ils poussèrent des hurlements en s’enflammant instantanément.
*
Qu’est-ce que ça veut dire ?!*
Il se retourna lentement en se redressant, et vit un homme se rapprocher. Un drôle de bonhomme avec un masque rouge recouvrant ses yeux. Un Yakuza ? Un flic ? Rien de tout ça.
«
Reto du clan Petrovski ? Tu as face à toi celui qui seras la raisons de ta mort. Une dernière volonté avant de finir calciné ? »
Autour d’eux, d’autres Russes se rapprochaient, venant notamment depuis les hauteurs de l’entrepôt, où il y avait le bureau. Portant des AK-47 et des pistolets, ils pointèrent leurs armes, tandis que d’autres patrouilles se rapprochaient. Face à l’homme, Reto restait silencieux. Il portait son long manteau, et vit le type sortir une dague. Le temps qu’il la sorte, Reto avait plongé la main dans la poche intérieure de son long manteau, et attrapa son arme de poing, un
Beretta 92. Il fit feu sans la moindre once d'hésitation, atteignant l’homme à la poitrine.
«
Qui est ce mec ? demanda un homme en Russe.
-
Putain, qu'est-ce que j'en sais ? Sûrement un de ces allumés de la ville qui se prennent pour des justiciers, ou je sais pas quelle autre connerie hippie. -
Il a tué Piotr, bordel ! Et notre cargaison ! »
Reto l’avait bien vu, et grogna. Il s’avança dans un coin, et ouvrit une caisse, abritant un
fusil à canon scié. Il l’ouvrit, vérifia qu’il y avait bien des chevrotines, puis s’avança vers l’homme, avec la ferme intention de l’achever. La balle avait atteint la droite de son corps, loin de son cœur. Reto ignorait d’où l’homme le connaissait, ni comment il avait été mis au courant de leur deal. Foncer sur eux était tout simplement suicidaire. Peut-être que les Petrovski avaient capturé sa sœur, et en avaient fait l’une des esclaves sexuelles classiques, conformément à la tradition de la Mafia russe. Peu importait, dans le fond. Ce type leur avait fait perdre de l’argent, et des hommes. Si Reto avait eu plus de temps, il aurait pris le temps de s’occuper de lui, mais, avec un camion en feu, la police ne tarderait pas à débarquer.
Il marchait donc lentement vers lui, décidé à l’abattre. Une bonne dizaine d’hommes se tenaient en hauteur, ainsi que dans d’autres parties de l’entrepôt, pointant leurs armes vers lui.