Qui est la proie ? [Pv White Rabbit]

Quelle femme n’aimait pas aller à la foire ? Sûrement pas White Rabbit ! Cet endroit était un temple dédié aux jeux, aux loisirs, à la festivité, à la féérie. Ces lumières, ces couleurs, cette joie de vivre ! La Lapine adorait ça, tout simplement. Femme de loisirs par excellence, elle ne pouvait que se plaire dans une foire. Maintenant qu’elle avait un homme avec qui jouer, elle n’avait aucune raison de ne pas en profiter pleinement. Le jeu des chaises volantes était un jeu que la Lapine appréciait beaucoup, par sa simplicité, son enchantement, et sa célérité. Uns port rapide et bon enfant, où, dans certaines attractions, on s’amusait à agripper les dossiers des chaises devant pour les balancer, afin d’attraper un ours en peluche pour pouvoir avoir un tour gratuit. Difficile de faire ça avec Cyscek. L’homme voulait l’attraper, elle, et elle allait tout faire pour ne pas lui faire plaisir.

Ils se déplacèrent le long des chaises, l’homme continuant à la pourchasser, devant affronter le tournoiement des chaises. White Rabbit contrôlait le fonctionnement de la machine, par le biais de la magie, et ne la fit pas s’envoler tout de suite, le temps de chauffer les moteurs. Elle ne pouvait qu’admirer la détermination du jeune homme. Cet esclavagiste avait vraiment envie de la prendre... À moins que ce ne soit que par fierté personnelle ? Cherchait-il simplement à lutter contre l’idée que cette femme puisse ainsi le ridiculiser ? Le jeu se mit à s’élever progressivement, tandis que l’homme réussit à bondir, s’agrippant à l’une des chaises, avant de tournoyer dans les airs.

La Lapine, quant à elle, avait glissé son corps sur une chaise, et abaissa la ceinture de sécurité, le bloquant à la chaise par le biais de la chaîne, tandis que la chaise tournoyait follement, s’écartant peu à peu du centre de l’attraction, sous l’effet de la force centrifuge.

« Voyons, on ne monte jamais sur une attraction de ce genre sans s’attacher, Cyscek ! Voilà qui n’est guère prudent ! »

La Lapine se mit à rire, tandis que le manège continuait à tourner. Cyscek cherchait à se rapprocher d’elle, mais ce qui devait finir par arriver arriva... Perdant le contrôle, le brave esclavagiste se mit à s’envoler, et, fort heureusement, s’écrasa sur un buisson dans un parterre de fleurs, évitant de finir à l’hôpital. Le manège continuait à tournoyer, mais White Rabbit s’était déjà posée sur le sol, et, quand le brave esclavagiste réussit à s’extirper du buisson, la femme était près de lui, le corps penché en avant. Elle lui souffla un baiser du bout des lèvres.

« On continue à jouer ? »

Elle pencha sur le côté, esquissant un sourire mielleux, puis lui fit un clin d’œil, avant de se relever. Se retournant, elle se mit à nouveau à courir, et fila désormais dans le palais à glaces. Le palais s’étalait sur deux étages, et la Lapine y pénétra rapidement, utilisant sa magie pour se repérer en avançant.

Avec un peu de persévérance, il l'aurait. Elle pouvait toujours tenter de lui échapper et de se jouer de lui, mais il trouverait la façon de l'attraper. Comment ? Il n'en avait pas la moindre idée pour l'instant tandis que le manège tournait plus vite et l'emportait plus haut. Il sauta sur une autre chaise, essayant de se rapprocher d'elle, mais la force centrifuge était forte et il ne pouvait plus risquer d'aller plus loin tant que ça tournait autant. Il tenait tant bien que mal, mais une accélération le fit lâcher. Elle lui avait parlé sans qu'il puisse tout saisir et fît un vol plané dans le décor. Echouant dans un fourré en étouffant un juron, il se redressa, l'épaule à nouveau douloureuse. Il avait eu de la chance car à deux mètres près, c'était un cabanon en bois qu'il aurait rencontré et le contact n'aurait pas été autant à son avantage. Son t-shirt était déchiré par endroit à cause des branches qu'il avait traversé, et il fulminait qu'elle se soit joué de lui ainsi. Elle usait de magie, c'était de la triche ! A peine était-il debout qu'elle le titillait à nouveau. Croyait-elle vraiment qu'il allait abandonner comme ça ?

Sale petite ...

La fin de la phrase ne sortit jamais de sa gorge. Libre à elle d'imaginer ce qu'elle voulait. Elle filait déjà vers une autre attraction bien plus accueillante, du moins pour un ressortissant de Terra. Pas de machine qui vous projetait en l'air, enfin en apparence. S'avançant à son tour vers le manège, il mit quelques secondes à comprendre ce dont il s'agissait. Il fit quelques pas après l'entrée et ... Hmpf, la première vitre rencontra son visage. C'était étrange car il voyait son reflet par endroit, mais d'autres glaces semblaient transparentes. A croire que c'était fait exprès pour que les gens se cognent. Ces terriens étaient vraiment trop étranges pour Cyscek. Tendant un bras, il avança un peu plus loin dans ce qui ressemblait à un labyrinthe. Où menait sa route ? Pas la moindre idée. Perdu dans sa concentration, il avança pendant presque une minute jusqu'à tomber dans un cul de sac. Evidemment tous les chemins ne menaient pas à la sortie, ça aurait été trop simple. Il rebroussa chemin et aperçut la silhouette caractéristique de la lapine un peu plus loin. Mais avec les glaces, difficile de dire si elle était réellement à cette distance ou non.

Tu as décidé de me laisser gagner !

La voix de l'homme portait dans le palais des glaces. Une pointe d'amusement se laissait entendre dans sa voix. Etait-il sûr de lui ? Pas tout à fait, mais une idée germait dans son esprit. Peut-être pourrait-il mettre à profit ce qu'il savait le mieux faire pour attraper l'inconnue. Il testa un autre chemin, à la recherche de la lapine qu'il entendait rire un peu plus loin. A nouveau il se trouva bloquer deux fois dans des impasses, forcé de repartir en arrière. Comment faisait-elle pour avancer là dedans ? Au détour d'un croisement, la silhouette fine lui apparut à nouveau. Certains de son fait il courut mais fût arrêter brusquement par une nouvelle glace. Ce n'était qu'un reflet, rien de plus. Pourtant, il avançait dans la structure, moins vite qu'elle sûrement mais elle ne devait pas le devancer de beaucoup. Elle devait se sentir intouchable et vouloir se jouer de lui en le provoquant, ce qui était normal.

Parvenant à l'escalier menant à l'étage, Cyscek contempla un instant le dédale qui s'étendait devant lui. Combien de temps avait-il mis à faire le rez de chaussée ? 5 minutes ? 10 ? Il n'aurait su dire. Au premier angle du labyrinthe de l'étage, la lapine le provoquait d'un sourire mutin puis disparut dans l’entrelacs de glaces. Cyscek s'avança mais plus prudemment cette fois. Le but était de ne pas se jeter dans la gueule du loup mais de la retourner contre elle. Lorsqu'il fut un peu avancé dans la structure, il s'arrêta. Il voyait les mouvements de la jeune femme qui s'amusait de le voir perdu. Stoïque, il se concentra en cherchant de quel côté elle se trouvait vraiment. Il respira grandement et ... L'odeur caractéristique de la demoiselle lui parvint. A force de traquer des esclaves, son odorat s'était développé et les vitres laissaient passer l'air au dessus d'elles. Il respira plus lentement, réussissant à cibler la direction approximative où elle se trouvait. Il se rapprochait, mais elle gardait un peu d'avance. Pourtant, il gagnait du terrain. Non, elle se rapprochait, dans un couloir parallèle. L'odeur était plus forte, elle était toute proche. Il n'aurait pas de meilleure opportunité : lorsque le parfum fut le plus proche, il se jeta subitement au travers de la vitre la plus proche. La glace explosa sous le coup d'épaule dans un bruit épouvantable. Emporté par son élan, Cyscek rencontra l'inconnue et la bouscula, l'entrainant au sol alors que lui même chutait aussi du fait de l'élan. Pas vraiment académique, mais il avait réussi. Un léger filet de sang coulait de son front où une petite entaille s'était dessinée, probablement du fait de son passage au travers de la vitre.

La Lapine trichait, évidemment. Le grand défi de ce genre d’endroits venait du fait que l’être humain était beaucoup trop habitué à utiliser sa vision. Les miroirs le perturbaient, faussant tous les calculs. Ils permettaient d’accroître artificiellement la profondeur de champ, et, surtout, ne permettaient d’avoir aucun point de repaire. Il était donc fréquent de retourner sur ses pas sans même le réaliser, alors que la sortie, qui semblait impossible à atteindre, était en réalité très proche. La Lapine constata rapidement que Cyscek n’avait visiblement pas l’habitude des foires, comme il le montra en s’écrasant à plusieurs reprises contre différentes glaces. Il avança peu à peu assez prudemment, essayant de suivre les reflets de White Rabbit. Encore une fois, elle aurait pu tout à fait partir et l’abandonner là, ou, même, rendre le jeu encore plus difficile, en déplaçant les glaces. Contrairement à lui, grâce à sa magie, la Lapine voyait très bien les parcours à prendre, et décida peu à peu, non pas de mettre des bâtons dans les roues du brave homme, mais de l’aider.

Certes, il était un esclavagiste, mais White Rabbit laissait les considérations morales de ce type à Jaina. Elle, tout ce qu’elle voyait, c’était un joueur potentiel, un homme qui s’accrochait à elle, au point de continuer à la poursuivre après avoir fait une belle chute aux chaises volantes. Cette dévotion l’excitait, et elle estimait donc que cet homme, ce prédateur têtu, qui avait tout de même été jusqu’à se battre pour elle, méritait bien une attention de la belle femme. C’est ainsi que, telle une variante moderne et sexy d’Hansel et Gretel, elle laissa derrière elle des miettes de pain. Sa forme, d’abord, qui apparut à travers plusieurs miroirs, comme pour montrer à l’homme la direction à prendre, puis, ensuite son parfum. Elle se concentra pour légèrement accroître la densité aromatique de ce dernier, afin qu’il se répande dans les couloirs, et n’attire l’homme.

*C’est plus excitant de lui donner une carotte que de le laisser errer comme un pauvre manant à se cogner contre toutes les glaces du palais...*

White Rabbit était magnanime, et guida ainsi Cyscek à l’étage, l’attirant par son parfum, et par ses formes. À l’étage, elle envisagea alors de se reposer uniquement sur on parfum, se situant proche de Cyscek, puisqu’elle était juste derrière un miroir. Elle voulait voir si cet homme serait capable de la pister à l’odeur, et c’est ce qu’il fit. Elle ne s’attendait pas à le voir traverser la vitre, mais elle sut réagir assez rapidement. Quand l’homme l’attrapa, en passant de l’autre côté, White Rabbit enroula ses jambes autour du torse de l’homme, et le retourna, avant de se mettre à califourchon sur lui, tandis que l’homme s’affalait sur le sol, les bris de verre s’écartant, comme par magie, de son dos, tandis que les mains de la Lapine se posèrent sur ses pectoraux. S’il tentait de l’agripper avec ses mains, la magie de White Rabbit ferait alors effet, plaquant ses mains sur le sol.

« Voilà un homme motivé..., sourit la Lapine. Jusqu’à se faire saigner pour mes beaux yeux... »

Elle pencha la tête sur le côté, remontant ses doigts pour caresser son cou, avant de se pencher davantage, filant vers l’avant. Ses seins heurtèrent le tors de l’homme. Elle l’avait aidé à gagner, mais la Lapine n’avait qu’une parole. Elle aurait bien voulu continuer à jouer un peu, mais elle allait se fixer aux règles qu’elle avait elle-même fixé. C’était ainsi que le jeu fonctionnait, après tout.

« Tu as gagné le pompon... »

Elle l’embrassa alors, tout en libérant la pression sur les bras de l’homme, et ferma les yeux. Le baiser fut assez long, et White Rabbit avança sa langue, venant la frotter contre les lèvres de son partenaire. Si Cyscek était attentif à son environnement, il devait peu à peu sentir l’environnement tourner, comme si le décor était en train de se transformer... Et, lorsque la Lapine rompit le baiser, et s’écarta, l’homme était désormais au milieu d’une luxueuse suite.

« Nous sommes dans une chambre de l’Occidental Prestige. C’est l’un des hôtels les plus en vue de Seikusu. »

La chambre, une suite de luxe, avait été réservée par Jaina, et White Rabbit avait donc le droit de l’utiliser. Il y avait un énorme lit avec des draps rouges, et plusieurs baies vitrées permettant de voir qu’on était dans les derniers étages d’un hôtel, généralement utilisé par de grandes sociétés pour organiser des rendez-vous d’affaires... Ou des sauteries collectives, au choix.

« Le décor te plaît, mon brave prédateur ? »