Assise seule au fond de la salle, je m'assoupissais à moité en entendant mon professeur de biologie réciter sa leçon de géologie sur un ton à la monotonie assommante. Dieu que c'était barbant. Je sursautai néanmoins tout d'un coup en sentant mon téléphone vibrer. Je n'avais nul besoin de le regarder pour savoir qui ça pouvait bien être : mon père, le seul contact de mon répertoire, et le seul à avoir mon numéro de téléphone. Je m'empressai néanmoins de le sortir, discrètement, avant de lire le sms qu'il venait de m'envoyer, une liste de course longue comme le bras, principalement de fruits et légumes, que je devrais m'empresser d'aller chercher après les cours... "Oui, papa." me contentais-je de répondre, un peu blasée mais sans aucune amertume.
La sonnerie retentissais à peine que j'étais déjà prête à partir, et filais rapidement à travers la classe, évitant soigneusement de croiser le regard de mes camarades, qui avaient le don de me mettre mal à l'aise. Ils avaient la fâcheuse tendance à me taquiner à la moindre occasion, et c'était souvent embarrassant... enfin bref, je sortis du lycée et bifurquai directement en direction du centre commercial et de son marché quotidien, mon sac à dos à l'épaule. Pendant que je selectionnais des tomates, j'entendis non loin de moi un rire étrange, étonnamment long, j'étais curieuse de savoir ce qu'il se passait mais m'abstins de me retourner malgré tout, concentrant toute mon attention sur les tomates. Si j'avais le malheur d'en apporter une mauvaise, ou qui ne lui plaisait pas, j'étais bonne pour recevoir une sacrée correction...
Mais quand le rire cessa, remplacé par des hurlements provenant d'une foule terrifiée, je fus bien contrainte de me retourner !
"Mais, bons sang, que se passe-t-il ?"
La réponse, aussi insolite soit-elle, ne tarda pas à se faire savoir. Je vis au bout du marché une femme étrangement vêtue, à la peau d'un noir loin d'être naturel, s'emparer d'une jeune fille en riant comme une échappée d'asile psychiatrique, avant de purement et simplement lui arracher la tête. Oh mon dieu... Était-ce un cauchemar ? Je n'en croyais pas mes yeux, c'était, c'était... c'était tout simplement atroce ! Je portais une main choquée à mes lèvres, tétanisée, laissant tomber à terre mon sac et les quelques légumes que je venais de choisir, et je la voyais avec horreur s'avancer dans ma direction.
"Ohmondieu ohmondieu ohmondieu ohmondieu..."
Je commençais à paniquer, incapable de bouger le petit doigt, jusqu'à ce que nos regards se croisent fatalement. M'avait-elle vue ? Punaise, elle m'avait vue ! Dans un élan desesperé, je me jetai à terre et me cachai derrière une étale, priant de toute mes forces.
"Faites qu'elle ne m'ai pas vu, faites qu'elle ne m'ai pas vu, faite qu'..AAAAAHH !!"
La terrifiante femme m'avait non seulement vue, mais m'avait en plus tirée par les cheveux, avant de me plaquer contre le mur et de serrer ma gorge, me couper la respiration. Je me débattais, en vain, sa poigne était de fer, et elle ne cillait pas. Ses yeux... mon dieu ses yeux, ils étaient rouges, terrifiants, sans aucune once d'humanité. Je voulu hurler, prier, la supplier de me laisser partir, mais aucun son ne sortait de ma bouche, seulement un vague cri étouffé et quelques suffocations. Continuant à me débattre, je tapais des pieds sur le sol, mais m'arrêta net lorsque je sentis le tranchant effilé de ce qui semblait être une lame glisser sur ma joue. Je déglutis, tremblante, terrorisée à l'idée d'être tailladée, sentant avec dégout un liquide poisseux sur ma peau, que la démone lécha avec satisfaction. Je ne me posais pas la question de savoir ce que c'était, car elle n'était clairement pas humaine, ou ce qu'elle venait faire ici... non, pour l'heure, ma seule préoccupation était de prier pour rester en vie.
"OUUUUAAAAAAHHH !"
Elle m'envoya faire un vol plané de plusieurs mètre, m'envoyant m'écraser lourdement à terre, m'arrachant un nouveau cri de douleur. Mon dieu, mais c'est quoi cette histoire ! Sans avoir le temps de me relever, encore subjuguée par la douleur de la chute, la démone me rejoint et s'installa sur moi, m'arrachant l'intégralité de mes vêtements, me présentant... un pénis ? HEIN ? De plus en plus abracadabrantesque ! Et cette "femme", si je pouvais me permettre de l'appeler ainsi, semblait particulièrement intéressée pour que j'en prenne soin... un peu comme ce que mon père m'ordonnait de faire, parfois.
"Je...je...je..."
J'étais sous le choc, et comment ne pas l'être dans une telle situation ?! Incapable de rassembler mes esprits, je bégayais, et restais immobile, regardant avec désespoir ma tortionnaire. Néanmoins cela s'améliorait peu à peu, et je pu enfin aligner deux syllabes sans broncher.
"Je m'appelle Hits..."
"En fait je m'en fous de ton nom, petite salope ça te vas très bien !"
Sursautant, interrompue, je ne cherchais pas à la contredire, et acquiesçai silencieusement. Bon dieu, elle était terrifiante ! Je ne remarquais que bien plus tard que, près de nous, de larges télévision retransmettait la scène. Je me voyais, à moitié nue, la jupe en lambeau et le chemisier grand ouvert sur une poitrine que plus rien ne dissimulait, chevauchée par une démone ravie et dont le membre massif pointait de manière très troublante vers mon visage. OH MON DIEU. Et toute la ville pouvait voir ça !? J'étais rouge comme une pivoine, morte de honte, mais la démone me rappela bien vite que ma priorité n'était pas tant ce que les gens pensait de moi... mais plutôt qu'elle ne m'arrache pas la tête comme elle l'avait fait quelques instants plus tôt ! Mon regard papillonnait en tous sens, j'haletais, j'étais tout bonnement terrorisée !
N'ayant pas le choix, j'acquiesçai à l'ordre de la démone, et pris en main le gland qui se présentait à moi, non sans avoir, en un geste plus désespérée que réellement efficace, rejeté mes cheveux sur mon visage d'un mouvement de tête, afin de le dissimuler aux caméras. J'entrepris alors de masturber sa queue, timidement, la serrant entre mes doigts fins et glissant sur sa longueur. C'était la première fois que je faisais ça avec quelqu'un d'autre que mon père... son sexe était certe bien plus gros, mais ils se ressemblaient beaucoup, aussi chaud et frétillant à chacune de mes caresses. J'espérais que cette masturbation improvisée allait satisfaire la démone ! Peut-être même aller-t-elle me laisser rentrer chez moi !? Et que dirait mon père s'il voyait que je n'avais pas ramené les courses ? Et que je revenais dans cet état ?! HAN, il me tuerait, c'est sûr ! Non, pas le temps de penser à tout ça ! Rassemblant tout le courage et l'assurance que je pouvais avoir en moi, je me mis à bredouiller.
"Pi...pitié, madame... laissez moi partir."