Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[Terminé] La Peste [Partie 1] [Shizuka]

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Kaguya Shunya

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Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 15 lundi 23 septembre 2013, 02:25:23

[HRP – Je me demande pourquoi le Roi n’utilise pas directement son pouvoir d’omniscience pour retrouver la sorcière x)]

WALLIN

Wallin en savait assez. Il lui fallait maintenant aller au campement médical, et sauver Lysia. Le guerrier savait où ce campement se trouvait, car il l’avait déjà vu, par hasard, en traversant Meisa. Il était assez éloigné d’ici, mais il ne pouvait pas permettre aux hommes du Boucanier de mettre la main sur elle. Il ignorait dans quel enfer Josselin s’était fourré, mais, visiblement, ce dernier s’était attiré des ennemis puissants. Wallin s’était redressé, prêt à partir, quand il entendit des bruits, des hurlements, et des sons de combat à proximité. Un gang rival ? Ses instincts se mirent à frissonner, et il sentit, le long de son échine, un frisson la remuer. C’était la magie qui était à l’œuvre à proximité, et avec laquelle Wallin réagissait toujours. Il eut à peine le temps de le réaliser qu’il aperçut un nouvel individu dans le souterrain de l’auberge, se plantant face au Boucanier. Les wyverns s’étaient agités en sentant le sang et les batailles, leurs instincts prédateurs s’étant réveillés, ce qui amenait les solides gardes du Boucanier à devoir les maintenir. Wallin hésita pendant quelques secondes, entre continuer à faire son curieux, ou aller immédiatement secourir la fille de Josselin. La curiosité l’emporta finalement quand l’homme se présenta comme le Roi, désirant savoir ce que le Boucanier savait, concernant cette peste.

« C’est... C’est le Roi !
 -  Comment a-t-il fait pour rentrer ? »

Les lieutenants du Boucanier semblaient perturbés, tandis que ce dernier avait croisé les bras sur sa poitrine, ne disant rien, se contentant de fixer le Roi. Un pirate n’obéissait pas aux autorités étatiques, Wallin était bien placé pour le savoir. Ces rats de mer s’abritaient derrière un quelconque sens de l’honneur illusoire qui considérait que les pirates étaient des individus libres, ne répondant à aucune autorité.

« Et si je te disais d’aller gentiment te faire enculer, face de pet ? Tu me dirais quoi, hein ? Tu peux pas me tuer, c’est moi qui ait les infos’. Tu te pointes chez moi en conquérant, mais t’as l’air d’oublier une chose... Que tu sois le Roi de ce pays de merde, un vulgaire bouseux loqueteux qui chie dans son froc, ou même le putain d’Empereur déconfit du putain d’empire d’Ashnard, ça change foutrement que dalle ! Pour moi, t’es qu’un blaireau qui se pointe chez moi en croyant pouvoir obtenir ce qu’il veut. T’as cru quoi, gros ? Qu’il suffirait de froncer les sourcils genre ‘‘daddy-en-colère’’, pour que je pisse dans ma culotte, et que je te déballe tout ce que je sais ? »

Les wyverns étaient toujours aussi agités, amenant les gardes du corps du Boucanier à souffrir en silence. Wallin pouvait le voir, à la manière dont les gouttes de sueur venaient, ici et là, émietter leur front.

« T’as pas les moyens de m’faire causer, et ça, tu le sais, gros. Nexus m’a déjà torturé, et y a un élément que t’as pas, face de cul, pour croire que tu peux m’pisser à la gueule : le foutu temps. Chaque jour qui passe voit ta population de merdeux crever la gueule ouverte. Mais je peux te donner des infos’, ouais... Mais rien n’est gratuit dans ce bas-monde, et il me semble que la sûreté de Meisa justifie amplement quelques piécettes. Vous croyez pas, les gars, hein ? »

Le Boucanier fit lentement craquer ses doigts. Wallin se rembrunit. Il était en train de perdre son temps, et la vie de Lysia était en jeu ! Peu importe ce que le Boucanier savait, ce rat d’égout n’était qu’un pion. Il devait retourner aux fondamentaux, à ce que Josselin lui avait dit. Il fallait retourner voir Lysia. N’en déplaise à Sa Majesté, Wallin avait d’autres personnes en vue. Il s’écarta donc, et s’éloigna de l’auberge, sans tenir compte des hommes surveillant l’auberge, qui gisaient lamentablement sur le sol, et s’avança le long de l’artère menant vers la place centrale de la ville. Il avait du s’agir d’un coin assez inanimé de la ville, auparavant, probablement avec des terrasses bondées, des artistes de rues, des enfants qui jouaient dehors avec des chiots... Tout était fermé, triste, sinistre, et pillé. Il avançait le long des rues dallées, à petites foulées, se rappelant ce qu’il avait vu dans les maisons des riches bourgeois.

Face à la maladie, à la menace de mort, les gens devenaient paranoïaques. Il n’y avait que dans les contes que les survivants se rapprochaient. Wallin connaissait assez la nature humaine pour savoir qu’elle était fondamentalement égoïste. Les survivants qui n’étaient pas contaminés avaient, soit cherché à s’enfuir, soit se recroquevillaient chez eux, se barricadant, attaquant à vue ceux qui se rapprochaient. Et, comme l’Ordre avait dressé la quarantaine autour de Meisa, personne ne pouvait sortir. C’était une mesure radicale, mais nécessaire pour éviter que l’épidémie ne devienne pandémique. En somme, Lysia ne pouvait compter sur personne d’autre que sur lui... Et Wallin n’avait rien trouvé de mieux à faire que perdre son temps devant l’auberge, à écouter les élucubrations du Boucanier.

Près des amoncellements de cadavres, Wallin pouvait entendre les grognements des créatures nécrophages, ces monstres qui vivaient dans les souterrains, et sortaient la nuit dans les cimetières vastes et mal entretenus. Des goules et des graveirs, créatures sombres et massives, qui étaient en train de dévorer les cadavres. Ils étaient insensibles à la peste, mais dévoraient peu de cadavres... Wallin les connaissait, car on les rencontrait parfois à la lisière des champs de bataille, où ils dévoraient les morts. On ne les chassait pas, car cela faisait des corps en moins à amener aux charniers.

Tant que les goules ne s’intéressaient pas à lui, il n’avait aucune raison d’aller les voir.



SHIZUKA SHUNYA

Le cœur de Shizuka battait le tambour. Elle n’avait jamais été aussi paniquée, avec une féroce envie de vomir... Ce qu’elle aurait probablement fait si elle avait plus mangé aujourd’hui. On avait voulu la tuer ! La tuer, elle ! Shizuka ne se considérait pas comme une personne spéciale, mais elle ne voyait pas pourquoi on voudrait tuer une simple guérisseuse, sans histoire. Dans les yeux de ces monstres, elle avait vu quelque chose qu’elle se refusait à essayer de comprendre... Le plaisir ! Comment ? Comment pouvait-on ressentir ça ?! Shizuka ne le comprenait pas. Cet homme n’aurait eu aucun remords en lui ouvrant la gorge. Au contraire, ça l’aurait excité, et, s’il l’avait pu, Shizuka était sûre qu’il l’aurait violé, et qu’il aurait eu du plaisir, non en faisant l’amour avec une femme, mais en la sentant se tordre sous lui, implorer sa pitié. La pauvre guérisseuse était déboussolée, et ne réagit que quand elle sentit la main de la femme qui l’avait secouru caresser sa joue.

*Que... Qu’est-ce qu’elle fait ?*

Shizuka essaya de parler, mais elle ventilait tellement qu’aucun son ne sortit de ses lèvres. Son cœur lui semblait sur le point d’exploser, alors que les tueurs se repliaient prudemment.

« Shizuka ! »

Clignant des yeux en entendant ce nom, la guérisseuse tourna la tête, et sentit deux mains se poser sur chacune de ses joues. Elles appartenaient à Monica, qui se blottit ensuite contre elle, lui faisant un câlin. Surprise, ébahie, Shizuka cligna des yeux. En temps normal, elle aurait rougi comme une pivoine, mais elle venait d’échapper à la mort, ce qui avait le don de remettre les choses en perspective. Elle baissa la tête, et posa ses mains sur le dos de Monica, se mettant alors à la tenir très fort.

« J’ai eu tellement peur, j’ai cru qu’ils allaient nous tuer ! »

C’était très certainement ce qu’ils auraient fait, en d’autres circonstances. De manière assez ironique, c’était à Shizuka qu’il revenait de soutenir Monica, de la rassurer, alors que, généralement, c’était elle qui la poussait, en lui sortant des allusions que Shizuka ne comprenait pas, ou se refusait à comprendre. Elle vit que la femme était en train de s’occuper de la patiente assagie, essayant un sort magique pour qu’elle reste en vie. Le sort de stase... Shizuka le connaissait, et elle savait le pratiquer, mais elle évitait de le faire. À l’académie, on lui avait expliqué que ce sort avait des effets secondaires indésirables, et qu’il consistait à ralentir la circulation sanguine et le rythme pulmonaire. C’était dangereux, et nécessitait une connexion permanente entre la guérisseuse et le patient, ce qui, concrètement, conduisait à affaiblir le guérisseur. Dans une telle situation, un tel sort n’était pas envisageable, d’autant plus qu’il ne soignait pas les patients.

« Mais qu’est-ce qu’ils nous voulaient, ces enfoirés ? Ils croient qu’on ne souffre pas assez, peut-être ?!
 -  Je... Je ne sais pas, Monica... »

En réalité, Shizuka avait un début de piste. La conversation avec cette femme lui avait rappelé l’obstination dont le Roi avait fait preuve en essayant de la convaincre de partir à l’enquête pour découvrir l’origine de la peste. Elle avait plus ou moins, sous l’effet de cette dure journée, altéré cette conversation de sa mémoire, mais cette dernière lui revenait en force. Était-il possible que, finalement, le Roi avait eu raison ? Cette fille devait visiblement savoir des choses, connaître des informations, et, par un curieux coup du hasard, c’était sur Shizuka, celle qui avait fait preuve d’un certain scepticisme, que les informations arrivaient. Elle avait toujours du mal à croire qu’une personne pouvait se trouver derrière cette épidémie, même si ce n’était pas impossible. Durant sa formation, elle avait été à l’une des universités de Tekhos, où elle avait assisté à un séminaire sur le bioterrorisme. Les guérisseuses étaient formées pour ça, et on lui avait expliqué qu’il existait des groupes terroristes actifs qui cherchaient continuellement à répandre des épidémies. Juridiquement, tout comme Tekhos disposait d’une compétence universelle pour agir face à la menace de bioinfestations formiennes, face à une attaque bioterroriste impliquant des agents chimiques et/ou infectieux, l’armée tekhane pouvait envoyer des vaisseaux. La peste constituait un cas particulier, car l’autorité tekhane se heurtait à celle de l’Ordre. De manière générale, l’Ordre Immaculé luttait aussi contre toutes les formes d’épidémies virales. Ils réagissaient plus rapidement que les Tekhanes, et étaient mieux acceptés par la population. De plus, l’Ordre ne se résumait pas qu’à l’Inquisition, et disposait d’écoles religieuses très compétentes. Les Sœurs de l’Ordre étaient des guérisseuses au talent universellement reconnu, car elles puisaient leur force dans la foi, et avaient un contrôle parfait de la magie blanche.

*Mais personne ne peut contrôler une maladie comme la peste...  Même les Ashnardiens ne seraient pas assez fous pour lâcher la peste bubonique sur leurs adversaires...*

Ashnard ne cherchait pas à tout détruire, mais à tout contrôler. Et, honnêtement, il n’y avait aucun intérêt à contrôler des régions ravagées par la peste. La mort attirait les créatures nécrophages comme les goules, les graveirs, et, même sans tenir compte de ces bestioles, il fallait aussi supprimer tous les habitants, pour éviter que la peste ne se répande. Le cerveau de Shizuka s’emballait, en effet, sous l’effet de la panique, quand elle entendit encore des bruits de combat. Ils venaient de dehors, et elle tourna la tête.

« Ils remettent ça...
 -  N’y va pas, nous ne servirons à rien…
 -  Mais on pourrait soigner des blessés ! protesta Shizuka.
 -  Ou se faire tuer... »

Monica avait raison d’avoir peur, et Shizuka aussi... Cependant, elles ne savaient pas se battre, et elle savait l’armée de Meisa affaiblie. Si leurs protecteurs tombaient, personne ne serait là pour les sauver... De plus, Shizuka entendait des bruits sauvages et violents. Comme si une grosse bête se trouvait dehors. Aussi, elle décida de prudemment se rapprocher de l’entrée. Comme c’était une tente, il y avait une ouverture. Elle glissa prudemment sa tête par l’ouverture, et blêmit en voyant, outre les bandits, un immense monstre verdâtre avec des pectoraux massifs. Ses veines saillaient de son corps, et il se ruait vers les défenseurs, un bataillon de femmes en armure.

L’immense monstre vert s’avançait rapidement, sans que les attaques des Meisaennes ne semblent le perturber. Il en repoussa une. Shizuka n’était pas une femme capable de se battre, mais elle maîtrisait bien la magie. Sa marque s’illumina dans son dos, et elle ferma les yeux, récitant alors une curieuse mélopée. La magie se mit à brûler autour d’elle, formant comme une aura violette, avant de lui permettre d’en savoir plus sur ce monstre.

« C’est une goule ! » s’exclama-t-elle.

La goule avait été transformée par des processus génétiques, et par de puissants mutagènes. Les goules étaient des créatures maléfiques, et craignaient donc la magie blanche... C’est sur cette idée que Shizuka espérait les aider, quand un sort jaillit de sa gauche, et frappa la goule, brûlant sa peau. En tournant la tête, elle vit un homem qui se rapprochait, portant une sorte de manteau rouge sur le corps avec un capuchon. Il tenait une épée dans le creux de sa main, et une arbalète de poing dans l’autre. Il décocha un carreau, qui alla se loger dans la gorge d’un tueur, la transperçant, tandis que la goule transformée se mettait à hurler. L’homme à la capuche lui avait envoyé un léger sort de soin, et réitéra, désormais avec une fiole comprenant un élixir. Probablement de l’Hirondelle, cet élixir qui servait à régénérer le corps. L’élixir alla s’abattre sur la goule, la faisant hurler davantage. Des furoncles et des pustules recouvrirent son corps, et elle cassa bientôt de s’agiter, contraignant les bandits à une nouvelle retraite stratégique.

« Je m’appelle Wallin, se présenta l’homme. Visiblement, vous avez quelques problèmes de sécurité... »

DC d’Alice Korvander.

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Serenos I Aeslingr

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Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 16 mercredi 25 septembre 2013, 03:36:56

[HRP : Pour deux raisons; la première, c’est qu’il est lié à toutes les vies qui habitent Meisa. Cependant, les étrangers, puisqu’ils ne sont pas nés en Meisa ni n’ont prêté serment au Roi, ont une certaine indemnité contre cette omniscience, puisqu’ils ne lui sont pas connectés. Ensuite, bah… parce que cela couperait vachement court à un RP que j’aime bien, voilà! è_é]

Est-ce qu’il était étonné de la réaction du Boucanier? Non, pas vraiment. Les gens sans culture ne savaient rien d’autre faire qu’injurier. Est-ce qu’il en était pour autant attristé? Pas le moins du monde. Mais est-ce qu’un crétin condescendant pouvait possiblement lui cracher des insultes au visage sans subir l’étendue de sa colère? Certainement pas. Mais cet idiot avait raison; il n’avait que très peu de temps. Il avait néanmoins tord sur un point, un point très important que beaucoup d’étrangers semblaient ignorer quand ils débarquaient sur son territoire; c’était que le Roi de Meisa n’avait pas besoin de beaucoup de temps pour soutirer une information s’il jugeait en avoir besoin. Il aurait néanmoins préféré ne pas à avoir à se montrer draconien, mais le manque de temps, plus les malades qui pouvaient trépasser à tout moment et surtout le caractère loin d’être agréable de son interlocuteur avait déjà réduit ce qui lui restait de patience à néant, et maintenant, il ne voyait plus qu’une seule solution à leur problème; il allait leur donner à tous leur lot de souffrance, et les expédier ensuite dans le néant.

Il y avait exactement sept pirates restants; les deux qui auraient dû surveiller les escaliers à son arrivé, mais qui avaient déserté leur poste en entendant les bruits à l’étage, un autre qui était probablement le messager du groupe, Joshua, les deux hommes qui tenaient les wyverns et, finalement, le Boucanier lui-même. S’il comptait les wyverns, cela faisait un total de neuf opposants, dont la plupart ne savaient même pas se battre, alors que le Roi jouissait de plusieurs siècles d’expérience. Il prit une lente inspiration puis se redressa lentement. Il sentait dans son dos les trois premiers hommes, leurs auras paniquées semblaient presque crier tant elles étaient présentes, puis les quatre autres pirates qui semblaient plus calmes. Les Wyverns, elles, étaient parfaitement attentives, ayant même cessé de faire claquer leurs mâchoires pour l’examiner. Il posa la pointe de son fourreau contre le sol, tapotant le pommeau d’Ehredna tout en les regardant. Il brisa finalement le silence.

-Lorsque j’en aurai fini avec toi, Boucanier, je t’égorgerai comme un porc et je te donnerai à bouffer à tes wyverns, cracha-t-il, dégainant sa lame.

Derrière lui, les trois pirates s’élancèrent à son assaut, sentant que cet homme allait s’attaquer à leur patron, qui était, en passant, celui qui les payait et leur assurait leur bière à la fin de chaque journée. Il frappa alors une chaise derrière lui et l’envoya frapper le premier, qui se la prit en pleine tronche, avant de se retourner pour bloquer les deux sabres avec le tranchant de son arme, soutenant la pression grâce à une deuxième main posée contre le côté opposé. Il frappa le type à sa droite dans les génitaux, puis profita de sa distraction pour asséner un coup de tête à celui à sa gauche. En se servant de sa force brute, il les repoussa, les envoyant dans les airs pour retomber sur une table, qui se brisa sous leur poids. Il se retourna juste à temps pour éviter un carreau, puis fit un pas de côté pour éviter un autre. Levant sa lame devant lui, il se plaça de profil, les épaules bien alignées derrière son épée. C’était une façon de réduire la zone de cible, et il savait que les pirates savaient se servir de ces engins aussi efficacement que d’autres se servaient du pistolet. Alors qu’ils rechargeaient, le Roi était déjà sur le premier, couvrant la distance qui les séparait d’un seul bon, et le décapitant d’un mouvement. Il regarda le deuxième et vit qu’il le mettait en joue. Lorsque le trait fut décoché, il leva la main et se servit de la magie pour le rediriger sur un des hommes du Boucanier. Il ne restait maintenant que trois hommes et deux wyverns. Il regarda les deux derniers hommes et les fit tout simplement flamber sur place. Même pour le Boucanier, cette démonstration de puissance aurait dû être suffisante pour le remettre dans de meilleures dispositions, mais… maintenant, il était trop tard pour faire une entente avec le Roi. Il se contenta d’agripper le Pirate par la gorge puis il le plaqua au sol avant de plonger son regard dans le sien.

La sonde mentale était un art très compliqué. Certaines personnes naissaient avec le don de percevoir les pensées des gens qui les entouraient, et cela était normalement dû à des sens magiques particulièrement fins. Dans le cas où la capacité n’est pas innée, un très long apprentissage est nécessaire avant de pouvoir percevoir les pensées, et un autre encore plus long pour pouvoir envahir les souvenirs d’une personne sans la blesser ou détruire complètement sa personnalité. Mais pour le boucanier, le Roi ne comptait pas réduire la douleur qu’infligeait un forage violent de toutes les barrières mentales que pouvait bien dresser son esprit paniqué avant de s’emparer entièrement de ses pensées. Sachant ce qu’il recherchait, il ne lui fallut pas bien longtemps pour sélectionner les souvenirs qu’il désirait voir. Le Boucanier lui-même ne savait pas réellement ce qu’il faisait là. Pourtant, il avait beaucoup de certitudes, comme si d’un coup, la sagesse lui était venue. Quelqu’un avait manipulé cet homme et lui avait de force enfoncé des directives et des informations dans le crâne, en s’assurant néanmoins que cet imbécile croit que ces informations venaient d’une autre source. Mais qui l’avait fait? Même le Boucanier ne semblait pas le savoir. « Tu auras donc été inutile jusqu’au bout, mon pauvre vieux. » s’affligea le royal personnage.
 
Alors qu’il s’extirpait sans douceur de l’esprit du pauvre pirate, le monarque décida qu’il était temps de respecter sa parole et glissa de la garde à la pointe la lame noire d’Ehredna sur sa gorge, le saignant sans pitié, avant d’éviter les crocs affamés des bêtes draconiques. Le Roi ne connaissait pas les Wyverns plus que cela, mais comme tous les dragons, c’étaient des bêtes voraces et carnivores, et plus spécialement nécrophages. Avec toute la chair tendre qu’il avait laissée derrière lui, il ne doutait pas un seul instant que ces monstruosités pouvaient attendre son retour avant qu’il ne s’occupe d’elles. Il ne ressentait aucune culpabilité pour la mort de ces hommes, mais il ne pouvait s’empêcher de regretter d’avoir souillé son sol de leur sang. Seul le sang des nobles gens devraient couler sur ces terres, pour une cause juste, pour leur propre survie. Grimpant les escaliers, il évacua les lieux et enferma les créatures dans le sous-sol en scellant magiquement la porte derrière lui, les empêchant ainsi d’en sortir par la seule force brute. Il fallait maintenant qu’il regagne le campement, avant que la dernière piste qui ne lui restait ne disparaisse à tout jamais. Mais il savait que si ses théories se confirmaient, il n’y arriverait pas seul.

Une fois à l’extérieur, il trouva un endroit dégagé près de l’auberge qui semblait sûr et à l’abri des regards, puis il invoqua son cercle de magie. Peu le savaient, mais le cercle magique était un incroyable dispositif; l’invoquer implique de devoir rester immobile, certes, mais une fois en place, le cercle autorisait une plus grande puissance magique tout en réduisant le coût d’énergie requis pour alimenter celle-ci. Le sort de transportation magique se faisait en deux étapes; la dématérialisation et la rematérialisation du sujet, ce qui évitait que l’usager ne se retrouve perdu dans l’Abîme, ou la zone d’antimatière, et toutes deux réclamaient normalement plus d’énergie qu’il n’en faudrait pour abattre les murs d’un château fortifié. Une fois les deux phases du sort programmée, le Roi activa son cercle, qui se mit à luire. Il sentit alors un inconfortable engourdissement général puis il perdit, l’espace d’un instant, toute notion de réalité, avant que finalement, il ne se retrouve dans son château, dans la salle du trône. Il regarda autour de lui un instant puis il fit venir à lui Aglaë et Alexander. Ce dernier regarda son père avec un honnête soulagement puis mit un genou en terre, imité par la sorcière rousse.

-Relevez-vous. Nous avons beaucoup à faire et très peu de temps pour. Préparez vos affaires, nous partons au combat sur le campement de l’Ordre Immaculé. Prévenez également Nahayiel; j’aurai besoin de ses puissantes ailes pour me déplacer. Mes forces s’amenuisent, et je n’ai pas le temps de puiser en Eglendal pour reprendre des forces. Aglaë, je te prie de rejoindre l’artéfact et de préparer un sort de transmission; lorsque le temps viendra, il me faudra de sa force.

Obéissant de nature, Alexander ne posa aucune question; le plus jeune bâtard royal savait que le moment ne se prêtait pas à la discussion. Il se redressa alors puis se mit au pas de course vers la caserne où se trouvait son arme et ses protections de combat. Aglaë, néanmoins, regarda le Roi avec un énorme souci dans les yeux. La sorcière s’approcha de son Seigneur et lui effleura le bras d’une main douce. Elle sentait sa fatigue; il ne tarderait pas à devoir se retirer du monde pour récupérer ses forces. Elle n’aimait pas le voir dans cet état. Le Roi qu’elle servait était un fier dirigeant, aussi puissant et majestueux qu’un lion. Et pourtant, il semblait amoindri, drainé. La sorcière lui tourna le visage vers elle puis posa son front sur le sien en murmurant une bénédiction en Ashansha, la seule qu’elle connaisse, puis elle se départit de lui pour se diriger vers les escaliers qui menaient au Repaire du Dragon, où reposait actuellement le puissant ami du Roi.

Une fois les deux Conseillers parti, le Roi s’empressa de communiquer une information aux guérisseurs habitant Meisa; que tous ceux qui avaient encore la force s’empressent de gagner le campement de l’Ordre, et que les autres essaient de récupérer en prévision d’une vague de blessées et de malades à traiter d’urgence. Très peu répondirent à l’appel, mais ceux qui le firent remontèrent légèrement le moral du Roi par leur volonté de participer. Meisa n’était pas qu’un monde enchanteur pour ses habitants, car ce royaume hébergeait des créatures très hostiles qui ne facilitait pas la vie de tout le monde, mais quand un état de crise se présentait, il y avait toujours des volontaires pour mettre la main à la pâte et aider à redresser la situation. Il ne le voyait pas souvent partout dans le monde, mais même s’il avait créé ce refuge, il ne se croyait pas responsable de la bonté qu’il y retrouvait; ça, cela venait du cœur des gens qu’il avait choisi. Aujourd’hui, plus que très souvent, il se rendait compte à quel point Il était à la tête d’une belle nation.

Par leur lien mental, Alexander et Aglaë lui annoncèrent qu’ils étaient prêts à l’action. Ses doigts caressèrent doucement le pommeau de l’Épée Royale puis quitta la salle du trône pour marcher jusqu’au balcon se trouvant à l'aile ouest de celle-ci. Grimpant sur le rempart, il contempla un moment le vide qui se trouvait sous ses pieds et il prit une grande bouffée d’air avant de se pousser lui-même dans le vide. Le vent siffla à ses oreilles alors qu’il chutait lentement vers la petite rivière se trouvant au fond du ravin, ses cheveux battants librement dans l’air. Il écarta bras et jambes pour contrôler sa chute avant de lancer un appel. Aussitôt, Nahayiel apparut sous le palais et se plaça sous lui pour le chopper au vol et prendre la direction du village.

En moins d’une demi-heure, il était déjà en train de survoler le campement de l’Ordre. D’après la situation telle qu’il pouvait la voir, les Meisaennes se faisaient salement malmener par une goule énorme, et ses gardes étaient encore aux prises avec les mercenaires qui les avaient attaqués. Le Roi faisait confiance à ses servantes, qui ne reculeraient devant rien pour repousser le monstre, mais les gardes ne tiendraient pas plus longtemps; il leur fallait une distraction, quelque chose qui pousserait les pirates à perdre leur concentration. Le Roi examina une nouvelle fois le monstre qui s’attaquait à ses guerrières et une idée lui vint en tête; en relâchant son corps astral hors de son corps, il se précipita derrière chaque mercenaire et glissa dans leur esprit un doute. Un simple doute; si le monstre vert venait à être éliminer, toute résistance serait futile; la défaite serait assurée. Ce simple doute, aussi impensable puisse-t-il être, sembla déstabiliser les mercenaires, qui tournaient par moment la tête vers la Goule pour s’assurer qu’elle était toujours là. Aussi rapidement qu’il ne l’avait quitté, le Roi regagna son corps et continua d’observer le champ de bataille, constatant avec satisfaction que ses hommes reprenaient lentement le dessus sur leurs adversaires. Il aurait voulu faire de même avec la brute épaisse, mais quelque chose lui disait qu’une telle opération serait potentiellement impossible; une goule n’avait pas d’esprit qu’il puisse corrompre. Un usage de la force semblait s’imposer… mais il fut interrompu dans sa préparation par une boule de feu qui frappa le visage du monstre. Il ne reconnut pas les traits de celui qui venait de lancer ce sortilège, mais il reconnaissait son essence;  il l’avait sentie très récemment.

Surmontant son envie de l’interroger, il demanda à son imposant dragon de le déposer au sol, près de la tente. Il remarqua les pirates en fuite et lança un regard à son compagnon à écailles; la créature poussa un ricanement rocailleux et se dressa sur ses pattes arrières avant de se donner une puissante poussée de pattes pour mieux quitter le sol, s’envolant gaiement vers ses nouvelles proies; sans user de la moindre flamme, la bête s’occupa de débarrasser Meisa des derniers insectes qui ne l’avaient déjà que trop fait souffrir. Pendant que son ami s’amusait, le monarque se dirigea vers la tente, passant d’ailleurs devant Shunya et l’inconnu qui venait de sauver la mise à ses fières combattantes. En signe de reconnaissance, il inclina respectueusement la tête devant l’homme puis fit de même pour la guérisseuse, lui adressant tout de même un petit sourire moqueur. « Je vous l’avais bien dit ». Cette phrase lui brûlait les lèvres, mais sa courtoisie l’emporta sur son orgueil blessé, l’empêchant de la laisser échapper ses lèvres; elle n’avait fait que son devoir en refusant de le suivre, après tout. Ses hommes, habillés de blanc tâché de rouge, mirent un genou en terre à son passage, se relevant immédiatement après; bien que le Roi n’ait instauré aucun protocole, ses loyaux sujets s’étaient eux-mêmes inventé un code de conduite à respecter en sa présence; le saluer immédiatement quand l’occasion s’y prête et retourner à son ouvrage après. Les gardes se dispersèrent rapidement pour s’occuper de leurs blessés et leurs morts. Les Meisaennes, pour leur part, adressaient un rituel funéraire à la goule; un petit bûcher. C’était une manière respectueuse pour elles de le remercier pour le combat et de demander aux esprits de soigner son âme mutilée avant de l’accompagner dans l’autre monde.

Certaines guérisseuses tentèrent de l’empêcher d’entrer dans la tente médicale.

« Votre Altesse… je suis désolée, mais vous ne pouvez pas entrer, le prévint l’une d’elle. Cet endroit est une zone de quarantaine pour soigner les malades et éviter la contamination des sains.
-Je suis le Roi, ici, rétorqua le monarque sans s’énerver.
-Cela n’a aucun rapport avec le rang, c’est pour votre sécurité.
-Mademoiselle. Sauf le respect que j’accorde aux guérisseuses, vous n’avez pas la force requise pour soigner tous vos patients. Malgré ma réticence à me mêler des affaires du peuple, des mesures drastiques ont été décidées. Je vous demanderai donc de vous écarter, ou je demanderai à ma garde de le faire pour moi. »

Loin de lui l’envie d’être impoli ou grossier, mais la plupart des gens mourraient s’il n’agissait pas sur le champ; si ses théories étaient véridiques, le sortilège qui maintenait ses gens malades malgré les efforts des guérisseuses accélèrerait le processus s’il ne se dépêchait pas à le chasser. Cependant, il ne pourrait pas tous les traiter en même temps. Il fit signe à Alessa de le suivre à l’intérieur et se plaça devant une des personnes. En regardant sa charte, il vit un nom y figurer; Lydia, qu’elle s’appelait. C’était très ressemblant à un nom qu’il avait entendu dans la tête du Boucanier. Cependant, elle n’était pas en état de suivre un interrogatoire dans les forces de l’art, et donc, il se contenta de lui sourire avec toute la douceur dont il était capable, pour la rassurer.

« Bonsoir, Lydia, dit-il avec gentillesse.
-Vo…tre… al...tesse?
-Oui. Mais ce soir, je serai ton médecin. Est-ce que tu es prête à être guérie? »

La jeune demoiselle hocha de la tête. « Un mensonge », se disait-elle probablement, mais si le Roi lui-même venait la voir pour lui mentir, ce n’était peut-être pas si mal. Mais le Roi ne mentait pas. Il ordonna à Alessa de poser sa main sur son dos et de capter le sortilège de transmission d’Aglaë.

-Ne laisse surtout pas la puissance entrer en toi; tu ne pourras pas la contenir. Dirige-la tout de suite dans mon corps, sans perdre un instant.

Après ce seul avertissement, il commença son opération. Les malédictions étaient des maux très compliqués à traiter, non pas parce qu’elles étaient nécessairement complexes, mais parce que pour s’en débarrasser, il fallait tout effacer d’un coup, car autrement, le sortilège revenait sans problème. Et il n’y avait qu’une seule manière de se débarrasser d’une malédiction; il fallait la transmettre. Et le Roi savait qu’il ne pouvait pas risquer la vie des guérisseuses en leur proposant une telle option; à la place, il se mit lui-même sur la ligne de mire et commença à absorber la malédiction, d’un coup brusque. Les symptômes de la « maladie » se mirent immédiatement à disparaitre sur le corps de la jeune femme, et elle se mit à respirer comme il le fallait sans problème. Le Roi se tourna vers Alessa, sa peau blanche commençant déjà à montrer des signes de la maladie.

-Allez. Au suivant.
« Modifié: lundi 30 septembre 2013, 05:54:32 par Kah'mui de Meisa »

Kaguya Shunya

E.S.P.er

Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 17 mercredi 25 septembre 2013, 22:47:07

« Mais... Mais que voulez-vous ?
 -  Je viens voir une patiente. »

Wallin avait planté son regard dans les yeux de Shizuka, qui sentit son cœur s’emballer sous l’effet de la nervosité. Tout ça, ça faisait un peu trop pour elle. La peste, les nuits interminables, le sommeil qui fuyait, alors qu’elle avait toujours été une femme étant du genre à dormir pendant de longues heures... Et, maintenant, le camp venait d’être attaqué par des bandits et par une goule modifiée. Oui, ça faisait définitivement clairement trop de choses pour elle, une simple petite guérisseuse timide et nerveuse venue d’Edoras. Elle avait rejoint Meisa à partir de Nexus, car, en faisant des recherches, on lui avait dit que c’était un royaume indépendant des grandes puissances, politiquement stable, en paix, et baignant dans une sorte d’harmonie collective, soit un endroit parfait pour une femme comme elle, où elle aurait pu acquérir des connaissances supplémentaires, sans prendre le risque d’être agressée, comme elle avait pu l’être à Nexus. Par un mauvais coup du sort, la peste s’était abattue dans la ville.

Elle était maintenant face à Wallin. Elle n’avait jamais entendu parler de cet homme, et il ne portait pas l’uniforme meisaen. Qui était-il ? Monica dut sentir le trouble de Shizuka, car elle se rapprocha alors, posant ses mains sur le corps de Shizuka, à hauteur des hanches, afin de l’écarter.

« Écoutez, Monsieur, on vous remercie pour ce que vous avez fait, mais... Ce n’est pas un hospice, et nous n’avons pas les moyens de vous récompenser pour...
 -  Oseriez-vous insinuer que je suis venu réclamer quelque rançon ? s’emporta l’intéressé. Ce n’est pas parce que votre cul me rappelle ma belle jeunesse que vous pouvez m’insulter. »

Shizuka se mit à rougir comme une pivoine, et détourna la tête devant de tels propos. Non, cet homme n’était décidément pas un soldat. Monica, fort heureusement, semblait avoir plus l’habitude qu’elle de ce genre de choses. Ses sourcils se froncèrent, et Wallin parla sur un ton plus radouci :

« Écoutez, je suis mandaté par un vieil ami, un Meisaen, Josselin. Il dirige... Ou dirigeait plusieurs scieries dans les forêts.
 -  Et ? finit par demander Monica, toujours suspicieuse.
 -  Josselin m’a chargé de retrouver sa fille. D’après mes informations, elle se trouve ici, et contiendrait des informations sur cette peste. Je n’ai pas le temps de vous expliquer, mais il faut que je rentre.
 -  Nous venons d’être attaquées, et… »

Monica s’interrompit en sentant Shizuka tirer timidement sur sa manche. Elle tourna la tête vers elle, indécise. Shizuka était toujours aussi nerveuse, mais quelque chose lui disait que ce Wallin n’était pas dangereux. Elle ne savait pas trop pourquoi... Était-ce le fait qu’il les avait aidés contre les bandits ? Ou le fait qu’elle était naturellement naïve, et prompte à croire les autres personnes ? Wallin restait à distance respectable d’elles, de manière à ne pas représenter une menace. Shizuka chuchota dans l’oreille de Monica, jetant des œillades nerveuses au vieux guerrier bourru.

« Je pense savoir de qui il s’agit... Juste avant qu’on nous attaque, il y avait une fille bizarre qui soliloquait au sujet d’une auberge et d’une crypte...
 -  Shizuka, on ne peut pas se le permettre !
 -  Mais on a bien laissé rentrer le Roi !
 -  Parce que c’est le Roi ! »

Shizuka se rembrunit. Roi ou pas, elle trouvait ça injuste de laisser pénétrer quelqu’un qui ne faisait pas partie du personnel médical, et non quelqu’un d’autre. Wallin restait toujours à bonne distance, mais fit malgré tout un pas vers elles. Shizuka se raidit. Elle savait que c’était ridicule. Il manipulait la magie, il aurait pu passer en force s’il le désirait.

« Je comprends votre inquiétude, mais il est impératif que je la vois. »

Wallin porta la main à sa ceinture, et la retira. Cette dernière tomba sur le sol, avec sa lourde épée, et il s’avança alors. Shizuka se mit à paniquer. Monica hésita, fit mine de s’interposer... Puis s’écarta. Wallin entra rapidement, et les deux infirmières le suivirent, lentement, nerveuses. L’homme âgé ne regarda même pas le Roi, qui était en train de s’occuper d’une patiente. Shizuka hésita, maisd elle n’avait pas envie de se rapprocher du Roi, craignant qu’il ne décide encore de l’inciter à aller à l’aventure, alors qu’elle n’était qu’une simple guérisseuse. De plus, ce Wallin l’intriguait. Il regardait autour de lui, risquant de déranger les patients, dont beaucoup avaient besoin de repos. C’est ce qui incita Shizuka à le rejoindre, malgré les silencieuses protestations de Monica.

« Je pense savoir qui est votre Lysia... Suivez-moi. »

Wallin fronça les sourcils sous l’effet de la surprise, mais suivit docilement Shizuka. Les joues rouges, avec le cœur qui battait la chamade, Shizuka s’avança précipitamment, des frissons remontant dans tout son corps. Qu’était-elle en train de faire ? Elle prenait des risques inconsidérés ! Mais elle conduisit malgré tout l’homme dans l’aile où Lysia était allongée.

« Oh, Lysia... » se mit à soupirer l’homme.

Il tomba à genoux devant elle, et tendit ses mains vers elle, caressant ses joues, avant de prendre son pouls. Lysia était en phase terminale, malheureusement. Wallin ferma les yeux, et Shizuka sut alors qu’il ne représenterait pas une menace. Elle s’écarta posément, afin de le laisser seul, estimant que c’était une question de respect et de décence. Le Roi était près d’une autre patiente, une certaine Lydia, et Shizuka pouvait sentir la magie résonner entre eux. De son côté, elle rejoignit une chaise près d’une bassine d’eau, et s’assit dessus, exténuée.

Depuis qu’elle était arrivée, elle n’avait même pas eu le temps de continuer sa lecture du traité médical qu’elle était en train de lire à Nexus. Elle tourna la tête vers la droite. Près de la bassine, posée sur une étagère, il y avait son livre. Le marque-pages était toujours posé au début du quinzième chapitre du traité. Le livre venait d’une universitaire tekhane, une prof’ qui travaillait à Tekhos Metropolis, considérée comme une pointure, et son traité portait sur les traitements régionaux « magico-scientifiques », comme elle les appelait, ainsi que leur appropriation dans le domaine médical tekhan, notamment afin de traiter de nombreuses maladies. Toute une partie du chapitre était consacrée à certaines recherches expérimentales menées dans les laboratoires de Novac sur ce sujet.Au lieu de se retrouver à Nexus, puis à Meisa, Shizuka aurait très bien pu atterrir à Novac. À la fin de la formation, on pouvait choisir différents lieux pour le pèlerinage, et beaucoup de guérisseuses préféraient rester dans les États pro-tekhans, notamment Novac. Bien que l’Archipel soit géographiquement petit, il proposait toute une gamme de recherches et d’études très intéressantes. Cependant, la professeur responsable de Shizuka lui avait conseillé Nexus, car sa marque magique la rapprochait des techniques « magico-scientifiques ». C’était d’ailleurs elle qui lui avait donné ce livre.

Yeux clos, Shizuka rêvassait. Tout ça, ça faisait quand même beaucoup pour elle... Une épidémie de peste... Au moins, elle aurait des choses à raconter quand elle retournerait à Nexus. Elle sentait le sommeil venir à elle, et somnolait... Quand elle sentit une main sur son épaule, la tapotant. Ses yeux s’entrouvrirent alors, et elle eut un sursaut en voyant une silhouette encapuchonnée juste devant elle. Il y avait des bruits de fond, des infirmières en train de soigner les gens, de prier silencieusement.

« Ah !
 -  Ne paniquez pas, j’ai besoin de vous. »

Wallin ! Shizuka hocha la tête, en clignant des yeux, un peu décontenancée. Elle avait du s’endormir, et frotta ses deux yeux avec ses mains, avant de sentir une phénoménale envie de bâiller la saisir. Elle parvint de justesse à mettre ses deux mains devant sa bouche, devenant toute rouge en se laissant aller.

« Qu’est-ce que Lysia vous a dit ? »

Si Shizuka avait eu un peu du courage de Monica, elle aurait sans doute ment, mais elle était grillée d’avance... Innocente et naïve, il suffisait de lire dans ses yeux pour savoir qu’elle ne savait pas mentir.

« Pour... Pourquoi cette question ? »

Wallin ferma les yeux, puis s’écarta un peu, semblant inciter Shizuka à marcher. Cette dernière se redressa. Oui, elle avait du dormir un peu... Mais alors vraiment un tout petit peu !

« Je ne suis pas originaire de Meisa, expliqua Wallin. C’est à Nexus que j’ai rencontré Josselin, il y a fort longtemps. Lui et moi sommes devenus des amis. Il appartenait à une famille de marchands qui étaient spécialisés dans la coupe et la vente du bois. Ils avaient un empire commercial assez conséquent, mais, petit à petit, cet empire s’est réduit. La fortune de Josselin se résumait désormais à quelques scieries dans les bois de Meisa. Je ne sais même pas pourquoi je vous raconte ça... Enfin, quoiqu’il en soit, j’ai participé à quelques quêtes avec Josselin, à une époque où il cherchait à vivre l’aventure. Nous avions rejoint plusieurs guildes nexusiennes. »

Shizuka aussi avait été tentée par les guildes, car ils recrutaient des guérisseurs, mais elle avait eu peur de se retrouver face à des monstres qui chercheraient à la dévorer.

« J’ai sympathisé avec Josselin, et il m’a sauvé la vie... Mais c’est une autre histoire. Nous aimions la même femme, mais Nallia a choisi Josselin... Quand elle est tombée enceinte, ils ont décidé d’arrêter cette vie, et d’aller vivre à Meisa. »

Shizuka ne comprenait pas vraiment où Wallin voulait en venir, mais elle était trop polie pour l’interrompre.

« J’ai par la suite découvert que Josselin n’était pas venu à Nexus que pour l’aventure...En réalité, Josselin faisait partie d’une congrégation de mages, et il était venu à Nexus pour traquer une sorcière ashnardienne extrêmement dangereuse. Il craignait que cette sorcière ne cherche à créer des épidémies globales, et qu’elle ne s’attaque à Nexus, afin que sa maladie soit diffusée dans le monde entier. Josselin avait rejoint une guilde pour perfectionner ses pouvoirs, et espérer contrecarrer les plans de cette femme. J’ignore son nom, mais je sais qu’il l’appelait la Dame Grise. »

Shizuka clignait des yeux, indécise, retenant son souffle. Tout ça ressemblait aux élucubrations d’un vieil ivrogne sur le comptoir d’une auberge en fin de soirée, mais elle ne pouvait s’empêcher de voir des échos avec la situation actuelle... Notamment avec la conversation qu’elle avait eue avec le Roi.

« Je pense que Josselin et ses amis étaient sur le point de faire une découverte capitale, quelque chose qui aurait pu affaiblir la Dame Grise, et que c’est pour ça qu’elle a attaqué Meisa... Ça, et sans doute pour voir si elle était capable de déclencher des épidémies. Josselin m’a dit de retrouver sa fille, car elle détiendrait la clef permettant d’entrer dans sa crypte, où il y aurait des informations à ce sujet. »

DC d’Alice Korvander.

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Serenos I Aeslingr

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Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 18 mercredi 02 octobre 2013, 20:37:08

[Pardon, c’est plus court, mais compte tenu des événements et de la réunion des personnages, ca me rend la tâche un peu plus difficile xD]

Concentré sur ses patients, le Roi n’avait pas fait attention à la conversation de Wallin et Shunya, mais Alessa n’en avait pas perdu un seul morceau. Elle n’osa pas déranger le monarque en plein travail, mais elle prit la peine, pour lui, d’enregistrer l’entièreté de ce qui se disait. Elle manqua de s’en désintéresser, puisque Wallin ne parlait que de lui et d’un autre homme, mais une série de trois mots ramenèrent son attention sur eux; la Dame Grise. « Eh bah, il ne s’est pas trompé, le Roi », manqua-t-elle de dire, se retenant tout juste encore une fois pour ne pas perdre la concentration requise au transfert d’énergie et aux opérations du Roi. Certain guérisseuses s’étaient même rapprochées pour voir comment le Roi opérait, ne comprenant évidemment ce qu’il faisait, puisqu’elles ne savaient même pas ce qu’il traitait, exactement, pensant toutes que ce n’était qu’une peste comme les autres. Après quelques minutes, le Roi s’accorda une pause, baissant les bras au-dessus de son dernier patient traité puis se tourna vers Alessa, qui lui transmit la conversation des deux autres protagonistes. Le Roi prit le temps de la repasser en mémoire plusieurs fois avant de soupirer et de se dire que la guérison des patients avait suffisamment progressé et que la maladie ne les tuerait pas avant qu’il n’en ait fini avec ladite Dame Grise.

Aucun mage, en temps normal, ne pouvait entrer en Meisa sans être immédiatement repérer, (ce qui, inexplicablement, n’était pas le cas pour une certaine sorcière qui avait lancé cette malédiction sur eux) et donc, il n’y avait que très peu de chance qu’il ne soit pas au courant que Josselin en était un, lorsqu’il est arrivé. Comme tous les mages, il possédait en lui le Don, ce qui le rendait reconnaissable par un Sorcier expérimenté tel que le Roi. Les mages étant naturellement dangereux, ils faisaient parties des individus à risque que le monarque préférait évaluer personnellement et il avait été emmené devant lui, il y a déjà des années, pour y être testé et sondé en profondeur. Après une enquête plutôt longue, Josselin avait probablement été blanchi de toute suspicion et avait gagné le droit de s’installer en Meisa, à la condition, bien sûr, d’accepter le lien reliant le Roi à ses sujets et de lui prêter un serment d’allégeance. Le Roi n’avait détecté en lui aucune malice, mais aujourd’hui, il n’arrivait pas à comprendre comment il avait pu rater l’existence d’une sorcière en Meisa si un de ses sujets possédait une telle science! Il en vint donc la conclusion, qu’il douta être la bonne mais qui justifierait au moins l’usage d’un tel mystère, que Josselin avait probablement enfoui ce savoir au fond de lui, empêchant le Roi de le percevoir et donc d’apprendre la nouvelle et mettre le royaume en état d’alerte, ce qui aurait fait fuir la proie de l’aventurier à la retraite. Malgré les bonnes intentions, le nouveau venu avait mis en danger la vie de ses citoyens, et s’il le voulait, il pourrait légitimement ordonner qu’il ne jouisse d’aucune sépulture, mais par égard pour sa fille, qui venait d’encaisser une maladie très grave en plus de la perte de sa famille, il ne se sentit pas d’humeur à se montrer aussi intransigeant. « Appelez-moi cœur tendre, mais je ne supporte pas les larmes des infortunés » maugréa-t-il en pensée. Par contre, il se verrait forcé de nier l’implication de Josselin dans cette histoire, car autrement, il devrait revenir sur sa décision de lui épargner l’humiliation.

En quelques minutes, le Roi avait déjà guéri beaucoup des patients en état grave, incluant Lysia. L’effet n’était que temporaire, informa-t-il les guérisseuses. Une malédiction, c’est comme un cancer en rémission; on ne sait jamais quand arrivera la rechute. Il regarda les guérisseuses et donna quelques directives pour s’assurer que les patients restent sains le plus longtemps possible, qu’il fit par la suite approuver par les guérisseuses en charge avant de se détendre et se tourner vers Wallin. Il ne sût comment aborder cet homme sans paraître invasif. Néanmoins, il s’installa sur un siège et le dévisagea un long moment, un moment qui semblait s’étirer jusqu’à l’infini tant il ne savait que faire de cet homme; certes, il était venu en aide au campement, mais il avait senti sa présence chez le Boucanier, et s’il n’était pas un ennemi, c’était un homme qui l’avait tout de même laissé entre les pattes de criminels sans même essayer de lui donner un coup de main; du coup, il pourrait le suspecter d’être de mèche avec les pirates, mais il semblait sincèrement se faire du souci pour cette fille, donc il n’était pas tout à fait certain qu’il puisse mettre la vie d’une personne chérie en danger juste pour atteindre un objectif débile qui ne lui apporterait strictement rien.

-Si j’en avais le temps, Wallin, vous feriez le sujet d’une enquête longue et laborieuse. Cependant, une situation préoccupante requiert mon attention, et j’aimerais savoir où se trouve cette crypte. En attendant, Alessa que voici raccompagnera Lysia au Palais d’Eist’Shabal. Je veux cependant la Clé et la position de la Crypte. Si quelque chose regardant cette épidémie s’y trouve, je veux m’en débarrasser… ou m’en servir.

Parce que, selon ce qui s’y trouvait, soit c’était quelque chose qui causait des dégâts, soit c’était quelque chose qui pouvait y remédier; que savait-il de Josselin, après tout. Peut-être savait-il quelle était la véritable forme de la malédiction et qu’il avait laissé derrière lui un moyen de contrecarrer les plans de la Dame Grise? Après tout, ne l’avait-il pas pourchassée tout ce temps? Il devait savoir des choses que d’autres ignoraient. Enfin, en théorie. Il y avait toujours quelqu’un pour causer des soucis dans les plans de ceux qui essayaient de sauver le monde, et jamais volontairement; combien de fois une erreur d’une personne avait résulté de l’échec d’une tentative géniale? Il ne les comptait plus lui-même. Le Roi regarda quand même Wallin.

-Je me doute que vous considérez comme votre devoir de poursuivre l’œuvre de votre ami. Mais je ne vous connais pas. Je vous suis reconnaissant d’avoir sauvé mes hommes et mes lieutenantes, vous les avez sortis d’un très mauvais pas en éliminant… mais je ne vous fais pas suffisamment confiance pour mettre mon pays entre vos mains. Je ne peux pas vous laisser partir en me disant que tout va bien aller, que vous allez régler le problème.

Aussi cinglant et froid qu’il dût paraître, il ne voulait pas manquer de respect à cet homme, mais en tant que Roi, il n’avait jamais été un chef politique. Il était un Protecteur, et cette tâche, il refusait de la déléguer même à ses plus proches alliés. C’était, après tout, la seule chose à laquelle il était doué; la gestion de son royaume passait essentiellement entre les mains du Conseil, qui s’occupaient aussi bien du bien-être de la population que de la gestion de l’armée. Il regarda Wallin un long moment, fixant son visage mur. Le Roi n’aurait jamais cette apparence âgée, mûre, condamné à vivre dans un corps de jeune adulte… et parfois même d’enfant. Le sortilège qui lui avait permis d’atteindre son âge actuel, autrefois possédé par feu l’Archimage Darimon Sombrechant, n’avait jamais été reproduit. Personnellement, il aurait probablement profité d’avoir un air plus… vénérable. Ravalant une part de sa jalousie, qu’il ne désirait nullement voir assombrir son jugement.

Kaguya Shunya

E.S.P.er

Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 19 jeudi 03 octobre 2013, 23:46:09

Shizuka écoutait silencieusement les propos de l’homme, sans trop savoir quoi en penser. La Dame Grise... Elle avait l’impression d’être dans une espèce de conte pour enfants, avec une femme maléfique qu’une courageuse guerrière devait neutraliser pour obtenir le cœur de la Princesse captive. Des contes nexusiens qui étaient adaptés au public tekhan, puisqu’il ne faisait pas bon ménage de promouvoir la gloire des mâles dans des histoires pour enfants. Les mâles, dans les contes tekhans, étaient toujours des individus inutiles et ridicules, généralement des types incapables qu’il fallait sauver, en risquant sa propre vie. Une manière d’inculquer aux jeunes filles tekhanes que les mâles n’avaient qu’une utilité très réduite dans le grand jeu de la vie, si ce n’est aucune. Cependant, Shizuka doutait que Wallin soit inutile. À vrai dire, c’était plutôt elle qui, sur le coup, se sentait inutile. Que pouvait-elle faire ici, à part soigner ? Elle n’avait aucun goût pour l’aventure et le danger. Elle avait croisé la mort à son jeune âge, une violence inouïe et sanglante. Elle avait vu les yeux d’un cadavre, elle avait vu son impuissance, et elle ne voulait plus jamais devoir revivre une telle tension.

*Pourtant, c’est ce qui t’ait arrivé quand ces gens te sont tombés dessus...*

Elle restait silencieuse. Elle ne doutait pas des dires de Wallin, mais elle se demandait quand même si tout ça n’était pas un grand délire. Pour elle, la peste était une maladie très difficile à reproduire et à utiliser, surtout sur Meisa. La magie permettait bien des choses, mais, pour synthétiser, reproduire, et diffuser une maladie, il fallait aussi mener des expériences scientifiques, des tests, des formules... Qui que soit cette Dame Grise, elle devait avoir toute une installation.

La prudence imposait à Shizuka de laisser cet homme se débrouiller, et de ne pas s’impliquer davantage. Elle s’enjoignait de rester auprès de ses patients, de continuer à veiller sur eux, mais, pourtant, ses jambes refusaient à se déplacer. Wallin était un homme vigoureux, mais il avait l’air... Soucieux, préoccupé, comme s’il était dépassé par les évènements. Shizuka devinait un homme âgé et expérimenté, quelqu’un qui avait du traverser le monde à plusieurs reprises, et accomplir quantité de quêtes. Un aventurier, un vrai aventurier. Pas les jeunes hommes arrogants qui prétendaient avoir vu le monde et avoir défié des trolls, mais quelqu’un qui avait vraiment connu le frisson de l’aventure, et avait du affronter des menaces terribles et indescriptibles.

« Je... Euh... »

Elle allait lui transmettre les informations de Lysia, lorsque le Roi intervint. Shizuka sentit son cœur bondir à nouveau dans sa poitrine. Elle était tellement plongée dans ses pensées qu’elle n’avait même pas entendu ce dernier approcher ! Il s’adressait directement à Wallin, sur un ton assez vindicatif, le genre de ton qui ne souffrait pas de contestation. Il voulait entrer dans la crypte, lui aussi, tout en menaçant Wallin de lui poser des problèmes, si jamais ce dernier feignait de protester. Son « enquête longue et laborieuse » n’inaugurait rien de bon. Que voulait-il dire par là ? Shizuka avait l’impression d’entendre ces expressions typiquement diplomatiques, ces euphémismes qu’on sortait pour rassurer les gens et minimiser la gravité d’une situation. Qu’est-ce que c’était, une enquête laborieuse ? Laborieuse pour qui ? Eux ? Wallin ? Comptait-on le torturer pour le faire parler ?Shizuka savait que la torture était autorisée sur Nexus, sur Ashnard, et sur quantité d’autres pays. Tekhos l’interdisait. Officiellement, du moins. En pratique, Shizuka savait que les interrogatoires militaires impliquaient souvent l’usage de la torture. C’était un secret de polichinelle, car la loi, sous couvert des circonstances exceptionnelles, autorisait de telles pratiques.

Wallin observa silencieusement le Roi, tandis que Shizuka ne savait encore plus où se mettre. Ses deux se joignirent ensemble à hauteur de son bassin, et elle baissa timidement la tête.

« Inutile de prendre vos grands airs avec moi, Votre Majesté, le railla Wallin, je suis venu ici pour honorer une dette, pas pour me préoccuper de votre royaume. »

Le ton était légèrement moqueur, mais Shizuka percevait malgré tout une certaine tension. Il n’y avait bien que les mâles pour être ainsi entre eux : deux chiens de guerre, prêts à se mordre au premier signe d’agressivité de l’autre. Shizuka s’en mordillait les lèvres, nerveuse et inquiète.

« Je crois qu’il est temps que vous me disiez ce que Lysia vous a dit, Shizuka. »

En entendant son nom, Shizuka rougit encore, se pinçant les lèvres. Le dire... C’était, mine de rien, plus facile qu’autre chose. Elle inspira lentement, n’osant regarder ni Wallin, ni Kah’mui. Elle avait une très bonne mémoire auditive, et se rappelait les propos de Lysia. Elle lui répondit donc :

« La... La clef qui mène à la crypte, elle... Elle est à l’auberge de l’Ours Dansant. Lysia y avait une chambre, et elle m’a dit l’avoir laissé là. »

Wallin hocha la tête.

« Alors, en piste. Si Sa Seigneurie vient bien nous guider... »

Nous ? Comment ça, « nous » ? Shizuka le regardait avec de grands yeux ronds, et Wallin l’observa.

« Écoutez, je n’ai aucun talent de magie blanche, et je n’ai quasiment plus d’élixirs. J’ai besoin de vous. »

L’intention première de Shizuka fut de refuser, de proposer quelqu’un d’autre à sa place, comme Monica, qui avait l’air plus aventureuse, plus débrouillarde qu’elle. Wallin attrapa alors l’une de ses mains.

« Vous avez un grand talent magique, Shizuka. Je peux le sentir. Il pourra nous être utile. »

Un... Un grand talent magique ? Que voulait-il dire ? Ça n’avait absolument aucun sens. Shizuka n’avait aucun talent quelconque, voyons ! Faisait-il allusion à sa marque ? Ce n’était qu’un tatouage indiquant son évolution au sein de l’école, une sorte de symbole ésotérique, sans aucun fondement. Elle se pinça les lèvres, avec le sentiment qu’elle allait faire une bêtise. Elle n’arrivait pas à détacher son regard des yeux de l’homme. Il avait un très beau regard, calme et déterminé, empreint d’une certaine sérénité. Sa légère voix rocailleuse et âgée était également très réconfortante. La guérisseuse déglutit lentement.

« D’a... D’accord. »

Elle soupira, sentant un poids se libérer de ses épaules, comme si la pression qui étreignait son cœur venait de se retirer.

« Bon... Alors, en piste ! »

DC d’Alice Korvander.

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Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 20 samedi 12 octobre 2013, 07:39:17

« Alors, en piste. Si Sa Seigneurie vient bien nous guider... »

Avant même qu’il ne sût ce qu’il faisait, le Roi sentit ses propres griffes lui percer la chair de la paume, le faisant même sursauter discrètement sous la douleur inattendu provoqué par ce réflexe. Wallin avait du cran de lui parler sur ce ton, il devait le reconnaitre. Ce n’était pas un pirate sans manière, mais un homme qui n’avait visiblement pas froid aux yeux. Mais ce qu’un homme, surtout un Roi, détestait par-dessus tout, c’était très certainement qu’on le raille, qu’on se moque de lui, que ce soit devant, dans son dos ou simplement dans les conversations de bar; il était très fier de sa personne, et ses faits d’armes et surtout ses grands exploits suffisait normalement à au moins encourager les gens à se montrer un brin plus humble devant lui.

-Tue-le. Tue-le, tu sais que tu en as envie. Et cela te ferait tant de bien.

La voix du mal en lui le pressait d’agir selon sa véritable nature de monstre sans foi ni loi, avec pour toute motivation sa propre survie et son égo démesuré. Oui, il pourrait le tuer. Et tuer la fille. Ensuite, le peuple tout entier avant de retrouver cette sale pute de sorcière qui avait causé la peste. Et le pire, dans tout ça, c’est qu’il aimerait ça. Oui, il en tirerait un plaisir sans borne. Causer la destruction, une nouvelle fois, juste une petite rechute, et après il reconstruirait tout. Juste une fois. Non. Le calme lui revint. Non, il ne referait plus jamais un carnage, aussi démangeant que cela puisse être. Ce n’était pas ce qu’il était. Ce n’est pas ce qu’il voulait être. Quelque part, en lui, il le savait, il la ferait pleurer s’il ressombrait dans cet état de bête sauvage. Et il ne pourrait supporter de faire une telle offense à sa mémoire, elle qui a toujours protégé ceux qui avaient moins de pouvoir… et même ceux qui en avaient plus. Si elle était toujours là, elle lui dirait qu’il n’était pas un monstre, qu’il n’était pas un meurtrier. Tu es un don du ciel, mon chéri. Les gens devraient t’aimer, et non te craindre, même s’ils ne le font pas. Ce souvenir, aussi lointain lui semblait-il, lui ramena une certaine sérénité et lui permit de chasser tous ses sentiments haineux. Alors qu’il revenait au présent, il se rendit compte que Shunya avait accepté de les accompagner.

Étrangement, il se sentit néanmoins un peu vexé de voir que Shunya acceptait de suivre Wallin alors qu’un peu plus tôt la veille, elle lui avait dressé un mur très solide de refus, avec en renfort son travail de simple guérisseuse. Wallin n’avait pas utilisé les mêmes mots, certes, mais le message était le même; quitter le confort de l’habituel pour se lancer dans une aventure au résultat incertain, et tout à coup, elle acceptait sans même protester plus que ça. À contrecoeur, il dut reconnaitre qu’une partie de lui se renfrognait et le laissait partiellement désintéressé; il avait soudainement envie de partir et de les laisser se débrouiller. Serait-il en train de bouder? Peut-être un tout petit peu, mais après tout, il en avait bien le droit. Mais l’autre partie de lui-même, celle qui restait attachée à son devoir coûte que coûte, lui rappelait qu’il ne pouvait se permettre de démontrer plus longtemps ses côtés plus humains. Il rebâtit donc son sang-froid puis il prit la porte en silence.

Alors qu’il prenait la route vers l’Auberge de l’Ours Dansant, le Roi brisa le silence. S’adressant à ses nouveaux compagnons, il ne cessa néanmoins pas de marcher.

-Josselin en savait probablement beaucoup plus que moi au sujet de la Dame Grise. Ce que je sais des Sorcières ne se résume qu’à des années d’études dans de vieux textes et une expérience particulièrement… douloureuse de mon existence. Je sais qu’aucune ne se ressemble, que ce soit en magie ou en apparence. Les sorcières ne sont pas issus d’une vocation; la principale condition pour arriver à une telle  forme de magie est la souillure indélébile du Don, ou de notre Lien avec la magie, si vous préférée. La puissance de chacune dépend des conditions de sa « mort ». Et d’après les dégâts causés par celle-ci, je dirais que celle-ci a été soit très douloureusement empoisonnée… ou alors qu’elle a été elle-même victime d’une Peste artificielle.

Pourquoi leur parlait-il de cela avant même d’avoir croisé la sorcière? Simplement parce que même s’ils n’étaient pas très près d’en voir une, celle-ci les observait très certainement et attendait le moment parfait pour leur tomber dessus. Il ne connaissait pas l’étendue des pouvoirs de l’ennemie, il savait qu’ils étaient grands, et s’il arrivait à en réduire l’effet, elle usait d’une magie particulièrement sournoise. Il ne voulait pas perdre de temps à leur expliquer pourquoi il ne pourrait pas détruire tout simplement la Peste, parce que cela reviendrait à leur expliquer l’importance de calculer la puissance exacte d’un sortilège, son champ d’action et une tonne d’autres paramètres qui explique pourquoi, la plupart du temps, il est impossible pour un magicien de défaire ce qu’un autre magicien a fait, sauf si le mage en question comprend parfaitement la teneur du sortilège, ce qui lui permet de concocter une contremesure efficace. C’est comme pour la posologie; n’use pas assez d’un tel médicament et il ne sera pas efficace, mais use en trop et tu en subiras les conséquences. Et si tu ne te sers pas du bon médicament, eh bah, tu t’en prends plein la gueule et tu n’en reviens probablement pas. C’était parfois étonnant à quel point la magie et la science se rapprochaient quand on prenait un peu de recul.

Perdu dans ses pensées et ses plans pour contrecarrer ceux de sa rivale, le Roi manqua de peu de passer devant l’Auberge sans même la voir. Embarrassé, il fit trois pas de reculons, pour trouver la porte d’entrée, puis il pénétra simplement dans l’auberge. Ces endroits normalement festifs où l’alcool était la bienvenue semblait tristement et anormalement vide, ce qui, en un sens, lui brisa presque le cœur. Or, il s’affligeait de n’y voir personne. La Peste avait visiblement fat fuir la plupart de la population, incluant les marchands. Bien qu’il ne s’y fut jamais retrouvé, il captait dans le monde astral des résidus laissés par la présence de Lysia, et il se dirigea sans la moindre hésitation vers la chambre de celle-ci. À l’étage, troisième porte à droite. Il pressa légèrement contre la porte et celle-ci s’ouvrit en grinçant drastiquement. Il marcha sans crainte dans la chambre et regarda autour de lui, inspectant la pièce. La présence de la jeune femme était partout dans la pièce, rendant impossible le pistage d’un objet inanimé par magie. Ils allaient devoir chercher à l’ancienne.

-Séparons-nous pour trouver la clef. Si j’en crois les habitudes de mon peuple, il serait une bonne idée de fouiller le sol pour trouver une petite cache à loquet masqué. Ou un mur. Parfois même le plafond. Cherchez tout ce qui peut accueillir un double-fond.

Un instant, il se rappela qu’il ne parlait pas à ses sujets. Il avait l’habitude de se trouver entouré d’un commando de ses meilleurs éléments et de leur donner des ordres, mais là, il avait affaire à un mercenaire qu’il n’avait pas payé et une guérisseuse qui ne l’avait même pas suivi de son propre gré. Il prit le temps de ravaler sa fierté avant de parler.

-Je vous prie, rajouta-t-il à contrecœur, avec le même ton bas qu’il avait quand il mangeait un des infects gâteaux préparés par Alessa et qu’il s’efforçait de la flatter.

Après un moment de recherche, il jugea qu’il était nécessaire qu’il divulgue à son tour quelques informations.

Kaguya Shunya

E.S.P.er

Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 21 dimanche 13 octobre 2013, 01:23:54

Le trajet vers l’auberge ne rassura guère la petite Shizuka, qui se sentait toute frêle face à Wallin et au Roi. Elle était derrière les deux hommes massifs, et se sentait inutile et faible. Une forte voix lui hurlait dans sa tête de rebrousser chemin, de retourner au camp, mais les choses avaient changé. Des tueurs avaient pénétré dans ce qu’elle avait fort logiquement considéré comme un sanctuaire intouchable, un endroit que personne ne pouvait attaquer. Cet endroit inviolable avait été violé, et elle ne se sentait plus à l’abri maintenant. Si Wallin avait fait sa proposition avant, Shizuka l’aurait refusé... Mais, maintenant qu’elle avait vu les lames, qu’elle avait vu la mort autour d’elle, elle savait que la menace était sérieuse... Et les yeux de Wallin la rassuraient. Cet homme... Elle ne savait pas comment le dire, mais il lui inspirait confiance. Il avait l’air de s’y connaître, et ses yeux l’avaient fixé avec intensité, comme pour lui dire qu’elle valait mieux que ce qu’elle pensait, et qu’il avait effectivement besoin d’elle.

Cette ville vide et morte effrayait Shizuka, qui regardait craintivement autour d’elle. Toutes les maisons étaient closes, fermées, certaines peintes avec des croix rouges sur les portes, indiquant les endroits contaminés. Ici et là, des bâches funestes recouvraient des cadavres, le signe que les fossoyeurs ne passaient plus par là pour enterrer les cadavres. Meisa avait souffert... Shizuka savait qu’un État pouvait se reconstruire après une telle catastrophe, car il existait des précédents historiques. Un État ennemi se risquait rarement à assiéger un État qui venait d’être ravagé par la peste, les ennemis craignant que la peste n’atteigne leurs soldats. Shizuka savait cependant que les Ashnardiens avaient eu des vues sur Meisa, et qu’une telle situation pouvait tout à fait les conduire à envahir Meisa, profitant de l’état de faiblesse du royaume pour l’achever.

*Ce serait vraiment horrible, que je connaisse la guerre après la peste... Deux des pires fléaux de l’humanité...*

Quand elle retournerait à Edoras, elle pourrait au moins délivré à ses supérieures un rapport assez complet. Peu de guérisseuses d’Edoras avaient du, comme elle, affronter une peste, et passer des nuits entières à nettoyer des corps, à les soulager de leur douleur, et à affronter un mal irrépressible. Il fallait toujours voir le bon côté des choses. Maintenant, elle avait une bonne expérience.

L’auberge de l’Ours Dansant était vide, et avait été pillée. On avait arraché tous les victuailles, ouvert les tonneaux. Les étagères pendaient mollement, plusieurs chaises avaient été volées, et la porte d’entré de l’auberge fracturée. L’endroit sentait la mort, et des mouches voletaient dans les coins, autour de cadavres gisant sur les tables, ou sur le sol.

« Ça, ce n’est pas la peste... Il y a eu un règlement de comptes ici... »

L’odeur était écœurante, et Shizuka porta la main à sa gorge, respirant lourdement, essayant de ne pas vomir. C’était une odeur de chair décomposée, une odeur horrible et sinistre, qui était en train de lui retourner l’estomac. Le Roi s’écarta rapidement, et Shizuka le suivit, heureuse de s’éloigner de la scène de carnage. Elle remarqua toutefois, en tournant la tête, un corps, étalé derrière le comptoir, encerclé par les mouches. Elle tourna la tête, montant sur les marches branlantes et craquantes, jusqu’à atteindre le troisième étage.

La chambre de Lysia était assez petite, comprenant une pièce principale avec le lit, un balcon, et une remise. Les recherches ne devraient pas être trop longues, et le Roi suggéra de rechercher une cache. Le ton était assez péremptoire, mais Wallin n’avait pas attendu que le Roi se mette à parler pour entamer ses recherches. Shizuka, elle, restait silencieuse, mains jointes devant elle, et inspecta le mur, recherchant une quelconque cache. Elle se croyait dans la peau de l’héroïne littéraire Alexia Novae, recherchant des microphones dans sa chambre d’hôtel à Novac, avant qu’une équipe de commandos d’élite ne débarque pour tenter de la tuer. La guérisseuse ne trouvait rien, et ce fut Wallin qui trouva la cache. Il connaissait bien Lysia, après tout, et chercha en réalité dans l’endroit le moins insoupçonnable : la porte d’entrée. Il la referma, et trouva un petit panneau discret, qu’il ouvrit. Lysia avait fait un petit trou à l’intérieur, et il y avait une clef dedans, qu’il attrapa.

« Voilà une chose de faite, lâcha-t-il. Il est temps de reprendre notre route, on ne peut plus se permettre de... »

Wallin s’interrompit soudain en entendant du bruit venant d’en contrebas... Comme si on venait d’ouvrir subitement la porte. Instantanément, sa main se porta vers son épée, et Shizuka écarquilla les yeux. Très distinctement, on put ensuite entendre des bruits de pas. Wallin fit signe à Shizuka de rester ici.

« Ne bougez pas, surtout. »

Wallin regarda brièvement le Roi, puis se dirigea vers l’escalier. On entendit encore des bruits de pas, mais l’homme ne montait pas. Shizuka avait un mauvais sentiment. Qui venait d’entrer ? Wallin s’avança lentement vers l’escalier, et descendit lentement. Le bois craqua sous ses pieds, et, tout en descendant, ses narines perçurent une légère odeur de fumée. Dans une autre vie, il avait été un trappeur dans des montagnes, et avait appris à entraîner son sens olfactif. Il y avait quelqu’un qui fumait paisiblement là-dessous.

En descendant, Wallin vit un homme se trouvant adossé contre le comptoir. Une longue cape rouge recouvrait son corps, mais sa tête était nue. Une peau grise, chauve, ressemblant à la tête d’un reptile. Il fumait une cigarette. Wallin se rapprocha lentement, tout en restant néanmoins à bonne distance.

« On peut vous aider, l’ami ? »

La créature fuma, et Wallin put voir sa main : épaisse, grisâtre, avec des griffes particulièrement tranchantes. Une voix rocailleuse jaillit du corps de l’homme, une voix éraillée qui s’égrenait, hachant les accents :

« Qu’est-ce qu’une auberge où on ne sert pas de bière ? »

Wallin avait un très mauvais pressentiment, et allait dégainer son épée... Quand il entendit du bruit à droite et à gauche. Les morts étaient en train de lentement remuer.

« On dit que le Roi manipule la magie comme le pantin du marionnettiste... Mais le marionnettiste ne serait-il pas lui-même le pantin ? »

La créature, qui n’était définitivement pas humaine, se redressa alors. Elle faisait bien deux mètres cinquante, et sa cape était en train de lentement glisser, alors que des appendices caudales se mettaient à pointer.

« Le Rituel doit avoir lieu. La Prêtresse vous laisse une chance de partir, car la Fille est là. »

Les tables étaient en train de remuer. Wallin avait dégainé son épée, une belle lame parcourue de runes magiques, et la brandit devant lui. La Fille ? Faisait-il attention à Lysia ? Ou à Shizuka ? Ce serait ridicule ; que pouvaient-ils bien lui vouloir ?

« Voyons voir... »

La cape rouge du monstre explosa alors dans tous les sens, et la créature se retourna. Hideuse, elle poussa un rugissement, des tentacules sinistres jaillissant de son dos, tandis que ses yeux blancs fixaient impassiblement les deux humains. Et les morts, quant à eux, s’étaient relevés, leurs yeux vitreux fixant silencieusement les deux humains. Le monstre tendit alors l’une de ses mains, et une décharge magique explosa au bout de sa paume, provoquant une violente explosion qui défonça le sol et le plafond, faisant voler des morceaux d’écharde partout, soufflant Wallin qui alla heurter un mur, s’écrasant ensuite sur le sol.

Il fallait croire que quelqu’un n’avait pas apprécié la mort du Boucanier et l’échec de ses hommes à l’hôpital.

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Serenos I Aeslingr

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Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 22 vendredi 18 octobre 2013, 04:21:14

Wallin avait trouvé la clé. Dans la porte. Lysia, ma chère, tu as un sens de l’ironie que j’adore, ne put s’empêcher d’apprécier le Roi. Une clé pour déverrouiller une crypte dans une porte qui ne l’était pas dans une auberge. Il allait proposer de garder l’objet précieux sur lui, mais Wallin la rangea avant qu’il ne s’offre, et il ravala sa proposition. Il commençait à ranger ce qu’il avait sorti des tiroirs et du coffre, principalement des vêtements prêtés par l’auberge aux résidents de longue durée, au moment où ses sens l’alarmèrent d’une présence inhabituelle en bas de l’auberge. Cette présence ne cherchait pas à se cacher, d’ailleurs, puisqu’elle se laissa aller à faire un peu de bruit. Un défi, en quelque sorte. Cependant, malgré la demande de Wallin, il ne pouvait pas le laisser avancer seul. Il regarda Shunya et lui glissa entre les mains un petit sifflet. Attaché à celui-ci se trouvait un petit mot; « Sifflez en cas de danger. Ne pas perdre. » Il savait qu’en la laissant seule, il risquait d’en faire une cible pour un complice, mais il avait confiance en le Don; si Shunya avait ne serait-ce qu’une once de maîtrise sur ses dons, aucun ennemi ne pourra la prendre à revers. Aucun.

En bas, le Roi vit un homme. Un homme chauve. Mais dont l’aura n’avait rien à voir avec celle d’un homme. Il avait en fait l’impression de se trouver devant un prédateur aux aguets. Wallin entama le dialogue et la créature lui répondit, avec une voix brisée, sans accent reconnaissable. Le Roi reconnaissait la plupart des accents Terrans et ceux de Meisa, et il pouvait jurer que cette personne, ou cette chose, ne venait pas du monde connu. Il y avait donc deux théories; elle venait donc soit des Continents Inconnus, soit elle avait été fabriquée de toute pièce et ne pouvait ainsi arborer aucun signe distinctif d’une contrée ou d’une autre. Elle leur proposait de partir, tout simplement. Mais comme il s’en doutait, puisqu’ils étaient faits d’un bois cousin, Wallin n’allait pas laisser ce monstre agir à sa guise, aussi avait-il dégainé son arme, quoi que soit sa motivation.

Ses sens s’éveillèrent graduellement alors qu’un sentiment de danger inexpliqué commençait à l’habiter; étrangement, il ne se sentait pas du tout en sécurité. Le tremblement léger de ses mains et une sueur froide perlant sur sa tempe lui indiquait un sentiment qu’il n’avait pas ressenti depuis longtemps; il avait la frousse. Pas le truc qu’on ressent au moment où une personne nous surprend sans raison, non, c’était l’authentique peur; le savoir inexplicable que notre vie était en danger. Ou le sentiment simple d’être en impuissance sur des événements néfastes qui semblaient promis. Au terme de leur conversation, la créature se dévoila aux regards de ses adversaires; une bête hideuse dotés de tentacules aux pointes menaçantes. Ce truc n’avait absolument rien d’un poulpe; ces appendices étaient faits pour tuer sans pitié. Le Roi posa une main sur la garde d’Ehredna, et au moment où il la dégaina, la créature déchaina une onde de choc magique qui le désarma, envoyant également Wallin contre un mur, mais le Roi resta debout, bien que momentanément désarçonné. Il regarda la bête une nouvelle fois, surpris, puis retrouva son équilibre. Il leva brusquement un poing devant lui et lança un mot de sort incandescent puis… rien. Le sortilège ne s’activait pas.

« Hein? fit-il, complètement incrédule. »

La créature elle-même sembla surprise un moment avant d’être prise d’une soudaine hilarité. Le rire, strident, agressa méchamment les oreilles du Roi alors qu’il tentait une nouvelle fois, en vain, de faire appel à ses pouvoirs. Pourquoi est-ce que rien ne se produisait?

« Alors, ricana la bête, petit Roi. Comment se sent-on quand nos avantages nous quittent? »

La bête abaissa soudainement un de ses tentacules sur le Roi, qui exécuta une roulade latérale pour éviter de se retrouvé écrasé sous l’appendice. En se relevant, il posa une main sur son fourreau, où se trouvait normalement Ehredna quand il ne l’avait pas en main, mais dans la panique, il avait oublié qu’il ne l’avait plus; elle reposait aux côtés de Wallin, à plusieurs mètres de là. Il n’aurait pas le temps de la récupérer sans se retrouver à la merci de son opposant. Il fallait qu’il pense à une autre méthode, et vite. Une seule autre option se présentait à lui; foncer droit devant et remettre cette sale bête à sa place à la bonne vieille manière. Même sans ses pouvoirs, le Roi était plus rapide que le commun des mortels. Aussi rapidement qu’il le put, il tenta de réduire la distance entre lui-même et son adversaire et il lui asséna même un premier coup; la bête n’avait probablement pas prévu une action aussi téméraire et n’avait pas pu se préparer en conséquence. Mais elle ne tressaillit qu’à peine, et beaucoup plus de surprise que de douleur. Le Roi allait enchainer avec un nouveau coup quand les tentacules de la bête se refermèrent sur ses bras et, presque tout aussi rapidement, sur ses jambes et autour de son tronc. Le monarque se débattit contre les liens organiques, mais la bête le tenait bien; et puisque les tentacules n’avaient aucune articulation, c’était comme se battre contre de l’air. Le monstre le propulsa contre le mur, brutalement, défonçant une partie de la pierre qui le composait.

Un coup comme ça, même si on avait subi plusieurs années de guerre incessantes et des blessures à ne plus pouvoir les compter, ça faisait extrèmement mal. Et le Roi lâcha un cri de douleur alors que ses os cédaient sous la pression. Le monstre se mit à rire, alors qu’elle s’amusait à trimbaler le Roi dans tous les sens de la pièce. Cette situation ne dura que quelques secondes, et lorsqu’elle cessa, le Roi se trouvait écrasé au sol au bout des cinq tentacules du monstre, au milieu de l’auberge. La bête lâcha un nouveau rire, qui lui perça les oreilles. Le maître de Meisa sentait ses poumons le brûler à chaque respiration. Et ses blessures ne guérissaient pas. Il ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait; c’était une première depuis des siècles. J’ai mal partout… J’ai du sang dans les yeux, je n’y vois rien… Et aussi bizarre que cela puisse paraître, il ne s’en sentait qu’encore plus vivant. Il avait l’impression qu’un vieux feu, presque éteint en lui, venait d’être alimenté d’une nouvelle bûche de bois bien sec; c’était comme s’il reprenait un coup de jeune. Il étira un sourire bref, mais sincère. La bête, surprise, le regarda en penchant la tête sur le côté; qu’est-ce qu’il avait à sourire, ce type?

« On se sent vivant, monstre, dit-il pour répondre à ses paroles de tantôt. Mais tu te trompes; je n’ai pas perdu tous mes avantages. »

Crampant d’un coup les muscles de ses jambes, profitant de la tension qui se trouvait dans les muscles du tentacule du monstre et qui servait à le retenir au sol, le Roi tira d’un coup sec sur celui-ci et envoya le monstre contre un mur. Sous le coup, la tension dans les membres de la bête se relâcha et le Roi put s’en libérer. Malgré ses côtes cassées par l’impact et une sérieuse commotion cérébrale, il parvint à se retirer à une distance plus acceptable du monstre. Dans toute cette pagaille, le Roi avait réussi à retrouver le côté de Wallin et Ehredna. Il s’adossa au mur pendant que la bête se redressait en sifflant agressivement. Elle était en colère. Et le Roi savait qu’elle ne tarderait pas à reprendre son assaut. La bête gueula à nouveau.

« La Prêtresse t’a coupé de ta magie! Tes forces devraient t’avoir abandonnées!
-La Prêtresse l’ignore peut-être, mais non seulement je suis un Sorcier, mais un bagarreur invétéré, rétorqua le Roi avec un sourire méprisant. Par contre, je te félicite, le monstre. Qu’avec une tête aussi hideuse, tu caches un véritable potentiel guerrier, ça, jamais je m’y serais attendu. »

L’Immortel ne sentait pas son bras gauche; il devait être brisé. Il avait mal à ses jambes, mais elles étaient encore capable de bouger; un muscle étiré au-delà du normal, voir déchiré, probablement. Son bras droit, par contre, semblait encore capable d’être utile. Il fouilla donc dans une des bourses à sa ceinture et en tira une petite fiole bleue.

« Sais-tu ce que c’est, monstre? C’est une potion faite à partir d’écorce elfique. Elle a une propriété extraordinaire; elle permet à même une personne parfaitement normale d’user de capacités surnaturelles. Et à une personne déjà dotée de ces pouvoirs… elle compense l’absence de magie environnante pour nourrir intérieurement les pouvoirs de celui qui s’en abreuverait. »

Autrement dit, il récupérerait momentanément ses pouvoirs. Il arracha le bouchon de la fiole avec les dents, puisqu’il ne pouvait pas le faire avec son autre main, et il s’abreuva du liquide. Il regarda alors la bête et lui jeta la fiole au visage. Usant de la magie, il parvint à endormir la douleur et soutenir ses membres grâce à un flux constant de magie intérieure. C’était un peu comme des muscles supplémentaires qu’il pouvait actionner pour reproduire les mouvements de base. Il regarda Wallin puis récupéra Ehredna, resserrant la main sur sa garde.

« Han’myh, mon amour…! s’inquiéta-t-elle, tentant de toucher son esprit avec le sien.
-Je vais bien, la rassura-t-il en restaurant le lien mental avec l’Épée Ashansha. Par contre, le sortilège ne durera pas. Il faut en finir au plus vite avec celui-là, sinon, je ne pourrais rien faire. Wallin, ajouta-t-il à voix haute. Êtes-vous blessé? Pouvez-vous encore combattre? Shunya? Shunya, descendez vite! J’ai besoin de vous!

Il se surprit à prier que sa précaution ne fut pas nécessaire, et qu’elle n’avait pas eu à s’en servir pour les rejoindre; si Shunya pouvait les guérir, alors, ils pourraient retourner s’en mettre plein sur la gueule sans avoir à craindre une mort subite.

Kaguya Shunya

E.S.P.er

Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 23 vendredi 18 octobre 2013, 13:18:48

SHIZUKA SHUNYA

On lui remit un sifflet magique, et Shizuka cligna des yeux, tremblant comme une feuille. Elle aurait voulu leur dire de rester, mais ce fut une toute petite voix qui s’échappa de ses lèvres. Ses mains moites serraient nerveusement le sifflet. La guérisseuse, prise d’un sentiment paranoïaque, regarda nerveusement autour d’elle, s’attendant à voir de mauvais esprits débarquer, des rôdeurs et des violeurs qui cherchaient à profiter d’elle. Elle triturait le sifflet, et baissa la tête vers ce dernier, l’observant de ses mains tremblantes. Sa respiration s’était emballée, son cœur tambourinait dans sa poitrine. Rien n’allait plus, et elle dut fermer les yeux afin de respirer, lentement, d’essayer de retrouver son calme... Avant d’entendre des bruits de combat en contrebas, des explosions et des cris.

*Mais qu’est-ce qui se passe, mais qu’est-ce qui se passe ? Mais qu’est-ce que je fais là, ohlàlà !! J’aurais du rester à Edoras, j’aurais du aller à Novac... Je serais en train de barboter dans une piscine en compagnie d’une Novaquienne, qui chercherait à me greffer le corps de nanomachines, plutôt que d’être dans une auberge sinistre, dans une ville ravagée par la peste !*

Shizuka secoua la tête, faisant nerveusement les cent pas. Elle se rapprocha de la petite fenêtre de la chambre, espérant pouvoir sortir par là. Elle essaya de l’ouvrir, et gémit en constatant que la serrure était coincée... Ou alors, elle n’était même pas capable d’ouvrir une stupide fenêtre. Auquel cas, il lui serait plutôt difficile de réussir à sortir d’ici seule... Pourquoi diable s’était-elle laissée embobiner par ce maudit Wallin ? Dieu seul savait ce qu’ils étaient en train d’affronter là-dessous, et Shizuka n’osait pas sortir. Peut-être lui faudrait-elle monter ? Ou trouver une cachette ? Oui, ce serait nettement plus raisonnable. Elle regarda autour d’elle. Mais où se cacher ? Sous le lit ? C’était toujours la première cachette qui vous venait à l’esprit, mais elle se souvenait des aventures d’Alexia Novae. Ce n’était pas une bonne planque. Il y avait aussi un rangement, mais il était assez étroit... En se contorsionnant bien, elle devrait toutefois parvenir à s’y dissimuler.

La jeune femme s’approcha donc du placard, l’ouvrit. Il y avait quelques couvertures, des vêtements, et elle envisageait de se dissimuler dedans... Quand un courant d’air la fit frissonner. Shizuka sursauta en se redressant, et sa tête, qui était alors partiellement enfoncée dans le meuble, heurta une étagère en hauteur.

« Aïe ! s’exclama-t-elle en se massant la tête. Ouille, ouille, ouille, si ça fait mal, aaah ! »

L’intrépide guerrière se massa vigoureusement les cheveux, sachant qu’elle devait avoir une belle petite bosse. Son crâne lui faisait mal, et elle continua à se frotter ses cheveux roses. D’où venait ce courant d’air ? Elle regarda autour d’elle, indécise. La fenêtre était bien fermée, et elle entendait des chocs sourds et forts venir d’en bas. La bataille avait l’air de faire rage. Un nouveau soupir jaillit dans la pièce, un léger frisson, et Shizuka sursauta, en comprenant, sans aucun doute possible, qu’elle n’était pas seule. Elle se roidit sur place en sentant un frisson dans son dos, un souffle silencieux, un contact froid... Et, quand des mains heurtèrent ses épaules, Shizuka ferma les yeux en poussant un cri étouffé, lâchant le sifflet magique du Roi sous l’effet de son sursaut. Un visage se rapprochait de sa nuque, frottant sa peau, remontant jusqu’à son oreille.

« Tu n’as pas à avoir peur... »

Elle sentit son cœur exploser dans sa poitrine, alors que le frisson dans son dos disparut. Shizuka se retourna subitement. Il n’y avait rien, rien d’autre qu’un courant d’air qui remuait devant elle. Elle s’avança un peu.

« Qui... Qui êtes-vous ? » murmura-t-elle d’une petite voix.

Est-ce qu’elle avait halluciné ? Est-ce que la panique qu’elle ressentait ne l’avait pas amené à imaginer cette voix ?

« Tu portes la Marque... »

Shizuka sursauta encore, incapable de discerner l’origine de la voix. Elle était sifflante, mais Shizuka percevait des intonations féminines. La Marque ? Est-ce qu’elle parlait du tatouage sophistiqué dans son dos ? C’était le tatouage que n’importe quelle guérisseuse d’Edoras recevait, indiquant l’état d’avancement de sa formation. Pourquoi cette apparition spectrale s’intéressait-elle tant à sa Marque ? Et pourquoi est-ce que Shizuka se sentait inexplicablement attirée par les mots de cette forme ? Pourquoi la redoutait-elle autant qu’elle l’appréhendait ?

« Ils ont besoin de toi... Qu’attends-tu ? »

En entendant cette voix, Shizuka sursauta à nouveau, et, sans pouvoir se l’expliquer, comme envoûtée, se mit à avancer. Elle descendit les marches, agissant rapidement.



WALLIN

L’attaque du magique l’avait surpris. Wallin avait douloureusement heurté le mur, et gisait sur le sol, inerte, sentant, autour de lui, les morts-vivants s’avancer. Cette créature était puissante, et intelligente. Elle accompagnait probablement la Dame Grise. Se remettant lentement de ses émotions, il vit le Roi être brinqueballé par les tentacules du monstre d’un bout à l’autre de la salle, avant d’atterrir à côté de Wallin. Pas mage pour un sou, Wallin n’aimait guère la magie, qu’il assimilait fort volontiers à une sorte de grossière tricherie élémentaire. Le guerrier secoua lentement la tête, en entreprenant de se redresser. Tout son corps lui faisait mal, et il vit le Roi utiliser une potion pour récupérer ses pouvoirs, tout en appelant Shizuka pour qu’il les soigne.

« Je... Je suis pas encore totalement rouillé... » grogna l’homme en se remettant debout.

Le monstre avec les tentacules restait devant le comptoir, amusé. Il envoya l’un de ses tentacules vers Wallin, qui s’était mis en garde. Voyant le coup venir, Wallin attaqua de biais, et trancha l’extrémité du tentacule. La créature siffla de rage, et tendit sa main, envoyant des espèces de flammes noirâtres. Wallin roula sur le côté, et les flammes le loupèrent, attaquant le mur, où elles se mirent à le ronger de manière corrosive. C’était de la magie noire. Le monstre l’attaqua à nouveau avec ses tentacules, défonçant le sol, et Wallin bondit en retrait, et essaya de se protéger avec son épée. Un tentacule le heurta sur le flanc, et le brave homme s’envola sur la droite. Il s’écrasa sur une table, la brisant, atterrissant à côté de l’escalier, où, en tournant la tête, il vit Shizuka.

« Mais qu’est-ce que vous foutez là ? Remontez !
 -  Vous avez besoin de moi ! »

Il avait fallu que Shizuka se décide à faire preuve de courage en un pareil moment ! Wallin grogna, et se redressa.

« Concentrez-vous sur le monstre, Kah’mui, je vais m’occuper des morts-vivants qui le secondent ! »

Il fallait se répartir les tâches, s’ils voulaient survivre. Dans son dos, Shizuka était en train de faire appel à sa magie, et une espèce d’aura rose faisait briller sa marque, auréolant également ses yeux, alors que Wallin, mais aussi Kah’mui, sentaient une forte magie blanche agir pour les soigner.

C’était tout ce dont Wallin avait besoin.

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Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 24 lundi 21 octobre 2013, 03:33:15

« Mais qu’est-ce que vous foutez là ? Remontez !
 -  Vous avez besoin de moi !
- Concentrez-vous sur le monstre, Kah’mui, je vais m’occuper des morts-vivants qui le secondent ! »

Ce sentiment. Le Roi ne l’avait pas ressenti depuis des lustres, lui non plus. Celui d’antan où ses pouvoirs n’avaient pas atteint leur maturité. Ce sentiment de confiance profonde, de dépendance avec ses camarades. Une larme discrète glissa sur sa joue, qu’il empressa d’essuyer de la main droite, comme un gamin anxieux, avant de relever le regard vers le monstre à tentacules. Avec un corps aussi amoché, il doutait pouvoir continuer à combattre, mais… Shunya était là. Il sentit le pouvoir latent de la jeune femme s’éveiller, et un lien revigorant se tisser entre lui, Wallin et elle; ses muscles cessèrent de le faire souffrir et ses os reprirent leurs emplacements d’origine, comme par miracle. Il sentit en lui une nouvelle force, qui n’avait rien à voir avec celle de son pouvoir; le courage lui montait au cœur. Le Roi fit tournoyer Ehredna puis il pointa le monstre du bout de celle-ci.

« J’aurai ta tête, et je l’exposerai dans ma bibliothèque! Gronda-t-il avec force, avant de s’élancer.

Sur son passage, les morts-vivants tentèrent de l’agripper, mais agilement, le Roi exécuta un saut latéral pour passer entre leurs mains, filant droit vers le monstre. La main tendue devant lui, il agrippa la tête de la bête et la traina sans ménagement vers la sortie. La porte étant fermée, il en profita pour faire quelques dommages à la créature en la faisant passer au travers du bois solide de la porte, qui vola en éclats sous l’impact. Le Roi poussa la créature au sol en usant de sa force incroyable, même si réduite par l’absence de magie. Rebondissant sous la force du choc, la bête fut remise au sol par le poing du Maître de Meisa, qui ne voulait lui laisser aucun instant pour se rétablir. Le Roi frappa le monstre de son pied, l’envoyant plus loin, avant de courir vers elle, le bras replié. Sa lame touchant son épaule gauche, le Roi se servit de la main de ce même bras pour décocher au monstre un coup alliant la force de son bras droit à celui de son jumeau. Il rencontra néanmoins la résistance des tentacules de la bête, qui avait réussi à se protéger, bien qu’avec grande peine. Le Roi fit un bond en arrière et se remit en garde.

Ehredna n’était pas comme toutes les autres épées. Non seulement n’était-elle qu’une épée qu’en apparence, mais elle était aussi la dernière, hormis la Sorcière Mélisende, à être issue de la Race des Ashanshas, les toutes premières créations de la Déesse Althena. De ce fait, elle était également une créature dotée d’un vaste savoir dont elle faisait, parfois, bénéficier son Han’myh, son ami de cœur et d’âme. La Première savait que cette créature était issue de la magie noire, mais pas seulement; quelque chose avait rendu possible l’invocation d’une telle bête. Elle aurait pu placer bien des soupçons, mais Mélisende, sa Sœur, ne s’abaisserait jamais à créer des créatures dénuées d’âme pour assouvir ses désirs sadiques d’accaparer l’attention du Roi, et Jekhelv, le Roi Noir, était déjà hors d’état de nuir sous la forme d’une innocente épée entre les mains de la créature la plus vile qui n’ait jamais été créée, mais Ankh’Anvrheim n’était pas encore tirée de sa torpeur dans les Tréfonds. Il ne restait qu’un groupe très réduit de personnes capables de faire venir au monde une bête aussi dénaturée.

« Han’myh… je crois savoir qui se cache derrière tout ça…
-Fais m’en part une fois que j’aurai tué ce monstre, je te prie. »

Le Roi esquiva habilement deux tentacules-foreuses qui foncaient droit vers lui en faisant un pas rapide de côté, avant d’en éviter un autre en écartant les jambes, perdant ainsi de la hauteur. Une quatrième fila vers son visage, mais il se ploya vers l’arrière, la laissant lui passer par-dessus le corps. Se réceptionnant sur ses mains, il exécuta une roue arrière, se retrouvant à nouveau sur ses pieds. Énervée par ses échecs, la bête multiplia les assauts. Les extrémités des tentacules se solidifièrent pour acquérir une propriété perforante, mais cela permettait également au Roi de les dévier du plat de sa lame. Il n’était pas pressé; il savait que tôt ou tard, elle commettrait une erreur suite à son exaspération. Éviter, parer, dévier, esquiver, tout faire pour qu’elle s’énerve et montre une seule faiblesse. Malgré le danger, le cœur du Roi cessa de battre nerveusement; à la place, il se sentait serein, alerte, calme. Il allait tuer ce monstre. D’une manière ou d’une autre, il allait le tuer, alors, il ne servait à rien de s’exciter. Tous ses sens s’éveillaient à une nouvelle intensité; ses yeux percevaient mieux les mouvements aléatoires des tentacules, son nez percevait les odeurs environnantes avec une nouvelle acuité, ses oreilles étaient si affinées qu’il aurait pu entendre le cœur du monstre battre, s’il en avait un. Puis, la bête écarta ses tentacules pour exécuter un nouveau mouvement; elle allait l’écraser de toute part. Maintenant! Sans prendre le temps d’hésiter, le Roi se rua vers le monstre aussi vite qu’il le put et le chargea, Ehredna brandie devant lui comme une lance. La bête parvint à l’arrêter en le prenant dans ses tentacules, mais dans l’élan, il lui suffit de lâcher la garde de son arme pour qu’elle continue son chemin jusqu’au cœur de la bête.

La créature tituba, surprise, en regardant la lame qui venait de le percer. Les tentacules, incapables de bouger suite à une perte très rapide des forces de leur propriétaire, relâchèrent le Roi sans lui faire de mal. Celui-ci regarda la bête avec tristesse et s’approcha lentement. Le monstre cracha une grosse quantité de liquide noire. De la Corruption. Le Roi en eut des frissons d’horreur, et fit plusieurs pas de reculons pour ne pas être aspergé de cette substance hautement nocive. Dépourvu de ses pouvoirs, il ne savait ce qui pourrait se produire s’il entrait en contact avec ce produit infernal. La bête s’effondra sur ses genoux, cherchant un air qui, visiblement, n’atteignait pas ses poumons. Le monarque finit enfin par s’approcher et posa sa main sur la garde de son Épée. La bête en profita pour lui agripper le poignet, malgré son absence de force. Entre deux bulles de sang noir, elle parvint à parler. Ses yeux, normalement blancs comme une craie, s’orna de petites pupilles bleues.

« Elle sait… elle sait tout… Elle… »

Soudainement, la créature prit feu, dans des flammes rouges comme le sang, pressant le Roi à retirer sa lame et à prendre un peu de distance. La bête hurla de souffrance, mais un mot lui échappa, un mot suffisant au Roi pour croire qu’il n’était pas la seule cible des machinations de ses ennemis.

« SYLVANDELL! »

Le monstre répéta le mot plusieurs fois alors que les flammes le consumaient, ne laissant rien, même pas des cendres, derrières elles. Le Roi regarda le sol brûlé un moment, enfermé dans ses pensées. Quel était le lien entre Meisa et Sylvandell? Même lui ne saurait dire. Mais une chose était sûre; une fois qu’il aurait fini de gérer le problème en Meisa, il devra se présenter devant Tywill. « Tywill… Autant parler avec un Dragon, je serais davantage rassuré d’obtenir des résultats. » Les rapports Sylvando-Meisaen étaient cordiaux, mais sans plus. Pour le Roi, les Sylvandiens étaient les voisins bizarres qu’on ne voyait pas souvent, mais qu’on surveillait étroitement dès qu’ils prenaient une marche. Si Sylvandell était menacée, il aurait plus d’informations une fois qu’il aurait confronté la Dame Grise et qu’il l’aurait mise à mort, et peut-être même qu’il leur sauverait gratuitement les miches. « Un Roi bénévole… j’aurai bien tout fait… Ah, merde, Wallin! Shunya! » Paniqué, il rappliqua rapidement vers l’auberge, où il entendait encore les sons de la bataille.

« Han’myh… La Fille… Elle a…
-Plus tard, Ehredna!
-Écoute-moi!
-J’ai dit « plus tard »! hurla mentalement le Roi alors qu’il revenait au combat aux côtés de ses camarades.

[HRP : Si une suite dans Sylvandell ne t’intéresse pas, tu me feras le message, j’arrangerai cela, mais au moins, ca justifie le « Partie 1ere » :P ]

Kaguya Shunya

E.S.P.er

Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 25 mardi 22 octobre 2013, 01:31:55

[HRP – Il faudra en discuter par MP ^^]



Shunya sentait la magie affluer autour d’elle, vibrant à hauteur de ses doigts, et dans toutes les fibres de son corps. Elle ne faisait plus qu’un avec le courant. La magie l’enveloppait. Yeux clos, elle se laissait aller, se concentrant sur sa mission : soigner les deux hommes. Quand elle était « en phase », quand elle utilisait sa magie, la timidité naturelle de Shizuka semblait battre en brèche, comme si une force nouvelle s’emparait d’elle, l’envahissait, et canalisait ses forces. Elle vit le Roi se ruer vers le monstre. Ils formaient deux intenses pics magiques, qui la faisaient frémir, alors que Wallin, lui, restait un individu lambda. La magie était dans n’importe quel individu, mais, comme Shizuka le savait depuis de longues années, un individu n’avait pas le même potentiel magique qu’un autre. Celui de Wallin était relativement faible, mais ça n’empêchait pas qu’il représentait le seul rempart de Shizuka contre les morts-vivants, puisque Kah’mui était sorti de l’auberge.

Une magie noire et malfaisante se dégageait des corps des morts-vivants, et l’un d’entre eux s’avançait vers Shizuka, tenant dans la mais une petite hache de combat. Il voulait l’abattre sur elle, mais, avant que la hache ne tombe, Wallin intervint. Il le repoussa, et frappa avec sa lame, qui le cingla. L’épée lui arrache une main, et manqua le décapiter. Le corps tomba à la renverse, et s’écrasa sur le sol. Il n’y eut aucune projection de sang, et le guerrier se rua ensuite vers un autre ennemi. Son pied heurta le ventre du monstre, le pliant en deux, et il le frappa avec son coude à la tête. Le mort-vivant roula le long de la table, atterrissant de l’autre côté. Wallin eut tout juste le temps de sortir son arbalète de poing. Il décocha un carreau dans le cou d’un monstre. Le carreau le transperça, et l’envoya sur le sol, mais sans l’arrêter, puisque la créature entreprit de se relever. Un autre monstre se rua sur Wallin, et mordit dans son gant. L’homme grimaça, et la magie afflua autour de lui pour le soigner.

« Lâche... Moi, saloperie ! »

La créature se reçut un coup sur la tête, et Wallin se dégagea, puis la décapita. Sa tête pâle s’envola pour rebondir sur le sol. Un autre monstre sauta sur Wallin, le renversant sur le sol, lui faisant lâcher son épaule, et mordit dans son épaule. Shizuka sentit un pincement au cœur en entendant le guerrier hurler, qui se débattit. Il repoussa le monstre, du sang coulant de son épaule, et tendit la main, envoyant un sort magique. Une onde de choc frappa un zombie, l’envoyant valdinguer par-dessus le comptoir. La créature roula sur le sol, tandis que Wallin était en sueur, du sang s’échappant de son épaule. Il tenta de récupérer son épée, mais une hache se planta dans son dos. Il hurla encore, et tomba sur le sol. Un autre zombie avait lancé son arme, et la créature qui avait mordu Wallin à l’épaule se redressait, ses ongles transformés en griffes noirâtres fondant sur Wallin. L’homme se retourna, et le repoussa avec son pied. En réponse, le monstre le griffa à hauteur de la jambe, faisant à nouveau perler le sang.

« Shizuka ! Il faut remonter, vite ! »

Wallin entreprit de se redresser, et rejoignit Shizuka, avant de sortir son arbalète. Il visa un zombie, et décocha un carreau, l’atteignant entre les deux yeux. La bête hurla, mais il n’y avait que dans les films tekhans qu’on arrêtait un zombie en lui explosant la cervelle. La magie était en train d’animer ces derniers. Même la créature décapitée marchait vers Shizuka et Wallin, battant mollement des bras, désorienté par la perte de sa tête.

« On... On va mourir ! paniquait Shizuka.
 -  J’ai un plan, vite ! »

Wallin l’attrapa par la main. Shizuka avait entrepris de soigner ses plaies, mais elle avait encore besoin de temps. Elle sortit de sa transe quand l’homme l’attrapa, et trébucha sur une marche. Shizuka poussa un cri, et s’étala sur les marches, s’ouvrant le genou. Elle sentit alors une main froide et visqueuse l’attraper à la cheville. Un mort-vivant s’approchait en grognant, ses yeux noirs fixant Shizuka de manière inexpressive. La panique explosa dans la tête de Shizuka, faisant fuir tout sort magique.

« Lâche-là ! »

Wallin, son héros, intervint alors. Il décocha un autre carreau, qui atteignit le poignet retenant Shizuka.

« Remuez-vous le cul, bordel ! »

Cette phrase fit sortir Shizuka de sa panique, et elle se mit à grimper rapidement, tandis que les monstres derrière eux les poursuivaient avec rage. Wallin se réfugia dans la chambre de Lysia, et referma la porte. Les monstres s’y heurtèrent en hurlant, raclant la porte en bois avec leurs griffes, griffant encore Wallin.

« Un meuble, vite ! »

Comprenant ce qu’il voulait, Shizuka remarqua le lit, et l’attrapa, le tirant vers la porte. Elle entreprit de le soulever, mais le lit était terriblement lourd. Elle serra les dents, sentant, sous l’effet de la peur et de l’adrénaline, une peur panique s’emparer d’elle. L’une des mains de Wallin attrapa le lit, et il le plaqua contre la porte, qui tremblait sous leurs assauts.

« Ils vont passer !! »

Shizuka réalisa qu’ils étaient faits comme des rats.

« Je vous ai dit que j’ai un plan. »

Wallin saignait de partout. Des blessures légères, mais tout de même... Il sortit de ses affaires une sorte de petite fiole, et la déposa sur le sol, près du lit, avant d’en sortir une.

« Il va falloir sortir rapidement, Shizuka.
 -  Que... Qu’est-ce que vous comptez faire ?!
 -  Les envoyer en Enfer, pardi ! »

Wallin balança l’autre fiole, qui heurta le lit, libérant une sorte de grosse flaque, qui s’enflamma rapidement. Lorsque les flammes rejoindraient la fiole posée sur le sol, il y aurait une belle explosion, car la fiole contenait un concentré chimique reposant sur l’hydrogène. Wallin se rua vers la fenêtre, et passa de l’autre côté, s’appuyant sur le rebord.

« Vite, dépêchez-vous, on va sauter ! »

Le feu était en train de remplir la pièce, rongeant les murs et le bois, n’arrêtant toutefois pas les morts-vivants, qui déchiquetaient la porte, avant de repousser le lit. Shizuka attrapa la main tendue de Wallin par la fenêtre, et ce dernier, en soupirant, l’aida à se redresser.

« Vous n’auriez pas pris quelques kilos, par hasard ? »

Shizuka devint toute rouge, regardant l’homme, mais ce dernier ne lui laissa pas le temps de répondre que, l’empoignant, il plongea sur le sol, alors que la bombe se mit à exploser, pulvérisant une partie de l’auberge.

*BOOOOM !!!*

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Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 26 dimanche 27 octobre 2013, 21:37:20

Si le Roi n’avait pas eu son pouvoir à ce moment-là, qui sait ce qui aurait pu se produire. Mais en voyant Wallin chuter avec Shunya, sa volonté brisa le blocage qui empêchait son corps d’accéder à son pouvoir et l’espace d’un instant, il en récupéra la totalité. La chute des deux mortels lui parut interminable tant sa vitesse personnelle s’était décuplée sous l’effet de la magie; il se plaça alors sous les deux humains, les attrapant au vol avant qu’ils ne touchent le sol, s’éloignant du même geste de l’auberge au moment où celle-ci explosait. Les flammes de l’explosion lui léchèrent le crâne et carbonisèrent les vêtements se trouvant sur son dos, laissant celui-ci parfaitement nu et rouge de brûlures, incluant plusieurs cloques d’eau. Si le Roi souffrait, il n’en laissa rien paraître, ou alors il ne s’en rendait pas encore compte. Dans un mouvement si rapide qu’il se rapprochait de la téléportation, il mit plusieurs mètres entre lui et ses compagnons et l’auberge en flammes. Pour sûr, s’il restait des zombies, ils étaient bien en Enfer. Une fois à bonne distance, le Roi s’arrêta. Malgré son sursaut soudain de puissance, celle-ci recommençait déjà à le quitter. C’était comme arriver à voler dans un rêve; cela durait un temps, mais jamais longtemps, et après, cela semblait très difficile à reproduire. Il regarda Wallin et Shunya, qu’il avait reposé contre un arbre. Une fois s’être assuré qu’ils n’étaient pas blessés, il se releva et inspecta les environs. Aucun zombie ne semblait avoir survécu, et il n’y avait pas de renforts qui risquaient de leur tomber dessus. Maintenant qu’ils étaient seuls, il pouvait se concentrer pour briser le sceau qui l’empêchait d’utiliser son pouvoir. En un instant, il brisa le sortilège et récupéra le contrôle. Il fronça les sourcils; « Que peut bien savoir cette femme? Comment arrive-t-elle à brouiller mon lien avec la Magie? » S’il avait eu un peu plus de temps pour étudier le phénomène, il aurait pu préparer une contre-attaque, voire même un sort de localisation, mais cette salope savait brouiller les pistes, et il n’avait pas le temps de faire une chasse à l’homme; la crypte et ses secrets étaient son seul espoir. « Josselin, fais-moi la faveur de ne pas t’être trompé », supplia mentalement le monarque.

Après de longs débats intérieurs, il se tourna vers Shunya. La pauvre devrait être exténuée. Elle avait usé d’un pouvoir qu’elle ne comprenait pas nécessairement, sur l’instinct ou par la Volonté de la Magie, et s’il n’avait pas conscience de la signification de la Marque, il aurait pu s’inquiéter pour sa santé. Hors, elle avait davantage été effrayée qu’elle n’aurait été blessé. Il s’approcha d’elle et posa une main sur sa tête avant de laisser couler en elle une bonne dose de contre-énergie, ce qui devrait suffire pour calmer son stress, son anxiété et surtout sa panique. « Ce n’est pas une guerrière. C’est une guérisseuse. Juste une guérisseuse… » Et il voulut l’entrainer là-dedans sans la moindre préparation. Les Guérisseuses de l’Ordre recevaient un entrainement à la survie en milieu sauvage pour pouvoir accompagner des caravanes ou des patrouilles, mais aucune n’était entrainée à la guérison des plaies pendant un combat réel. Il lui caressa gentiment la tête puis mit un genou en terre pour lui faire face.

« Ne vous inquiétez pas, tenta-t-il de la rassurer tout en lui caressant le crâne, comme il le faisait si souvent pour Aglaë autrefois.  Le pire reste à venir, mais je ne laisserai rien vous arriver, je vous le promets. »

Il se redressa alors sur ces mots puis il se dirigea vers Wallin. Il n’était pas spécialement blessé, mais quelques plaies restaient encore à être traitées. Plutôt que de perdre son temps à chercher les blessures sur le corps de l’homme, il leva une main devant celui-ci et chantonna une phrase en langue Ashansha et en la répétant incessamment. De sa main jaillit alors des dizaines de petits fils dorés qui se faufilèrent dans les vêtements de l’homme et se collèrent à ses blessures. Le Roi changea alors ses mots et chanta une autre partie de la chanson, et répéta les mots jusqu’à ce que les plaies aient été désinfectées par la magie. Il poursuivit avec une dernière phrase chantée pour refermer et cicatriser les plaies. Les fils dorées quittèrent alors le corps du guerrier et revinrent disparaitre dans la main du Roi. Celui-ci tituba légèrement et secoua la tête pour chasser la soudaine fatigue qui lui donnait des vertiges. Lorsque ses tournis disparurent, il releva la tête et s’assura que l’homme n’avait rien de cassé. Il y avait au moins ça.

Maintenant, ils devaient atteindre leur nouvel objectif. La seule crypte qu’il connaissait se trouvait dans le Cimetière, un espace se trouvant en plein cœur de la zone habitée de Meisa. C’était un cimetière commun, et le seul qui existait en Meisa, et il s’y trouvait aussi une Demeure des Morts. C’était un concept nouveau que le Roi avait décidé d’instaurer pour ceux qui avaient fait de grandes œuvres durant leur vivant; le jour de leur mort, plutôt qu’être enterré sous terre, leurs corps étaient conservés par magie et enfermés dans des prisons de verre où tous pouvaient voir, en chair et en os, ceux qui ont aidé le monde. Une nouvelle façon de souligner les efforts de ces personnes d’exception, à ses yeux. La Crypte se trouvait dans cette demeure. En fait, sous cette demeure, mais son existence aurait dû rester secrète; il s’agissait de l’endroit où les Magiciens, peu importe leur origine, ayant rejoint Meisa étaient installés après leur mort. Normalement, il n’y avait qu’une manière d’ouvrir la crypte, et c’était avec la magie du Roi. L’existence de la clé prouvait deux choses; premièrement, qu’il y avait deux manières d’ouvrir la Crypte, et deuxièmement, que le Roi avait été floué. Mais les concepteurs de cette porte étant déjà morts depuis des années, il serait vain de chercher à se venger de leurs cachotteries.

Le Roi aida les deux personnes à se lever puis prit la tête de leur petit commando en se dirigeant vers le Nord. Il ne se faisait pas trop de soucis pour les habitants; lorsque les choses se calmeront, ils prendront le temps de tout reconstruire. Le Roi savait que chaque minute comptait, et il leur faudrait une bonne heure pour rejoindre le Cimetière. Entretemps, il essayait de se préparer mentalement aux risques futurs.

Orzok

« Oh non, oh non, oh non...! » croassa le monstre en descendant rapidement les marches de la crypte.

Orzok n’était pas très intelligent, et il le savait. La maîtresse ne l’avait accepté que parce qu’il était minuscule et discret. Grand d’un pouce et doté de petites ailes de chauve-souris, la petite gargouille était le fidèle serviteur de la Dame Grise. Sculpté par des maîtres de cet art sinistre, la petite bête avait été faite sur mesure pour des missions de reconnaissance et d’espionnage dans l’espoir d’obtenir une subvention de l’Empereur Ashnardien, mais celui-ci avait refusé l’accès à ses fonds et fait exécuté les artistes tout en gardant pour lui leurs abominations. Le petit Orzok avait néanmoins été mis à l’écart des autres, dans un minuscule convoi destiné à la Reine Nexienne, au cas où le plan avec les Ashnardiens échouerait. Ce convoi avait été attaqué par les Pirates du Boucanier pendant son transport maritime et ceux-ci, déjà sous l’influence de la Dame Grise, le lui avaient ramené. Tout cela faisait partie du petit parcours de vie de la petite bête, et la voilà maintenant qui se présentait devant la femme la plus sanguinaire de son ère pour lui annoncer sa mauvaise nouvelle. Oh, il  ne donnait pas cher de sa peau, elle ne valait déjà pas grand-chose, mais se faire zigouiller par cette femme avait quelque chose de… terrifiant en soi.

La petite bête s’approcha de son horrible maîtresse. Enfin, d’horrible, elle n’avait vraiment que le caractère; autrement, elle était vraiment ravissante, aux yeux de ses conquêtes humaines. Malgré sa transformation, elle avait maintenu plusieurs critères humains, comme leur visage et leurs cheveux. Il régnait néanmoins autour d’elle une constante aura d’indifférence, comme si tout ce qui se passait, qu’il soit maléfique ou bénéfique, allait de soi, et donc que ses actes ne nécessitait aucune justification. Orzok voleta avec inquiétude près de l’épaule de sa maîtresse et, tout en tremblant, il lui annonça sa mauvaise nouvelle.

« M-m-m-maîtresse, v-votre création a échoué...! Le Roi et la Fille sont en route…! QUACK! »

Subitement, un monstre surgit des ombres, agrippant la pauvre petite gargouille dans sa main massive et la réduisit au silence en l’écrasant juste assez pour ne pas la tuer, mais suffisamment pour la faire taire. La petite bête se débattit de toutes ses maigres forces pour se défaire de cette étreinte douloureuse, puis se rendit à l’évidence; elle ne pourrait pas s’échapper. Orzok cessa donc de se débattre et tenta plutôt de voir ce que ce monstre voulait à sa maîtresse.

« Mon maître veut la fille, Sorcière, gronda la monstrueuse créature. Elle a été touchée par un Don. Tu dois la tuer et l’envoyer à mon maître. C’est ce qu’il te demande en échange de ton Pouvoir. »

Kaguya Shunya

E.S.P.er

Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 27 lundi 28 octobre 2013, 21:25:41

L’explosion de l’auberge avait secoué Shizuka, qui, sans trop comprendre, se retrouva sur une rue pavée, à bonne distance de l’auberge en feu. Paniquée, elle regardait autour d’elle, à quatre pattes, son cœur hurlant dans sa poitrine. Des morts-vivants ! Elle avait senti le souffle de la Mort caresser son échine, et, maintenant que la guérisseuse était sortie de ce cauchemar, elle ne pouvait s’empêcher de se demander quelle folie l’avait conduite ici. Elle était face à un ennemi d’une puissance insoupçonnable. N’importe qui se serait enfuie depuis longtemps à sa place. Pourtant, Shizuka restait là, à reprendre son souffle, à essayer de ne pas céder face à la panique. Elle venait d’Edoras, et n’avait jamais connu de tels évènements... À l’exception du jour où le frère de la Princesse, Shin, avait tenté un coup d’État. Cette agitation qu’elle sentait dans ses tripes lui rappelait ce moment terrible, qui hantait encore ses rêves, où elle revoyait sa nourrice mourir sous ses yeux, où elle entendait les bruits de pas, les hurlements, les imprécations, les ordres, et restait terrée sous son lit, pleurant silencieusement devant le cadavre de celle qui avait veillé sur elle, alors, derrière la porte, elle voyait des ombres passer rapidement, entendait des hurlements, et discernait la mort, tout autour d’elle, étirant son manteau pour recouvrir le Temple de la Lune. Elle se souvenait de cette panique qu’elle avait ressenti, qui annulait tous ses pouvoirs, alors qu’elle savait qu’elle allait mourir, que des individus allaient enfoncer la porte, retourner le lit, et l’égorger sèchement. Elle ne comprenait rien, mais elle savait que le sang avait teinté cette nuit maudite. Elle avait attendu là, désespérée, et elle se retrouvait dans la même situation.

*Je n’y arriverais pas, c’était une folie de me lancer dans une telle entreprise...*

Elle s’en  persuadait, lorsqu’elle sentit quelque chose sur elle. Une main frotta ses cheveux, et, en relevant la tête, elle revit le Roi de Meisa. Kah’mui. Il répandait en elle une espèce de sortilège qui la fit frissonner. Shizuka ferma les yeux, sentant les souvenirs de son enfance disparaître. Elle n’avait pas le droit de se sermonner ainsi. Elle avait survécu à la trahison de Shin, et elle venait de survivre à cette attaque. Et, alors que son esprit se calmait, elle repensait à cette présence grise, à ce spectre... Ce spectre n’était pas amical, elle en avait la certitude. Mais il avait imposé sur elle une autorité indiscutable. Quand la créature lui avait ordonné de descendre, Shizuka avait obéi sans protester, comme si son inconscient avait senti une force qui la dépassait totalement. Cette forme ne pouvait appartenir qu’à la Dame Grise, cette femme dont Wallin avait parlé.

Le brave homme s’était rétabli, et s’était relevé, observant l’auberge en feu. Le toit craquait lourdement, et était en train de s’affaisser sur le reste de la structure. Shizuka, à son tour, entreprit de se relever, plantant son regard dans la contemplation des flammes. Elle savait que les villes médiévales présentaient l’inconvénient de ne pas avoir de grandes rues, ce qui faisait qu’un incendie pouvait facilement ravager tout un quartier. L’urbanisation de Meisa semblait plus urbaine, et Shizuka espérait sincèrement que l’incendie ne déborderait pas, et resterait concentré sur l’auberge. Cette ville avait déjà assez souffert comme ça.

« Nous avons la clef, finit par dire Wallin. Ne traînons pas plus longtemps. »

Shizuka hocha la tête. Le Roi se mit en marche, et elle avança, lentement, la respiration lourde, restant près de Wallin.

« Pour une femme qui n’a pas l’expérience du combat, et n’y voyez aucune remarque sexiste, vous vous en êtes bien sortis.
 -  Vous... Vous trouvez ? Ce n’est pas le sentiment que j’ai, moi...
 -  L’être que nous avons affronté n’est pas un vulgaire ennemi. C’est une force anormale de la Nature, un monstre issu des arcanes infernales de la magie noire.
 -  Que... Que voulez-vous dire ? »

Wallin ne répondit pas pendant quelques secondes, probablement parce qu’il était en train de réfléchir, avant de s’expliquer :

« C’était un être humain, jadis... Cette Dame Grise, ou qui que ce soit d’autre, a du lui faire subir de terribles expérimentations magiques et génétiques pour en faire ce monstre. C’était un puissant magicien, qui disposait de pouvoirs liés à la nécromancie, l’une des disciplines les plus redoutables de la magie noire. Jouer avec la Mort n’est l’apanage que des Dieux, pas de simples mortels pensant que la magie les rend omnipotents... Et puis, même les Dieux ne sont pas infaillibles. »

Un être humain ? Shizuka trouvait ça écœurant. Quel sortilège atroce et innommable pouvait ainsi transformer un individu en ce... En cette chose ? Elle avait cru voir l’un de ces démons des temps anciens, de ces créatures infernales chassées par les Anges et les Dieux. Cette Dame Grise devait être aussi puissante que dangereuse, et Shizuka n’avait pas spécialement envie de la rencontrer... Tout en sachant très bien que leur rencontre serait obligatoire. Elle le pressentait. Elle croiserait cette femme, et, rien qu’à cette idée, elle sentait ses jambes se mettre à flageoler.

« Ne doutez pas de vos performances, reprit Wallin. Votre contrôle de la magie blanche est exceptionnelle, et, contrairement à ce que certains mages peuvent dire, la magie blanche est une discipline extrêmement compliquée à maîtriser. Votre talent est grand, et, comme en toute chose en ce bas-monde, ce qui est grand est convoité. Vous devriez en avoir confiance, maintenant. »

Elle ne répondit pas, mais elle trouvait qu’il avait raison. La magie blanche était un art magique lié à l’âme. On ne pouvait pleinement la pratiquer qu’en étant sein d’esprit. Une âme viciée aurait toujours plus de mal à la faire, ce qui faisait que les experts en magie blanche étaient convoités. De plus, même en étant sein d’esprit, la magie blanche nécessitait aussi une forte concentration, et des compétences médicales certaines pour en renforcer l’efficacité. Shizuka était ainsi autant une doctoresse qu’une magicienne. Le terme de « guérisseuse », techniquement, était supposé représenter sa polyvalence, aussi bien dans le maniement d’instruments chirurgicaux, que dans l’usage de la magie. Si elle était un peu moins refermée sur elle-même, elle aurait très certainement été l’élève la plus talentueuse de l’académie.

Me trio continuait à marcher, lorsque, subitement, Wallin se mit à s’arrêter.

« Où nous emmène-t-il ?
 -  Co... Comment ? »

Wallin ne répondit pas à sa question, et préféra haranguer le Roi :

« Cette clef ouvre la cave de la maison de Josselin ! Et elle est par là ! »

Du doigt, il désigna une direction opposée.

« C’est par là qu’il faut nous rendre ! Je n’ai pas le temps de faire du tourisme ! »

Wallin se mit en marche, prenant désormais la tête... Et sentit assez rapidement, comme Shizuka, une odeur de brûlé.

« Oh non, non, non, NON !! »

Il se mit à courir, et Shizuka essaya de le suivre, mais Wallin courait vite. L’odeur de brûlé se précisa bien vite, et Wallin s’arrêta, effaré. Un immense manoir était en train de brûler de mille feux, éclairant tout le quartier, ses hautes flammes brillant dans le ciel, formant de longues torchères qui se perdaient dans le ciel.

C’était le manoir de Josselin.

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Serenos I Aeslingr

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Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 28 vendredi 01 novembre 2013, 17:36:43

La douleur de Wallin n’affecta pas le Roi. Même s’il aurait voulu lui donner un semblant de réconfort, il n’ignorait pas un seul instant la futilité d’une telle tentative. Le Roi ne croyait pas se tromper, et peut-être n’avait-il pas tort de croire que la Crypte du Cimetiere et celle qu’indiquait Josselin à Wallin étaient la même. Peut-être que deux pistes existaient pour rejoindre un même objectif, mais dans ce cas, l’une ou l’autre n’aurait finalement aucune importance; seule la destination aurait compté. Et voilà que devant eux se consumait lentement la demeure de l’ami fidèle du mercenaire. Ce n’est pas par pitié que le Roi devança Wallin pour se placer devant la résidence en flammes et qu’il ouvrit son esprit à la magie pour en absorber la puissance, mais simplement pour atteindre plus rapidement un objectif qu’il avait trop longtemps repoussé. Josselin ne signifiait rien pour lui. Un inconnu, voire un traitre selon ses actes. Ses cachoteries avaient mis Meisa en danger, le Roi ne l’oubliait pas non plus. Ses biens pouvaient bien être dévoré par un incendie qu’il ne remuerait pas le petit doigt pour l’en empêcher. Les flammes dansantes cessèrent de crépiter, et comme sous l’effet d’un vent contraire, elles se penchèrent en direction des mains du Roi. L’énergie thermique qu’elles dégageaient était nécessaire à la propagation du feu, et le Roi la volait sans le moindre partage, s’appropriant leurs forces et s’en alimentant pour rétablir son propre pouvoir. Faute de chaleur, les flammes moururent graduellement. La résidence ne brûlait plus, mais le bois était noirci, et la cendre des flammes envahissait l’air alors qu’une brise se levait doucement, chassant la poussière de l’enceinte du manoir. Pour le Roi, ces flammes n’étaient pas une tentative exécutée pour le ralentir; c’était une provocation adressée à Wallin, pour le faire souffrir, pour le rendre instable et impropre à la poursuite de sa quête.

Et pour éviter cela, le Roi décida de confronter le mercenaire avant qu’il ne se laisse envahir par la colère. Il posa une main sur l’épaule du combattant et serra celle-ci avec une compassion modérée.

« Ce n’était qu’une maison, Wallin, le raisonna-t-il d’une voix calme, posée. Rien de plus que des planches de bois, de la pierre et du matériel. Josselin est déjà parti, et son corps a été emporté par les flammes qui ont également consumé sa demeure. Ne laisse pas cet affront t’atteindre, ou ton trouble deviendra une arme que l’ennemi pourra retourner contre toi. »

C’était la vérité. Et Wallin devait probablement déjà le savoir, mais quand un humain paniquait, voir quelqu’un de calme, de stable et réfléchi pouvait avoir deux réactions; reporter la colère de la personne vers celui qui restait inchangé, ou alors aider cette même colère à partir, pour récupérer le calme nécessaire. Le Roi se détourna de son compagnon et s’approcha de la maison en ruine, et la pénétra, s’excusant par habitude de son intrusion à voix haute, comme si Josselin allait soudainement apparaître et lui demander de sortir de sa demeure. Étrange comportement envers un mort, mais un comportement tout de même respectueux. La majorité de la demeure s’était affaissée, rendant les déplacements plus difficiles à l’intérieur. Le Roi se débarrassait des débris en les soulevant grâce à la magie ou alors en les détruisant d’un éclair si l’obstacle était trop lourd pour la première solution. Il arriva ainsi à progresser vers le centre de la demeure. Le Roi examina soigneusement la demeure, tentant même de la reconstruire mentalement pour trouver la position de l’accès à la crypte. Visiblement, celle-ci n’était pas dehors, Josselin était suffisamment futé pour ne pas laisser une telle structure à la vue de tout le monde. Cependant, malgré tous ses efforts, le Roi n’arrivait pas à concevoir avec sa restauration mentale du batiment qu’une crypte aurait pu avoir un accès s’y trouvant. Certes, il y avait une cave à vins sous-terraine, où aurait probablement continué de vieillir une bonne cuvée du vin Meisaen si le feu n’avait pas tout emporté, mais aucun sous-sol à proprement parlé.

C’est impossible…

Logiquement, il aurait dû se trouver un accès. Si Wallin disait qu’une Crypte se trouvait sur la propriété de son ami, le Roi n’avait aucune raison d’en douter. Mais s’il savait où elle se trouvait, il s’était bien gardé de le lui en parler. « Tu étais un homme intelligent, Josselin. Alors, où se trouverait l’entrée de ta crypte, si tu savais que quelque chose de sinistre se produirait si quelqu’un… ». Le Roi interrompit sa réflexion. Josselin n’était pas un humain normal. Certaines logiques ne s’appliquaient pas aux gens de sa race. Un sourire approbateur se dessina sur le visage du Roi, et celui-ci se pencha sur le sol, sur lequel il posa une main. Il ferma les yeux un bref instant et les rouvrit, dévoilant deux iris dorées où dansaient de petites flammes lumineuses. Soudainement, le sol se déforma pour laisser place à un escalier qui menait à une porte en fer, où figurait une serrure centrale. La porte n’avait pas été touchée depuis des années, il y avait donc beaucoup à parier que si des informations sur la sorcière s’y trouvaient, ils n’avaient pas encore été découverts. Et si l’instinct du Roi ne le trahissait pas une seconde fois, ils risqueraient même d’y découvrir un très sombre avenir. Loin d’être l’aventure la plus tentante de ce siècle, il devait reconnaitre qu’elle suscitait graduellement un intérêt grandissant pour le passé et le rôle de Josselin dans le grand plan du monde. Un homme, et surtout un mage, aussi intelligent ne pouvait pas avoir laissé ce monde sans avoir au préalable déterré quelques cadavres qui auraient tôt fait d’intriguer le Roi. « Qui étais-tu, vieil homme? » se demandait souvent le monarque en caressant la porte de fer.

La porte de la crypte semblait n’avoir rien d’autre de spéciale que son renforcement en fer, mais les sens du Roi lui indiquait qu’elle était le récipient de nombreux sortilèges de protection tous plus dangereux les uns que les autres. Certains portaient la signature de Josselin, comme le Sortilège du Secret qui avait dissimulé l’entrée de ce passage, mais beaucoup d’autres appartenaient à différents mages que le Roi n’avait jamais croisés. « Combien de magiciens se sont infiltrés en Meisa pendant mon règne? » Déplora-t-il, légèrement frustré de voir que quelqu’un s’arrogeait le droit d’enfreindre ses lois, pourtant loin d’être si déraisonnables qu’il fallait les enfreindre pour survivre sur ses terres. Décidément, Josselin baignait dans quelque chose qui était loin d’être très flatteur pour son image; tous ses secrets et ses offenses avaient, qu’il en eut conscience ou pas, des conséquences dramatiques, et il mettrait sa main au feu que s’il avait respecté les règles de Meisa, tout cela ne se serait jamais produit. Briser tous les sortilèges d’un coup pour passer lui était possible, mais cela lui coûterait une grande partie de ses dernières réserves de magie, et il ne savait pas ce qui les attendrait au-delà de la porte. Il inspecta donc la serrure et sentit une moitié du sortilège de libération.

« Une serrure incrochetable et une clef unique pour l’ouvrir… Brillant… je m’en inspirerai, commenta-t-il, tout en se retournant vers ses compagnons et haussant de la voix pour se faire entendre. C’est ici! Amenez-moi la clef! »

Kaguya Shunya

E.S.P.er

Re : La Peste [Partie 1] [Shizuka]

Réponse 29 dimanche 03 novembre 2013, 03:20:57

Shizuka était impressionnée devant la vue de cette incendie. Le spectacle était aussi fascinant qu’effrayant. Tout le manoir brûlait, et Shizuka avait l’intime conviction que ce feu n’avait rien de naturel. Elle savait que le Feu était une magie élémentaire très efficace, et elle était certaine que l’incendiaire avait utilisé la magie du Feu pour incendier le bâtiment. Il brûlait intégralement, se consumant lentement, comme pour les empêcher de passer. Wallin semblait affecté, et Shizuka pouvait le comprendre. L’homme restait silencieux, rembruni derrière sa capuche. La guérisseuse d’Edoras vit alors Kah’mui se rapprocher de la maison en feu, avant d’absorber le feu. Il utilisa sa magie pour happer les flammes, impressionnant Shizuka. Il y avait une quantité assez impressionnante de flammes, et, au fur et à mesure que le Roi les avalait, la maison se fragilisait. Elle finit par s’écrouler sur elle-même, répandant de la poussière tout autour des débris. Shizuka éternua légèrement en secouant la tête, clignant des yeux en écartant la poussière de son visage en remuant des mains. Kah’mui, quant à lui, se rapprocha de Wallin, et essaya de le convaincre de ne pas se laisser aller.

Le guerrier émit un léger grognement.

« Une maison ne se résume jamais qu’à un tas de bois, de planches, de pierre, et de matériel, rétorqua-t-il. Ses murs reflètent le passé, ses pièces suintent des souvenirs de ceux et celles qui l’ont habité. Une maison véhicule les souvenirs. »

Shizuka ne disait rien. Elle avait cru comprendre que lui et Josselin étaient de vieux amis. Cette maison devait probablement être, avec Lysia, les derniers souvenirs que Wallin avait de son vieil ami. Le guerrier émit un soupir, puis s’avança rapidement, suivant le Roi, au milieu des débris fumants de la maison. Ils étaient encore noircis, et Shizuka restait prudemment derrière, se sentant relativement inutile dans cette situation. Comment trouver l’accès à la crypte dans ce tas de ruines ? Shizuka repéra rapidement, au milieu de portions de murs encore debout, un escalier menant à la cave... Mais il était enseveli par un ensemble de pierres et de débris, l’obstruant totalement.

« C’est sa cave à vins... Ce brave homme y entreprenait tous les alcools qu’il avait récupéré en explorant le monde, et qu’il achetait aux navires marchands accostant à Meisa. Sa blanquette de Nexus est magnifique. »

Shizuka hocha la tête. Elle doutait que la crypte soit dissimulée dans la cave à vins. La guérisseuse ne savait pas quoi dire pour apaiser le chagrin de Wallin, et ce dernier s’écarta, poussant des débris, inspectant le sol. Shizuka ferma les yeux en soupirant. Le deuil... Elle comprenait ce que l’homme ressentait, car elle avait vécu ça il y a des années, durant son enfance... Cependant, Shizuka n’avait jamais vraiment réussi à oublier. Elle ne voyait donc pas ce qu’elle pouvait lui dire pour le réconforter. Que rien ne s’améliorerait jamais ? Shizuka n’était pas d’une grande aide sur ce point.

Le Roi finit alors par trouver l’accès à la crypte, en dévoilant une porte magique. Des lignes dorées tourbillonnaient dans les airs. Ceci révéla l’accès à un escalier, affaissant le sol. Une solide porte se tenait en contrebas. Wallin les rejoignit, observant la porte. Elle était lourde, épaisse, et Shizuka sentait des relais magiques sur cette dernière, des protections supplémentaires pour empêcher d’entrer. C’était donc la fameuse crypte... Shizuka se sentait bien loin de sa tente, à soigner les pestiférés. Est-ce que tout ça n’avait vraiment rien de naturel ? Que pouvait-il se trouver derrière cette porte ? Elle avait l’impression d’être dans l’un de ces contes pour enfants se déroulant à Nexus, où de courageuses Princesses s’échappaient de leurs tortionnaires, et, devant l’incapacité d’autorités publiques masculines, réussissaient à s’en sortir contre des esclavagistes ashnardiens voulant les violer et les torturer. Quel trésor s’abritait donc derrière cette porte ?

Le Roi demanda à Wallin la clef, qui esquissa un léger sourire.

« Rassurez-vous, je suis encore suffisamment clair pour savoir comment ouvrir une porte. »

Il descendit alors l’escalier, rejoignant la porte, et sortit la clef. Il l’approcha de la porte, et, en la touchant, une série de glyphes et d’arabesques se formèrent sur la porte. C’était un sceau magique, qui se mit à briller. Wallin l’observa silencieusement, cherchant le centre magique du glyphe, et y inséra la clef. Ce faisant, les lignes magiques qui constituaient le sceau se mirent à briller davantage, et un grincement métallique résonna alors. La porte s’ouvrit dans un couinement sec, et Wallin la poussa. Quand ses doigts touchèrent la porte, un frisson le traversa.

La porte s’écarta, et Wallin entra. La pièce était sombre, mais, alors qu’il entrait, à gauche comme à droite, des bougies vinrent à s’allumer, les unes après les autres, formant chacune les côtés d’un cercle. Un immense chandelier s’alluma alors au plafond, explorant une pièce concentrique avec des marches en contrebas.

« Wallin..., résonna alors une voix désincarnée. Si tu entends cet appel, alors c’est que je suis manifestement mort, et que Lysia a réussi à te contacter pour te demander d’accomplir ma quête. »

Wallin s’avança un peu. Il y avait un agréable parquet. Shizuka comprit rapidement que ce message était une résonance magique. Ceci confirmait les talents de Josselin, car cette résonance était liée à celui qui franchissait la porte. C’était un sortilège relativement complexe à faire

L’escalier menait à la seconde partie de la pièce, qui ressemblait à une pièce de collection, avec des tableaux, plusieurs armures dans des vitrines, des armures et des épées.

« Cette crypte est mon musée personnel, poursuivit la voix d’outre-tombe de Josselin. Elle abrite tous mes souvenirs, et je suppose que tu en reconnaîtras toi-même plusieurs... Comme les crochets de cette Reine kikimorrhe que nous avions affronté dans les marais, avant que ce mage ne daigne enfin enclencher ses pouvoirs pour nous sauver... »

Shizuka reconnut également des défenses de mammouth. Manifestement, Josselin avait été un grand aventurier, et elle vit également, sur une rangée, les écussons qu’il avait récupéré en appartenant à une guilde. Des bougies supplémentaires continuaient à s’allumer, éclairant un passage sinueux. Wallin l’emprunta, restant toujours aussi muet, et suivit le couloir.

Ce couloir menait en réalité à la Crypte du Cimetière, mentionnée précédemment par le Roi de Meisa.

DC d’Alice Korvander.

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