La soirée suivait son cours, au rythme des spectacles des danseuses. Sans être mièvre, ce n'était pas non plus de la très haute qualité. Certaines filles semblaient coincées, d'autres jouaient plus les allumeuses qu'autre chose. Le public, lui, devant cette abondance de chair à nu, ne faisait pas la fine bouche, et les hourras et billets partaient à tout-va. J'en vis même certains ayant la main sur la boucle de ceinture, voire dans le pantalon. Comme quoi, les hommes... Une fille en petite tenue qui roule des hanches avec un sourire, et tous sont égaux face à la libido. Encore une chance qu'avec mes activités au manoir, mes hommes sont maintenant immunisés à ce genre de spectacle. Ou peut-être est-ce le briefing très clair que je leur ai tenu ?
Soudain, les lumières s'éteignirent, et tous hurlèrent à l'unisson. L'explication de ce déchainement fut donnée par le speaker, annonçant la star du club. Curieuse, je jetais œil.
Sur la piste se tenait une fille bien différente des précédentes. Peau halée, cheveux foncés et ondulés, elle ressemblait trait pour trait à l'image qu'on se ferait d'une fille des tropiques. Son corps splendidement bien sculpté est mit en valeur par une tenue des plus suggestives : gants montants, cuissardes et sous-vêtements minimalistes, le tout en latex violet. D'ailleurs, parlant de ça, son haut peine à contenir ses seins, d'une taille démesurée si l'on compare aux autres filles passées. Puis le spectacle commence.
De suite, je vois la différence entre cette dénommée Voodoo et les autres. Naturelle et sensuelle, chacun de ses gestes est parfaitement calculé pour avoir un maximum d'effet sans devenir vulgaire. Et les résultats sont visibles dès les premiers instants. Rapidement, les billets affluent, chacun voulant un regard de la belle. De mon coté, je fais signe à l'un des garçons du service, et lui demande de m'amener le patron de l'établissement. Maintenant que j'ai trouvé quelque-chose d'intérêt, je ne vais pas laisser passer l'occasion d'en profiter. La cible de mon intérêt finit justement son petit show en retirant son haut, le bras cachant le strict nécessaire. Puis le soutien-gorge vole dans la salle, pour finir sur ma table.
Je le ramasse, notant au passage quelques regards inamicaux de personnes ayant espéré avoir cet honneur, juste au moment où le gérant arrive. Il se présente, et je prends plaisir à noter les petits signes de nervosité qui l'habitent. Visiblement, il a pleinement conscience de qui je suis, et je m'en délecte un peu, avant de lui exposer ma requête : un salon privé avec Voodoo. Naturellement, j'accompagne mes mots d'une liasse sortie de ma pochette. De la petite monnaie pour moi, une recette confortable pour lui. Ni une ni deux, les dispositions sont prises.
Je suis guidée vers l'un des salons privés du club. La pièce, insonorisée pour ne pas être dérangé par les bruits de la salle commune, présente une disposition propice à un spectacle des plus délectables. Le canapé circulaire et la table basse sont directement au pied de la petite scène de danse, laquelle est évidemment équipée de la très célèbre barre verticale. Lumières et teintures se combinent pour donner une atmosphère tamisée et feutrée.
Laissant mon garde à l'entrée, avec pour consigne de faire monter une bouteille et deux flutes, et de ne faire entrer personne sans mon accord, je m'installe dans le canapé, face à la scène. Je croise savamment les jambes, les mettant ainsi en valeur grace à la fente de ma robe, pose le sous-vêtement de la danseuse sur la table, et attends patiamment son arrivée.