« De la pitié ? Alors que tu as toi-même sous-entendu que tu que tu préférais que je te traite comme une trainée plutôt qu’essayer de te plaire ? Je t’ai déjà fait une faveur de ne pas le faire devant ton mari mais toi tu continues de faire la mijaurée me prenant de haut pour ensuite promettre de faire tout ce que je veux, tu ne serais pas en train de te ficher de moi par hasard ?
- Non je vous promet, je... »
Elle se tait soudainement : une femme vient de s'arrêter devant la fenêtre et leur jette un regard assassin. La honte écrase brutalement l'épouse modèle, pour qui le temps semble s'étirer jusqu'à la déchirure, pendant qu'une suée glaciale part de sa nuque pour envahir tout son corps. Elle sait trop bien ce que doit penser cette inconnue, à l'instant. Elle cache son visage derrière sa main et ferme les yeux pour tenter en vain d'échapper à l'humiliation, mais malgré ses efforts elle ne peut cesser d'avoir conscience de sa position ; piégée entre deux présences hostiles qui la jugent, chacune à leur manière.
Mais de quel droit elle reste ici à regarder, l'autre ? Cette connasse, qu'est-ce qui l'autorise à se planter là et à la mépriser ? Élise, rabaissée à moins que rien, voudrait rabrouer cette mégère et la remettre à sa place, mais dans sa position tous les mots qui pourraient sortir de sa bouche lui semblent par avance sonner faux. Le monde entier semble s'être injustement ligué contre elle. Elle leur en veut à tous ; le démon, la voyeuse, son mari à cause de qui tout ça arrive. Dire qu'on se permet de penser du mal d'elle, alors qu'elle a toujours agit du mieux qu'il était possible... elle n'y est pour rien, qu'on la laisse tranquille !
Elle ne peut plus raisonner ; son esprit et son corps en sont réduits à un champ de bataille où la colère et la honte se livrent une bataille sauvage... avant que la honte ne l'emporte finalement, repoussant la colère jusqu'au fond de sa gorge. Elle pleure alors amèrement dans sa paume. Un vrai sanglot d'impuissance, dégueulasse, de ceux qui vous martyrisent les muscles du visage et vous font montrer les dents.
La spectatrice se mue alors en une petite créature humanoïde, écarlate et grotesque. La pauvre bourgeoise pousse un cri de frayeur en protégeant son visage avec ses bras ; le petit monstre s'agite un peu, puis disparait. Tout ceci n'a aucun sens... elle se penserait dans un cauchemar si les douleurs réparties à divers points de son corps ne donnaient pas à cette scène délirante un côté terriblement tangible.
« Huhuhu si tu avais vu ta tête ma jolie … Maintenant calmes-toi, j’ai placé des sorts d’illusions sur ta maison pour que tes voisins ne puissent pas nous voir ou nous entendre. Je n’aime pas être interrompu par des bouseux pendant que je m’amuse vois-tu. Et là je vais te baiser ma jument car j’en peux plus d’attendre ! »
Ce démon... elle le déteste et elle le craint. Il a tout pouvoir sur elle : celui de l'humilier, de la tuer, de la torturer en lui faisant voir ce que bon lui semble... elle pleure de plus belle, comme pour implorer sa pitié. Cela ne le touche pas, et elle ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il se radoucisse mais... peut être qu'elle continue de l'espérer, au fond. Son insensibilité est surement ce qui rend ce monstre terriblement effrayant ; il est capable de tout. Pourquoi un être pareil doit-il exister ? Comment une injustice pareille peut-elle arriver ? Ce n'est pas un criminel sans moral qui s'apprête à abuser d'elle, c'est une sorte d'erreur, une bête qui prend plaisir à faire le mal, invincible, qui peut se permettre d'entrer dans les demeures des hommes comme bon lui semble... Contre lui elle ne peut même plus se fier à ce qu'elle voit, alors qu'elle ne disposait de rien d'autre. Et bien qu'il lui ait assuré que l'intérieur de la maison soit invisible pour les passants, elle ne peut s'empêcher de fixer la fenêtre avec inquiétude.
Finalement, comme annoncé, il la pénètre, sans égard pour elle que son passage dans le bain a asséchée, ouvrant dans la douleur le passage à travers le seuil de son intimité, écartant de force son vagin contracté par l'angoisse. Elle pousse un cri étranglé, alors que cette poutre la tiraille un peu plus à chaque centimètre dont elle progresse impitoyablement, puis plante les ongles dans les avants bras de son violeur, cherchant à supporter cette brûlure atroce et à étouffer la peur que quelque chose en elle ne finisse par se déchirer sous ces frottements insupportables. Elle a sans cesse l'impression que ses chairs s'apprêtent à craquer tandis qu'il avance sans se soucier des conséquences pour son corps à elle.
Il n'a encore effectué qu'une seule allée dans son sexe, et c'est déjà plus qu'elle n'en peut subir, ou du moins qu'elle ne croyait pouvoir en subir. Dans un regain de lucidité qui la surprend elle même, elle tente de se détendre pour faciliter les va-et-vients de la brute. Si elle cherche à se fermer, elle ne peut que se blesser elle même, et toute résistance est de toute façon inutile face à la puissance malsaine de cette créature. La pauvre femme, réduite à l'état d’ustensile sans pouvoir de décision, ne peut que se plier aux désirs de son tortionnaire en espérant qu'à la fin il l'épargne, comme il l'a promis.