« Ah oui, vous avez, en effet, goûté à bien des plaisirs de la chair. Mais, à chaque fois, il n’y avait qu’amour. Alors Dieu ne peut vous en condamner, si vous savez lui rendre grâce.. »
Bien des plaisirs de la chair... Amour... Oh ça oui ! Shani avait goûté à beaucoup de choses, et avec délice, et avec bien des amants. Quant à rendre grâce à Dieu... Et bien, il fallait espérer que Dieu, malgré son grand âge, apprécie les jolies minettes, et les jolis culs. Autrement, elle ne voyait pas trop comment Il la pardonnerait. Pour autant, elle n’avait pas peur de Son doigt vengeur. Pourquoi était-elle venue dans cet église ? Était-ce vraiment pour se repentir ? Shani ne le savait pas trop, embrumée par l’effet du désir, par le plaisir sexuel qui pulsait en elle. Elle ne le savait plus, et une voix vicieuse était en train de lui murmurer, dans sa tête, qu’elle était tout simplement venue pour parfaire son expérience, et se faire joyeusement prendre dans un confessionnal, pour se persuader que seul le sexe la dominait, et devait la dominer. Tout le monde naissait avec un talent particulier, un talent qui, parfois, ne s’exprimait pas, et qui, parfois, s’épanouissait. Celui de Shani n’était que le sexe, il n’y avait rien d’autre qui l’inspirait. Le sexe, dans un sens noble et généreux. Hors-de-question de devenir une prostituée, ou d’enchaîner les amants sans savoir avec qui elle couchait ; elle se souvenait toujours de ses amants. Il y avait ses copines, qui avaient toutes, sans exception, couché avec elle, et, parmi les hommes, Shani avait eu de tout. Elle avait eu droit au traditionnel beau mec bronzé, le dragueur sur la plage, qui roulait des mécaniques, se prenant pour la star du camping, ayant toujours une anecdote sans intérêt à vous raconter, qu’il étirait volontairement, en profitant pour se trémousser dans tous les sens, elle avait eu droit au camarade de classe timide, luttant contre ses érections quand il voyait sa camarade aller vers le tableau, le petit geek qui se soulageait dans son lit après avoir regardé des sites érotiques sur Internet en espérant que ses parents ne le surprendraient pas. Si elle en avait gommé certains, elle continuait, de temps en temps, à en voir d’autres, comme Antoine, le geek. Elle lui faisait des strip-teases sur MSN quand elle était lycéenne, tandis que lui se masturbait vigoureusement en tremblant.
Le plaisir qu’elle ressentait sous les mains chaudes et fermes du prêtre lui rappelaient tout ça, toute sa folle jeunesse, qui était encore loin d’être terminée. À Mishima, elle avait encore l’occasion de longuement pratiquer, essentiellement avec les élèves et ses collègues. Le prêtre était quelque chose d’autre, car, mis à part coucher dans Notre-Dame, elle n’avait eu aucun contact sérieux avec la religion. Après tout, les Chrétiens avaient toujours eu du mal avec les femmes, et, étant Française, Shani était imprégnée de la culture religieuse française, qui considérait que le christianisme était la religion par défaut, de référence.
« Je veux que votre âme puisse s'apaiser. »
Diable ! Il ne l’avait toujours pas sauté, ni même ouvert le rideau. Pourquoi être si lent ? Était-il vierge, lui aussi ? Shani avait entendu des rumeurs, de la part de certaines lycéennes, sur des prêtres pervers... Sans compter ces scandales récurrents en Occident sur les prêtres pédophiles. En brimant les pulsions sexuelles, l’Église imposait des lois contre-nature. Shani était étonnée qu’il n’y ait pas plus de pervers que ça au sein de l’Église. Peut-être agissait-il par lâcheté... Ses deux mains caressaient son pied, mais Shani avait besoin de plus.
*L’Église a raison d’avoir peur des femmes... Nous portons la vie, nous savons ce qu’est le sexe bien plus que les hommes, qui sont aveuglés par leur désir...*
C’était quelque chose que Shani avait remarqué à de nombreuses reprises. Sous l’effet du plaisir sexuel, de la libido, de l’érection croissante, un homme devenait bien plus calme, bien plus modéré, même s’il devenait aussi plus dangereux, plus instable. Shani se servait volontiers de ses charmes pour obtenir ce qu’elle voulait, et si, pour obtenir le numéro de la carte bleue de son amant, elle devait le masturber, elle le faisait volontiers, gagnante sur tous les tableaux.
Son autre pied, encore recouvert de son collant, glissa, et atteignit le rideau, formant une bosse. Le prêtre était collé derrière, et elle atteignit son entre-jambes, sentant une belle bosse, ce qui la fit sourire.
« Mon âme..., répéta-t-elle. Ne visez pas si haut, mon Père, mes tourments sont bien plus physiques, je le crains... Et les vôtres me semblent également nécessiter un certain doigté. »
Une femme pouvait masquer son plaisir. Inversement, une érection, ça se remarquait très rapidement.