Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Ce rêve bleu ~ Grigori

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Amphitrite

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Ce rêve bleu ~ Grigori

vendredi 12 juillet 2013, 01:25:48

Appuyée contre la balustrade, Eleanor laissait ses yeux se perdre dans la baie du port de Seikusu, fuir avec l'horizon. Un soda dans la main, prisonnier d'un grand gobelet en plastique pleins de couleurs qui lui violaient la rétine et lui rappelait, avec ses petits pictogrammes désagréables, qu'elle ne parlait pas un mot de japonais, la jeune femme songeait, la paille dans la bouche. Et, comme chaque fois qu'elle se retrouvait seule avec elle-même, seule avec ses pensées, et bien... Ça ne durait pas bien longtemps, Amphitrite, déesse des fonds marins, se faisant un plaisir de taper le squat dans sa tête, histoire de rompre son ennui.

**On est pas bien, là ?**

Eleanor se laissa un instant de réflexion, et en profita pour regarder alentour. Les badauds badinaient, les passants passaient... Personne, rien à signaler, elle pouvait y aller.

-Pas vraiment non... Le Japon n'a jamais été mon verre de saké. Rappelle-moi pourquoi on est venues ?
**Je sais pas, ça m'attirait. Tu travaillais trop. Il fallait te distraire. Nous distraire. New York, de nos jours, c'est tellement surfait...**

Madame le Procureur ne répondit rien, mais sentit la bile s'agiter dans son estomac. Elle l'aimait, son New York, aussi imparfait soit-il. Elle aimait Manhattan, forcément, mais aussi les quartiers moins favorisés et sa banlieue. Eleanor était une occidentale jusqu'aux bout des ongles. Pour elle, le Japon, c'était là d'où venaient les sushis et c'était tout... Dans un coin de sa tête, la jeune femme au homesick sentit la déesse s'agacer.

**Arrête de t'apitoyer. Nous ne sommes là que pour un mois ! Profites-en au lieu de bouder, mets en avant notre joli visage et amuse-toi. Et débarrasse-toi de tes clichés pendant que tu y es, ton étroitesse d'esprit me ferait presque honte...**

Et la pression se fit moins dense dans l'encéphale de la femme de loi, tandis que la présence de la déesse s'estompait. Eleanor ne revit pas sa posture pour autant, gardant ses avant-bras appuyés contre la balustrade, et décida de bouder la reine des eaux. Toutefois, premier point, elle n'avait pas tort. Depuis le début, elle était réfractaire à l'idée de ce voyage, n'avait pas perdu la moindre occasion de le faire savoir et s'était démoralisée toute seule, comme une grande. Et, deuxième point, Amphitrite n'avait pas tort. Elle était pétrie de préjugés et s'était barricadée derrière le choc des cultures, plutôt que de prendre le problème à bras le corps... Avec un soupir, elle se redressa et glissa une mèche de ses cheveux de nacre derrière son oreille. Dès demain, elle se lancerait à l'attaque du Japon avec sa curiosité naturelle, sans préjugés. Mais pour l'heure, le soleil était encore haut dans le ciel, la température était des plus agréables, elle décida donc de s'accorder un peu de temps pour faire les boutiques...

~

Un peu plus tard dans la soirée, une serviette enroulée sur la tête et le reste du corps bien au chaud dans un peignoir, le bourreau de travail qu'elle était s'évertuait à traiter les dossiers les plus urgents que son travail lui avait fait suivre par mail. Assise en tailleur sur le large lit de sa jolie chambre d'hôtel, elle tapait frénétiquement, martelant sans pitié les touches de son clavier d'ordinateur, et sursauta violemment quand l'eau se mit en route toute seule dans la salle de bain. Le temps qu'elle se calme, Amphitrite était face à elle, de chair et d'os. Enfin... Presque. Et la regardait d'un air sévère.

**Tu es en vacances...**

Eleanor lui lança un regard éloquent, mais d'où émanait aussi du défi, avant d'en revenir à son mail, sans répondre. La déesse poussa un soupir à fendre l'âme, mais décida, pour une fois, de ne pas insister.

**Tu me désespères ! Demain c'est moi qui sors, je vais te montrer comment on s'amuse ! Tâche de ne pas avoir de cernes !**

Cela dit, la déesse s'en alla aussi vite qu'elle était venue, abandonnant le procureur à son labeur. Il se poursuivit jusqu'à assez tard dans la nuit, mais quand, enfin, Eleanor referma l'écran de l'ordinateur, elle était en paix avec elle-même, satisfaite. Elle avait fait tout ce qu'elle avait besoin de faire, elle pouvait donc aller tranquillement ôter la serviette humide de ses cheveux, sécher un peu ces derniers, les démêler, passer un débardeur et un petit short et aller... Sauter sur son lit moelleux comme une gamine. Là, elle put se vautrer dans le contentement des draps frais et propres, s'enrouler dans les couettes comme un nem, et se laisser aller au sommeil du juste.

Elle portait un masque de dentelle noire. Elle ne se voyait pas, mais avait cette omniscience que conférait le monde onirique, et savait donc que ses lèvres étaient peintes d'un rouge lie de vin. Ses yeux, quant à eux, étaient ourlés d'un khôl du noir le plus profond. Sa robe était simple, un triangle soutenait autant que cachait sa poitrine, noué dans son cou à l'aide de rubans, laissant son dos nu. Et longue, la robe. Très longue. Près du corps. Elégante, sans vulgarité. Elle avait une coupe de champagne dans la main, et tournait lentement sur elle-même, solitaire au milieu de couples de danseurs anonymes, dont les visages sans traits de pantins se perdaient dans les brumes oniriques et l'indifférence de la rêveuse. La salle était vaste, mais pas ronde. Elle était ovale. Le sol était carrelé de blanc et de noir, comme un gigantesque échiquier, et les murs... Ils n'existaient pas, en tant que tels. Ils n'étaient que des toiles transparentes. Tout ce beau monde valsant sur Le Beau Danube Bleu, ou encore le Sang Viennois, était passager d'un dirigeable qui volait, paresseusement, au creux de la nuit, offrant aux convives le plaisir d'un panorama... De rêve.

Gary

Créature

Re : Ce rêve bleu ~ Grigori

Réponse 1 vendredi 12 juillet 2013, 21:56:46

Il la désirait depuis quelques temps déjà, bien qu'il n'aurait pas su expliquer pourquoi. Son corps ? Assurément, la demoiselle avait de charmants atouts qui passaient par sa ferme poitrine à son fessier rebondi, sans oublier les traits fins de son visage et ses lèvres pulpeuses. De quoi rendre fous bien des hommes, oui... Combien avaient succombé à ses charmes ? Combien pleuraient leur malchance de ne pas pouvoir poser plus qu'un regard sur sa désirable silhouette ? Ils étaient nombreux, cela était chose certaine.
Mais lui n'en voulait pas uniquement à son corps, non. D'ailleurs, sa chair ne serait qu'un bonus supplémentaire. Plus tard. Un jour. Lui en voulait à son esprit affûté, à sa solide raison et son dur caractère. Son désir était de la mettre à nu, de la pousser à se dévoiler, à s'abîmer dans des contrées mentales qu'elle n'aurait jamais pensé explorer avant leur rencontre.
Un viol.
Voilà ce qu'il s'apprêtait à commettre. Une brusque pénétration en elle, impérieuse et indésirable, avec pour finalité un souvenir aussi poisseux qu'une traînée de fluide séminal glissant sur une peau perlée de sueur. Peut-être ferait-il germer de cet acte immonde un enfant, une présence ancrée en elle qui ne demanderait plus qu'à s'extraire pour hurler à plein poumons ? Voilà qui serait un fruit inespéré.

Jusqu'où pouvait-on faire chavirer une âme ? Grigori voulait le découvrir. Visiteur onirique occasionnel, il n'envahissait jamais très longtemps les rêves d'une personne. Il se contentait d'observer, de profiter, de corrompre parfois. Le jeu l'amusait et il savait y faire : combien de femmes s'étaient elles trouvées éveillées par leurs propres cris de jouissance alors qu'elles avaient inconsciemment fait jouer leurs doigts à la surface de leurs lèvres intimes ? Plusieurs. Mues par le plaisir procuré par un rêve, un assemblage de sensations.
Pauvres petites marionnettes gémissantes entre ses doigts décomposés.
Grigori avait jeté son dévolu sur Eleanor depuis un temps, attiré par la présence qu'elle traînait dans son sillage. Et il s'était plus à se plonger dans ses songes sans jamais y intervenir, préférant la sonder, la fouiller. Lui offrir de délicats préliminaires semblables à des caresses amoureuses.
Et l'envie l'avait saisie, violente. Celle de la faire basculer dans ses rêves pour qu'elle chavire dans l'éveil et qu'elle ne désire plus que le rejoindre.

Alors cette nuit, il avait tout préparé. Juste pour elle. Son sommeil serait lourd et profond, jamais dérangé. Elle garderait son libre-arbitre de bout en bout, Grigori ne ferait jamais que lui opposer ses démons, ses embûches et ses déboires.

Dors, petite Eleanor. Cette nuit est tienne et peut-être qu'à l'aube, tu ne t'appartiendras plus.
Dors, rêve, tourne et tourne encore...

~~~~


Les mains se posèrent sur les hanches ceintes de noir, puissantes et fermes, mais douces. Le corps musculeux se colla à son dos avec délicatesse, couvrant la demoiselle au loup de dentelle de sa force et de sa protection. Son bassin écrasa doucement le volume de ses fesses et les doigts caressèrent ses flancs tout en remontant tranquillement, se place juste sous la démarcation de ses seins pleins et lourds, comme s'apprêtant à les soupeser.
Pourtant, il n'en fit rien. Comme si ce geste était un appel, une façon de lui signifier ce qu'il espérait qu'elle lui offre un peu plus tard. Pour l'heure, l'homme serait chaste et attentionné.

Elle le connaissait. Eleanor avait ce sentiment réconfortant de savoir à qui appartenait la présence et bien qu'elle ne puisse nullement voir son visage, elle savait qui il était. Le Prince Charmant, celui qu'elle attendait sans peut-être se l'avouer. Ses traits ? Assurément ceux qui lui plairaient, quels que soient ses goûts. Sa voix aurait l'intonation rassurant qu'Eleanor était en droit d'attendre et ses mouvements seraient ceux qui lui prouveraient qu'il était taillé pour elle. L'homme de ses rêves, le rêve de son homme.
Et les danseurs tournaient toujours sur de fantômatiques notes dansant dans l'air lourd d'un léger brouillard. Quand s'était il levé ? Avait-il toujours été là ? Peu importait.

} Tu es superbe.

Un baiser dans le creux de son cou, porté par des lèvres froides comme la mort. A moins qu'elle n'ait senti que l'émail de ses dents ? La sensation resterait sur sa peau un moment, tandis que le virvoltement des couples se rapprochait d'eux. Le voile d'une robe l'effleura d'ailleurs.

} Tu sais qui ils sont, n'est-ce pas ?

Oui, elle savait. Parce qu'enfin elle pouvait leur apercevoir un visage. Celui de défunts qu'elle avait connu et pleuré au fil de sa vie, comme tout à chacun. Avait-elle remarqué avant cela que ces gens ne présentaient aucune couleur ? Ils se paraient de gris, de noir, d'un blanc livide et sali. Mais d'aucune couleur. Et leurs regards ne voyaient rien, pas plus que leurs traits n'esquissaient d'émotion.
Ils les entouraient tout deux, à présent. Et lui avait remonté ses mains sur ses seins, les prenant comme pour les soutenir. Le geste était encore empreint de chasteté, mais la froideur qui s'insinuait sur sa peau n'évoquait que le malaise.

} Tu connais la destination de ce vol, n'est-ce pas ? C'est là que se rendent les âmes chagrines.

La poigne sur sa poitrine s'affirma, portée par des mains qui n'avaient plus de vie, par des mains crispées sur la mort. Ses dents claquèrent sèchement, à répétition, alors que sa tête basculait en arrière comme si elle avait été soudainement désarticulée. "Claclaclaclaclaclac !" Les danseurs imitèrent le Prince Charmant et le son de leurs mâchoires s'entrechoquant couvrit bientôt la musique. Obsédant, entêtant, effrayant.

Claclaclaclaclaclac.

"Tu ne dois pas arriver à destination, Eleanor !"

Surtout pas. Cours, Eleanor. Cours vers cette forme que tu aperçois au-delà des danseurs désarticulés, éloigne toi de ce Prince qui étreint tes courbes alors qu'il ne cesse de ricaner de concert avec la mort. Cours, Eleanor. Rejoins ce jeune homme tout de blanc vêtu, au visage indistinct. Parce qu'avec lui tu seras en sécurité.
Pour un temps.
Enfonce toi dans le rêve, Eleanor, avec pour compagne une sinistre mélodie.

Claclaclaclaclaclac.

Amphitrite

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Re : Ce rêve bleu ~ Grigori

Réponse 2 mardi 13 août 2013, 22:10:10

Une voiture de police passa sous les fenêtres de la chambre d'hôtel d'Eleanor, toutes sirènes hurlantes, mais rien ne saurait troubler le visage de l'américaine. Sur ses lèvres, un petit sourire s’épanouît.

Elle ne savait pas qui il était, n'en avait pas la moindre idée. Ses traits étaient vaguement celui d'un amour non dévoilé de lycée, avec cette allure vieillie et cette classe virile que possédait l'un des collègues qui l'exaspérait au plus au point. Il lui plaisait. D'une façon aussi inexplicable qu'irrémédiable, il lui plaisait. Et, à son grand dam, Eleanor se mit à rougir comme une écolière. La romance, ça n'est pas pour elle, ne l'a jamais été. Brillante étudiante, elle n'avait pas su mener de front sa vie sentimentale et sa carrière, faisait une croix sur l'une pour mieux lancer l'autre. Le résultat ? Mademoiselle était une quiche en matière de séduction, une adolescente attardée dont toute la conversation et l'esprit prenaient un billet direct pour la stratosphère dès lors qu'un homme attirant faisait mine de s'intéresser à elle. Elle le savait, elle ne bredouilla ni ne bafouilla donc rien, se contentant de sourire et de glousser. On ne peut pas dire qu'Eleanor Reed soit une habituée des rêves à l'eau de rose non plus... Habituellement, ses rêves sont glauques, inquiétants, lui laissent un goût amer d'étrangeté couplée au soulagement, mais rien qui ne s'apparente à des regrets lorsqu'elle se réveille... Alors, une fois n'est pas coutume, puisqu'on lui faisait la fleur de déposer à ses pieds l'homme de ses rêves, un grand brun aux yeux clairs et à la barbe de trois jours savamment taillée tout en n'en ayant pas l'air, pourquoi se priver ? Le sourire aux lèvres, elle laissa le compliment chanter à ses oreilles et se répercuter en écho, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle s'en lasse, se serrant un peu plus contre l'Apollon pour en apprécier la carrure protectrice.

Et puis, comme c'était à prévoir, le disque sauta. Une fausse note dans la mélodie jusqu'ici parfaite. Un baiser qui ne donnait pas envie, voire pire, qui donnait envie à celle qui l'avait reçu de ne jamais avoir été frôlée par lui. Pourquoi ? Celui qui le lui avait donné était charmant. La jeune femme commença à se sentir légèrement mal à l'aise, un sentiment d'oppression commençant à la travailler, qui grandissait au fur et à mesure que le temps passait, qu'elle détaillait les danseurs et que l'ambiance virait du romanesque et du fantasque au glauque. « Tu sais qui ils sont. » Non, elle l'ignorait. Ils étaient des anonymes, elle ne pouvait percer les abysses qu'étaient leurs visages, et puis... Comme si on ajustait la netteté, la lumière se fit pour la procureur, emballant son cœur dans la foulée.

-Tante Nicole...

Elle crut défaillir. Jamais depuis sa mort elle n'avait rêvé de sa tante, ni de son oncle un peu plus loin, et encore moins de son cousin, suicidé. Pourtant, ils étaient tous là, et sans s'expliquer pourquoi, Eleanor sentit la panique la gagner. Ils étaient sa famille, l'avaient aimée, chacun à leur façon, alors pourquoi diable lui voudraient-ils du mal ? Eperdue dans la contemplation des morts, la jeune femme ne releva la présence de mains intrusives sur sa poitrine que lorsqu'elles se firent particulièrement présentes. Brusque et sans douceur, elle s'empressa alors de les repousser, comme si elles lui avaient fait mal, et de prendre ses distances avec l'homme, qui lui offrit en pâture un spectacle des plus funestes... Sa coupe de champagne se brisa au sol en un millier d'éclats, Eleanor poussant un hurlement à fendre l'âme. Sans se souvenir d'avoir jamais pivoté, elle se mit pourtant à courir vers une silhouette masculine, rendue indistincte par l'éclat d'une violente lumière dans son dos qui aveuglait la jeune femme. Elle courait, aussi vite que le lui permettaient sa tenue et ses chaussures, se bouchant les oreilles pour ne plus entendre le claclaclaclaclaclaclac morbide des invités, fermant les yeux à s'en fendre les paupières pour chasser leur monstrueuse pantomime de sa vue... Elle ne les rouvrit que proche de la silhouette salvatrice, dont la lumière l'empêcha de voir les traits. Eleanor se jeta pourtant dans ses bras, et le monde tourna.

~~~~~~~~

Quand la lumière se dissipa, les invités et leurs claquements n'étaient plus. Eleanor, les yeux fermés, se sentait allongée sur le sol et n'entendaient rien en raison de violents acouphènes, qui ne se dissipèrent que lorsqu'elle consentit à ouvrir un rien les yeux. « Eleanor ? Eleanor ? Debout, allez... » Elle sentit qu'on la prenait par les épaules, et qu'on la remettait debout. La bouche pâteuse, elle se passa une main sur le visage, et ouvrit les yeux sur la jungle, telle qu'on la voit dans les films. Une dense végétation, une chaleur étouffante et des notes adipeuses jusque dans l'air que l'on respire... La jeune femme était hébétée. S'était-elle violemment cogné la tête ? Lorsqu'elle baissa les yeux, elle se prit à souhaiter ardemment que ce fut le cas... Un treillis. Elle portait à présent un treillis militaire. A nouveau, elle se passa une main sur le visage, avant de se faire secouer l'épaule par un jeune homme au visage compatissant, mais dur à la fois. Elle se demanda vaguement comment il parvenait à lui donner deux impressions aussi contradictoires. « Allez Eleanor, il faut te bouger, on doit rejoindre le campement avant la nuit... » Avec un sourire et un regard un peu fuyant, il se détourna d'elle pour se mettre en marche. Un peu pour ne pas le contrarier, beaucoup parce qu'elle ne désirait pas rester seule dans le coin, elle lui emboîta le pas, encore trop abrutie pour ne serait-ce qu'envisager de poser des questions. Jusqu'à y voir un peu plus clair, elle serait le parfait petit soldat.


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