Une cible difficile à atteindre [Aeri Braun]

Jambes croisées, elle attendait. On lui avait confectionné un semblant de trône, car elle devait tout de même surveiller ses ouailles. Les hommes travaillaient d’arrache-pied depuis une semaine pour faire plaisir à celle qu’il considérait, à juste titre, comme leur divinité. Jambes croisées, donc, dans sa nanocombinaison, elle se laissait embrasser par l’un d’entre eux, qui s’était penchée vers elle, afin que la femme le récompense de sa dévotion. Leurs langues se caressèrent brièvement, et elle sentit l’érection de l’homme. Il s’écarta ensuite, et elle lui ordonna d’aller travailler. Il obtempéra rapidement, récupérant sa pioche, pour creuser dans le sol. Elle les regarda. Pour eux, elle n’éprouvait rien. Même pour les enfants qui, comme les autres, travaillaient d’arrache-pied. Ils n’étaient même pas des esclaves, rien d’autre que des outils, dont elle se débarrasserait quand elle aurait obtenu ce qu’elle cherchait.

Dans ce cimetière abandonné, reposait la tombe d’un ancien chevalier. Un chevalier qui, d’après les informations de Père, avait été enterré avec sa lame. Et, dans cette lame, était incrustée un rubis. Un rubis dont les propriétés magiques intéressait Père. Il n’en fallait pas plus pour que Maria aille à sa recherche. Cependant, le cimetière était ancien, vieux de plusieurs siècles. Il était au milieu de montagnes, et s’étalait sur des kilomètres de cryptes condamnées, de catacombes, de dédales sinueux. La Beauty ne pouvait pas espérer fouiller cet endroit toute seule. Elle avait donc trouvé une main d’œuvre gratuite, en allant dans un centre esclavagiste à proximité. Les esclavagistes avaient déjà effectué une bonne partie du boulot en dressant les esclaves. Elle avait tué les contremaîtres, et utilisé ses pouvoirs psychiques pour contrôler une importante part des esclaves. Elle était partie avec eux pour rejoindre le cimetière, et ils travaillaient sans relâche, se tuant à la tâche.

Pour l’heure, les recherches n’avançaient pas, ne faisant qu’attirer les créatures nécrophages comme les goules, ce qui avait amené Maria, pour éviter de voir son nombre de travailleurs diminuer, à aller prospecter dans les villages environnants. Elle avait « séduit » différents hommes : bûcherons, chasseurs, miliciens, maçons... Ils protégeaient le cimetière, chassant les goules, repoussant les bêtes sauvages qui s’approchaient. La recrudescence de goules s’était faite ressentir dans les villages environnants, et Maria avait du affronter quelques visiteurs venus voir ce qui se passait dans le cimetière. Elle avait préféré les tuer, et savait que ses jours étaient comptés. Une milice locale avait été formée, et, pour les repousser, elle avait étendu, à l’aide de cristaux, ses pouvoirs psychiques, prenant le contrôle d’animaux sauvages redoutables, qui avaient mis en pièce les miliciens dans la forêt. Depuis, les villageois s’étaient réunis pour envoyer une requête au duc local, mais ce dernier ne pouvait pas agir pour l’heure, ses troupes étant dans un conflit contre un rival. À défaut, les différents baillis avaient réuni leurs caisses pour proposer une prime, afin de chasser celui qu’ils appelaient le « Mentaliste », un sorcier maléfique qui avait élu possession dans le cimetière.

Maria se redressa lentement. Les deux fillettes qui caressaient tendrement ses jambes cessèrent leurs gestes. Maria ne leur sourit pas, pour les rassurer, et descendit lentement les marches. Elle avait des pulsions, et marcha vers un homme, qui taillait avec sa pioche dans un mur, cherchant un passage secret. Elle le força à se retourner, et posa ses mains sur son crâne, puis le regarda. Elle ne cherchait pas à le séduire, ni même à lui faire l’amour, mais à le faire souffrir. Il n’y avait aucune raison précise à ça. Elle aurait tout simplement pu vouloir lui faire l’amour, mais, ce qu’elle voulait, présentement, était de sentir la souffrance dans son âme, voir ses yeux saigner, son corps se tordre de douleur. Il se mit à gesticuler, sentant de puissantes attaques cérébrales qui réduisaient en bouillie son cerveau. Des vaisseaux sanguins explosèrent dans sa tête, faisant couler du sang par ses narines, par ses oreilles, ainsi que par ses yeux. Sa salive se mit à s’échapper de ses lèvres, ses dents se serrant, tandis qu’un petit sourire de plaisir vint naître sur les lèvres de Maria. Télépathe, elle sentit la douleur de l’homme exploser, comme une insupportable migraine. Il aurait pu hurler, mais elle ne voulait pas qu’il dérange les autres. Dans les yeux de la Beauty, on pouvait lire un plaisir vibrant, un sourire pervers venant éclairer ses lèvres.

Quand elle relâcha la tête de l’homme, et qu’il s’écroula sur le sol, avec ses yeux révulsés, elle réalisa qu’elle avait eu un orgasme, mouillant l’intérieur de sa combinaison. N’était-ce pas là la preuve ultime de la supériorité de l’esprit sur le corps ?

     Ce n'était pas dans mes habitudes de répondre à ce genre de contrat, j'ai une préférence pour traquer et tuer les criminels du genre: esclavagistes; trafiquants ou assassins. Ils sont plus simples que des sorciers ou autres monstres. Mais celui-ci, une belle somme pour la tête du "Mentaliste", sans doutes un magicien puissant de ce que j'ai pu entendre.. mais bon, une balle en pleine de tête et je doute qu'il puisse encore se faire surnommer le "Mentaliste".

Le chemin fut long pour arriver au bourg où je devais en apprendre plus sur le contrat, j'avais pris avec moi une carabine de Tekhos à lunette, plus facile pour me déplacer qu'avec mon fusil anti-matériel et puis j'ai cru comprendre que le sorcier était entouré d'une escorte, peut-être des bêtes ou des humains ? Dans tous les cas, j'éviterai de blesser le plus possible les civils, après tout ce n'est pas de leur plein gré qu'ils le suivent. La ville était déserte, les gens étaient cloîtrés chez eux, les volets et les portes fermer. Au loin je vis l'église avec les portes grandes ouvertes, peut-être que je pourrai trouver des renseignements à cet endroit.

Il y avait de l'agitation dans cette église, des hommes armés qui courrait un peu partout, des gens qui priaient, peut-être pour supplier leur Dieu de les aider et un vieil homme, fort bien vêtu qui s'avança vers moi d'un pas calme, mais rapide.

- Je présume que vous êtes là pour... Mmmh, le contrat ?

Ce vieil homme chauve et à la barbe drue devait être le commanditaire ou du moins une personne très au courant. D'un air très fier et sûr de moi, je répondis en toute confiance pour rassurer le vieil homme qui semblait ne plus avoir dormi depuis un moment.

-Hé oui tout à fait ! Ne vous inquiétez plus, je suis une habituée du milieu, ce sera vite réglé.

Je n'avais aucune info sur ma cible, donc je ne pouvais rien promettre, mais j'aimai bien me donner un genre, surtout qu'avec le pseudo célèbre que m'avait laissée Jax, ma réputation n'était plus à faire, mais l'étonnement de mes clients était toujours drôle.

- Au fait, moi c'est Jax, la chasseuse de prime..

Durant un instant j'ai cru que le vieil homme avait eu une attaque, puis il me sourit avant de me répondre.

- Enchanté Jax, je suis Thierce Lezzon, chambellan du Duc. Savoir qu'une personne de votre trempe est ici, me rassure.

Il ne semblait tout de même pas convaincu, il m'expliqua quand même le contrat, ce qu'il y avait à savoir, puis me demanda une dernière chose.

- Je suis certain que vous savez que vous faites Jax, mais j'aimerais tout même que vous alliez voir cette autre femme là-bas au fond, elle aussi est là pour le contrat, j'ai réussi à la faire patienter un peu pour l'arriver de quelqu'un comme vous, je suis convaincu que le travail d'équipe réussira à vaincre cet horrible sorcier.

Bon, perso j'étais certaine qu'une de mes balles en pleine tête pourrait réussir à vaincre ce "terrible" sorcier, mais j'ai pu apprendre par le passé qu'avoir quelqu'un pour couvrir ses arrières, n'est pas une mauvaise chose et puis la prime pour ce contrat est largement assez pour deux.

Elle avait l'air en vrai ébullition d'attendre, faisant les mille pas, la jeune femme s'arrêta de marcher en me voyant m'approcher et m'attendit une main sur la hanche d'un genre "J'espère que je vais enfin sortir ce flingue de mon holster", car oui, elle avait un holster et un flingue par la même occasion. Cette jeune femme à la longue chevelure ténébreuse et au corps, presque parfait, devait être une Tekhane, ce n'est pas rare que certaines d'entre elles deviennent des mercenaires, après tout, elles ont la technologie avec elles, par contre, quelle tenue.. plus "décontracté " tu meurs, enfin je pouvais parler, avec ma combinaison moulante.

- Salut, moi c'est Jax, la célèbre chasseuse de prime, paraît-il qu'on devrait faire équipe pour ce contrat ?

Bras croisés, sourire aux lèvres, j'avais réussi une entrée avec panache sans faire de gaffe, une première !

Nika essorait ses armes en avançant le long du village fortifié. Elle venait de sortir de l’Iron Wolf, une confortable auberge qui se tenait dans le coin, et abritait essentiellement des bûcherons, en temps normal. Cette région montagneuse n’avait comme seule ressource réellement exploitable qu’une grande forêt à proximité. Son paysage attirait parfois des touristes, mais la ville était éloignée. Nika s’avançait lentement, tout en rongeant son frein. Le chambellan du duc s’était rendu en personne ici, et les soldats du duc avaient envahi ce petit village, afin de traquer le « Mentaliste ». Quand Nika était venue à eux, elle avait rapidement à faire valoir ses talents. Il fallait dire qu’elle avait de puissants pistolets, là où les hommes du duc n’avaient que leurs épées et leurs armures. Ils avaient été ravis de bénéficier de l’aide d’une Tekhane, et aussi de voir sa plastique. Tout ce qu’ils espéraient, Nika en était sûre, c’était qu’elle n’était pas aussi réfractaire aux mâles que les autres Tekhanes. L’Héroïne rongeait son frein, et se rendait vers l’église, où le chambellan se rendait en début de soirée pour prier.

Il y avait, depuis des semaines, d’importantes vagues de disparition dans la région. C’est de cette manière que le « Mentaliste » avait fini par faire irruption. Il était impossible que tant de disparitions soient simplement liées au hasard, et des magiciens avaient révélé, en inspectant des villages-fantômes, complètement vidés de leur population, des traces d’une intense activité magique. Quand le duc avait appris ça, il avait pris sur lui de mettre à prix la tête du « Mentaliste », et de retrouver tous les villageois disparus. Nika ne chassait pas instinctivement les proies, mais Overlord avait tenu à accepter cette dernière, ayant un mauvais pressentiment là-dessus. Nika avait choisi de partir seule, et avait traversé une bonne partie de Terra pour rejoindre cette région. Elle avait délaissé sa mort pour un cheval en atteignant les frontières edorrassiennes, ne voulant pas trop surprendre les ploucs et les culs-terreux.

Elle s’avançait le long du mur entourant le village fortifié. Kjeldoran était un sympathique village, mais Nika n’y ferait certainement pas son trou. Emmitouflée dans un manteau de fourrure, elle voyait quelques flocons de neige se mettre à descendre du ciel. La nuit était en train de s’installer, et, depuis le mur, on pouvait voir une longue plaine glacée. Cette région était proche du fameux Royaume Terranide, dont Nika avait entendu parler. D’épaisses montagnes se dressaient au loin, formant un long massif montagneux, avec, ici et là, de nombreux villages, des refuges, des hameaux... Qui se raréfiaient de plus en plus.

Nika rejoignit l’église. Il y avait du monde à l’intérieur, et tous les cierges avaient été allumés. Elle retira son manteau de fourrure à l’intérieur, et s’assit sur une chaise, posant ses pieds sur une table, près d’une cheminée au sein de l’église. Il y avait un certain nombre de mercenaires, ainsi que les hommes du duc, de fiers soldats en armure, qui n’osaient pas trop loucher sur elle, de peur d’être surpris par les autres. Certains avaient déjà tenté de séduire Nika, et en avaient pris pour leur grade. Elle n’était pas insensible aux mâles, non, mais elle n’était pas les cons, et, généralement, l’armée avait le don de les attirer. Elle était ici depuis quelques jours, maintenant, voyageant en compagnie d’un chevalier, Adrian. Lui, elle se l’était tapée, mais il n’y avait rien de sérieux entre eux. Adrian travaillait pour Henri de Montboissier, le duc local. Il lui avait expliqué que de Montboissier s’inquiétait pour ce « Mentaliste », et qu’il recherchait sa trace.

Nika restait dans son coin. De Montboissier était sorti, ce soir, vers un village plus en profondeur dans les montagnes, laissant derrière lui son chambellan, Thierce Lezzon. C’était Lezzon qui lui avait demandé de rester ici, plutôt que de suivre le duc. Elle avait rechigné, rongeant son frein, mais avait fini par accepter. Lezzon lui avait dit qu’il attendait quelqu’un, et qu’il voulait que les deux fassent équipe. Nika n’était pas très emballée par cette idée, mais, dans la mesure où c’était Lezzon qui détenait les clefs du coffre, elle avait choisi de lui faire plaisir, et d’en profiter pour se renseigner davantage sur ce « Mentaliste ».

Elle bouillonnait sur place, tournant près du feu, quand une femme se rapprocha d’elle. Une belle petite nana avec ne combinaison moulante et des cheveux bleus. Vu le regard de Lezzon, c’était probablement la femme qu’il lui avait demandé d’attendre.

*Bon...* songea Nika.

Vu le joli petit lot se tenant devant elle, elle pouvait faire abstraction, et accepter de chevaucher avec elle.

« Salut, moi c'est Jax, la célèbre chasseuse de prime, paraît-il qu'on devrait faire équipe pour ce contrat ? »

Jax ? Elle n’en avait jamais entendu parler, mais, en même temps, Nika n’était pas très proche du milieu des chasseurs de primes. Vu son look, elle avait tout d’une Tekhane. Bras croisés, cette posture serrée et froide était nuancée par le sourire innocent qui éclairait son visage.

« Il paraît, ouais... Salut. Je m’appelle Nika, et je suis ici depuis quelques jours. On t’a briefé sur ce qui se passe ici ? »

Son ton n’était pas particulièrement sec. Elle se rapprocha un peu d’elle, rehaussant ses lunettes sur son nez.

« Par ailleurs, petite beauté, je te préviens tout de suite... Ce n’est pas parce qu’on fait équipe ensemble que je surveillerais constamment ton joli cul. L’individu qui se cache dans ces montagnes est puissant et dangereux. J’espère que tu sais te débrouiller. »

Tout en disant ça, Nika s’était légèrement rapprochée d’elle, mais sans rien oser entreprendre. Elle se disait surtout que, à sa place, Ryouka aurait déjà tenté de faire des attouchements. Plus modérée, Nika, elle, s’était contentée de simples allusions sexuelles.

Une Tekhane, en somme.

       Elle ne semblait pas surprise par mon pseudo, intéressant ou simplement qu'elle n'était pas du milieu, dans tous les cas, sa franchise était-elle que son style le laissait paraître.
Ces paroles tendancieuses, sur le moment m'avaient un peu fait perdre mes moyens, pas par timidité je pense, à dire vrai, j'ai l'habitude qu'on me parle de cette façon et généralement je n'y prête pas attention et réplique en conséquence, mais là.. était-ce parce que je ne voulais pas être celle qui mettrait la mauvaise ambiance alors que l'on devait faire équipe, ou peut-être parce que je n'avais pas l'habitude qu'une femme me parle de cette façon.. et puis elle était encore plus belle de près, s'en était déroutant, pour qui que ce soit.

Je détourna le regard sur le côté gauche tout examinant le plafond de l'église, les joues écarlates je fis une mine contrarié et le visage mutin lui répondis avec un petit soupçon de gaminerie.

- B-bien sûr que je sais me débrouiller, je suis une As du tir moi, j'ai déjà plusieurs criminels célèbres sur mon tableau de chasse et je ne suis pas une enfant qui a besoin de quelqu'un pour la couvrir..

Cela ne faisait pas très sérieux, mais bon, elle m'avait vexée et elle s'était trop rapprochée de moi, j'avais du mal à me concentrer, c'est pas ma faute quand même.
Un petit soupir expirer, un large sourire aux lèvres et m'étirant les bras vers le haut avant de les passer derrière ma tête, je tenta discrètement de reprendre le cours de la discussion tout en essayant de ne pas passer pour une idiote encore une fois.

- Enfin bref, on va faire court, je sais qui est la cible, je sais que tu t'appelle Nika, tu as envie de sortir pour botter des culs et c'est pareille pour moi.

Oui, j'avais été bref, mais je dois avouer que cette Nika me faisait un peu peur, cette façon de m'embarrasser, en était presque terrifiante, c'était la première fois que cela m'arrivait, et puis j'avais surtout très envie d'aller vider quelques cartouches, enfin surtout ça, on est d'accords.
Avec ma main droite et d'un geste lent, je passa une mèche de cheveux derrière mon oreille, ayant repris confiance, d'une voix mielleuse je l'invita à partir avec moi sur le champ.

- Alors femme fatale, si tu as envie de te dégourdir les jambes et les flingues, tu peux venir avec moi, ou attendre quelqu'un d'autre si tu le souhaite..

Maintenant c'était à elle de décider, de toute façon j'étais certaine de pouvoir y arriver avec ou sans elle.

Avec son gun et son look, Nika avait généralement le don de troubler les personnes en face d’elle, et ce d’autant plus qu’elle n’avait pas sa langue dans sa poche. Ceci se vérifia auprès de Jax. Nerveuse, la chasseuse de primes rougit devant elle, regardant à droite et à gauche, avant de lui répondre béatement, certifiant être autre chose qu’un boulet. Ce besoin presque enfantin de se justifier, de se mettre en valeur, amena sur les lèvres de Killer Boom un léger sourire goguenard. Cette gamine était plutôt mignonne, et bien foutue... Tout d’un coup, elle redonnait de l’importance à ce bled paumé. Les Kjeldoranes n’étaient malheureusement pas vraiment des canons de beauté : elles étaient grosses, ou rabougries, traversées de rides ou de croûtes. De bonnes paysannes à l’ancienne comme on les aimait, loin des cliniques tekhanes où la chirurgie esthétique faisait fureur. Le dépaysement était garanti, au moins ! Et dire qu’il y avait toujours certaines folles disant qu’elles ne voulaient que la beauté de la Nature... Nika aurait bien envie de leur envoyer une carte postale des autochtones de Kjeldoran, tiens !

« Alors femme fatale, lâcha alors Jax, si tu as envie de te dégourdir les jambes et les flingues, tu peux venir avec moi, ou attendre quelqu'un d'autre si tu le souhaites... »

C’était Nika, ou est-ce que cette nana était bien en train de la draguer ? Voilà qui rendait les choses plus intéressantes, et l’Héroïne se mit à légèrement sourire. Il y avait bien longtemps, trop longtemps selon elle, qu’elle n’avait pas eu la chance de goûter à de la bonne vieille chair féminine, avec tout ce que la chair féminine avait d’appétissante. Ce n’était pas Ryouka qui la contredirait, quand on voyait le joli lot se dandinant sous ses yeux. Nika n’hésita pas longtemps, et se redressa alors.

« Okay, joli cœur, allons marcher un peu. »

Elle put voir, dans un coin, que le chambellan les observait. Lezzon semblait ravi de voir que le courant passait bien entre les deux, et Nika se doutait bien de ce qu’il avait vraiment voulu faire : se débarrasser de deux étrangères en les liguant ensemble, afin d’éviter que ses hommes ne soient trop dissipés. L’Héroïne n’y voyait aucun problème. Elle sortit dehors, se retrouvant à nouveau le long des remparts de Kjeldoran. Des flocons de neige continuaient à descendre, et Nika laissa Jax passer devant, en profitant pour régler ses lunettes. Elle caressa les branches, déclenchant un mode de vision particulier, qui lui permit, en fait, de voir à travers les vêtements de l’intéressée.

*Hum.. Voilà qui me rappelle le mal du pays !* songea-t-elle en louchant sur son déhanché et sur ses fesses.

Nika mit rapidement fin à ce mode, afin de ne pas être trop déconcentrée, et les deux femmes grimpèrent un petit escalier les pierre les amenant à une terrasse qui surplombait le mur, permettant d’avoir une belle vue sur toute la région. Les montagnes se découpaient au loin, avec de nombreux arbres, marquant le début de profondes forêts. Kjeldoran était à l’entrée du massif montagneux, et il fallait bien reconnaître que, si les femmes locales manquaient de charme, la région en elle-même n’en était pas dénuée.

Se montrant alors très tactile, Nika posa une main le long du corps de la femme, un sourire sur les lèvres, se collant un peu contre elle.

« Alors, sur quoi tu as envie de tirer avec ton gros canon, ma jolie ? Il y a des cibles plus faciles à atteindre que d’autres, tu sais... »

Cette phrase, qui contenait à peine une allusion sexuelle bien sentie, fut accompagnée par un baiser sur la joue de Jax, un baiser bref et rapide, mais un baiser quand même.

« Détends-toi, ma beauté, la ‘‘femme fatale’’ que je suis ne mord pas... Pas sans assentiment, du moins. »

« Okay, joli cœur, allons marcher un peu. »

       Joli coeur ? Je n'étais pas surprise de sa réponse, mais plutôt par ses mots employés. C'est vrai qu'elle ne me laissait pas indifférent, je dois admettre que depuis Reisen, je commence à ressentir plus facilement ce genre de chose, mais je commence à me poser des questions, depuis tout ce temps je n'ai jamais été attirée que par des femmes, est-ce normal ? Peut-être au final que ma mère était une Tekhnane et que j'en serais donc une également, de façon génétique je parle.. mais, qu'est-ce que je raconte moi, pourquoi je parle de ça.. et puis elle m'attire pas vraiment, elle est jolie.. c'est tout.

Dans tous les cas, Lezzon semblait ravi de notre alliance. Nous voyant partir Nika et moi, le chambellan nous fit un signe de la main en guise de bonne route et de bonne chance, auquel je répondis avant de vite rattraper la jeune femme qui n'avait pas remarquer ma hâlte. Elle était aussi belle de dos que de devant et puis.. ces fesses . . . Mais à quoi je pense moi ?!

La jeune Nika semblait connaître le chemin dans ce village, sans doutes avait-elle eu le temps de visiter avant notre rencontre, moi c'était la première fois, alors pour guider.. on repassera.
Ceci dit, à quelques mètres de la place du village, Nika me fit un signe de la main pour me faire comprendre de passer devant, sans doutes voulait elle que je mène le chemin, après tout ce n'était qu'une ballade de courtoisie avant notre mission.
Après quelques pas, lançant un regard vers l'arrière pour voir ce qu'elle faisait, bien silencieuse elle m'intriguait, qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque je vit qu'elle me reluquait les fesses.. ça ne me dérangeait pas, en réalité, ça me plaisait même et le sourire en coin, je nous guidais dans les petits chemins de ce village de taille déconcertante. Arriver en haut d'un grand escalier de pierres du pays, qu'elle ne fut pas notre surprise lorsque devant nous, s'étendait un paysage des plus grandioses et d'une rare beauté. Alors même que j'étais ébahit par ce paysage que je contemplais le regard subjuguer, une main vint se poser sur mes côtes, descandant jusqu'à mes hanches. Nika s'était collée à moi et la voix suave, ses mots caressaient mes oreilles qui étaient à porter de ses douces lèvres.

« Alors, sur quoi tu as envie de tirer avec ton gros canon, ma jolie ? Il y a des cibles plus faciles à atteindre que d’autres, tu sais... »

Wouah.. elle n'était pas allé de main morte, les Tehkanes méritent leur réputation, en même temps, difficile de résister à une beauté pareille, ces quelques mots auraient déjà transformés en bête sauvage n'importe quel homme, mais je suis une femme et puis on a une mission à accomplir et puis il fait froid ici et puis.. et puis voilà ! Sa phrase fut vite accompagnée d'un rapide baiser sur ma joue.

« Détends-toi, ma beauté, la ‘‘femme fatale’’ que je suis ne mord pas... Pas sans assentiment, du moins. »

Me détendre, facile à dire. Je tombe rarement dans ces moments, lorsque notre corps tremble un peu, que nos pensées s'embrouille, que des idées perverses germent en nous, qu'il nous est difficile de communiquer correctement, en fait cela arrive à tout le monde, mais moi quand ça m'arrive, je perd tous mes moyens.

- Je.. j-je suis détendue...

Et voilà que je bégayai, n'importe quoi. Nika semblait vouloir s'amuser avec moi et pour moi elle ne m'était pas indifférente, pourquoi devrais-je hésiter, c'est quelque chose d'amusant et qui fait du bien, alors pourquoi devrais-je en avoir peur, qui plus est la dernière fois remonte à longtemps. Je devais prendre sur moi et passer cette.. timidité ?

Je pris un bol de respiration avant de me tourner face à la jeune Tehkane et placer tendrement un baiser sur ses lèvres et me reculer de quelques pas pour voir sa réaction. Le visage rouge, me tortillant sur place, je placa mon regard dans le sien, un regard d'envie et de désir et ma bouche entre-ouverte, passant délicatement ma main sur mon intimité pour être le plus explicite au monde, j'attendais une réponse qui ne pourrait me décevoir.

« Je.. j-je suis détendue... » répondit-elle sur un ton qui disait pourtant tout le contraire.

La jeune femme tremblait sur place, mais Nika eut l’agréable surprise de voir Jax se rapprocher d’elle, afin de l’embrasser. Ce fut un baiser furtif, rapide, timide, qu’on aurait presque pu dire volé tant il fut court. Le reste fut cependant à la hauteur des attentes de l’Héroïne. Outre ce regard lubrique qu’elle lui fit, Jax en vint même à se masturber délicatement, Sa main fila sous son espèce de minijupe extra-courte moulante pour se caresser, et Nika observa ce geste. Allez savoir pourquoi, elle avait toujours trouvé ça terriblement sexy : voir une femme se masturber ainsi, devant elle. C’était un geste ô combien intime, le genre de trucs qu’on faisait seule dans son lit, sa douche, ou dans les toilettes de son entreprise, mais rarement devant un public. C’était un très beau geste, qui fit frissonner Nika. Cette dernière resta de marbre, mais elle n’en perdait pas une miette

Elle comprenait le message, et c’est ce qui l’amena subitement à se rapprocher d’elle, un sourire insolent sur les lèvres Sa main se releva, et glissa le long de la joue de la femme. Elle se pressa un peu contre elle, et envoya sa main de la joue de Jax vers sa nuque, s’y saisissant, tandis que ses lèvres se rapprochaient à nouveau.

« C’est un bon début, ma belle... Mais je vais te montrer ce qu’est un vrai baiser. »

Cette femme, avec ses courts cheveux clairs et cette tenue sexy, lui faisait énormément penser à Ryouka, sa petite sœur... Ce qui était un bon point pour elle, car Nika adorait se taper sa sœur. L’un des petits plaisirs de Nika, notamment, était de filmer ses ébats sexuels à l’aide de ses lunettes, afin que Ryouka puisse en profiter par la suite. Ensemble, elles avaient une belle médiathèque pornographique privée. Autrement dit, le sexe était loin de déranger Nika, et elle le fit comprendre à Jax en lui roulant une magnifique pelle.

Ce fut un baiser bien plus intense que le simple frottement de lèvres fait par Jax. Nika se pressa, avala ses lèvres, et y fourra ensuite sa langue, se blottissant contre son corps, usant de ses muscles pour la retenir, prolongeant un magnifique baiser. Sa langue s’enfonça dans la bouche de Jax, une bouche timide, qui semblait presque amorphe, avant de lentement se réveiller. L’Héroïne força le passage, et sa langue pénétra la bouche de cette dernière, formant une magnifique allégorie du sort que Nika lui réservait. Killer Boom n’était pas, contrairement à sa sœur, une hermaphrodite, mais, quand elle voyait de jolis lots comme ça, elle le regrettait. Fort heureusement, la technologie tekhane était variée, et Nika restait fidèle à la philosophie tekhane : une femme belle, forte, et qui n’avait pas froid aux yeux, tout en étant, bien évidemment, bisexuelle avec un penchant marqué pour les femmes.

Tandis qu’elle l’embrassait, gémissant et soupirant, repliant sa langue pour mordiller l’une de ses lèvres, tirant notamment sur sa belle lèvre inférieure, ses mains évoluèrent. Celle sur sa nuque resta en place, caressant ses mèches de cheveux, mais l’autre main, posée sur la hanche de Jax, vint à se déplacer, filant dans son dos, et caressa son corps, pour presser ses fesses, ce délicieux petit cul qu’elle avait vu avec ses lunettes. Elle le pressa à travers cette culotte noire, en sentant toute la fermeté, toute cette agréable et exquise rondeur.

Le baiser et les attouchements se prolongèrent pendant plusieurs minutes, Nika soupirant et gémissant, son nez glissant contre celui de Jax, ses lunettes heurtant son beau visage. Elle finit par le rompre, et un mince filet de bave relia leurs lèvres, avant que Nika ne le coupe en se pourléchant les lèvres. Elle conserva sa main sur les fesses de Jax, et aventura l’autre sur son visage, caressant, avec le bout des doigts, les lèvres de Jax. Il n’y avait personne dans ce coin de la muraille, aucun garde capable de les surprendre. Faire l’amour en public ne dérangeait pas particulièrement Nika, mais, vu la timidité de Jax, il serait peut-être mieux d’aller se mettre à l’abri... Pour Nika, il ne faisait plus en effet aucun doute que les deux femmes étaient appelées à coucher ensemble, à se faire violemment l’amour pendant une bonne partie de la nuit. Le sexe, à Tekhos, était aussi simple que ça : si une femme vous attirait, et que cette attirance était réciproque, aucune norme ne venait s’opposer à ce que vous ne couchiez pas ensemble. La société tekhane, hyper-sexualisée, encourageait volontiers ce genre de comportements, et les Tekhanes pratiquaient un tel culte obsessionnel de l’image et de la beauté que le sexe était donc omniprésent.

Les doigts de Nika jouèrent délicatement sur les lèvres de Jax, remuant dessus, et elle enfonça le bout de son index dans la bouche de la femme, sentant ses belles petites dents, sentant le désir qui brûlait dans ses yeux.

« Ça te dit que je t’invite chez moi ? » lui demanda Nika avec un sourire ravageur.

Son chez moi était en fait une simple chambre à l’étage de l’Iron Wolf, mais les murs étaient insonorisés...

Et elle avait ses affaires.