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Jouons à un jeu [The Boogeymen]

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B.B. Corps

Légion

Jouons à un jeu [The Boogeymen]

dimanche 02 juin 2013, 11:07:28

Elle fut parmi les premières à se réveiller.

C’était une pièce sombre, dans un endroit inconnu, mais Natalia savait que tout se passait conformément à ce qu’elle avait désiré. Elle se réveilla lentement, avec un léger mal de crâne, qui disparut au bout de quelques secondes, le temps pour elle de se redresser. On les avait largués dans ce qui semblait être une sorte de salon de maison. Elle discerna plusieurs meubles poussiéreux à droite, un miroir, une cheminée à gauche, plusieurs portes, et une fenêtre condamnée. Il y avait cependant assez peu de chance de supposer qu’ils soient réellement dans une maison, perdue dans la voisinage des hauteurs de Seikusu. Elle sentit alors l’absence d’un poids sur son poignet gauche, et réalisa que l’individu qui l’avait kidnappé lui avait ôté sa montre. Un choix judicieux. Ils n’avaient aucun moyen de savoir où ils étaient, ni depuis quand ils avaient été neutralisés.

« Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! » lâcha une voix.

Elle émanait d’un homme au crâne rasé, un costaud, qui avait été déposé près du fauteuil du living room. Natalia n’y prête pas attention. Les autres individus présents dans cette pièce étaient quantité négligeable. Elle, elle se félicitait de voir que le plan prévu par son Père avait marché à la perfection. Bien sûr, il y avait toujours une dose de hasard, de chance, mais, avec lui, Natalia avait depuis longtemps appris que le hasard était en réalité parfaitement contrôlé, et restait très théorique. Il savait à l’avance où elle devait aller, il savait qui elle devait rencontrer, ce qu’elle devait précisément faire, afin que l’homme la capture. Tout avait marché comme prévu, et elle s’était retrouvée dans la gueule du loup.

Natalia, bien sûr, n’avait pas peur. Ou, plutôt, elle savait dominer sa peur, de manière à ce qu’elle ne soit pas rédhibitoire, mais devienne un moteur, une dynamique l’incitant à aller de l’avant. Elle voyait les gens autour d’elle. Des Japonais. Des individus normaux, mais qui étaient tous là pour une raison. Ils commençaient tous à émerger, et elle nota alors que le grand type baraqué au crâne rasé l’observait silencieusement.

« C’est quoi ce bordel ? répéta-t-il. Où on est ?! »

Natalia haussa les épaules, faisant la moue.

« Je n’en sais rien... » répliqua-t-elle.

Les autres commençaient à se relever. Il y avait des hommes et des femmes, et elle reconnut une prostituée, ayant encore ses habits de traînée. Des collants fluorescents, du mascara, du vernis à ongles luisants, et du maquillage excessif, afin de ressembler à une Occidentale. Un autre homme portait un costume, chemise blanche rentrée dans le pantalon, lunettes carrées, et cravate pendouillant le long de son torse.

« Où est-ce que je suis ? Qui êtes-vous ?!
 -  Pourquoi m’avez-vous agressé ? »

Bras croisés, Natalia restait dans son coin. Ces gens n’étaient pas importants. Seul comptait celui qui les avait enfermé, celui qu’elle devait retrouver, pour satisfaire les demandes de Père. Pour lui, elle ne se posait pas de questions. Elle se contentait d’agir, fidèlement. Le reste était accessoire.
DC d’Alice Korvander.

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The Boogeymen

Légion

Re : Jouons à un jeu [The Boogeymen]

Réponse 1 lundi 03 juin 2013, 01:06:13

John Kramer était assis tranquillement à son bureau, cela faisait une semaine que Jill ne l'avait pas appelé, elle avait vraiment pris peur au final, il savait que ce qu'il faisait ne le rendait pas meilleur mais c'était nécessaire pour le puzzle. Il fallait que le monde comprenne... qu'il le comprenne et c'était seulement ainsi qu'il pourrait apprécier la vie.

Il sortit une boite de dossier de sous son bureau et examina chaque fiche tout en regardant un écran face à lui. Il associa chaque profil aux visage qui apparaissaient, Amanda avait bien travaillé. Les personnes dans la pièce étaient au nombre de cinq en plus de la tueuse, la pièce majeure de cette partie.

Il vit alors Natalia se réveiller, puis ce fût au tour Jammy le grand baraqué qui semblait paniqué, Marjolaine émergea ensuite et malgré toute les recherche son vrai nom n'a jamais été trouvé, elle porte ce nom depuis si longtemps. Kamei, le médecin, se réveilla et épousseta sa chemise en se levant. Une autre femme se leva, elle était allongé sur le tapis, du nom de Tomoko, elle avait dans les seize ans, elle portait une longue jupe, un pull vert et des lunettes et finalement le dernier s'éveilla, il se trouvait derrière Natalia, un homme d'environ soixante ans, du nom de Aoki, il portait un pantalon beige avec un veston marron, il avait une barbe mal rasée blanche et des cheveux courts de même couleur.

Tout le monde semblait prêt, le jeu pouvait commencer. La lumière s’éteignit et c'est alors que ce qui sembla être un miroir devint un écran et afficha le visage d'une marionnette dérangeante à la peau blanche sertie de tourbillon rouge et affichant des cheveux couleur ébène. La poupée ouvrit la bouche.

« Bonjour messieurs, je veux jouer à un jeu...
Vous êtes tous très éloigné socialement parlant, prostitué, médecin, étudiant.... A première vue rien ne semble vous relié si ce n'est que vous êtes responsable de la mort de quelqu'un que ce soit directement ou indirectement. Vous avez continué à vivre que ce soit la conscience tranquille ou lourde mais aucun de vous n'a eu l'occasion de payer pour ces vies volées mais il y a parmi vous quelqu'un de différent par le fait que cette personne pourrait vous tuer sans hésiter contrairement à vous qui avez fait cet acte sans en prendre plaisir.

Il y a parmi vous un tueur de sang froid. Maintenant que le contexte est posé je vais vous expliquer les règles. Vous avez soixante minutes avant que des bombes explosent dans toutes la maison. Vous devez trouver le vrai tueur et l'assassiner à son tour pour survivre. Attention avant de vous entre tuer, une capsule à été insérée près de votre aorte, celle-ci contient de l'acide et je détient la télécommande activant son ouverture, tuez la mauvaise personne et je vous verrez sur mes caméras et donc j'activerais la capsule et ce même si c'est le tueur qui tue l'un de vous, tuez le bon et tout s'arrête et la porte finale s'ouvrira. Ensuite, vous avez dans votre dos un dispositif tel que celui-ci. »


L'image change et on voit alors une machine attaché au dos d'un mannequin, elle est composé en deux parties, au milieu desquelles sont placés une série d'aiguilles qui part d'un côté de la machine puis passe d'un côté de la chair du dos avant de sortir de l'autre côté du dos pour se finir dans l'autre partie de la machine, les deux parties étant reliés par deux cadenas empêchant d'enlever le tout sans déchirer le dos. On voit alors la machine s'activer et tirer des aiguilles et arracher une partie du dos du mannequin. L'écran revient ensuite sur la poupée.

« Vous allez avoir quatre épreuves à passer, chacune a un indice concernant le tueur, si ces épreuves se soldent par un échec ou si l'un d'entre vous meurt d'une autre façon qu'en étant tué par une des personnes présentes dans ce salon, la machine tirera quelques-unes des aiguilles plantés dans votre dos pour vous faire ressentir le poids d'une vie perdue ou brisée. Voici votre première épreuve. »

Un deuxième écran sous le premier s'allume montrant une femme attachée à une chais de dentiste avec un dispositif à la bouche.

« Cette femme détient un indice concernant le tueur, le dispositif à sa bouche va s'ouvrir peu à peu jusqu'à lui briser la mâchoire, l’empêchant alors de vous communiquer l'indice par le téléphone relié directement ici se trouvant dans la salle où elle se trouve. Pour empêcher ça deux personne doivent rentrer dans ces tunnels. »
 
Une lumière s'allument près de deux conduit.

« Ils sont remplis de bris de verres et les parois sont tapissées de lames de rasoir mais au bout des deux tunnels se trouvent un interrupteur, il faut les activer en même temps pour stopper la machine. Auriez-vous pût trouver une alternative à la mort pour résoudre vos  problèmes ? Que le jeu commence. »

L'écran montrant la poupée change alors pour laisser place à compte à rebours : soixante minutes et trois minutes...

B.B. Corps

Légion

Re : Jouons à un jeu [The Boogeymen]

Réponse 2 mardi 04 juin 2013, 13:13:43

Les gens se réveillaient, surpris, stupéfaits. Natalia restait silencieuse, sans se mêler à eux. Elle savait ce qu’elle faisait ici. Elle ignorait ce qui allait lui arriver, bien entendu. Père ne lui avait rien dit sur la finalité de ce qu’elle avait fait, et elle s’était contentée d’obéir, comme une bonne petite fille. Maintenant qu’elle avait été capturée, elle savait que le moment était venu. Le moment de rendre Père fier d’elle, ou de mourir dans la honte de son échec. Natalia préférait mourir qu’échouer. Sans Père, elle n’était plus rien, tout simplement. Sa vie toute entière se résumait à lui, à cet être envers qui elle devait tout.

« Mais qu’est-ce que c’est endroit ?
 -  Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que je fais là ? »

Silencieusement, Natalia les observait. Elle savait qu’ils étaient tous liés, et elle pensait savoir autour de qui, autour de quelle histoire. Ils étaient six dans cette pièce, Natalia y compris : trois femmes et trois hommes, dont le grand baraqué. Il semblait plus calme que les autres, et, à voir le morceau de tatouage noir filant sur sa joue, elle savait qu’il était un Yakuza, et qu’il devait avoir de nombreux autres tatouages dans le dos. Il semblait surtout moins paniqué que les autres, respirant lourdement, observant soigneusement autour de lui, cherchant les points de chute, les faiblesses. Il n’y en avait aucune, bien entendu. Le maniaque qui les avait kidnappé était du genre méticuleux, pas du style à laisser des failles.

Natalia regardait autour d’elle, quand un écran s’alluma. Un silence de plomb s’instaura, tandis qu’une sorte de voix profonde se mit à parler, la caméra montrant une sorte de poupée blanche avec des cheveux rouges. La poupée semblait parler, et leur expliqua qu’ils étaient dans une espèce de jeu sinistre, sorti de l’esprit d’un tortionnaire, consistant à trouver, parmi les six prisonniers, le traître. Tout d’un coup, Natalia eut en tête ce livre d’Agatha Christie, un classique du thriller, « Dix petits nègres ». Un huis clos entre dix individus, l’un des dix tuant les neuf autres. Le principe semblait le même : il fallait trouver l’espion, le traître. Le véritable tueur.

Et ce n’était pas Natalia.

Cependant, on n’avait pas le droit d’échouer, car un échec signerait leur mort... À moins que ce ne soit du bluff, hypothèse tout à fait probable. Tuer tout le groupe si rapidement, à l’aide de poison, ça manquait de charisme, ça manquait de style. Il devait s’agir d’une manière de motiver le groupe. La poupée continuait à parler, expliquant que, pour aider les joueurs, ils devraient accomplir quatre épreuves, permettant d’obtenir une série d’indices. La première épreuve consisterait à sauver une femme assise sur un curieux fauteuil, avec un écarteur qui lui briserait la mâchoire. Le problème était que le passage permettant de la rejoindre était deux couloirs avec des bris de verre sur le sol et les murs. Coupants et tranchants. L’homme ne rigolait pas.

*C’est un challenge, il veut nous mettre à l’épreuve...*

L’image disparut, et il y eut quelques soupirs.

« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
 -  C’est qui, ce taré ?! »

Ce fut à ce moment que le Yakuza décida de se manifester. Il tapa fortement dans ses mains, imposant le silence. Sa carrure impressionnante l’aidait beaucoup.

« Visiblement, nous sommes tombés entre les mains d’un maniaque, un taré qui, manifestement, sait sur nous des choses. Selon sa version, nous sommes tous des tueurs...
 -  Je n’ai jamais tué personne ! s’emporta l’autre homme.
 -  La ferme ! »

Le Yakuza parla sur un ton tranchant.

« Je m’appelle Jammy. Je suis le membre d’une famille de Yakuzas, alors, pour satisfaire votre curiosité, je suis indirectement lié à la mort de plusieurs personnes, des ennemis, d’autres Yakuzas. Cependant, je n’ai jamais tué par moi-même quelqu’un.
 -  Et tu penses qu’on va croire la parole d’un Yakuza ? s’emporta l’une des nanas. C’est toi que ce malade veut ! Putain, pourquoi s’en prendre à moi ?! »

Jammy fronça lentement les sourcils.

« Je crois que le mieux serait que chacun se présente. »

Natalia approuvait cette idée, et parla la première, puis les autres enchaînèrent, ce qui finit par donner le panorama suivant :


  • Jammy. Yakuza prétendant être indirectement responsable de la mort de plusieurs personnes ;
  • Natalia. Se fait passer pour une étudiante ayant des envies de drogue ;
  • Marjolaine. De manière très sibylline, elle expliqua aux autres être venue de Tokyo pour rechercher du travail à Seikusu, en trouvant auprès d’une compagnie d’assurances, après avoir fait des études de droit à Tokyo ;
  • Kamei. Il expliqua être un simple médecin, sans aucune histoire, et qui, à sa connaissance, n’avait pas de problèmes avec d’éventuels clients ;
  • Tomoko. La plus jeune du groupe était indéniablement une prostituée, qui regardait craintivement Jammy, comme si elle le connaissait ;
  • Aoki. Aoki expliqua être un retraité, qui, suite à un héritage, disposait d’une maison qu’il utilisait comme locations, essentiellement auprès d’étudiants.



Un lien unissait ces six personnes. Un lien que l’homme à la poupée avait vu, et que Natalia ignorait. Elle errait dans les rues de la Toussaint depuis des mois, suivant les instructions de Père, et savait que, d’une manière ou d’une autre, la réponse était dans sa tête. Dans des souvenirs dont elle ne se rappelait plus vraiment, en raison de toutes les lignes qu’elle avait du fumer, afin d’être crédible dans son rôle.

« Okay... La question qu’on doit se poser, maintenant, c’est de savoir si ce type raconte des cracks, ou s’il est sérieux...
 -  Quelqu’un qui neutralise six personnes est forcément sérieux, rétorqua Kamei. Mais je ne tiens pas à rentrer dans son délire. Six personnes, ça ne disparaît pas sans laisser de traces, sauf à la télé’. La police va certainement nous retrouver, il suffit juste de rester patients, et de...
 -  Putain, mec, tu te crois dans une série télévisée ou quoi ?!
 -  Pardon ?!
 -  Sérieux, tu crois vraiment à tes conneries ? Que la cavalerie va débarquer pour nous sauver, comme par miracle, à la dernière minute ? Qu’une porte va s’ouvrir, qu’un halo de lumière nous enveloppera, et que les agents en uniforme débarqueront en souriant, avec un gobelet de café à la main ? Comment un médecin peut être aussi con ?!
 -  Hey, vous, je ne vous permets pas de...
 -  La ferme ! Ferme ta gueule, putain ! J’en connais assez sur les flics et cette putain de ville pour savoir que six types peuvent tout à fait disparaître sans que toute la cavalerie ne s’ameute ! A fortiori quand la moitié de ces types, au moins, sont des asociaux !
 -  J’ai une famille ! insistait Kamei. En ce moment, je suis sûr qu’ils ont déjà appelé la police, et que...
 -  Et que quoi ? Que le commissaire va se lever, et hurler à toute la brigade de se lancer dans toute la ville pour retrouver un pauvre petit médecin urgentiste ? »

Kamei ne dit rien, baissant la tête, en se frottant les cheveux, l’air penaud. Marjolaine intervint alors à ce moment :

« Et toi ? T’es un Yakuza, non ? Je suis sûre que...
 -  Je ne voudrais pas vous presser, coupa alors Aoki, mais ce maniaque ne plaisante pas. Croyez-moi. Je suis un retraité, et je passe pas mal de mes journées dans les tribunaux... Alors, croyez-moi quand je vous dis qu’il existe des dingues qui ne reculent devant rien, et qu’ils ne se limitent pas qu’à la télé. Ce type est un psychopathe, okay ? Tout son charabia, ce n’est qu’une manière de s’ôter sa part de responsabilité, la mettre sur le dos de la société, des victimes, et toutes ces conneries. C’est un mode opératoire classique dans l’esprit de ces tordus.
 -  Ouais, ouais, tu nous sortiras la minute psy’, plus tard. Et on fait quoi pour cette merde ?! »

Tomoko désigna du doigt les deux couloirs.

« Ça peut être un genre de test psychologique, comme ce test que les Américains ont fait dans les années 1950’s, le...
 -  Psychologique ? On nous a kidnappés, putain d’abruti ! »

Jammy se rapprocha des deux couloirs. Ils faisaient bien une dizaine de mètres. Ça faisait dix pas, en théorie.

« Je peux passer, assura-t-il. Mais il faut que quelqu’un d’autre passe aussi... »

A cette idée, il y eut comme un frisson, et Natalia s'avança alors, décroisant les bras.

« Moi, décréta-t-elle simplement, ses yeux témoignant d’une solide assurance. Mais on a intérêt à se dépêcher, ou on arrivera trop tard pour sauver cette fille. »

Tandis que le groupe discutait, le temps, en effet, continuait à filer.
DC d’Alice Korvander.

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