Un nouveau personnage faisait son apparition dans la scène, encore un homme, allait-il lui aussi profiter de ma mauvaise position. Ceci dit, même s'il avait l'allure d'un homme, je pouvais sentir qu'il n'en était pas un, quelque chose de plus puissant, comme si ma situation n'est pas déjà délicate.
Descendant de son cheval, il s'approcha de mes tortionnaires qui ne l'avait pas encore remarqué. Ce rouquin à l'allure svelte et élégante les interrompis, la main à son arme.
« Messieurs, que se passe-t-il ici ? »
Deux possibilités d'évolution de la situation s'offraient à moi. Numéro une, il apprend que je suis une "créature démoniaque" et participe à cette joyeuse partie de pinata ou numéro deux, il décide de sauver la "pauvre femme en détresse" que je suis.. Pour dire vrai, je préférerais aucune de ces deux possibilités.
« Ta gueule connard. Dégage et laisse-nous avec cette infante du démon ! Elle sera brûlée vive et si tu refuses… et bien je te marave la gueule à coup de bottes ferrées, comme on est en train de lui faire… »
Et voilà, tout de suite les insultes et les menaces, typique des mortels ou plutôt des humains. Sérieusement, une "infante du démon" et puis quoi encore.. Je me demande comment vont évoluer les choses. Et à cet instant, à la vitesse de l'éclair, le nouveau personnage venait de descendre par balle deux des acteurs de cette triste scène. Sans sourciller et toujours un sourire poli aux lèvres, il s'adressa au dernier de mes bourreaux.
« Maintenant allez vous en. »
Pas besoin de lui demander deux fois, l'homme en armure encapuchonné prit les jambes à son cou en direction de la grande route, laissant les corps de ses deux camardes derrière lui.
Le "héros" du soir, s'approcha de moi, sortant une lame de son fourreau, il se mit à genoux pour couper les liens de corde en haut du filet. Il n'était ni un homme, ni un vampire, mais au moins je savais qu'il n'avait pas d'intention hostile, c'était amplement suffisant et il fit preuve de réel galanterie et respect envers ma personne en m'offrant sa main pour me relever, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un être du sexe masculin si.. Courtois.
« Bien le bonsoir madame. Je doute que vous me reprochiez mon audace si je ne me présente pas, mais je pense que nous devrions nous en aller d’ici au plus vite, ma dame. Une fois hors de la ville, je vous emmènerai au bout du monde si vous le désirez. Mais quittons vote les lieux. »
Sans dire un mot, je me mis à le regarder s'éloigner et remonter sur son cheval. Il avait fier allure et son ton de voix neutre à l'élocution noble lui donnez un certain charme, ainsi que son cache-oeil droit qui lui donnait par la même occasion un aire de baroudeur vétéran, cela me plaisait assez je dois dire.
Je pouvais voir à travers les feuillages, la lueur de nombreuses torches et sans cela, rien que les cris et les bruits de course de nombreux hommes arrivant vers nous m'aurait fait comprendre qu'il était stupide de rester ici. J’acceptai donc la main de l'homme qui venait de m'aider et à cheval, nous quittâmes le bois en direction opposée à la ville.
Après un quart d'heure de chevauchée rapide, sans un bruit si ce n'est celui du galop, nous arrivâmes près de vielles ruines, éloignées de toutes civilisations. D'un geste de la main, léger mais clair, je fis comprendre à mon cavalier de s'arrêter ici. Me laissant glisser de ce superbe Alezan pour descendre, je vis que ces ruines délabrées étaient en réalité un ancien lieu saint à l'abandon, une petite église de l'ordre peut-être, amusant..
Même s'il faisait nuit, la lueur de la lune traversait les feuillages des arbres, se frayant un chemin à travers les passages laissés par la nature, afin d'éclaircir nos deux visages, à lui et à moi. J'avais perdu mon éventail durant ma mésaventure, ce n'était pas un soucis, j'en aurais acheté un autre plus tard, c'est surtout que je n'aimais pas m'adresser à quelqu'un d'inconnu sans lui.
M'approchant lentement avec la grâce qu'il me sied, je me trouvais à peine un mètre de cette personne que je ne connaissais pas encore et de mon sourire le plus noble et sincère, lui posa une question.
« J'aimerai vous remercier, mais on m'a apprit à ne pas parler aux étrangers » Cachant mon gloussement avec le dos de la main, je continua « Alors, brave chevalier servent, avez-vous un nom ? »
Bien sûr, il devait également avoir remarqué que je n'étais pas humaine, quelqu'un aussi fort que lui devait avoir senti ça, sans aucun doutes. Il n'était pas un ennemi, mais l'idée que je lui dise qui je suis réellement, ne m'enchantait guère.
« Au cas où vous ne l'auriez pas encore remarquer, je ne suis pas humaine, mais ne vous inquiétez pas, je n'ai pas l'intention de faire du mal à mon.. héros. » Séduction, la meilleur des armes, d'un regard doux et franc, je le fixais tout en imitant à la perfection une timidité qui sied aux dames tombé sous l'influence de leur preux chevalier.
Me penchant en avant vers l'homme, je fis mine de souffler un secret à voix basse..
« Si vous avez remarquer que je ne suis pas humaine, j'ai également remarquer la même chose pour vous »
Mes yeux le dévisageant langoureusement et mon sourire sincère de jeune fille amoureuse, j'attendais sa réponse avec impatience, j'aimerais croire qu'il me serait utile.