Il la suivit dans la cuisine, ne pouvant pas s’empêcher de siffler, c’était très spacieux ! Le jeune homme était impressionné ! ¨Putain, classe les lieux ! il commençait à croire qu’il pourrait se faire à vivre ici quand il y réfléchissait. Bon, c’était grand il y avait peut être trop de place pour étaler son bazar, mais bon, que voulez vous…. Et il était grand le micro onde ! Mettre deux pizzas en même temps, pas mal ! Mais il n’arrivait pas à croire qu’il ne se faisait pas bananer. Il cherchait un peu partout les défauts dès qu’elle ne le regardait pas ! Mais rien, il ne voyait rien…
Il avait l’impression de faire tâche dans les lieux… elle commença à lui parler de la cuisine, mais alors ça il n’y comprenait absolument rien… okay, gaz, okay, mais le fait qu’il n’y avait quasiment que les charges à payer n’expliquaient pas un prix aussi bas ! C’était quelque chose de quelque chose de particulièrement impressionnant. Et du coup, il continuait à se poser des questions. Il la regarda installer les pizzas sur la table avec tout le couvert, une vraie fée du logis dites donc…. Il sourit et attendit, continuant à l’écouter.
Ainsi c’était une forme de charité ? Elle accumulait les mauvais points et hésitait à le lui renvoyer dans la gueule, ça lui aurait fait du bien, au chien savant à qui on faisait la charité ! Il serra les poings et les dents. Il pouvait l’endurer, se la boucler, et vivre dans le luxe de cet appartement ! Il suffisait de faire taire l’ego qui gueulait de se barrer. Allez Gabriel, ravale ta fierté et tais-toi ! Le gros ennui, c’est que ça donnait l’impression de vivre aux crochets de quelqu’un, l’idée que si on lui demandait de faire quelque chose, il serait obligé d’accepter…
Elle changea brutalement de sujet et lui demanda ce qu’il voulait boire, eau, soda, bière, vin, BIERE ? Oui, voilà qui lui ferait du bien, une bonne bière bien fraiche ! Il sourit et s’assit alors qu’il prenait la parole, et là, ce fut, hélas, plus fort que lui, il gaffa sans doute méchamment, parlant de ce qui l’emmerdait.
« Bière, s’il vous plait. Mais là, y a un truc qui m’emmerde vraiment, c’est que comme vous l’avez dit au téléphone, faute de chien vous prenez un humain, autant les interactions sociales, ça va, autant, je ne crois pas que le chien savant soit bien au gout du jour et je risque de très, très, très mal le prendre ! Surtout si on me parle de faire la charité, je suis pas très regardant au niveau de mon égo, mais j’ai quand même des limites… »
Il regarda avec un soupçon de colère dans le regard.
« Oui, c’est intéressant, mais s’il s’agit juste de remuer la queue quand vous désirez avoir de la compagnie, je ne suis pas celui qu’il vous faut. Quant à la charité… j’ai horreur qu’on me prenne en pitié, plutôt crever la gueule ouverte que l’on me prenne en pitié, je suis capable de me la fermer et de ravaler mon égo parce que cet appart est une aubaine ! Mais je vous demanderai un minimum, s’il vous plait, quitte à payer plus cher pour y avoir droit. »
Bon, les choses étaient dites, ce serait ainsi et pas autrement.