Coude sur l’accoudoir du trône, Sangh-Len avait la tête calée sur son poing et regardait le tout avec amusement. C’était follement divertissant, et elle ne se rendait pas compte de la chance qu’elle avait cette petite. Elle était en audience privée ! En audience publique, sa tête aurait déjà fait le tour de la pièce sans le reste de son corps, mais bien évidemment, elle ne s’en rendait pas compte. Il n’avait rien exigé de plus que le minimum. Devant la reine de Sidarta ou devant l’empereur d’Ashnard, elle aurait léché la boue à leur pied si besoin avait été. Il ne demandait qu’une simple génuflexion, rien de plus, on appelait cela le respect. Pour certains, il était du et pour d’autres, ça se méritait. Par sa simple naissance, Sangh-Len avait mérité le plus grand respect de la part du pseudo mercenaire.
Il rit et applaudissement quand elle malmena l’intendant, l’intendant qui se laissa faire, le but n’était pas de tuer la mercenaire sinon, ce serait déjà fait. Mais si l’ordre venait, elle ne viendrait même pas la mort venir, elle n’était rien entre ses murs, juste un caprice de l’intendant, caprice auquel seule le maitre des lieux pouvait mettre fin, et plus le temps passait dans cette posture, plus l’intendant avait envie de se saisir de son arme et de la lui plonger dans les viscères.
Aux propos de la jeune femme par contre concernant la résistance, le démon se redressa et lui saisit le poignet pour le tordre jusqu’à lui faire lacher prise, si quelque chose ne plaisait pas à l’intendant Agrael, c’était la menace délibérée envers son maitre. Ses yeux étincelaient d’une fureur sans borne, alors qu’il la repoussait d’un coup dans le plexus.
« Ne crois pas que tu me vaux. J’ai posé ce contrat pour avoir un mercenaire compétent et professionnel pour protéger le maitre. Je ne suis pas dénué de capacités, mais je m’attendais à quelqu’un qui soit plus versé dans l’art de la guerre que dans l’impulsivité. Profère encore une menace et tu ne verras plus le jour se lever ! »
La menace était clair t Sangh-Len s’amusait follement de ce qui venait d’apparaitre, une forme de rivalité entre les deux parties. Il se leva et regarda Agrael avant de le congédier de la main. Le démon s’inclina bien bas et sortit par une porte dérobée à côté du trône. Et Sangh-Len se leva, il dépasssait la jeune femme d’une bonne tête. Il s’approchga d’elle et resta planté à l’observer, avant de finalement lui lancer :
« Soyons sérieux, ce n’est ps parce que l’on porte une épée connue que l’on vaut grand-chose ! Etherilian a déjà été tenue en échec ici, il y a longtemps, et ce qui fait la vraie capacité de quelqu’un c’est sa capacité à utiliser tous les outils à sa disposition, avoir une lame pareil sans savoir s’en servir convenablement n’est qu’arrogance c’est comme des feuilles d’or plaquées sur du plomb, ça à l’air joli, ça brille, c’est clinquant, mais au final, ça ne vaut pas tripette. Alors cessons ces jeux je te prie, mercenaire. »
Il s’éloigna en lui tournant le dos, preuve qu’elle n’était pas une menace pour lui à son avis. Ce n’était pas une insulte, juste un constat, il était titulaire d’une épée légendaire lui aussi, et surtout, il savait s’en servir.Il retourna s’asseoir sur son trône et lui sourit.
« Approche et réponds à ma question : comment me protéger sans que personne ne puisse te remarquer ? Parce que désolé, mis tu ne passe pas inaperçu… »