Foiré… les boules, lui qui espérait la faire réagir, ou au moins tiquer, mais même pas ! Elle avait juste un sourire en coin ! Bordel ce que ce genre de choses pouvait lui faire hier ! Enfin, il fallait s’y faire sans doute ! Aussi difficile que ce soit, elle semblait plus posée ou plus ouverte aux surnoms… l’un comme l’autre lui déplaisait… se débarrasser d’un avocat gueulard était plus facikle car il faisait plus vite chier les collègues…
Même si entre nous, il avait bien envie de la coffrer juste pour admirer sa plastique de rêve…. Justement en parlant du plastique, ça devait en être… la chirurgie esthétique faisait apparemment des miracles de nos jours… enfin bon, ta tête pas tes couilles Gaby ! Crénondidju ! Oui, mais les couilles, c’est bien aussi…. Quand c’est le bon moment, là il devait penser au flic car y avait une avocate en face et une plainte pour harcèlement sexuel faisait désordre sur un dossier…. Mais depuis quand avait-il la moindre conscience professionnelle ? Depuis qu’il avait réentendu son nom pardi !
Cette garce d’avocate était une vraie saloperie dans son genre ! Une vraie salope pendant les procès, avec une langue de pute particulièrement efficace ! Se la mettre à dos était une connerie que Gabriel lui-même voulait éviter de faire… pour une fois qu’il voulait éviter de faire une connerie… d’autant que le connaissant il la ferait malgré lui… chassez le naturiste, il revient au bungalow… heu, non, c’était plutôt : chassez le naturel il revient un grand galop ! Oui, c’était plus ça que l’autre expression !
Il acquiesça quand elle lui lui dit qu’elle voulait tous les voir en même temps… mais bien qu’anodine, cette idée le fit sourire, en effet, il avait joué plus subtilement qu’un avocat cette fois : il avait joué sur un double sens bien tordu et bien salace et hop les deux pieds dedans… il s’autorisa à son tour un petit sourire amusé et laissa son collègue se charger de cela, pour ce qu’elle demandait, il n’avait pas besoin de rester là, planté comme un piquet, droit comme une queue devant une belle croupe…. Oui, il inventait des expressions si ça pose un problème à quelqu’un qui vienne il comprendrait ce que c’était que la fête de la châtaigne !
En parlant de châtaigne, il avait faim, et l’avocate mi crevette (même si la tête n’était pas à jeter pour une fois) en avait sans doute pour un bon moment avec sept trou du cul pareils à s’enfiler … fin bon… il signala juste qu’il partait acheter un kébab en face et sortit, clope au bec. Quand il revint, sans kébab, ils avaient refusé de lui faire une ristourne, c’était l’effervescence… ou, comme l’aspirine dans le verre d’eau !
En effet, une partie du système électrique semblait dysfonctionner ! Ah mais cette fois Gabriel n’y était pour rien : Ce n’était pour une fois pas à cause de lui que les lois de la physique foutaient le camp pour leur système électrique ! Surtout que, comme par hasard, c’était seulement les systèmes, qui de toute manière avaient été coupés, mais les détecteurs donnaient des relevés assez spéciaux… enfin, non pas qu’il veuille espionner, mais bon, la coïncidence était amusante, ou plutôt troublante… venant renforcer le malaise de Gabriel.
Quand elle ressortit, tout redevint à la normale, tout aussi étrange… et Gabriel n’avait pas l’intention de se laisser faire. Ça allait gueuler ! Elle vint, comme par magie directement vers lui, lui demandant un entretien en particulier, seule à seul…. Les sept nabots n’avaient pas suffi à la combler ? Il frefoula cette idée salace. Non pas qu’il soit contre, mais bon…. Plus sérieusement, si elle voulait le corrompre, elle n’avait aucune chance, elle n’avait pas les moyens de se payer le silence et la tranquillité de Gabriel… personne n’est incorruptible, il y a juste des gens plus chers que d’autres !
« Bien sur, je vous en prie, suivez-moi ! »
Il la précéda dans les couloirs jusqu’à son bureau. Guère plus qu’un box séparé par une sorte de placoplatre des autres… isolation parfaite, si, si, vous ne me croyez pas ?
« Je vous en prie, asseyez-vous ! »
Le bureau était basique, l’ordinateur une antiquité, tout comme le téléphone, et tranchait avec les autres, il y avait des post-it sur les murs en abondance et de la paperasse qui s’entassait à même le sol derrière lui… paperasse en retard donc qui n’était plus urgente ! Il attendit qu’elle se soit exécutée pour prendre la parole, en s’asseyant à son tour.
« Que puis-je faire pour vous, maitre Ashfield ? Si c’est classer le dossier… je ne peux pas aller contre les faits et rien n’a été nié… donc je me vois difficilement classer le dossier quand tout accuse, apparemment à raison, vos clients… le meurtre en réunion n’est pas un crime anodin… »
Il sourit et appuya sur le bouton du seul objet personnel ici : la bouilloire.
« Voulez vous boire un petit thé ou un café ? Le chauffage aurait apparemment eu quelques problèmes dans la salle d’interrogatoire… »
Voilàç, continue de te montrer correct et poli et tout se passera bien… mais aller contre sa nature n’était pas facile…