"Enfin le taf est fini! Je peux me reposer un peu!"
Ouais, bon, je dis taf, en fait s’était plutôt rencontrer des mercenaires avec assez de balloches pour pouvoir me suivre, et ce, partout ou je risquais d’aller, c’est-à-dire là ou y’a du pognon à se faire, BEAUCOUP de pognon! Donc, comme dit, ma mission était accomplie : un groupe d’une petite quinzaine de mercenaires allaient s’embarquer sur L’Appronde et s’occuper de faire avancer mon bijoux sur voiles, alors que moi, je pourrai, bien peinardement, tourner le gouvernail, une bouteille de whiskey bon marché à la main... Peut-être pourra t’on faire des raids sur quelques navires marchands qui croiseront mon regard Bon sang ce que j’adorais la vie de piraterie!
"HISSÉ HAUT! POMPOM! LES BATEAUX! POMPOM! ON M’ATTEND! POMPOM! À’BAIE D’URCAN! POMPOM!"
Vous savez pourquoi j’adore boire et faire la fête? Parce que c’est amusant, mais aussi qu’on peut vraiment savoir à qui on a affaire au moment ou la personne en question a un ou deux verres dans le nez. C’est ainsi que je choisis les mercenaires qui auront l’honneur de naviguer à mes côtés : Ivres. Ajun, beaucoup mentent avec talent, il est donc dur de savoir quelles sont leurs intentions, alors que soûl, ils n’arrivent pas à mettre un pied devant l’autre, alors imaginez activer son cerveau pour mentir, et avoir l’air sincère!
Enfin, non, ce n’était pas vraiment pour une investigation que je chantais à tue-tête, un litre de bière dans les mains, m’amusant à piétiner les plats qu’il y avait sur la table… Mais bon, comme dit, le taf est fini et je peux me reposer! Mais un certain barman que je connaissais comme étant un rabat-joie décida de faire ce qu’il faisait de mieux, se la ramener.
"DESCEND DE LA TABLE!! Conrad t’es…"
"COMMENT TU M’AS APPELÉ ENFLURE?!'
Je n’étais plus sur la table, non. J’avais effectué un petit bon de la table jusqu’au comptoir du bar, plus haut de quelques centimètres. En un éclair, j’avais soulevé de terre l’impoli avant de lui foutre mon pistolet pirate dans la bouche.
"MON NOM C’EST L’INFÂME, PETITE MERDE! ET MAINTENANT TU VAS ME REMPLIR LA CHOPPE À RAS-BORD GRATUITEMENT POUR T’EXCUSER!!"
La barrique ne dis mot, mais obtempéra à mes demandes : Il savait que j’étais assez détaché des autres vies humaines pour être capable d’appuyer sur la détente. Au même moment où je m’asseyais sur un tabouret, une miche de pain dans la main, un vent frais embauma l’endroit, soufflant entre ma peau et mon manteau, brise qui me fit frissonner. Sans regarder, je lançai :
" Ho, l’imbécile, pourquoi tu gardes la porte ouverte si longtemps? Je pars en mer demain matin, j’ai pas envie d’être malade comme un chien par ta faute!"
À peine le tenancier me donna t’il mon verre que je le vidai d’un trait avant de le tendre encore une fois vers ce dernier, relâchant un on-ne-peut-plus gracieux rot, m’attaquant de l’autre main à un morceau de jambon qu’un idiot a laissé traîner là.
"Tiens donc, L’Infâme part en mer… Tu pars pour longtemps j’espère?"
"De quoi tu te plains, Bobby? Je paie toujours mes consommations, et je t’apporte même des fois de la clientèle!"
"Oui, mais tu dégoûtes tellement certains de mes clients qu’ils décident de ne plus remettre les pieds ici, et ta clientèle est aussi bruyante, malodorante et violente que toi! Et en plus ils ne deviennent jamais des habitués… Alors OUI, j’ai de quoi me plaindre. ET MON NOM C’EST PAS BOBBY!"
Je l’écoutais déjà plus. Je me foutais bien de savoir son nom : pour moi, il resterait à jamais le vieux grincheux pour moi, et c’était bien ainsi. À vrai dire, c’est le seul endroit qui ressemble le plus à une taverne de pirates, et je suis quand même pas pour me procurer des mercenaires juste pour traverser la mer et m’amuser avec d’autres pirates. J’aurais même pas assez pour boire!