Nous approchions du milieu de la journée, et déjà la boule de feu géante se trouvait à son zénith, là où elle régnait en compagnie des oiseaux et des dragons, juste au-dessus du territoire où commence mon histoire : les terres sauvages. S’il n’était pas encore midi, il n’en était en tous les cas pas très loin, et c'était vraiment une magnifique journée. A cette heure-ci, dans les forêt et les montagnes de ce territoire, les animaux étaient au repos… les loups, les félins sauvage... tous les prédateurs prenaient le soleil sur de gros rochers, et les chèvres, les proies les plus rependues sur cette partie des terres sauvages, étaient couchés sous les quelques grands arbres et les rochers des hauteurs, ne bougeant que de temps en temps pour suivre les ombres, sauf pour-celles qui restaient debout et faisaient le tour du troupeau, les sentinelles ou le mâle dominant qui veillait sur leurs semblables afin de les prévenir du danger. Les seuls êtres qui venaient troublés le silence presque sacret de cette heure de la journée, c’était deux loups qui rodaient près d'un troupeau sauvage…
Les prédateurs étaient encore jeunes, des louvards… ils étaient poussés par leurs jeunes canines d’adulte et leur nouveau rang de chasseurs dans leur meute pour continuer la traque malgré la chaleur et sans l'aide de leurs congénères, bien que cela était déconseiller par les alphas, surtout à une telle hauteur... ils voulaient faire leurs preuves. Ils avaient leurs yeux braqués sur un très jeune bouc, qui somnolait tranquillement, collés au flan de sa mère… mais les deux jeunes loups encore inexpérimentées s’étaient montrées trop pressées, et les sentinelles les avaient repérés, poussant de grand cris... en même-pas une seconde, toutes les proies étaient debout, bien réveillées, même les plus jeunes et les plus vieux, et partirent au galop, sauf quelques mâles robustes qui les chassèrent, cornes en avant. Les canidés avaient maintenant l'air plus ridicule qu'autre-choses, et étaient heureux qu'aucune louve ne soit là pour rire d'eux. La situation était telle que ni les chasseurs, ni les proies, ne remarquèrent la présence d’une ombre qui passait devant le soleil. En revanche, la grande créature rouge, brillante sous les rayons dorés, ça, ils la virent, lorsqu’elle s’abattit sur la partie du groupe en fuite…
Rexia avait quittée sa caverne plusieurs heures plus tôt dans le but de se remplir la pense... elle n'avait rien mangé depuis une semaine. Elle avait été plus qu'heureuse de pouvoir attraper des proies en pleine course… l’adrénaline allait donner meilleure goût à leur chaire. Lorsqu’elle frappa par surprise, elle fut ravie de sentir les griffes de ses serres-avants se planter dans la chaire mole et cotonneuse, ainsi que ses crocs, se planter dans de la viande et du sang. Rexia était impressionnée de voir à quelle point elle était devenue forte... lorsqu'elle était une dragonne adolescente, elle pouvait à peine tuer une seule chèvre. Maintenant qu'elle volait, elle pouvait en tuer trois d'un coup. Pour qu'elles arrêtent de bouger et avant qu'elles ne réussirent à la déséquilibrer, elle tua ses proies, les deux premières en les frappant violemment contre le sol rocheux tendis qu'elle se posait, et la dernière en lui broyant la nuque avec ses mâchoires… elle n’aimait pas les faire souffrir pour rien, de toute-façon, et là, elle ne leur avait même pas laissée le temps de comprendre ce qu'il leur arrivait, le temps d'avoir peur.
Puis elle se coucha là où elle s'était posée, les cadavres entre ses membres-avants. Son attaque avait dispersée le troupeau, et les deux loups étaient partis se planquer dans un bosquet d'arbres, observant la viande morte, l'eau à la gueule… elle les avait effrayée, alors qu’elle n’avait pas eue l’intention de leur faire le moindre mal. Elle n’aimait pas manger d’autres prédateurs. Pour se faire excuser d’avoir gâchée leur chasse et leur repas, elle laissa tombée devant-eux celui qu’elle avait tuée de ses dents, dans une éclaboussure sanguine… les deux canins hésitèrent un moment, puis elle les vit sortir de leur cachette, attraper chacun une patte de la chèvre et partir, gardant cependant la queue entre les jambes. Entre chasseurs, on pouvait bien s’entre-aider…
Le coin que Rexia avait choisie pour se poser, bien qu'elle y avait été poussée par les proies qui se défendaient, était un rocher baigné de soleil, chaud... mh, parfait pour un dragon, et de là, elle pourrais voir tout être s'approcher d'elle tout en restant hors de portée des flèches d'un archer caché dans les arbres. Elle commença tranquillement son repas, les écailles de son dos et de sa nuque léchaient par les rayons dorés et caressaient par une douce brise. La chair se déchirait facilement sous ses crocs, mais ceux-ci n’étant pas très utiles pour mâcher, elle devait renverser la tête en arrière et avaler les morceaux d’un trait, à la façon d’un pélican. Cela, cependant, ne gâchait rien au goût du sang encore chaud, ni au plaisir de se remplir le ventre…
