La journée de cours touchait à sa fin et Kagura en était satisfaite. Plus la semaine avancerait, plus elle serait fatiguée. Ce jour là, elle ne se décida pas à repartir chez elle, au temple. Un coup d’oeil à son sac posé à coté de son pupitre, il était toujours là, accroché aux crochets de coté. Parfait, elle n’aurait pas à le ramasser pour tout ranger par la suite et puis, son cadeau était toujours dedans et elle ne voulait pas que ça se sache, les professeurs ne pourraient que lui confisquer. C’était dans le règlement du lycée, interdiction d’apporter des armes mais elle ne pouvait s’en séparer, c’était son cadeau, son arme. Elle ne laisserait personne d’autre toucher à ce petit bijou. Bizarrement, elle ne l’avait jamais sorti de son fourreau. Ne pas le dégainer sauf face à des démons... Ces mots résonnaient dans sa tête, elle était perdue dans ses pensées lorsqu’une voix s’éleva, plus forte que celle qui avait contribué à la bercer.
- Miss Mikazuchi!
Relevant la tête, elle tourna instinctivement son visage vers le professeur et vit qu’il ne semblait pas très content de la situation. Elle ne faisait rien de mal, elle ne perturbait pas le cours... Pas plus qu’elle le suivait une fois dans ses rêveries.
- Oui monsieur?
- Allez compléter cette équation au tableau!
Elle se leva, prit la craie que lui tendait le professeur et se mit à compléter l’équation voulue. Les maths, c’était une des matières qu’elle détestait par-dessus tout, ainsi que les sciences, peu importe le domaine. Biologie, chimie, tout le reste, elle détestait ces cours et, pourtant, c’était dans ces matières qu’elle était la plus douée. Ses moyennes avoisinaient les quatre-vingt cinq pourcents alors que dans ses cours favoris, elle était plutôt entre soixante cinq et soixante neuf. Rien de bien glorieux mais suffisant pour rester au dessus de l’échec. Une fois qu’elle eut fini d’écrire, elle posa la craie, salua le professeur ainsi que les élèves et retourna s’asseoir pour s’essuyer les mains avec un mouchoir prévu spécialement à cet effet. L’enseignant vérifia les notes de Kagura et fut satisfait de n’y voir aucune erreur. Le cours continua, l’appel au tableau l’avait complètement sortie de ses rêves, elle ne pensa plus au sabre et se contenta de suivre le reste du cours.
La cloche sonne, les élèves s’empressent de sortir rapidement alors que Kagura range tranquillement ses affaires. Chaque chose reprend sa place dans son sac, rien n’est laissé au hasard et les cours recouvrent le katana posé au fond. Elle récupère tout, vérifie de n’avoir rien oublié et se dirige vers la sortie.
- Hey Kagu’ tu rentres avec moi aujourd’hui?
Elle tourne la tête et aperçoit la petite Miliana. Miliana, un mètre cinquante pour une quarantaine de kilos. Elle pourrait passer pour une gamine mais elle a bien dix-sept ans elle aussi. Dans la même classe que Kagura, c’est l’une de ses amies les plus proches, chaque jour elles viennent ensemble au lycée et repartent ensemble. Certaines rumeurs planent même disant qu’elles sont lesbiennes et vivent ensemble mais le duo d’amies ne leur prête aucune attention, laissant courir les plus vastes rumeurs. Kagura sourit et posa une main sur l’épaule de son amie.
- Désolée, je vais rester un peu ici, au calme, pour étudier.
- D’accord, on se voit demain alors.
Miliana repartit, adressant un dernier signe à son amie et court vers la sortie prendre le chemin du retour. Kagura la salue à son tour et observe le couloir, la direction qu’avait prise Miliana était clairement celle de la sortie et Kagura alla dans l’autre sens. Il lui fallait un endroit calme, un endroit où personne ne viendrait la déranger... Le toit, personne n’y allait plus à cette heure-ci. Elle monta tranquillement les escaliers, ouvrit la dernière porte et se retrouva au point culminant du lycée. Un coup de vent vint la frapper de pleine face, ça lui faisait du bien un peu d’air après autant de temps enfermée dans une salle de cours.
Elle s’avança, ferma la porte derrière elle pour éviter les dérangements, posa sa veste au sol et s’installa dessus. Elle resta un moment à regarder le paysage qui s’offrait à elle, les cheveux dans le vent. Un sourire sur les lèvres, elle se décida enfin à sortir ses cahiers et commença à étudier dans le plus grand calme. Parfois elle entendait un camion passer, une voiture, un bus mais tout cela était devenu son ambiance de travail. Elle sortit aussi son sabre et le posa à coté d’elle sans vraiment comprendre le pourquoi de son action. Peut-être voulait-elle lui faire prendre l’air comme on sort un animal de compagnie.