La nuit était tombée depuis peu sur Seikusu et une silhouette féminine se dessinait sous l'astre lunaire. La silhouette avançait de façon franche et pénétra le parc de la ville. Ève, celle à qui la silhouette appartenait, rentrait chez elle après une soirée de travail à la bibliothèque. Couper par le parc lui permettait de gagner un bon quart d'heure de marche et les risques étaient moindres que de passer par le quartier de la Toussaint. D'ailleurs le parc était désert et cela rassurait plutôt qu'inquiétait la donselle brune aux formes avantageuses. Elle avançait à une bonne allure et aurait traverser l'endroit dans moins de dix minutes.
Cependant, alors qu'elle avançait sur le chemin ponctué de gravillons blancs, des bruits attirèrent son attention. Des bruits étouffés, des murmures, des bruissements de feuillages et de brindilles qui cassent. La curiosité étant le propre de l'être humain et encore plus de la française, celle-ci ralentit avant de se diriger vers les buissons et de progresser de deux ou trois mètres dans la verdure. Se faisant aussi discrète et silencieuse qu'un chat, elle écarta le feuillage et observa la scène qui s'offrait à ses yeux. Un homme ayant la quarantaine au physique assez rond et ingrat était appuyé contre un arbre. Une femme se tenait accroupie devant lui et visiblement lui faisait une fellation. Eve écarquilla les yeux devant la scène. Elle comprit rapidement que la femme, au vu de sa tenue minimaliste et voyante, était une professionnelle du sexe. Bien qu'un peu gênée, la jeune femme avait du mal à quitter l'endroit. Elle continua de contempler le spectacle et sentit le désir monter rapidement. Les bruits et les grognements l'excitaient beaucoup. Au bout d'une bonne minute, sa main vint légèrement relever sa mini-jupe grise. Une mini-jupe droite qui cachait tout juste le haut de ses bas noirs. La main vint alors caresser son intimité qui ne demandait que ça, son string étant une barrière plus que dérisoire.
La scène se poursuivit. L'homme écarta la tête de la prostituée et lui tendit de nouveaux billets. Celle-ci les pris, les planqua dans son soutien-gorge et se mit à quatre-pattes devant l'inconnu dans les yeux luisaient de désir. Sans attendre il se jeta sur elle et commença à la besogner avec moult grognements et gémissements. Le spectacle plus que parlant excitait horriblement la française qui accentuait ses mouvements, étouffant ses propres gémissements. Son intimité ruisselait et était avide du plaisir qu'elle sentait venir. Mais un grognement plus fort que les autres mit fin à tout ça. L'homme venait de jouir à priori décevant la voyeuse qui n'était pas aussi rapide. Elle plaignit la prostituée qui ne devait pas avoir eu beaucoup de temps pour prendre du plaisir si tant est qu'elle en avait eu. Le couple se sépara rapidement, laissant Ève seule. Celle-ci soupira. Elle avait toujours envie de jouir mais l'arrêt brutal de la scène l'avait un brin refroidi. Tant pis. Elle finirait ça tranquillement chez elle.
Se dégageant des branchages, elle revint vers le sentier et épousseta son pull rouge moulant où de nombreuses feuilles s'étaient accrochées. Respirant un bon coup, elle reprit sa route, son sac noir à l'épaule.
