- Shizame-san, veuillez vous taire. Nous sommes en cours actuellement et non dans un salon de thé.
Viviane venait de hausser un peu le ton pour réprimander une jeune lycéenne qui confondait cours et repas du midi, mangeant en classe et se tappant la discute avec ses voisines. Cette dernière dit d'un ton non-chalant.
- Hay senseï !
Le professeur frémit intérieurement en voyant le regard de la lycéenne qui le faisait penser à ceux de ses tortionnaires passés. La lycéenne se mit à sourire devant la réaction de Viviane qui se mit à devenir plus invective dans le ton.
- Shizame-san, je vous prierais d'aller dehors, vous aurez une heure de colle, votre attitude est inacceptable.
[Deux heures plus tard]
- Bon boulot Viviane-san, vous rentrez chez vous ?
- Oui, j'ai grand besoin de me reposer.
- Vous l'avez mérité, bonne nuit.
Viviane se mit donc à partir du lycée d'un pas rapide, être enseignant n'était pas facile, mais il n'avait d'autre possibilité pour l'instant, une bonne nuit de sommeil allait être réparateur, même s'il n'était pas vraiment fatigué. Viviane voulait simplement être un peu seul et se vider la tête, étant le seul moyen pour lui de chasser son passé l'espace d'un temps.
Il arriva chez soi et ouvrit la porte.
- Je suis de retour !
Viviane pouvait paraitre bizarre, personne ne vivait chez lui, mais il se sentait plus à l'aise en ayant dit cette simple phrase, comme s'il espérait qu'une voix douce et bienveillante lui réponde.
- Ha ! J'ai oublié de faire les courses.
Il déposa son sac de professeur, prenant son porte-monnaie et partit vers le combini (supermarché ouvert tard le soir) le plus proche, il ne prit pas dix minutes pour prendre ce qu'il avait besoin, une bouteille d'eau et des ramens instantané, ce n'était pas aussi bon que les vraie, mais c'était nourrissant.
Alors qu'il se dirigeait vers sa maison, un bruit suspect se fit entendre derrière lui et quel ne fut pas sa surprise de voir un groupe armé de chaines et d'un sourire sadique, se diriger vers lui. Laissant parler sa peur, il se mit tout de suite à courir, seulement les chaussures à talon ce n'est pas tellement fait pour cela.
Il arriva à se cacher dans une petite ruelle, c'est alors qu'une souris passa près de lui, le faisant crier de peur et basculer en arrière, traversant un portail dissimulé non loin.
Viviane fut surprit de passer d'une ruelle sombre à un désert, par chance ses courses avaient suivit le voyage. Ne comprenant pas, il se mit immédiatement en marche vers une direction au hasard.
Il délaissa très vite sa veste noire, laissant son chemisier blanc s'imbiber de sueur et laisser voir sa poitrine, portant un des rares soutient-gorges blanc lui allant, la chance voulut qu'il porte une jupe. Ses chaussures furent très vite un handicap, le sable s'infiltrant dedans, heureusement il portait une paire de collant couleur chaire. Viviane n'aimait pas s'habiller en femme, mais la situation actuelle ne lui permettait pas de choisir.
L'humain se mit à marcher pendant près de trois heures, vidant tout les bouteilles d'eau achetés, devant supporter le soleil qui s'acharnait sur lui. Plus d'une fois il fut sujet à des mirages, plus d'une fois il se fit une fausse joie. Aussi ne prit-il même pas la peine de regarder un bâtiment au loin, jugeant que c'était encore un coups de son imagination.
Vint alors le moment où il tomba à genoux, n'ayant plus la force de marcher, ses lèvres et sa gorge totalement sèche, il fit un geste pour continuer et tomba sur le sable ardent, sombrant dans un sommeil pouvant se révéler mortel en ses lieux.