Gagné!
J’avais entendu un bruit, à quelques mètres de moi, comme si quelque chose venait tout juste de faire tomber un fruit mou, ou quelque chose du genre. Vous savez, ce bruit si caractéristique d’une chose s’étant frotté contre le sol, mais qui n’a même pas eut l’occasion d’avoir un rebond que tout son être s’était écrasé? C’était celui là, probablement quelque chose de pourri, enfin bref, je me dirigeai alors vers ce bruit, pensant y trouver la jeune femme. Au moment où j’y arrivai, je vis un chat qui sortait d’une poubelle, un os de poulet dans la gueule, trottinant fièrement vers sa demeure, une tomate écrasée ornait le sol, tout près de la poubelle.
Merde, je t’ai pris pour une jeun… C’est quoi ça?
Je remarquai alors le pentacle qu’il y avait sur le béton de la ruelle, mais je n’ai pas compris assez tôt. Mon corps se replia sur lui-même, comme si des cordes me ligotaient, m’empêchant de bouger le moindre muscle, mais ce n’était pas des cordes; on aurait plutôt dit que le vent s’était rallié contre moi pour m’empêcher de bouger. J’étais au fait de ce genre de magie; quelques hommes les utilisaient sur Terra, et je savais que ce n’était pas définitif, il ne me restait plus qu’à attendre que le tour de magie cesse, au lieu de m’épuiser à tenter de me libérer.
Les cinq minutes parurent comme des heures, alors que je ne pouvais pas bouger, me contentant de planifier une vengeance sur cette femme, car c’était bien elle qui l’avait mise, j’en étais convaincu, et c’était spécialement pour moi. Puis, les cordes faites de vent disparurent, et je pus à nouveau bouger. Cependant, je n’aurais pas la jeune magicienne avec une dague et un pistolet, il me fallait la combattre à armes égales, et j’avais justement un truc dans ma manche.
Fermant les yeux, je posai le bout de mes dix doigts au sol, faisant apparaître ainsi des zombies d’un portail menant directement au styx, pouvoir qui était un généreux don du Dieu de la mort lui-même. Regardant les atroces personnages défunts qu’il y avait devant moi, je leur donnai mes ordres.
Partez à la recherche des femmes que nous avons capturées aujourd’hui. Je suis sûr, d’après ce que j’ai vu, que cette sorcière les a tous tués et libéré ses amies. Donc, ramenez moi les filles, vous savez lesquelles. Et on ne mange pas!
Ce qui était bien avec les zombies, c’était que je n’avais même pas à leur donner d’emplacement, ils reviendraient vers mon odeur. Une fois les morts-vivants attelés à la tâche, je retournai vers l’endroit où j’avais quitté mes hommes. C’est alors que, sans surprise, je tombai sur les corps de mes hommes, certains morts, d’autres enchaînés. Je dis que c’était sans surprise, étant donné que dans les morts que j’avais invoqués, il y en avait qui étaient dans mon équipe… Alors disons que je m’en doutais un peu. La jeune femme était là, elle aussi, à menotter un des hommes. Pointant mon arme sur elle, la suite était prévisible.
Clic!
Maintenant, tu mets tes mains là où je peux les voir. Tu es douée, ça, y’a pas à dire. Mais je gagne, toujours, tu vas voir pourquoi. Au fait, si jamais tu penses pouvoir me tuer avec un de tes sorts, pense bien à ceci : une balle voyage plus vite que des mains bougent. Reste bien tranquille j’ai une surprise pour toi
Quelques minutes passèrent, et deux zombies revinrent, transportant une fille sur l’épaule chacun… Il n’y en avait que deux.
Où sont les autres?
En guise de réponses, les deux morts haussèrent les épaules. Génial, ils avaient non seulement perdu quatre de leurs alliés, mais aussi les trois filles. Mais c’était la brune qui m’intéressait plus que les autres. Leur ordonnant de déposer les filles au sol, et tenant toujours la magicienne en joue, j’en attrapai une par le bras.
Maintenant, jeune fille, on va voir comment tu te débrouilles face au dilemme.. Toi, tue l’autre.
La jeune femme que je tenais, une seconde effrayée, l’autre inexpressive, se tourna vers son amie, pour lui sauter à la gorge, l’étranglant de ses propres mains.
Tu as trois choix : Tu les laisses mourir toutes les deux, tu essaies de les sauver en t’attaquant à moi et franchement tu as plus de chances de mourir que d’autre chose… Ou encore tu t’avoues vaincue, et tu me laisses prendre mon trophé; Toi. Le choix t’appartient, mais le temps ne joue pas en ta faveur… Regarde, elle est déjà rouge!