J'attendais patiemment la suite des évènements. En effet, ayant fait match nul, je ne savais pas si je devais le faire craquer ou s'il allait me révéler ce qu'il souhaitait me dire. J'attendais donc là, les bras croisés, sans me départir de mon sourire.
- Hum... Bon... Je vais parler alors...
Il se fit soudainement plus sérieux et je sus immédiatement ce qui allait suivre : une déclaration. J'en avais suffisamment l'habitude pour reconnaître les signes avant coureurs. Mais cette fois-ci, je n'avais pas de réponse toute prête. Pourquoi ? Simplement parce qu'il est le premier à me défier en duel avant. De plus, moi qui suis habituée à gagner tout mes matchs et mes duels, c'est la première fois que je fait match nul. Comme l'a dit un jours notre maitre Kendô-ka, si son père n'avais pas choisi la seule femme qui lui tenait tête, alors peut être ne serrait-il jamais venu au monde. Peut-on parler de destin ?
- Je t'ai surtout demandé de venir ici... Car voit tu... Ces temps ci... Je sais pas... Mais tu, enfin... Tu es dans ma tête.. Tu n'en sorts pas.. Comment dire sans faire trop classique... Rho et puis zut... Madoka-chan... Désirerais tu sortir avec moi ?
Je dois avouer que cette déclaration ressemblais en rien à ce dont j'étais habituée... D'ailleurs, il ne m'a pas dit qu'il m'aimait "depuis toujours" mais seulement qu'il souhaitait sortir avec moi, comme des ados normaux. Ce dont je ne suis pas à cause de ma classe sociale. Mais il semble qu'il n'en ai rien à faire, que je sois issue d'une riche famille et influente, contrairement aux autres garçons du dojo. Et ça, ça me touche vraiment...
- Il bat pour toi ce soir, me dit-il en posant ma main sur son torse... S'il te plait... Dit moi oui...Madoka-chan...
Je prend le temps de réfléchir un peu plus, avant de lui répondre...
- En temps normal, j'envois balader les garçons qui veulent sortir avec moi, alors qu'il s'avère bien souvent qu'ils ne sont intéressés que par mon héritage... Ce qui ne semble pas être ton cas... De plus, tu es le premier contre qui je ne parviens pas à gagner. Alors pour une fois, je veux bien tenter l'expérience, savoir ce que ça fait vraiment de sortir avec un garçon.
Sans prendre la peine de le concerter du regard, je me rapproche de son visage pour l'embrasser langoureusement. Encore peu habituée à la chose, je trouve sa bouche chaude et accueillante, ainsi que sa langue agréable. Il a des canines un peu pointues, mais je vais pas chipoter là-dessus. Après tout, j'ai bien les oreilles effilées moi. J'ai continuée encore un moment comme ça, collée à lui, avant que des applaudissements ne nous interrompent. Surprise et rouge comme une écrevisse, je m'éloigne de lui pour me retourner vers notre maitre martiale, qui se tient un peu éloigné de nous, sourire au lèvres.
- C'était un très beau combat les jeunes, dit-il en s'approchant de nous. A tel point que je vais devoir faire une petite entorse au règlement. Que direz vous de passer les prochaines vacances ici, seulement vous deux ? Je vous enseignerais les techniques de Ki, que les esprits ignorants comparent souvent à de la magie.
Mon regard se fit de suite plus brillant. Normalement, je ne pouvais apprendre ces techniques que l'an prochain. De telles entorses aux règlements sont extrêmement rares dans ce milieu et ce sont des occasions à saisir si l'on veut monter rapidement. Ça l'étais d'autant plus pour Iruka, qui allait pouvoir les apprendre en sautant pratiquement six années. Le maitre devait sans doute le considérer comme un génie du Kendô.
- Je suis partantes Sensei. Je me montrerais digne de votre confiance en mes capacités, lui dit-je en m'inclinant vers lui.
Après la réponse de mon camarade, le maitre nous demanda de rejoindre nos chambre, sinon, il ce pourrait bien qu'il revienne sur ça décision. Bien qu'il ne fit aucun commentaire sur notre échange buccale, il conservait son sourire en constatant que nous nous tenions la main en le suivant. Arrivée devant ma chambre, je lui glissa quelques mots à l'oreille.
- J'espère que ma réponse était plus qu'explicite... Mais il semble qu'on ne pourra en profiter que pendant les vacances...
Dans mon esprit, je ne nous voyais pas en train de faire l'amour. C'était selon moi trop tôt pour ce genre de chose. Et de toute manière, je n'avais que très peu d'expérience dans ce domaine. Je referma donc la porte derrière moi, tandis que le maitre Kendô-ka raccompagnait Iruka à sa chambre.