(Je réponds donc à ton invite ^^ )
Le soucis quant on est sur Terra et que l'on désire revenir sur Terre c'est qu'il faut passer par une porte, une faille, un passage entre les dimensions. Et cela demande une certaine puissance magique, ainsi qu'une connaissance des arcanes et une précision certaine... autant de choses qui n'étaient pas l'apanage de Dagon ! Non il n'avait aucune magie en lui, du moins pas sous sa forme humanoïde et il ne connaissait pas de rituels de passage entre les Mondes. C'est pourquoi il devait se fier à une amulette achetée sur un marché de Terra auprès d'un enchanteur, une babiole mineure qu'il n'était pas sur d'avoir bien fait d'acheter tant il n'avait pas confiance en son efficacité mais bon : perdu pour perdu... autant essayer.
Et contre toute attente l'amulette avait fonctionné ! Il s'était senti happé par la réalité, aspiré par la trame des univers et plongé dans une abime irréelle où sa conscience filait telle une comète à travers le vide. Un vide pas si vide que ça en fait car il voyait une lueur poindre au loin devant lui dans le néant informe l’entourant de milliards de nuances de couleurs, d'odeurs et de goûts... une lueur qui ressemblait de plus en plus à la terre. Oui ! Voilà ! Il chutait -sa conscience chutait- vers la terre comme prévus, mais sans qu'il puisse diriger sa chute ni son point d'apparition.
Oui, finalement, il la lui ferait avaler son amulette à ce vieux magicien qui la lu avait vendue ! Si bien sur il ne se matérialisait pas prit dans un mur ou un arbre ou pire encore au fin fond de la terre...
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Et alors qu'une jeune fille nommée Jade prenait un bain nocturne dans une piscine de Kyoto, un Japon, la réalité s'ouvrit dans le bâtiment, recrachant le corps passablement secoué de Dagon. S'il avait eu sa forme réelle il serait atterrit sans mal -pour lui- mais là, sous forme humaine, c'est dans un râle de douleur qu'il heurta le bord humide de la piscine, chutant d'une hauteur de 3 mètres depuis la faille dimensionnelle qui, déjà, c'était refermée si vite après l'avoir recraché qu'on aurait pu pensé qu'elle n'avait jamais existé. Le choc avec le sol fut rude et, évidement, il y eu de la casse sur Dagon ! Oh pas qu'il se soit démis un os, non, mais une des fioles qu'il transportait avec lui venait de se casser et les débris de verre eurent à peine le temps de lui entailler les flancs avant que le contenu de la bombe incendiaire ne s'embrase, le nimbant de flammes !
Il ne craignait pas le feu, heureusement, et il ne souffrait pas de les sentir lui lécher le corps et le réchauffer mais là où ça devenait gênant c'est qu'il ne savait pas encore OÙ il avait atterrit -il n'avait pas prit le temps de le réaliser- et que s'il ne faisait rien ses autres bombes allaient exposer à leurs tours, et ça risquait de le rendre bien moins discret quant tout le bâtiment où il se trouvait partirait en fumée avec lui, intact, au milieu !
"De l'eau !" Pensa t-il en oubliant son aversion pour elle et en se relevant, toujours recouvert de flammes, silhouette embrasée prenant son temps pour se mettre debout puis trottiner d'un pas pressant et plonger dans l'eau, tout habillé de sa tenue de cuir racornie par le feu qui semblait le dévorer tout entier.
Il éteignait alors le brasier et remonta à la surface, crachant et battant des bras de son mieux pour ne pas couler car il nageait mal avec ses bottes et ses habits serrés, et remarqua pour la première fois qu'il n'était pas seul ici.
En fait il y avait une jeune femme qui le regardait avec des yeux grands comme... comme des yeux quant on vient de voir une scène sortant du commun, mais genre en sortant avec la délicatesse d'un troupeau de buffles sortant d'un magasin de porcelaine de chine, au galop.
-... ...Bonsoir...
Il ne sut que dire ceci en nageant maladroitement pour revenir prêt du bord et s'y hisser, ruisselent d'eau, son jean de cuir passablement éventré, fumant encore, sa veste presque fichue et fumant encore plus, alors que lui était parfaitement intact et secouait la tête pour chasser l'eau de ses cheveux noirs.
En même temps, que peut-on dire à une jeune inconnue que l'on surprend en pleine séance de natation alors que l'on vient de traverser les plans depuis un autre monde et que l'on a prit feu sous ses yeux avant de s'en sortir indemne là où tout autre serait recouvert de cloques et aurait la peau fondue sur les chairs ? Réponse : on ne peut rien dire ; on sourit ; on fait semblant que tout va bien ; on garde le contrôle et on change de sujet.
-Je vous ai dérangé ? Je m'excuse je... testais... les... hum... dispositifs anti-incendie !Excuse pitoyable mais bon, il n'avait pas mieux sous le pied là tout de suite, à dire vrai il était aussi surpris et hébété qu'elle pouvait l'être, rien de tout cela ne pouvait avoir été prévus à l'avance...