« Tu n’as pas à avoir honte de toi Marcus, tu as tant de qualités… »
Du bout de ses doigts, Heilayne caressait la fourrure contre sa patte, visiblement inquiète. L’insouciance et la naïveté étaient sans doute ses deux plus gros défauts, mais si eux le sont, alors la gentillesse et l’attention peuvent se dresser contre et se faire voir en devenant de grandes qualités. Ses petites plaies se refermèrent sous les yeux interrogateurs de la comtesse qui, suivit de ce geste esquissa un tendre sourire rassuré. Il avait beau ne pas être humain, être un loup qui terrifie les humains, il restait malgré tout un petit quelque chose qui faisait qu’on ne pouvait le détester; son caractère. Même loup, il le gardait. Il était si doux, gentil et attentionné… Toutes les qualités d’un homme dont toutes femmes rêves, c’était injuste que sa double nature soit si imposante et monstrueuse… Mais dans un sens, elle pouvait se montrer mignonne. Une belle fourrure bleue douce, de la fourrure blanche ici et là, des petits yeux noirs traître des sentiments et une longue crinière de la même couleur que ses yeux, tout aussi douce que son pelage. Un doux sourire prit place sur le minois de la jeune femme tandis que sa main vint se glisser contre son torse, le caressant du bout de ses doigts en restant silencieuse. Il avait l’air à la fois si inoffensif et épeurant, bon sang… Y avait-il d’autres créatures de la sorte dans ce monde? Tellement intriguant est-il, ce monde…
Relâchant le cou de l’homme, un petit air interrogateur ce glissa un bref instant sur le visage de la comtesse. La curiosité était là, oui, mais aussi… La peur… Plus tôt, lorsqu’elle l’avait déçu au point tel de le rendre hostile, il lui avait bien dit que c’était douloureux de se transformer, alors… Pourquoi le faisait-il…? Ses joues devinrent un peu plus rosées, mal à l’aise. Était-ce parce qu’elle avait semblée dégoûtée au premier regard? Apeurée plutôt? Il était beau, même en loup, il était vraiment et toujours aussi beau, mais c’était vrai que… Bien qu’elle n’osait l’avouer, ses caresses lui manquaient… Ses doigts frôlant chaque partie de son corps, son souffle lui caressant le cou, ses lèvres lui embrassant les siennes, était-elle vraiment rendue folle pour le vouloir encore et encore? Vouloir ressentir encore une fois son corps pressé contre le sien, son membre en elle, sa langue caressant la sienne à tâtons? Peut être, mais peu importe, elle savait ce qu’elle voulait, encore fallait-il que lui, la veuille toujours. Sa langue contre son cou la fit sortir de ses pensées, laissant, sans le vouloir, un petit soupire s’expirer de ses lèvres. Non pas un soupire de désespoir ou de tristesse, mais un soupire d’aisance, de bien être. Obéissant à ce que plus tôt, Marcus lui avait dit de faire, ses mains vinrent se poser contre ses oreilles et ses paupières se fermèrent doucement. Ce qu’il faisait pouvait être très douloureux, et pourtant, il le faisait. Était-ce pour lui-même ou pour la jeune Heilayne? Quel que soit la réponse, la comtesse se plaisait à pensée qu’il faisait ses efforts pour elle, c’était un geste tellement attachant, c’était un geste qui l’avait séduite, comme ceux plus tôt. L’angoisse prit un peu son corps, bien qu’elle aimait pensée qu’il allait se retransformer et redevenir le jeune prince avec qui elle avait partagée, pour la première fois sa nudité, son corps, elle avait peur… Priant pour ne pas qu’il ait trop mal, pour ne pas qu’il souffre trop de sa faute, elle sentie une main venir se glisser contre son menton, lui relevant délicatement avant que, tendrement, ses lèvres se pressent contre les siennes. La nervosité parti aussi rapidement qu’arrivé, il avait réussit, certes il avait l’air d’avoir eu mal, mais il était là, il était toujours là! Ses bras vinrent rapidement enlacer le cou de l’homme, le serrant contre elle fortement. Aucun mot n’aurait pu décrire ce qu’elle ressentait présentement; elle était tellement heureuse…
« J..J’espère… Que tu n’as pas eu trop… mal…? M..Mais je suis contente… »
Étirant un large et doux sourire, Heilayne vint reprendre les lèvres de son amant, les embrassant avec une grande douceur. Bien que ce qu’il vivait présentement allait, sans doute ne plus se reproduire, Heilayne se plaisait bien à penser à le revoir. Non pas à coucher avec lui, mais simplement le revoir, tel un ami, un bon ami à qui elle pourrait parler, c’était sans doute idiot de pensée ça, mais elle se plaisait à le faire… Chaque effleurement de sa peau contre la sienne, si frêle la faisait frissonner, la faisait tant frissonner que, même lui pouvait sentir les frissons bercer son corps. Ses lèvres ce quittèrent finalement et, silencieusement, elle écouta sa requête. Un hochement de tête accompagna doucement ses paroles.
« Oui… Je serais vraiment heureuse… de continuer, avec toi… »
Glissant ses doigts contre le haut du dos de l’homme, Heilayne rapprocha ses lèvres de celles de Marcus, commençant à les presser contre avant d’entamer un tendre et langoureux baiser, sortant même sa langue pour caresser à tâtons la sienne si désirante.