Les choses ne s'étaient pas déroulées aussi bien que prévues sur Terra pour la jolie mercenaire. D'abord une rencontre avec une déesse qui se change en conversation "entre filles" (chose qu'elle détestait par-dessus tout, encore plus avec une déité), ensuite un meurtre - ça c'était chouette - qui la fait se retrouver en prison avec le pire dieu que l'Olympe ait jamais engendré. Elle avait manqué son gibier, manqué des bastons, et ce petit con de dieu s'était amusé avec son ornement. Con de dieu contre lequel on ne peut même pas se défouler.
Vraiment une semaine de merde.
La ESP.er avait vraiment, mais alors vraiment besoin de se défouler. Il lui était venue l'idée de la Terre : s'il existait des créatures magiques dans cet autre monde, elles étaient nettement moins puissantes, agressives et dangereuses que ce qu'Enora pourrait trouver sur Terra.
Cela faisait maintenant une heure environ qu'elle déambulait dans la ville, sans trouver de proie adéquate. Enfin, ce n'est pas tout à fait exact. Elle avait, en effet, causé plusieurs fractures à plusieurs individus, peut-être en avait-elle tué un ou deux, sans le faire exprès. De toutes façons ils ne retrouveraient jamais qui avait pu causer pareils dommages à ces personnes.
Au détour d'une ruelle elle vit passer une jeune femme. Frêle, fatiguée, seule.
#Je te tiens...#
Enora ne se fit pas prier, alors que l'inconnue bifurquait dans une ruelle, elle se jeta sur elle, pied en avant, droit vers sa tête. Si elle n'avait été prête à mobiliser son pouvoir, elle se serait certainement retrouvée sur le pavé.
_Merde ! lâcha-t-elle entre ses dents serrées
Sans doute était-ce une magicienne, une faiseuse de grigri à deux sous. Ce premier échec agaçait davantage la furie qu'elle était, tout autant qu'elle l'excitait : un petit chaton qui sortait ses griffes, elle allait lui présenter une louve. Se laissant glisser doucement au sol, l'inconnue maugréa en essayant de se relever :
_Nan mais ça va pas bien dans votre tête ?
Enora eut un sourire sadique :
_Tu as l'air fatiguée... Tu devrais rester assise !
Ce disant, elle envoya violemment son pouvoir contre la jeune femme, repoussée contre le mur dont la tête heurta sans douceur ce dernier. Enora applaudit en sautillant sur place, heureuse comme une gamine : elle avait trouvé son jouet. Elle vint devant sa proie en quelques enjambées.
_Comme tu es mignonne... Qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi, mh...? en parlant, elle s'amusait à tordre mentalement les membres, les muscles de sa prisonnière, sans jamais les briser, bien sûr, juste pour s'amuser un peu... Ses yeux tombèrent sur ses vêtements : tâchés par endroit. La petite avait dû bien s'amuser, elle aussi : je vois que tu sais y faire ma belle... elle lui tordit les jambes, moi aussi tu sais, écoute :
Un craquement sinistre se fit entendre, elle venait de casser net le poignet de la prétendue sorcière, l'os ressortait, la chair meurtrie pleurait de douleur à grosses perles rouges. Avant que la gamine ne dise quoi que ce soit, Enora se jeta sur elle, l'air doux :
_Non non non, ne pleure pas, ne crie pas, regarde...
Déjà l'os revenait à sa place, les chairs se refermaient... Au bout de deux minutes, il n'y paraissait plus rien, mais la gamine avait du sacrément souffrir
_Maintenant tu vas faire tout ce que je veux. Ou ce n'est pas ton poignet que je briserai, mais chaque parcelle de ton petit corps.
Elle fit léviter le corps de la jeune femme, lui arrachant manuellement ses vêtements. Elle était superbe, la bougresse, il fallait le reconnaître.