Et si on jouait ? [Privé Maxence]

Le soir tombait sur la forêt de la ville de Seikusu. Les gens rentraient chez eux après leur travail sans se douter un seul instant que dans leur forêt tout un petit peuple vie et coexiste avec eux. Enfin, coexister était un bien grand mot étant donné que ces petits êtres prenaient bien soin de ne pas être vu par leurs cousins humains éloignés. Les lumières de la cité s’allumaient les unes après les autres comme des ampoules sur un sapin de Noël. Une personne observait ce spectacle avec intérêt et un certain émerveillement.

Aëris se trouvait poster à la cime d’un arbre et admirait la scène reproduite quotidiennement. Malgré sa répulsion pour le genre humain, les lumières la fascinaient. Elles n’existaient pas depuis très longtemps, du moins depuis pas très longtemps pour elle. Un feu-follet a une existence bien plus longue que n’importe quel homme de cette planète. Elle avait regardé le village, devenir ville puis les constructions en béton, hideuses, s’étaient élevées et avec elles, les illuminations. Autant les humains et leur évolution, elle s’en fichait éperdument, autant les lumières étaient plus qu’intéressante pour elle. Après tout, elle-même était une lumière, une lumière réelle et vivante. Quelque part, elle se disait que c’était peut-être les siens qui avaient inspirés les hommes pour créer la fée électricité.

Bientôt d’ailleurs, elle reprendrait sa forme primitive et voguerait au travers des mers de feuillages telle une luciole éphémère. Mais pour l’instant, elle restait encore en l’air sous sa forme miniature, ses ailes dépassa du feuillage dense tout comme le haut de son corps totalement dénudé. Elle resta un long moment à attendre, jusqu’à ce que la nuit soit totale alors elle se concentra et son corps s’illumina avant de se réduire à une toute petite boule lumineuse de 2 à 3cm de diamètre. Elle redescendit alors de son arbre et se mit à déambuler dans son domaine de verdure, son royaume nocturne.

-Foutue connerie....

Maxence marchait d'un pas légèrement vacillant entre les arbres, selon la science particulière des enivrés qui consiste à parcourir la plus grande distance dans les endroits les plus exiguës.
Et ce, sans toucher les bords.
Il se déporta à droite, presque malgré lui, et se reprise d'une esquive latérale arrière qu'un certain Neo n'aurait pas démenti.
Bon, nifalement il était peut-être plus imbibé que prévu.
… Finalement, plutôt.
Ho la vache...
C'était trop rare, les soirées entre collègue où on pouvait se lâcher un peu. C'était plus rare encore qu'il vienne à une de ces soirées, lui tant devenu si renfermé. Et c'était devenu inexistant qu'il ai l'occasion de picoler jusqu'à la Zone en public sans être interrompu par un 10-13 ou une autre saloperie du genre crépitant de sa radio.
Ça faisait du bien. Franchement. C'était devenu vraiment compliqué ces derniers temps. Sa transformation devenait toujours plus compliqué à gérer depuis qu'il avait accès à Terra. Ses nuits étaient peuplées de flash, de morsures, de griffures, de viol avec une bite bleuie qu'il ne se connaissait pas.
Il se réveillait chaque matin pour découvrir qu'il avait joui dans ses draps. Sauf les fois où il s'endormait K.O. par l'alcool. Et ce soir, il aimerait vraiment dormir. Il avant entamé la soirée chez lui avec trois Jack Daniel's avant de se rendre au bar. A pieds tout de même... honnête citoyen.
Équation naturelle = Homme + 12 (14 ? 16 ?) bières + douleur fulgurante à la vessie depuis une heure égale ?...
Il s'arrêta devant un buisson touffu, se débraguetta et donna la réponse...
Une main maintenant l'engin, l'autre tapotant ses poches de veste pour trouver ses clopes. Il abandonna finalement l'idée, il n'était pas en état de faire des acrobaties et ne voulait pas saloper son futal.
Il vit soudainement son ombre projetée devant lui sur le buisson qu'il honorait abondamment. Comprit qu'un con le braquait avec sa lampe-torche.

- Hooo... Merde, baisse moi ça, dit il en plissant les yeux tandis que le nouveau venu faisait le tour et le braquait en pleine poire. Ag..Agent Machden... Masden... laisse moi le temps de finir mes bonnes œuvres et je te sors ma plaque...

Les dites bonnes œuvres ne semblaient vouloir s'arrêter, et le débit augmenta même légèrement.
Suffisamment pour qu'il se demande d'abords si le flic qui le braquait avait costumisé sa lampe-torche ou quoi, parce qu'il y avait deux genre de... de truc... au dessus de la boule de lumière... comme s'il avait attaché un gros nœud de ruban...
Héhéhé, le con...
Puis il se rendit compte qu'il n'y avait pas d'agent derrière la torche. Pas de torche en fait. Que de la lumière. Avec une femme nue à l'intérieur. Qui voletait comme une luciole. Une jolie minette avec des ailes, moins grande que sa queue,  et qui jouait les phare de côte...
…
…
Ok, là je suis vraiment bourré.

- Bo... Bonsoir... essaya-t-il de balbutier d'un air naturel, tandis que le bruit de son flot se faisait franchement gênant dans le silence.... je... le fond de l'air est vrai, hein ?...

Aëris voletait de si, de là, observant arbres et buissons, animaux nocturnes et toute autre chose pouvant l’intéresser. Soudain, elle entendit un drôle d’animal s’immiscer dans son domaine. Un animal qui faisait un bruit terrible, assourdissant là où tout n’est que silence et bruissement. Intriguée, notre feu-follet reprit sa forme de fée clochette et vola jusqu’à l’endroit d’où venait tout ce bouquant. Qu’elle ne fut pas sa surprise de voir un humain, un homme, en train de… en train de quoi d’ailleurs ? Ayant quelques difficultés à appréhender tout ce qui concerne les humains, elle dut se rapprocher pour se rendre compte de ce qu’il faisait.

Volant jusqu’à lui, elle put se rendre compte de sa stature imposante et de ce qu’il faisait c’est-à-dire uriner. Décidément, ils étaient détestables. Ils ne pouvaient même pas rester dans leur monde pour faire ça. Ils venaient marquer leur territoire jusqu’en dans la forêt qui ne leur appartenait pas. Le type s’adressa alors à elle et elle se rendit compte qu’il ne devait pas être dans son état normal. Même si les feux-follets ne connaissaient pas l’alcool, la petite fée avait plusieurs fois vue des humains imbibés et celui-là en tenait une bonne.

Vu qu’il s’était adressé à elle autant en faire autant. Elle passa devant lui et vit cette « chose » qu’elle détestait tant, à savoir le sexe masculin, qui déversait moult liquide. Elle leva alors la tête vers le type qui semblait plus ou moins comateux mais qui tenait encore sur ses deux jambes. De nouveau, des mots franchirent ses lèvres pour parler à celle qui se permettait de le déranger en un tel moment. Elle haussa un sourcil en ne comprenant que la moitié de sa phrase. Cependant, son petit esprit se dit qu’il y avait peut-être là matière à se divertir vu l’état de l’homme, ce ne serait pas compliqué de le faire tourner en bourrique. Elle jubila intérieurement mais pris son air le plus innocent qui sois en lui répondant.

« Bonsoir à vous également ! je ne sais pas si le fond de l’air est « vrai » mais il fait un peu plus frais ce soir, c’est certain. Néanmoins, de par nature, je ne crains guère ses changements de température – elle jeta un nouveau coup d’œil sur la chose qui ne cessait d’expulser de l’urine – ça va continuer longtemps encore ce truc ? »

- Je....

Il fit mine de regarder sa montre. Dans l'état où il était, il n'aurait pas du faire le point sur la petite et grande aiguille de toute façon...

- Hum.. Ma secrétraire.. Secetaire.. Mon.. Assistante vous appellera pour un prochain rendezHIPS ... Pardon...

Il se concentra sur son jet, qui ne semblait vouloir donner aucun signe de faiblesse... Des empires auraient le temps d'être bâtit et de s'effondrer.
Il long silence gêné s'installa à nouveau, troublé uniquement par les bruits de pluie artificielle. Maxence tenta tant bien que mal de cacher son sexe à la visiteuse.

- Alors... Comme ça.. Vous.. êtes une fée ? … c'est.. c'est bien comme boulot ? …

Il ferma les yeux. Même 5 grammes de sang dans son alcool ne suffirait à à ne pas se rendre compte de la connerie de la question qu'il venait de poser. En fermant les yeux, il perdit tout sens de l'équilibre, et chancela dangereusement en arrière. Son jet dessina un arc de plus en plus haut le temps qu'il se rétablisse, manquant de peu la luciole parlante. Il rouvrit les yeux en vitesse et se stabilisa.

Y’avait pas à dire, le type était bizarre. La pauvre Aëris ne comprenait rien de ce qu’il racontait. Elle avait déjà vu des hommes ivres mais n’y avait pas fait plus attention que ça. Là, il la prenait au dépourvu. Sans compter qu’elle savait pas du tout ce que c’était une secrétaire. D’ailleurs la question fut posée à l’homme qui poursuivait son arrosage de buisson au jet d’urine.

« C’est quoi ça une assistante ? Et c’est quoi appeler ? C’est les trucs, les petites boites que vous avez toujours à l’oreille ? Ça sert à rien et vous avez tous l’air stupide avec ça ! »

Son rire retentit dans tout le sous-bois juste avant que se soit un cri de frayeur qui prenne le relais. Le pauvre feu-follet, avec un coup de chance énorme, s’était écartée juste à temps avant de se voir douchée par Maxence.

« Mais ça va pas ! T’es cinglé ou quoi ? T’as failli m’arroser avec ton… beurkkkkkkkk !!!! »

Elle grimaça rien qu’en imaginant la scène terrible à laquelle elle avait échappé. Se faire p….. Dessus mais quelle horreur ! Vraiment ces humains étaient une vraie plaie. Même s’ils ne faisaient pas ça habituellement, ils choisissaient bien de boire et de risquer que ça dégénère vers ce genre de situation qui, selon le point de vue de participant ou d’observateur, pouvait paraitre catastrophique ou à hurler de rire. Quoiqu’il en soit, Aëris était bien loin de rigoler elle. Personne ne l’avait jamais humilié ainsi. Oui, même si le pire avait été évité, la peste le prenait comme si ça c’était vraiment passé et comptait donc bien le faire payer au sale type.

Aëris, comme toute créature féérique des bois, maîtrisait la magie de la nature. En fait ce n’était pas vraiment de la magie, elle pouvait communiquer avec la nature, animale ou végétale, et donc lui demander des choses. Le petit être alla se percher un peu plus dans l’arbre et l’homme la suivit du regard sans vraiment comprendre.

« Ahahaha… Tu vas comprendre ce que c’est de se faire arroser ! »

Le buisson qui avait servit de réceptacle au liquide jaune se mit soudain à bouger et à se secouer dans tous les sens. Le résultat fut immédiat nombre de gouttes d’urine se répartirent sur toute la personne du policier. Lui qui ne voulait pas se tâcher, c’était foutu. Ses vêtements étaient maintenant auréolés de ci de là par sa propre urine.

Aëris redescendit un tout petit peu alors juste histoire de voir de plus près et de se moquer encore plus de Maxence.

« Alors quel effet ça fait ? hahahhahahah…. »