Aigis avait trouvé ce corps secoué par les spasmes lors de sa promenade du matin, accompagnée par un des "gardes" de la maison, un homme caché sous une combinaison avec un casque, la tête étrangement enfoncée dans ses épaules et très plate, comme une petite pyramide arrondie surmontant le grand rectangle que formait sa silhouette de gaillard.
De son oeil rouge et dépourvu d'humanité, elle fixait Hephasia en train de se secouer par terre comme une démente, de la bave aux lèvres, complètement démunie. Elle était victime d'une sorte de bactérie assez spéciale et rare, survenue lors du "changement" d'atmosphère de Zaun. Cette bactérie étrange et très aggressive semble pénétrer dans le corps et ensuite provoquer un dysfonctionnement du système nerveux, provoquant les spasmes mais aussi la perte de conscience du malade. Au bout de quelques heures, elle meurs dû au manque d'oxygène...
Par chance, Aigis était là et, toujours la main sur son coeur à moitié nécrosé, elle fit prendre Hephasia pour la ramener au laboratoire, situé dans le bâtiment qui surplombe toute la ville.
Heureusement pour elle, Hephasia ne put pas voir l'intérieur. Diverses illustrations déformées des anciens propriétaires, de nombreuses notes accrochée au mur en post-it et finissant par faire une fresque gigantesque, mais aussi les diverses salles d'opération et créature cauchemardesques vivant dans les couloirs de cet endroit maudit. Encore secouée de spasmes, elle fut attachée à cette table de fer où on déballa divers instruments, des machines plus qu'étranges et inconnues couvrant les murs. Sous une lumière magique déversant une lueur blafarde vers la patiente toujours sous l'effet de la bactérie, le docteur entra dans la salle, ses cheveux blancs partant en mèche, couvrant légèrement la cicatrice de son visage. Silencieux et avec un regard curieux, il s'approcha d'Hephasia dans le cliquetis significatif des six jambes de fer similaires à celle d'un crabe, avancant de manière fluide comme si il glissait sur le sol.
Des gants en latex noir le long des bras et habillé d'une veste blanche sans manche, le docteur bicentenaire se frotta le menton, avant de lancer quelques ordres à son assistante, dont les lames de fer couvrant la partie inférieure de la bouche cliquetèrent comme une musique. Divers tuyaux furent raccordés à la patiente, des transfusions de liquides et autres matières inconnues, et le docteur put commencer l'opération...
A son réveil, Hephasia était toujours allongée sur la table, attachée et une substance verte fluorescente raccordée à ses vaisseaux sanguins. Elle ne ressentait plus aucune douleur, mais aurait du mal de se mouvoir dans cette position. C'est pour cela que, une fois le personnage au cheveux blancs ayant remarqué le réveil de sa patiente, une partie de la table se mit à se surélever pour lui permettre de mieux voir la salle et ses deux sauveurs.
Aigis était là, à la fixer de son regard inquiétant et sans vie, les lames de sa bouche n'arrêtant pas de cliqueter sans que celle-ci ne fasse un geste. Urgot, quant à lui, se tenait juste en face d'elle et joignait les mains d'un air ravi.
" Ah, enfin notre chère visiteuse est réveillée ! Comment vous sentez-vous ? Si vous avez la tête qui tourne, vomissez ou encore sentez vos organes en train de s'enrouler sur eux-même c'est normal, ce ne sont que des effets secondaires ! "
Les pattes en métal se remirent à cliqueter alors qu'Urgot se déplacait pour se rapprocher de la patiente, et se pencher légèrement en avant.
" Vous avez eu de la chance qu'Aigis vous ait trouvée, sinon vous auriez succombé à une bactérie rare propre à notre région ! Eh oui, on est pas à l'abri de tout de nos jours... Heureusement, l'opération s'est trèèès bien passée. Par contre, vous garderez une petite marque, ça va de soit... Hum, étant donné le nombre assez conséquent de patients humains que j'utilise, j'aime bien avoir mes informations sur papier, alors si vous le voulez bien j'ai un petit formulaire à vous faire remplir... Vous savez, pour tenir mes comptes, en quelque sorte... "
Aigis tendit une sorte de petit parchemin mis sur une plaque en bois, accompagné d'une plume déjà trempée dans l'encre. Le formulaire ne demandait que des informations basique: nom, prénom, date de naissance et/ou âge, sexe de la personne et aussi "espèce animale".
" Si vous avez des questions, je vous en prie. "