La vampire releva le visage, admirant sa proie, morte en conservant une expression d’effroi inscrite sur ses traits. Elle passa sa main sur sa bouche, encore couverte de sang, et regarda les environs. Elle se trouvait, une fois encore, dans ce parc où la pêche était très souvent fructueuse. Elle abandonna le cadavre de l’adolescente, et se releva de tout son long. Comme d’habitude, vêtue d’une chemise noire et d’un pantalon de la même couleur, dont une ceinture cloutée le maintenait contre elle, elle chassait. Cette fois, elle avait eu de la chance, elle n’avait pas eu besoin d’utiliser ses pouvoirs. Sauf pour créer quelques illusions et effrayer la pauvre proie innocente, évidemment. C’était drôle, de la voir courir dans tout les sens, aveuglée par le sortilège qu’elle lui avait lancé, s'imaginant que des montres voulaient la tuer. Elle lui était tombée dans les bras, et aussitôt, la vampire avait pu profiter de hémoglobine de cette gamine. Elle eut un sourire en repensant à la scène.
Elle dégustait ainsi la puissance de sa magie, qui ne fonctionnait qu’à l’aide de dessins tracés hâtivement ou, au contraire, plus soigneusement. Toujours est-il qu’elle n’avait plus faim. Elle resta donc un moment, debout, guettant les alentours. Et elle se remit en marche. Ici, elle n’avait de cesse de se perdre, c’était désagréable. Elle marcha donc d’un pas léger, conservant de magnifiques New-Rocks aux pieds – qui ne lui permettait donc pas d’être des plus discrètes – avant de s’arrêter brusquement. Elle traça rapidement un dessin sur le sol, à l’aide d’un bâton. Le dessin se propagea dans un diamètre de plusieurs mètres, s’approchant des deux chasseurs.
- Tiens, je ne suis pas seule, il me semble, remarqua t’elle à voix haute, en scrutant les alentours, tandis que le dessin s’illuminait pour lui faire comprendre qu’il avait croisé quelqu’un.
Qui avait-il encore ici ? Une proie innocente et facile à abattre ? Un beau vampire en recherche de compagnie ? Ou un chasseur qui essayait de lui ôter la vie ? Elle ricana intérieurement, sur ses gardes, et fit disparaitre aussitôt son dessin en le gommant avec son pied, tandis qu'elle triturait son collier au ras du cou.