La jeune Terranide était penchée sur son bureau, dans son espace vital. Les murs étaient décorés de fresques délicieuses, et plongeait le lieu dans une ambiance tendre et douce, une ambiance qui lui plaisait. Des tapis, tapisseries et pans de tissus jonchaient ici et là, et l'endroit sentait délicieusement bon. Shin sentit ses oreilles s'agiter de bonheur, tandis qu'elle relevait son museau d'une cuve transparente dans laquelle reposaient des senteurs qu'elle dosait avec précaution. Elle retira sa paire de lunette de protection - la dernière fois, elle avait faillie perdre son œil droit à cause d'une goutte de parfum assez acide - et s'enfonça dans son siège, admirant la mixture. Elle était fière. Elle eut un soupir satisfait, et se leva, regardant autour d'elle avec un léger sourire sur les lèvres.
La nuit tombait, le crépuscule hantant les recoins de la ville. Elle ouvrit la fenêtre doucement, laissant un air fin et pur entrer, et sortit sa tête de la fenêtre, admirant le paysage. Elle se trouvait au second étage du bâtiment, et avait une belle vue sur l’étendue urbaine. Les gens étaient encore présents dans les rues, et cela troublait la belle demoiselle. Elle avait l’habitude, alors qu’elle se penchait pour admirer les alentours, de ne voir personne dans cette rue, sinon des couples chics qui venaient dîner dans les divers restaurants de ce quartier.
Savoir qu’elle pouvait désormais y manger tant qu’elle le voulait lui réchauffait le cœur. Ce qui lui donna d’ailleurs faim. Elle passa sa main sur son kimono aux allures cuivrées et ocre, et s’alluma une cigarette, au bout d’un porte-cigarette gravé. Elle eut un sourire et emprunta l’ascenseur, avant d’arriver dans le hall du bâtiment. Les gens qui d’habitude erraient dans les couloirs étaient aujourd’hui dans leurs bureaux, ou chez eux. Elle n’aimait pas sentir qu’elle était seule dans cet immense bâtiment. Elle eut un frisson, et poussa les grandes portes vitrées.
Une fois dehors, elle remonta son épée manteau aux bords de fourrure sur ses épaules, et sentit son flair l’attaquer. Elle porta ses mains à son nez. Il valait mieux qu’elle fasse vite pour regagner son restaurant favori …