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In Irons In The Deepest Of Woods -- Jack, Diamant

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Jack Marston

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    Description
    Jack est un ancien militaire devenu chasseur de primes. Après avoir un temps servi sur le Masterclass sous les ordres de son frères d'armes Spike Masters, il a décidé de prendre son indépendance et il trace avec optimisme et positivité de primes en galères à travers l'espace et, parfois, les dimensions.

In Irons In The Deepest Of Woods -- Jack, Diamant

vendredi 14 février 2025, 03:45:41

Après son arrivée soudaine et brutale sur Terra, sa rencontre désagréable avec les Tekhanes et sa confrontation très spéciale avec Lloyd, Jack avait enfin retrouvé sa liberté. Aux commandes de Lina, il avait aussi acquis du malicieux Terranide ses premières connaissances sur les failles, connaissances qui lui permettraient désormais de repérer celles-ci et de les sélectionner selon leurs destinations potentielles. Il avait repris son voyage avec la conscience de pouvoir trouver quantité de ces failles sur cette étrange planète, et avec l’assurance de trouver un chemin sûr vers la Base de Nmemnys en prenant son temps.

Volant haut au-dessus des nuages, il tâchait de ne pas se faire repérer et de repérer toute menace potentielle, se tenant aussi à distance des menaces aériennes rôdant à travers le vaste supercontinent de la planète. Il avait repéré des formes de vie spectaculaires faisant écho à d’anciennes légendes de son monde et d’ailleurs, et il se demandait à quel point l’abondance de failles sur ce monde avait contribué à brasser la vie via celui-ci à travers moult espaces et dimensions. Il y en avait pour une vie d’études !

Mais il n’était pas là pour étudier. Il cherchait un chemin vers sa destination, et vers l’endroit qui ressemblait le plus à une maison en-dehors de ses missions actuellement. Il espérait revoir Jessica en y arrivant, et pouvoir passer un peu de temps avec elle avant de repartir, ou avant qu’elle disparaisse, à nouveau, de manière inattendue.

Cependant, une chose que Jack Marston ne savait pas faire était de fermer les yeux face à la terreur et la violence. Ce monde était riche en affrontements et en tragédies. Il l’avait vite compris et en obtenait des témoignages au retour des scans de ses senseurs. Partout, il pouvait trouver des troupes en marche, des affrontements armés, des attaques de monstres et les vestiges de bien d’autres. Ici, la vie coûtait cher, et elle se payait par sa sueur et par son sang. Les gens d’ici devaient être particulièrement rudes. La plupart du temps, les deux camps se défendaient bec et ongles mais, parfois, des massacres avaient clairement été commis.

Et, cette fois, il assistait aux prémisses d’un tel massacre. Son dernier scan lui remontait la présence d’un groupe dispersé en ayant encerclé un autre. Ils étaient armés sommairement, de masses et de filets et d’autres objets contondants et restreintes. Ils semblaient vouloir s’emparer de l’autre groupe, qui n’était doté que de quelques outils semblant destinés à la cueillette. C’est, en tout cas, ce qu’il retirait de la synthèse reçue sur son ordinateur. Et si Jack ne comprenait pas pourquoi ils pourraient vouloir les capturer, son flair lui dit que ça n’avait rien de bon. Il détectait bien des individus armés similaires à ceux qui étaient menacés, et qui se regroupaient lentement. Mais ils étaient loin. Trop loin. Quoi qu’il arrive, le temps que les renforts armés soient sur place, des innocents souffriraient.

Il essaya de détourner le regard, serra les dents… Puis il vira soudainement de bord et piqua du nez vers le sol.

« Putain, Jack, t’es trop con… De quoi tu t’mêles… »

L’éclaireur, empâté mais agile, descendit jusqu’au sol en un éclair et ralentit brutalement, causant un raffut en décélérant équivalent à un violent coup de tonnerre.

Plus loin dans la forêt, Knut Bois-Flotté, fameux esclavagiste de son état, géant maigre et scarifié couvert de maille, notoire pour son usage très délibéré de la trique et de sa bite, sursauta et scruta les bois après ce soudain éclairement d’air. Miraculeux survivant d’un naufrage en pleine tempête, il octroyait sa vie préservée à ses prières à ses dieux, et était un homme très superstitieux. Ce soudain éclair par un ciel si clair l’angoissait soudainement, lui donnait le présage d’une menace surnaturelle. Figé, les yeux écarquillés, il entendait, du bout de l’oreille, ses hommes chuchoter entre eux, et il se trouva en proie à un énième dilemme. Il avait promis à ses soudards la saisie facile d’une bande d’esclaves en fuite de longue date. Personne ne les attendait plus et ils étaient techniquement tout à eux, bons pour revente et pour usage. Ils avaient hâte d’y être. Ils y étaient presque. Et, encore une fois, leur chef s’apprêtait à revenir sur sa parole à cause d’un putain d’augure de shaman en papier. Cette fois, ça ne passerait probablement pas.

« … Chef ? »

« Raaah ça va ! » éructa-t-il en s’efforçant de rester discret, les proies étant proches. « On y va. »

Son second donna le signal. Les soudards s’avancèrent, affirmèrent leur prise sur leurs armes, approchèrent à couvert des Elfes occupés joyeusement et indolemment à leur cueillette hivernale tardive et, en arrivant sur eux, les prirent d’assaut. L’attaque fut brève et violente, déchirante. Les Elfes, en réalisant la situation, étaient déjà faits. Plusieurs avaient été capturés ou assommés par les esclavagistes et ceux qui restaient étaient suspendus aux frondaisons, vulnérables et la cible de frondeurs cherchant à les faire tomber. Les autres cherchèrent, pour certains, à fuir, mais ils étaient encerclés. Il y eut des cris déchirants de désespoir et de terreur, car presque tous les cueilleurs étaient des femmes, et elles savaient quel sort les attendait entre les mains de brutes humaines telles que celles leur mettant la main dessus. Une des Elfes porta sa serpe à sa gorge, mais se fit empêcher de mettre fin à ses jours à la dernière seconde, hurlant de colère et de frustration, en sanglots, tout en se faisant plaquer dans le sol riche d’humus et ficelée par une corde rêche.

Le raid était un succès absolu. Knut n’avait même pas eu à lever la main et il observait la scène avec un certain soulagement. Finalement, tout allait bien.

Tout allait bien.

Puis, un nouveau coup de tonnerre.

Knut se figea après un sursaut violent qui fit craquer ses articulations usées. Ses yeux exorbités virent une silhouette se démarquer de celle d’un arbre. Sombre, caparaçonnée dans une sorte d’armure, elle lui fit l’effet d’un démon vengeur envoyé par les dieux pour quelque méfait commis. Déjà, un de ses hommes avait été foudroyé, la marque fumante, encore chaude de l’impact d’un éclair, marquant sa poitrine. L’esclavagiste trembla et s’ébranla. Ce n’était pas un démon. C’était un dieu !

« Votten ! Votten ! » brailla-t-il dans sa langue, nom d’un dieu de son cru que lui seul connaissait.

Nul ne comprenait, tandis qu’il tournait les talons et fuyait, instinctivement suivi, la seconde suivante, par plusieurs de ses hommes.

De son côté, Jack vit le géant emmaillé fuir sa ligne de mire et constata la retraite désorganisée. Il remarqua aussi l’hésitation de la plupart des bandits, et l’instinct violent du reste qui se mettait en marche, les brutes tournant leur attention et leurs armes contre lui. Il dirigea instinctivement vers un adversaire faisant tourner une fronde, se préparant à le frapper, et le frappa d’une balle électromagnétique explosive. C’était du gros calibre pour la mission, mais il n’avait pas pris le temps de juger la bonne mesure de la réponse à donner. Il allait faire avec ça, et peut-être compter sur l’effet psychologique pour s’en sortir seul face à la masse. La plupart étaient armés pour le corps-à-corps et lui pouvait enchaîner les coups de loin. Ils s’élançaient très vite, mais il avait la gâchette souple.

BOM ! BOM ! BOM ! BOM ! … BOM!

Chaque coup atteignait un de ces salopards sanguinaires, qui s’écroulait généralement sans plus qu’une plainte étranglée, perdant connaissance sous le choc de l’explosion et de la douleur fulgurante qui les prenait ; sans compter la perte certaine et conséquente de sang. Comme un desperado hollywoodien, Jack éjecta le barillet et en clipsa un autre, rechargea, et enchaîna. Un, deux, trois… Stop ! Les hostiles battaient en retraite. Il en tint un dernier en joue, qui vida sa vessie en pleurnichant, mains vides en l’air, avant de tourner les talons et de fuir à son tour.

Jack baissa son arme en soupirant, soulagé, et contrôla rapidement son état. Tout allait bien.

« C’était inconscient, » se fit-il remarquer.

Mais il ne regrettait rien.

Rangeant son revolver dans son holster, il regarda la silhouette du dernier misérable s’enfonçant dans les fourrés ; et entendit un projectile silencieux le survoler, avant qu’un faisceau ne se plante dans la silhouette qui, dans un cri strident, s’écroula. Un autre projectile le fit taire.

C’était au tour de Jack de se tendre et, écoutant ses environs, il sut que des gens armés se tenaient derrière lui, et qu’ils le tenaient peut-être en joue. Il n’avait pas intérêt à faire le con ou l’intéressant. Ces fourrageurs avaient été sacrément violentés. Ils devaient avoir la haine. Doucement, doigts écartés, il leva à son tour ses mains vides et descendit à genoux, en signe de reddition. C’était sûrement la troupe qu’il avait repéré. Ils avaient été rapides ! Pas assez. Mais bien plus qu’attendu.


Lina
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Diamant

Créature

Re : In Irons In The Deepest Of Woods -- Jack, Diamant

Réponse 1 lundi 24 février 2025, 13:48:58

Ces dernières années les journées étaient souvent paisibles, la vie était douce et souvent sans soucis pour la communauté. Et tout cela grâce à leur liberté qu’ils avaient retrouvés après s’être rebellé contre cette ordure d’humain qui les avait mis en esclavage, ce sale type qui se faisait appeler « maître », ce putain d’esclavagiste qui aujourd’hui jouait enfin au poker avec les verres de terre.

Oui, tout cela était fini et loin derrière eux. Ils avaient pu découvrir ou redécouvrir ce qu'était la vie, avec ses joies et ses peines certes, mais ils purent avoir le plaisir de pouvoir jouir de son existence et vivre chacun enfin leur propre histoire. Le village avait connu malgré tout quelques troubles dans leur tranquillité, ayant dû faire face à quelques visites d’impudents qui leur avaient cherchés querelle, avec les mêmes ambitions que leur défunt maître. Mais, grâce au sang-froid et la solidarité sans faille de la communauté, ils avaient pu se débarrasser à chaque fois de ces envahisseurs, avec parfois de l’aide extérieure qu’ils avaient accueillis en leur sein le temps d’un séjour, souhaitant témoigner de leur gratitude envers ceux qui les avaient aidés lors de ces temps difficiles.

Aujourd’hui malheureusement était un de ces jours où leur tranquillité fut interrompue, étant dans l’urgence de devoir faire face de nouveau à une menace inédite pour la communauté. Une partie des villageois, notamment en grande partie des demoiselles et des elfettes, était partie à la cueillette dans les bois. Hélas, ils furent attaqués par une bande de brigands doublé d’ordures d’esclavagistes, les surprenant en plein de leur travail par surprise !

Des habitants des bois avaient assisté à ce drame, et c’est sans plus tarder qu’ils se mirent en route afin d’aller avertir le village de cela, partant en quête de trouver la sorcière de la communauté pour l’informer de qui se tramait en ce fébrile instant. Bêtes à plumes et à poils déguarpisèrent à toute allure, se lançant dans une course effrénée contre la montre pour arriver le plus rapidement possible à leur destination. Et c’est quand ils arrivèrent à l’entrée du village, venant pinailler, crailler et brailler à tout va qu’ils attirèrent ainsi l’attention des villageois, mais surtout de celle qu’ils cherchaient et comprenait leur langage : la sorcière du village.

Ni une ni deux après leur message délivré auprès de Diamant, celle que recherchaient ces charmantes créatures, que l’elfique sorcière donna l’ordre de rassembler toutes les personnes douées en combat, autant le corps à corps qu’à distance, les femmes comme les hommes, que les manieurs d’armes aux lanceurs de sorts, afin de partir sur le champ s’occuper des attaquants qui s’en prenaient aux leurs en ce moment.

C’est avec hâte et brutesque que la petite troupe avança dans la pénombre des bois, prenant des raccourcis pour arriver plus vite au lieu où se trouvaient leurs compères, le tout guidés par leurs messagers animaux afin de ne pas s’égarer pour ce sauvetage. Une fois arrivée sur place, le bataillon put remarquer que des hommes s’enfuyaient à toute allure et en hurlant, pouvant apercevoir quelques corps par-ci et là sur le sol, sans vie ou à la frontière de la mort pour certains qui se vidaient de leur sang. Mais ils en avaient deux dans leur champs de vision en cet instant : un dernier qui fuyait, qui se fit tirer dessus par l’un des « soldats » qui l’acheva, et un autre qui était de dos face à eux, qui ne semblait pas effrayer les leurs qui s’étaient fait attaqués.

Venant l’encercler de dos sans un bruit, ils braquèrent sur lui leurs armes, épées, glaives, haches, arbalètes, arcs, rayons de sorts et tout autres armes lumineusement magiques en tout genre. Ils n’eurent même pas à prononcer un seul mot que l’inconnu prit au piège se rendit docilement, voulant prouver sûrement qu’il n’était pas une menace pour eux en levant ses mains, étant totalement désarmé, tandis qu’il se mettait à genoux. Pendant ce temps, ceux qui avaient été pris en attaque se dirigèrent soulager vers la troupe de sauvetage, certains et certaines se jetant au cou de leur moitié ou d’un membre de leur famille voire même d’un(e) ami(e), témoignant sa joie de les revoirs et d’être sain et sauf.

Constatant que certains avaient été malmener par le désordre dans leurs cheveux, l’aspect de leurs vêtements ou les bleus sur leurs bras ou marque de gifle au visage, Diamant soupira d’agacement par le nez, commençant à marcher pour tourner autour de l’individu qu’ils venaient d’arrêter, allant jusqu’à se mettre face à lui et le regarder de toute sa hauteur pendant qu’il était agenouillé au sol.

« Ne lui faites pas de mal Dame Diamant ! »

« Oui ! Ils nous a sauvés ! »

« C’est exact ! Il est arrivé à notre secours et il a chassé ces vauriens ! »

Soufflant d’amusement par le nez, l’elfe à la peau de porcelaine et à la longue chevelure de neige lui descendant jusqu’aux mollets jeta un regard impassible en haussant légèrement un sourcil en regardant l’homme à genoux au sol, docile comme un agneau et qui n’avait pas encore pipé un seul mot.

« C’est vrai tout cela ? »

Demanda l’elfique demoiselle toute de noir vêtue, avec une voix au timbre si doux qui ne manqua surement pas de rappeler celui d’une demoiselle que l’étranger avait rencontré lors de ses voyages, mais dont l’intonation était bien plus sec et moins sympathique, malgré son visage de marbre qui ne laissa pas transparaître ses émotions.

« Dieu ne joue pas aux dés… Il parait qu’il est plutôt joueur d'échecs… Donc, si on se base sur cette logique, le hasard n’hésite pas et tout est dû à un plan bien orchestré… » penchant doucement sa tête en le regardant, Diamant croisa les bras en haussant un sourcil, poursuivant avec une intonation de voix moqueuse « Comment es-tu donc arrivé jusqu’ici humain ? »

Venant s’accroupir pour être à la même hauteur que leur prisonnier on pouvait dire, la belle sorcière ne le quitta pas un instant du regard, le regardant face à face, tête à même hauteur que la sienne, poursuivant d’une voix inquisitrice sans changer d’expression.

« Je pense qu’un petit interrogatoire s’impose… Tu ne verras pas d'inconvénient à nous suivre bien gentiment n’est-ce pas ? »

Après cette question, et peu importe la réponse et les explications que cet homme qui venait de sauver les siens lui donna, Diamant fait un signe de tête et de la main aux siens, les invitant à se mettre en marche pour retourner au village. L’elfique sorcière fit signe également à quatre gaillards de venir encercler leur « invité de fortune », des types bien costauds et baraqués dans le lot, trois d'entre eux étaient armés et un étant un lanceur de sorts.

Une fois tout bien orchestré, la belle demoiselle olympienne jeta un dernier regard à cet étranger, avant de le laisser en compagnie des quatres gaillards qui allait l’escorter jusqu’à leur village, avec qui il pourra taper la causette s’il le souhaite, histoire de ne pas rendre trop pesant cette invitation forcée faite par la sorcière. Quant à elle, elle se dirigea en avant de la marche, passant près des personnes qui avaient été attaqués afin d’en savoir un peu plus sur l’attaque et comment cet homme qu’ils ramenaient chez eux les avaient aidés, tout en venant s’enquérir des possibles blessures qu’ils avaient afin de les informer des soins à faire pour soigner tout ça une fois arrivé chez eux.
« Modifié: lundi 24 février 2025, 13:56:22 par Diamant »

Jack Marston

Humain(e)

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  • FicheChalant

    Description
    Jack est un ancien militaire devenu chasseur de primes. Après avoir un temps servi sur le Masterclass sous les ordres de son frères d'armes Spike Masters, il a décidé de prendre son indépendance et il trace avec optimisme et positivité de primes en galères à travers l'espace et, parfois, les dimensions.

Re : In Irons In The Deepest Of Woods -- Jack, Diamant

Réponse 2 samedi 01 mars 2025, 05:04:08

Quand quelqu’un vint lui tourner autour et se poster devant lui, Jack baissa les yeux, et les garda baissés. Il avait déjà été dans ce genre de situations et il avait toujours appliqué les enseignements très simples que l’armée lui avait inculqué : on baisse le regard, on se tient bien, on se tait et, si on doit parler, on donne son identité. Ça l’avait aidé. Bien sûr, il n’y a pas de miracle. Il ne savait pas combien de temps il avait passé aux mains des Tekhanes, mais elles avaient réussi à le faire parler, et plus encore. Il n’avait pas fait le fier. Qu’est-ce qui l’attendait, ici ? Est-ce que tout le monde torturait les étrangers, sur Terra ? Le peu qu’il savait de cette planète ne le rassurait pas et ne le poussait pas à l’optimisme, mais il fut légèrement soulagé d’entendre des gens prendre sa défense ; ou du moins réclamer qu’on ne l’exécute pas sommairement.

De la personne qui lui faisait face, Jack ne voyait que des bottes, élégantes, et les pointes de cheveux blancs, fins, qui devaient être d’une longueur exceptionnelle ; à moins qu’elle soit bien différente de ce qu’il pense. Lorsqu’elle parla, il crut identifier une femme, d’après cette douceur qui, l’espace d’une seconde, le ramena dans un flash sur Terre et dans le lit de Rubis Starling. Mais la sévérité sous-jacente lui permit de faire la différence, et il devinait qu’il valait mieux ne pas faire son charmeur malicieux devant celle-là. Évoquant une théorie prédéterministe basée sur un dogme religieux valant ce qu’il valait, elle laissa entendre que sa présence n’était pas fortuite. Il ne la contredit pas. Mais il ne répondit pas non plus, opposant le silence à ses paroles comme à ses questions. Il pouvait l’irriter ainsi, mais il ne risquait pas de dire quelque chose qui l’enragerait. Sa voix transmettait une dangerosité qu’il ne voulait pas titiller.

Lorsqu’elle s’accroupit, il l’aperçut davantage, remarquant sa peau blanche comme la neige et jusqu’à une lèvre inférieure maquillée de carmin au-dessus de son menton. Il ne put s’empêcher de l’évaluer comme étant une femme d’une beauté singulièrement stupéfiante, à la féminité d’autant marquée qu’elle était d’une finesse extrême. Mais son appréciation fut vite coupée par l’idée d’un « interrogatoire ». Et voilà, on y est, songea-t-il, sans répondre ni rechigner à l’idée de les suivre. Il n’avait pas le choix.

Quand elle s’écarta, il ne bougea pas plus qu’il n’avait bougé jusque là, à genoux, jambes ouvertes, les mains jointes doigts croisés derrière la tête. Mais il fut vite mis en branle par des gens venus se charger de lui. Un coup de pied modéré dans le flanc le fit sursauter, et il tourna la tête dans la direction de la molle agression. Un grand type à la peau d’un gris sombre, avec des yeux jaunes, des oreilles et des cornes de mouton, habillé comme un paysan et portant à son épaule un énorme fléau, dont la chaîne reposait sur celle-ci.

« An seu lèèève, » commanda-t-il d’un ton traînant.

Jack déglutit discrètement, sépara ses mains et se leva. Il avisa les quatre personnes l’encadrant, aux origines diverses, mais tous anthropomorphes : l’étrange créature grise cornue, un Elfe, un Nain et un humain. Tous étaient puissants physiquement, et on comptait bien l’empêcher de filer ou de se révolter. Ne les voyant pas tenter de l’attacher, l’étranger se fit pointer la direction du cortège qui s’éloignait, blessés portés par les valides, et il hocha la tête et avança en suivant le pas.

« D’un pas preste, » intima l’Elfe. « Nos compagnons sont des gens fiers et occupés. »

« Les Elfes ont de belles foulées, » rétorqua le Nain d’une voix gutturale, « mais tout le monde peut les suivre. Occupe-toi de tes pas, Alarion. »

« Ton verbiage vulgaire glisse sur moi, Garren, » rétorqua le fameux Alarion à ce Garren, hautainement.

« On se calme, » tonna l’humain d’un ton las. « Vous voulez avoir l’air de vauriens ? »

Et il se sentit obligé de se tourner vers Jack pour préciser :

« Nous sommes très disciplinés. »

« Morten se cââlmer, » traîna le dernier à ce Morten. « Mêêlbôôh casser vos têêtes. »

A partir de là, tout le monde se tut et marcha. Du moins, jusqu’à ce qu’une petite Elfe arrive à leur niveau et se mette à suivre en trottant et en dévisageant Jack, avec de grands yeux curieux et un sourire innocent.

« T’es bizarre. Tu viens de chez les dames bizarres ? »

Jack l’observa. Il voulait répondre à l’enfant, ne pas la faire se sentir rejetée, et il balaya les alentours du regard. Personne ne s’opposant au contact, il réfléchit et, songeant qu’elle faisait référence aux Tekhanes, il hésita et finit par secouer la tête. Il en venait, techniquement, mais il ne venait pas de Tekhos.

« Moi je suis Arlawein, » continua la petite sans plus de cérémonie. « J’ai tout vu ! J’étais bien cachée, » commenta-t-elle d’un air mutin, fière d’elle.

Difficile d’imaginer comment cette petite pouvait se sentir si normale après avoir dû se cacher d’une bande de soudards et avoir des gens frappés, violentés, agressés, abattus violemment. Mais cette planète avait ses luttes terribles et qui sait ce qu’elle avait pu voir, ou ce qu’elle trouvait normal, ce que ses contes racontaient.

« T’es fort ! Tu les as montrés avec ta baguette et BOUM ! BOUM ! BOUM !! BOUUUM !!! »

La petite Arlawein s’emballait et sautait en trottant en agitant les bras en ronds et en s’exclamant de plus en plus fort.

« Le grand moche tout maigre il a fait BOBEUNE BOBEUNE et il a bien détalé ! »

Elle éclata de rire et son vacarme finit par faire réagir. Une Elfe, peut-être sa mère, se détacha du groupe pour venir l’attraper, mais elle se jeta sur Jack, lui attrapant la jambe et s’y agrippant fermement quelques secondes, provoquant l’arrêt total du groupe comme de celle venue la chercher.

« Merci, » dit la petite avec tendresse avant de s’écarter et de finalement rejoindre la dame, qui l’emporta avec un regard à la fois reconnaissant et inquiet.

Jack avait été bouleversé par cette intervention, mais Mêêlbôôh le poussa et ils reprirent la marche, rattrapant le groupe. Le récit de la petite avait résonné et avait été échangé à travers le cortège, si bien qu’à l’arrivée au village, les événements de la courte bataille se répandant auprès de tous et jusqu’aux oreilles de Diamant.

Une fois arrivés, pourtant, Jack n’eut pas l’occasion de profiter de sa réputation. Les gardes désignés le conduisirent sur un autre chemin et l’amenèrent jusqu’à une petite cahute en marge de la communauté. Lorsqu’ils retirèrent la lourde chaîne tenant son épaisse porte en bois massif et ouvrirent cette dernière, il découvrit un espace en terre battue, avec une paillasse, aveugle. Une cellule, jugea Jack avant d’y entrer, comprenant bien l’idée. Mais, avant de fermer, l’Elfe Alarion le suivit et, avec une moue dédaigneuse, eut recours à la magie. Devant les yeux incrédules de Jack, il invoqua la puissance des arcanes et produisit une boule de lumière blanche de nulle part, qu’il fit filer sous les mandrins de la charpente.

Le mage s’éclipsa sans un regard ni un mot avant que le prisonnier puisse le remercier, et le Nain lui jeta un regard circonspect avant de fermer brutalement la porte. Jack put entendre la chaîne être remise en place et soupira, contemplant sa demeure avant d’aller s’asseoir sur la paillasse, plus engageante que la terre battue et, selon toute vraisemblance, propre ! On ne l’avait pas désarmé, ni même défait de ses possessions, ignorant peut-être son véritable potentiel. A moins qu’ils se considèrent plus forts que lui ? Il venait d’assister à l’emploi d’une authentique magie, ou d’une technologie assez avancée pour en avoir l’air, et il évalua sa position avec relativisme, se convainquant d’attendre et de voir comment tourneraient les choses. Il finit par s’allonger, mains derrière la tête, et de contempler la charpente en se perdant dans divers raisonnements pour essayer de ne pas psychoter sur ce qui pourrait bien lui arriver.
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Diamant

Créature

Re : In Irons In The Deepest Of Woods -- Jack, Diamant

Réponse 3 jeudi 13 mars 2025, 19:02:41

Une fois que le cortège fut enfin arrivé au village, le « prisonnier »fut  mit en « cellule » en attendant son interrogatoire. Quant à Diamant, elle se hâta sans tarder à aider les personnes qui avaient besoin de soins plus élaborés que de simples pansements et désinfectants, venant à user de sa magie de soin si nécessaire quand les potions et autres soins ne suffisaient donc point.

L’elfique sorcière passa un petit moment à s’occuper de tout ce beau monde, deux bonnes petites heures environ. Peut-être même un peu plus, si on comptait le temps où elle avait fait un tour dans tout le village, allant visiter chaque membres qui avait était victime de l’embuscade, voulant s’assurer que tout allait bien et que les blessés avaient pu faire les soins nécessaires qu’elle leur avait recommandés durant leur chemin du retour.

Bien entendu, les exploits du prisonnier vantés et contés par la petite Arlawein étaient parvenus jusqu’aux oreilles de la belle demoiselle lunaire, qui  avait écouté tout cela avec le plus grand intérêt. Mais la belle elfe n’était pas intervenue et n’avait pas réagi une seule fois à tout cela, se contentant seulement d’écouter en silence et recueillir au passage quelques informations, permettant ainsi de faire jaillir quelques questionnements dans sa jolie caboche, qui lui servira sûrement pour l’interrogatoire.

Une fois son devoir « d’infirmière » terminée, l’elfe se mit en quête d’aller rendre visite à leur prisonnier, espérant que les gars n’en avaient pas profité pour le « taquiner » durant son absence. Alors qu’elle longeait les ruelles du village, la mystérieuse mais douce sorcière rencontra sur son chemin la petite fan du sauveur de la troupe qui fut envoyée en forêt pour la récolte, la regardant joyeusement sautiller et continuer à vanter ses exploits à qui voulait bien l’entendre, notamment son petit groupe d’amis qui étaient tous sans voix.

« Tu es une vraie conteuse à en devenir ma petite Arlawein. »

« Dame Diamant ! » s’exclama joyeusement la petite demoiselle, venant à sa rencontre en sautillant gaiement avant d’attraper un pan de sa robe « Comment il va ? Vous ne lui avez pas fait de mal hein ? »

Soufflant d’amusement par le nez, le visage impassible de Diamant afficha un doux sourire amusé mais attendri, venant poser une main dans la chevelure de la fillette et caressant tendrement ses cheveux d’ébènes.

« Aucun mal ne lui sera fait, n’ai craintes petiote. »

« C’est vrai ? Vous le promettez ? »

Demanda d’une petite voix la jeune Arlawein, faisant une petite moue inquiète en tirant sur le tissu en velours de la robe de l’elfique sorcière, la regardant avec un regard de chien battue. Soufflant de nouveau d’amusement par le nez, la lunaire demoiselle s’abaissa légèrement pour faire face à la petite fille, caressant une dernière fois sa douce chevelure en hochant doucement de la tête.

« Je te le promet Arlawein. Aller, retourne donc jouer avec tes amis et moi je vais aller voir comment va ce prisonnier que tu aimes tant. »

À ces mots, la petite demoiselle afficha un beau sourire et retourna vivement vers son groupe d’amis, repartant pour une nouvelle tournée d’éloges envers cet homme dont Diamant regrettait déjà sa promesse le concernant. Elle n’avait pas eu le cœur de refuser cela à la fillette, ayant été touchée par son attachement envers leur prisonnier, pouvant voir cette douceur et naïveté de l’enfance encore présente dans le cœur de cette jeune enfant, chose qui n’était déjà plus présente dans le sien à son âge. Donc forcément, elle avait été attendrie face à cela. Mais l’elfe espérait sincèrement qu’elle n’aurait pas à briser cette promesse ou la contourner, si malheureusement il s’avérait que l’homme qu’ils retenaient dans sa petite cellule de fortune représenterait un potentiel danger.

L’elfique demoiselle tout de noir vêtue reprit son chemin, se dirigeant d’un pas gracieux mais empressé vers la sortie du village. Une fois cela fait, elle alla vers la cahute légèrement mise en retrait de leur havre de paix, salua d'un signe de la tête les gardes qui étaient devant et leur fit comprendre de déguerpir.

« Mais Diamant… Tu es sûre que ? »

« Cela pourrait être dangereux… Et s’il… »

« … Soyez gentils et allez voir ailleurs si j’y suis… Je m’en occupe. Et si j’ai besoin d’aide, je serais vous faire signe… »

« Mais… »

« Il suffit ! Veuillez prendre congé, merci. »

Voyant qu’il était impossible de discuter avec l’elfe, les gardes se regardèrent un peu intrigués, puis, ne voulant pas agacer une de leurs dirigeantes, quittèrent les lieux et cessèrent leur garde. Laissant donc seule la belle sorcière comme elle l’avait demandé, même s’ils étaient inquiets pour elle.

Une fois seule, Diamant fit un mouvement de main et leva les divers verrous qui bloquèrent la porte, venant se saisir de la poignet de celle-ci avant d’ouvrir la portière et entrer dans la cellule de fortune de leur prisonnier. Et à l’intérieur, la belle elfe à la longue chevelure de neige reporta son regard vers leur « invité », le regardant avec un air impassible, comme toujours. Puis, faisant quelques pas avant de se poser contre un mur, les bras croisés ainsi que les jambes, l’elfique sorcière s’adressa au brun non loin d’elle, une voix toujours douce mais plus apaisée contrairement à quelques heures plus tôt dans les bois lors de leur première rencontre.

« Écoute, je ne peux pas te dire que je te fais confiance mais… Il y a ici un tas de gens qui croient en toi et chantent même tes louanges donc… Disons que grâce à eux, je t’accorde le bénéfice du doute… Raconte-moi ce qui s’est passé, comment tu es arrivé ici, comment tu as sauvé les miens et… Pourquoi as-tu fait ça humain ? »


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