Seikusu. Quel endroit magnifique ! Des lieux de péché à foison et tant d’âmes qui ne demandent que d’être corrompus.
A chaque visite impromptue, la délicieuse succube ne sait où donner de la tête. Ses sens sont à l'affût, attirés par les enseignes néons, l’odeur du vice et la musique. Il est bien dommage que cette fois-ci, sa présence ait été forcée par un pourceau. Il était jeune, innocent et désireux de connaître sa première fois avec une belle démone, au bout de vingt-cinq longues années. Mais il n’a récolté que sa colère, une mort lente et particulièrement cruelle pour avoir osé l’arracher à une orgie infernale.
Son humeur exécrable se ressent dans son regard glacial et ses doigts crispés. Alors qu’elle quitte les lieux du crime, son apparence se transforme : ses attributs démoniaques disparaissent de ses ailes, à sa queue jusqu'à ses cornes. Sa soyeuse crinière s’éclaircit vers un céruléen vif. Ses pupilles d’or deviennent de jolis saphirs. Elle a tout d’une humaine, se fond dans les rues bondées de la ville effervescente.
Après avoir été arrachée de force à ses plaisirs et passée son impétueuse colère, il est temps de se divertir parmi les mortels. Les festivités démoniaques ne manquent pas ; elle a parfois besoin de renouveler ses activités.
En quelques pas, la belle princesse trouve son chemin : une populaire boîte de nuit, au centre ville, fondée par un incube. Le Pandémonium est un endroit sélectif, où les humains sont triés sur le volet et où parfois, de multiples créatures s’enfoncent pour trouver une proie à leur goût.
A l’entrée, son charme démoniaque lui accorde un passe-droit immédiat, devant une file d’attente immense. Dès les premières portes poussées, une atmosphère aphrodisiaque plane et engage à la désinhibition. La musique retentit et invite à la danse sur une piste bondée où les corps en sueur se frottent les uns aux autres. Les lumières rougeâtres illuminent les lieux plongés dans l’obscurité.
Jezabel connaît le lieu par cœur, de son bar à son estrade vip ou la petite porte dérobée qui donne sur une ruelle abandonnée. Dans sa robe noire, bien courte, elle attire les regards. Mais elle ne s'intéresse pas aux humains car parmi eux, autre chose se dégage et difficile de décrire cette sensation ou de trouver son origine.
Intriguée mais frustrée de ne pas réussir à mettre le doigt dessus, la succube accompagne une humaine sur la piste de danse, déhanche son corps aux courbes tentatrices. Ses mains baladeuses s’accrochent à la nuque d’un grand homme, à la peau foncée. L’écart se réduit, incitée par la foule envahissante. L’envoûtante créature se colle contre lui.