La crasse, la précarité, le danger… Il n'est aucune mégalopole sur cette planète libre de ces tumeurs qui grossissent dans leur ombre colossale. Il s'agit parfois d'une simple boite de nuit, d'un parc commercial abandonné, ou même d'un quartier tout entier. Ce sont des zones de non-droits, où la gentillesse et l’humanité ne sont rien d'autre que des raccourcis vers la tombe.
''Tumeur'' est sans doute le terme qui convient le mieux à ces enclaves d'instabilité. On ne peut les supprimer que lorsqu'il qu'ils ne sont encore qu'à l'état de petit bourgeons insignifiants. Mais lorsqu'ils ont commencé à grossir, a étendre leur corruption à tout ce qu'il touche, à influencer tous les aspects de la société qu'ils parasitent… Alors il est déjà trop tard. Il n'y a plus rien à faire d'autre que de vivre avec, et de vainement faire en sorte que ça n'empire pas trop vite.
Le quartier de la Toussaint est l'un de ces affreux enclaves. Pour le faible, il est comme l'enfer sur terre, ancré dans une réalité de laquelle on ne s'échappe pas. Pour le peu scrupuleux, il est un havre d'opportunité. On trouve de tout ici, sans jamais vraiment avoir besoin de se soucier des autorités ; en dehors de quelques très rares patrouilles qui tournent sur ordre spécifique, personne ne descend jamais dans ce trou à rat avec l'intention de le changer. En fait, si ; il y a toujours des idiots naïfs pour tenter le coup. Puis la réalité les rattrape, soit sous la forme d'une illumination, soit, comme c'est le cas le plus souvent, sous la forme d'une balle dans la tête.
Il est parfaitement vain de chercher à démanteler tous les réseaux criminel du quartier infernal. D'abord parce qu'il s'agirait d'une perte de ressource proprement monstrueuse, ensuite parce que cela pourrait signifier quelques arrêt de mort, et enfin… Parce que même si ce petit univers est parfaitement dégoûtant, la Belle Ville ne saurait s'en passer. C'est ici que l'élite se fournit pour assouvir ses fantasmes les plus inavouables et illégaux. C'est ici que les Grands de ce monde règlent leurs comptes. Jamais d'eux même bien évidemment : l'argent leur permet d'avoir recours à des proxy pour ne jamais se salir les mains. Mais sans le quartier de la Toussaint, aucun de ces pourris ne serait là où il en est aujourd'hui. Aucun d'entre eux ne serait vraiment devenu riche sans les putes et la drogue…
Il faut dire que pour ce genre de chose, c'est l'endroit rêvé. Un marché des plus florissant, pour peu qu'on ne se soucis pas de la provenance des choses qu'on achète. On paye, on reçoit. Et on meurt si on fini avec trop de dette. Un système simple et efficace à sa manière, mais sans le moindre scrupule. C'est d'ailleurs ce manque de scrupule qui va de pair avec… Une certaine créativité, si l'on peut dire. Là où dans des quartiers moins chauds, on resterait sur des recettes de substances classiques, ici, à la Toussaint, nombreux sont les artistes qui expérimentent. Il n'y a pas une semaine sans qu'on entende parler d'une nouvelle poudre magique qui vous envois en orbite en moins de trois seconde, d'une nouvelle pilule enchantée qui vous change n'importe quelle fille en chienne en chaleur. Tout ça a un côté très commercial, et chaque nouveau plaisir s'accompagne de promesses et de slogans tous plus accrocheurs les uns que les autres. Et chaque création vient sur le marché avec son lot de règlements de compte, évidemment.
Pour quiconque s'intéresse de près à ce marché, il y a eu du grabuge ces derniers temps. Les Blue-Bloods, le gang en possession de la petite zone situé non loin de la bordure Nord du quartier de la Toussaint, à une demi-heure des facultés, aurait reçu de la visite. On parle de coups de feu, de coups de couteau dans le dos, et autres assassinats bien sales comme on les aime. Brisé, avec trop peu de ses membres restants pour reformer un groupe viable, le gang s'est évanoui en laissant derrière lui un vide de pouvoir que d'autres gangs opportunistes ont su saisir. Parmi ces groupes, un tout nouveau dont personne n'avait entendu parler. Tellement nouveau qu'il ne semble même pas avoir de nom, mais on sait déjà qu'il se démarque des autres par sa… Diplomatie. Oui, de la diplomatie dans un marché tel que celui là, dans cet environnement là.
En quelques semaines, les transactions de drogue on explosées dans ce secteur malgré l'amoindrissement graduel du nombre de client. La raison ? Un nouveau produit. Révolutionnaire ; vraiment. Au point que les prix se sont envolés et que des vents s'effectuent encore.
Pour les junkies du coin, c'est l'occasion d'enquêter. Et justement, le bruit que l'un des clubs tenu par un des ces groupes d'opportunistes proposerait à la vente, du moins pour cette semaine, ce fameux produit.
Il ne reste plus qu'à aller y faire un tour.