« Nous y sommes, Divine. »
Malgré son identité nouvelle d’assistante doublée de secrétaire - la connotation de ce titre étant sans doute la moitié de la raison de son choix - Divine restait un objet de désir pour sa maîtresse, et celle-ci s’assurait toujours de lui choisir des tenues qui, bien qu’appropriées, étaient à la limite de ce qui l’était, les formes peu ostentatoires de la favorite aidant à camoufler la coupe souvent osée des vêtements, du moins en partie. En l’occurrence, c’était un tailleur blanc, l’effort de professionnalisation étant évident de par le fait que l’esclave portait ainsi
trois couches de vêtements, quelque chose d’assez rare étant donné les tenues choisies par sa propriétaire, voire même exceptionnel si l’on parlait simplement du manoir, où aucun regard indiscret ne pouvait les surprendre, et pas de Seikusu en général.
Tout d’abord, elle portait un fin collier doré fait de plusieurs minces plaques liées entre elles pour faire le tour du bas du cou de leur porteuse, couvrant même le début de ses clavicules, bien moins rigide ou contraignant que celui qu’elle arborait d’ordinaire, quoi que pas bien moins luxueux, si l’on savait qu’il était bel et bien fait d’or et pas simplement teinté pour y ressembler ; Bien entendu, aux yeux de Divine comme de sa maîtresse, c’était un rappel de l’atour dans lequel elle avait été livré, mais, pour garder son symbolisme d’appartenance, le prénom de la propriétaire était gravé à l’intérieur de celui-ci, 8 des liens formant le collier ayant chacun reçu une lettre de Madelyne. En outre, elle avait gardé les boucles d’oreille de sa tenue de cérémonie, celles-ci étant après tout assez neutres et très belles, mais avait remplacé son rouge à lèvre doré par un avec une teinte plus convenue mais non moins magnifique, d’un rouge profond et savamment appliqué. Avec cela, des chaussures avec talons mais d’une taille réduite et donc inférieure à ceux, aiguilles, de sa propriétaire, ce qui accentuait la différence de taille entre les deux femmes, s’il y en avait besoin.
Ensuite, un ensemble de lingerie. Un soutien-gorge, un tanga, et un porte-jarretelles, tous trois couverts de dentelle dont la couleur rappelait celle de l'or, allant alors à merveille avec les bijoux portés par la favorite et usant d’une multitude de petites bandes de tissu pour faire le lien entre leurs diverses parties au lieu d’une seule, semblant alors enserrer l’esclave comme dans du
shibari. Aussi, des bas blancs, rendus au final quasiment couleur chair par la peau immaculément claire de Divine, bien que leur brillance trahissait leur présence et accentuait la lisseur des jambes de l'esclave, couvrant une bien plus grande longueur des membres de la favorite que sa jupe ; Celle-ci peinait même à cacher la « couronne » de ses bas, une fine bande blanche couverte de dentelle dont la couleur se voulait dorée, même si son mat lui empêchait de faire illusion, tout comme celle des autres pièces de l'ensemble. Toutes ces pièces de lingeries étaient évidemment assorties à la fois entre elles et avec sa tenue, de la même couleur symbole de pureté - excepté pour, encore une fois, leur dentelle - peut-être un peu volé dans le cas présent.
En guise de seconde « couche », Divine portait uniquement une simple chemise blanche, qui, de par la coupe généreuse de sa veste, était en réalité assez visible, les deux vêtements déboutonnés assez profondément, sa poitrine relativement peu volumineuse et fermement tenue en place par son soutien-gorge très bien ajusté lui permettant de s’en tirer sans un décolleté trop osé.
Enfin, sa jupe était excessivement courte, et c’était peut-être la partie de sa tenue qui pouvait sembler la plus ostentatoire, lui arrivant à peine à mi-cuisses, Madelyne aimant dévoiler les longues jambes de son esclave. La veste du tailleur n’était pas particulièrement en reste, cependant, et sa coupe déjà peu couvrante était accentuée par le déboutonnage de la plupart de ses boutons, même si ceux du ventre ne l’étaient pas pour souligner sa taille de guêpe, et donner une apparence plus stricte, dénuée de trop de désinvolture.
À leur retour au manoir - sans doute avant, même - Divine savait qu’elle perdrait ces vêtements un à un, et en vérité, même sans le faire, elle et Madelyne avaient déjà laissé lieu à leurs pulsions, dans la limousine, son grand espace et son chauffeur au service de la
Goblin Queen leur permettant aisément de se livrer à quelques extravagances, au prix de la sécurité routière. Cependant, elles arrivèrent bien vite, et ledit chauffeur, Kasuo, vint leur ouvrir ; Madelyne, dans sa superbe, serrée et osée tenue de cuir, tout juste réajustée après les attentions de son esclave, sortit en première, décidée à faire une forte impression, mais tendit poliment une main à sa favorite pour l’aider à s’extirper de la voiture, une tâche rendue relativement ardue dans sa jupe courte mais tout de même contraignante, enserrant à la perfection la courbe de ses hanches.
À peine Divine eut-elle eu le temps de sourire au chauffeur en remerciement qu’il lui fallait presser le pas pour rattraper sa maîtresse qui filait déjà vers l’immeuble cible. Celui-ci avait d’ailleurs été difficile à trouver pour Madelyne, car de nos jours, sans les bons contacts, internet était la seule façon de le trouver ; De par sa disparition jusqu’à très récemment, la
Goblin Queen n’avait pas beaucoup pu se familiariser avec cet outil, mais son esclave l’avait aidée - malgré qu’elle ne s’y connaissait pas
énormément elle-même, mais au moins assez pour guider sa propriétaire, toute servante se devant, en cet âge de l’information, d’au moins pouvoir se servir d’internet.
Désormais, cependant, Divine s’effaçait devant sa maîtresse, la laissant parler avec les agents d’accueil et la mentionner comme son assistante ; Il fallait dire que son titre était assez usurpé, et que, surtout dans les négociations, il ne convenait pas pour une esclave de s’immiscer dans les affaires de sa propriétaire si l’on ne lui demandait pas directement. Les deux femmes ne s’étaient d’ailleurs même pas mises d’accord sur un prénom d’emprunt pour remplacer « Divine », qui, dans un monde ignorant son statut, aurait l’air bien étrange, quoi que peut-être pas tant que ça pour les japonais, qui se diraient sûrement que c’était un nom allemand commun, et qui mettaient bien plus l’accent sur le nom, Karlberg, en l’occurrence, étant plus que correct. Ça ne l’empêchait pas d’être au courant de ce pour quoi Madelyne venait ici, cependant ; Un jeune homme répondant au « nom » de « Sand Phenix », et en lequel sa maîtresse croyait pour un projet tout particulier.
Mais pour l’instant, c’était une certaine Béatrice Forest qu’il fallait rencontrer, l’idole, d’autant plus qu’il était jeune, ne gérant évidemment pas sa carrière lui-même. Elle travaillait dans un étage, forçant les deux femmes, dont les tenues se prêtaient bien peu à l’exercice - et quand bien même - à prendre l’ascenseur. Divine se tenait alors sagement aux côtés de sa maîtresse, celle-ci trônant au centre de la cabine et son esclave se plaçant simplement dans l’espace restant, comme il convenait à son statut qui, du coup, faisait sans doute passer Madelyne pour une femme très autoritaire, ne partageant pas à proprement parler l’espace avec son
assistante.
Cependant, avant que les portes ne se referment, un homme se dirigea vers celles-ci pour monter, ce qui empiétait sur les plans de la
Goblin Queen qui, en conséquence, lui envoya un message télépathique, plus précisément une suggestion qui semblerait être une soudaine réalisation à l’employé.
« Arrête-toi, vérifie si tu as bien pris tes clefs de voiture, et prends le prochain ascenseur. »
Divine concentrait en quasi-permanence son esprit sur sa maîtresse, et ça lui faisait souvent ressentir les messages qu’elle émettait, même lorsqu’ils ne lui étaient pas adressés ; En l’occurrence, même en réalisant très vite que ceci ne lui était pas destiné, elle ne résista à la pulsion d’elle aussi vérifier si elle avait bien pris les clefs de sa non-voiture dans ses poches inexistantes que grâce à l’entraînement dispensé par Madelyne, qui voulait que sa servante soit modérément capable de résister aux télépathes - même si son esprit restait toujours ouvert à sa propriétaire en temps normal.
La télépathe sourit à son esclave, ce qu’elle lui rendit ; La favorite se doutait qu’il y avait une raison précise pour que le souhait de se retrouver seules la pousse à cela, et, son tempérament étant joueur et elle pas forcément éduquée quant aux bienfaits de la liberté individuelle, elle devait avouer que ça lui plaisait, déjà bien excitée par leur voyage dans la limousine. Divine ne résista donc pas le moins du monde quand Madelyne vint la plaquer contre la paroi métallique de l’ascenseur, et encore moins quand il lui fallut ouvrir les lèvres pour y laisser pénétrer la langue de sa propriétaire.
Sa tête ainsi pressée contre le « mur » et la
Goblin Queen ne retenant pas sa fougue, la tenue de cuir froissant doucement celle de tissu de l’esclave et une des cuisses de la maîtresse s’immisçant entre celles de la favorite, il leur fallut se séparer un peu avant leur arrivée pour que Divine puisse réajuster ses vêtements, tirant sur ses pans pour qu’il ne soit pas évident qu’elle avait été malmenée, ainsi que sa coiffure, un peu plus élaborée que d'ordinaire pour l'occasion.
« Tu es vraiment très mignonne ainsi… On dirait une business woman stricte qui s’apprête à faire passer un sale quart d’heure à ses employés. »
La jeune femme sourit à la pensée, trouvant cela assez amusant de l'imaginer ainsi alors qu’elle était pour ainsi dire à l’opposée d’une telle
business woman, excepté en apparence, mais rougissant tout de même à ce qu'elle savait être une flatterie. Quand finalement les portes s’ouvrirent sur un accueil auquel se présenta rapidement Madelyne.
« J’ai rendez-vous avec Madame Béatrice Forest. »
Divine était plus à l’aise avec le japonais que sa maîtresse, étant une des langues qu’on lui avait demandé de maîtriser chez les Karlbergs ; Elle ne l’avait jamais à proprement parler « maîtrisé », ne pouvant pas se faire passer pour une japonaise pour plus de quelques phrases, mais au moins elle pouvait repérer les erreurs de sa propriétaire, que d’ordinaire elle aurait pu, avec grand respect, lui faire remarquer, dans un but purement formatif, mais pas en public.
« Tu sais que je pourrais te baiser sous ses yeux sans qu’il ne remarque rien ? Il suffirait juste que je modifie un peu son esprit pour qu’il ait l’impression que tout est normal… Est-ce que ça t’exciterait ? »
Envoya télépathiquement Madelyne à son esclave pendant que le réceptionniste composait le numéro du bureau de Béatrice. Patientant un instant, s’assurant que l’attention de l’homme était distraite, ses joues cependant légèrement empourprées par la suggestion, Divine se mit sur la pointe des pieds pour susurrer à l’oreille de sa maîtresse, même si il lui fallait encore un peu d’aide de celle-ci, en se penchant, pour à proprement parler pouvoir atteindre son lobe, ne possédant elle pas de capacités télépathiques, même si en vérité simplement penser sa réponse lui aurait permis d’être lue :
« Je ne sais pas, Maîtresse, il faudrait sûrement que nous essayions pour véritablement savoir. »
Sa « suggestion » faite à Madelyne, elle lança un regard furtif au réceptionniste, s’assurant qu’il soit toujours trop occupé pour remarquer quoi que ce soit de convenablement discret, et appuya encore un peu plus sur la pointe de ses pieds pour pouvoir déposer un baiser au creux de l'oreille de sa maîtresse, son sursaut de hauteur à peine assez bref pour sembler être un trépignement d’impatience à la vision périphérique de l’homme d’accueil, si seulement il le remarqua.
Revenue à sa position, Divine sourit doucement à Madame Pryor, ne la regardant en vérité pas, cela trahissant trop aisément leur complicité qui dépassait celle d’une simple assistante et de sa patronne, préférant simplement légèrement tourner sa tête vers son côté, faisant mine de surveiller la porte par laquelle, supposément, Béatrice arriverait, juste assez pour que la fine courbe de ses lèvres soit évidente du point de vue de sa propriétaire. Ses mains innocemment jointes devant elle, rien ne laissait soupçonner des désirs qu’elle arborait pour Madelyne, sauf pour celle-ci qui connaissait mieux son esclave que cela.