Parfois l'enfer peut manquer. Le soir était tombé il y a déjà une heure, ne laissant plus que les lampadaires et les dix milles lumières en tout genre venant des machines à roues et des énormes fenêtres dévoilant milles et unes étrangeté éclairé la ville. Celle-ci était d'ailleurs un véritable labyrinthe avec ses bâtiments étouffants, ses milliers de personnes qui déambulaient sans but précis dans ses allés bien droite, son bruit incessant et insupportable venant en majorité de ces infernales "voitures", et sans parler que chaque jour des centaines de bizarreries nouvelles qui venaient le perdre un peu plus. Le pire pour Orta était sûrement l'argent, qui lui avait déjà joué de sale tour comme l’empêcher de se prendre à manger alors qu'il avait faim.
Et oui cela faisait déjà 15 jours qu'il était sortis des enfers et qu'il avait atterrit dans cet endroit dont il ne reconnaissait absolument rien. Pour lui, chaque chose était nouveau, et il devait donc tout apprendre s'il voulait pouvoir vivre dans ce monde. Mais malgré ses nombreuses marches qu'il faisait pour écouter et observé tout ce qu'il pouvait de ce monde, il n'en comprenais toujours pas tout. Le danger inexistant de ce monde le rendait presque paranoïaque, à tel point qu'au vu de son comportements et de la tête qu'il faisait, tous les passant cherchaient à l'esquiver au mieux. Dans ce monde, les humains n'étaient pas des monstres vicieux assoiffés de sang, cruel et sadique, ils étaient des innocents avec une vie et qui vivaient en paix. Tuer était donc quelque chose qu'il devait éviter à tout prix, et il se rendit compte assez vite que voler était quelque chose qu'il ne pouvait pas faire non plus. Mais c'était quand même un comble qu'il soit plus simple de se nourrir dans un lieu hostile comme l'enfer plutôt que dans ce monde censé être un havre de paix.
Aujourd'hui, la situation n'était vraiment pas réjouissante. Il dors dehors là ou il peut, ne sais pas comment obtenir ces morceaux de papiers qu'il peut apparemment échanger contre plein de choses, comme de la nourriture, son ventre est vide et bien qu'il puisse encore tenir un peu sans manger grâce à son organisme bien plus résistants que celui des humains, cela allait vite devenir une priorité. Au détour d'une petite rue sombre ou Orta pourrait se reposer un peu la tête, assaillit sans cesse par cette torture sonore, des humains vinrent l’interpellé. Au nombre de huit, ils portaient des vêtements bien plus décontracté que les différents passants qu'Orta avait put croisé jusque là, dans des manteaux sales et usés par le temps pour se protéger du froid qui mordait facilement la chair en cette période, une position nonchalante, même un peu molle, une forte odeur se dégageait de leurs haleines ce qui le força presque à reculer, leurs joues plutôt rouges. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait des personnes bourrés par contre, mais eux semblaient avoir une idée derrière la tête, une très mauvaise idée. Ils cherchèrent à l'encercler pour bloquer leurs "cible" dans la ruelle pour que personne ne puisse les voir ou les entendre et bloquer toute possibilités de fuite. L'un d'eux s'avança d'un pas assez peu assuré tellement il eut des difficultés à tenir debout et lança d'une voix un poil trop fort, ce qui rendait ses paroles plus ridicules qu'intimidantes:
"Bah alors ma mignonne, on s'est perdue !? T'en fais pas, nous on est des gentils gars et on va te laisser partir, mais d'abord, pour nous remercier d'être aussi sympa, on veut tout ce que t'as !"
Ce n'était juste vraiment pas le moment. Déjà d'assez mauvaises humeurs dût aux derniers jours, l'envie de les massacrer comme il avait l'habitude de le faire au bon vieux temps monta en lui comme sa rage, mais l'alcool semblait les imperméabiliser contre son aura qui aurait normalement déjà dût les faire détaler en vitesse. Orta chercha à calmer au mieux ses envies de meurtres, mais quelques soit la manière dont on regardais la situation, ça allait déraper. Quand l'homme vint s'approcher pour lui attraper ses cheveux et les tirés pour le menacer encore, Orta prit sa décision et lui donna simplement un coup de poing au visage. Il sentit ses dents s'éclater dans sa mâchoire et ses os craquer par la violence du coup sous sa main, et l'homme s'écroula au sol, inerte. Les humains étaient vraiment trop frêles, à ce niveau il allait en tuer certains sans même le vouloir. Les autres, choqués par la scène, fondirent tous en même temps sur lui, mais Orta a l'habitude de ce genre de situation et enfin il se sentait de nouveau vivant. Il put se battre en se retenant au maximum, la faim aidait au moins à ça, et les mettre tous KO. Mais il avait mal jugé ses assaillants, sous-estimant beaucoup trop les humains, et ne sentit que trop tard la lame d'un couteau lui rentrer dans le flanc. Cela ne lui fit pas vraiment mal, mais la lame était froide dans ses entrailles et laissa beaucoup de sang s'échapper de la plaie quand elle se retira. Un coup de coude dans le nez et on ne parla plus de ce gêneur.
Orta repris son souffle lentement, la faim l'affaiblissait vraiment beaucoup trop. Il examina la blessure qui, bien qu'impressionnante à première vue, n'a pour quelqu'un comme lui rien de dangereux normalement. Les armes des humains pénètre vraiment facilement la chair et sont assez vifs, mais leurs portée est ridicule et ne cause que très peu de dégâts. Mais au vu de la situation, il ne pouvait pas rester comme ça, il ignore tout de ses armes et peuvent s’avérer bien plus dangereuse par la suite. Et cette faim...elle ralentira la guérison à n'en pas douter et va l'affaiblir encore plus avec une blessure. A ce qu'il avait comprit en entendant parler les humains, il faut aller voir un médecin dans ce genre de situation, manquait plus qu'à savoir ou il pourrait en trouver un, et s'il pouvait obtenir des infos sur ce monde au passage, c'était pas plus mal. Mais ce coup-ci, il se ferait pas avoir. Il chercha sur les hommes leurs affaires et vida leurs portefeuilles de ces si précieux morceaux de papiers. Oui, c'est du vol, mais il n'y a plus de scrupule à avoir pour des gens qui ont cherché à s'en prendre à lui, ils étaient pas innocents, et surtout il en avait vraiment besoin la.
Orta retourna dans les rues un peu plus peuplé de la ville en cachant son sang qui continuait de ruisseler sous sa cape qu'il garde encore à ses épaules. Une nouvelle chose horrible allait commencer pour lui: parler. Les relations sociales étaient un calvaire pour lui mais il n'a pas vraiment le choix il faut dire. Il arrêta un couple au hasard dans la rue pour leur demander ou il pouvait trouver un médecin assez rapidement, et le couple, serrer l'un contre l'autre, tremblant devant cet homme imposant, au visage peu amical et qui dégageait quelque chose de vraiment effrayant. Il lui répondirent en bégayant la direction d'un cabinet assez proche d'ici, afin de ne pas énerver cette personne qui pourrait très bien les étriper avec un simple mouvement sûrement. Orta partit dans cette direction fière de lui, c'était la première fois que ceux à qui il adressait la parole ne prenait pas la fuite directement, il y avait du progrès.
Il ne mit pas longtemps avant de trouver la clinique encore un peu éclairé dans une pièce, et y entra simplement. Il ne trouva personne à l’accueil et se dirigea simplement vers la pièce éclairé ou il entendit du mouvement. Orta ouvrit la porte assez bruyamment, optant pour une approche direct. Il était devenu assez pâle, la faim, le froid et la perte de sang commençait à l'engourdir, il posa ses yeux sur la femme d'un air froid sans qu'il ne le veuille, et son aura la toucha, une aura vraiment intimidante sur le coup et laissant presque percevoir sa puissance. Il fit deux pas, prit une partie des billets dans sa poche et le lança sur le bureau proche de lui et écarta sa cape pour dévoiler sa blessure:
"Voila l'argent. On m'a dit de venir ici, lui lançais-je d'une voix assez forte, bien que trahissant un peu ma fatigue"