La première chose qui saisit Marie, en pénétrant dans la cabine est cette odeur étrange, faite de sueurs et de parfums des clientes précédentes, mais aussi étrangement de luxure, comme si cela avait un goût prédéfini. Pourtant, il est aisé de deviner que plus d'une femme a dit à son homme de venir la voir dans ses nouveaux dessous, et en a profité pour les inaugurer en se faisant baiser sur le champ.
Là, pas de danger, même si la donzelle lui attrape le poignet, avant de tirer le rideau, « Il y en a assez qui ont vu ses seins, pas la peine d'en rajouter ! », et la fait même placer dos au miroir. « Hum, c'est moi qui vais être son miroir ; elle est finalement sympa, cette petite ». Et ses seins ! Elle a déboutonné la veste, pans même écartés, sur ces globes trop parfaits. « Tout lui irait à cette petite ; je suis sûr que, même si je lui trouve un bustier, elle sera ultra sexy », songe Marie, ce qui est de nature à ne pas apaiser la moiteur irradiant son entrejambes.
Trop accaparée à ces douces pensées, Marie n'a pas vu l'attaque venir ! Pourtant, il est de ces gestes qui ne trompent pas. Mais, quand votre esprit incite à la prudence alors que votre corps ne demande qu'à franchir les limites, ça ne peut aller. Sans avoir pu esquisser le moindre geste de défense, elle se retrouve plaquée dos au miroir, comme écrasée par cette poitrine trop parfaite, la bouche violée, oui c'est ça violée, par une langue inquisitrice qui force ses lèvres tel un serpent ondulant avant de s'enrouler autour de sa propre langue, de l'emprisonner, tandis que seul un « Oumph! » de détresse, comme pour reprendre un peu d'air, brise le silence ambiant.
Marie est prise au piège ! Elle ne sait même pa pourquoi ses bras battent la chamade sans repousser l'agresseur, tandis qu'elle a l'impression que ses jambes flageolent et ne la portent même plus. Combien de temps dure l'intrusion ? Marie ne saurait le dire, mais pas assez sûrement, car l'autre se retire en lui murmurant un « Alors ça te plait ma chérie ? Je suis entrain de t'exprimer ma tendresse et mon plaisir sexuel avec toi, donc je t'en prie laisse-toi aller et donne-moi ton corps pendant la séance sans résistance... ».
Les derniers mots la brûlent aussitôt. La dernière à lui avoir dit cela est cette salope qui l'a sodomisée avec ce jouet monstrueux, celle-là même qui l'a invitée à se laisser faire pour ne pas souffrir davantage, oui celle-là qui a complètement déréglé sa sensualité, au point de la rendre bipolaire, la sage Marie peinant parfois à contenir les ardeurs de la nymphomane qui se cache en elle. Et il ne faut pas qu la donzelle se rende compte de ce changement qui prend possession du corps de Marie !
Hélas, le « Mais arrêtez, voyons ! », qui aurait dû sortir des lèvres de Marie, se transforme en « Oh, que faites-vous ? » bien moins claquant, d'autant que la donzelle s'attaque alors à son cou, dans une douceur qui contraste étrangement avec la provocation, et même la vulgarité d'ailleurs, dont elle a déjà fait preuve. Marie a presque murmuré ces mots, mais elle ne peut en dire plus car l'autre lui bloque aussitôt la bouche, faisant remonter en elle les mauvais souvenirs des vieux libidineux la forçant à sucer leurs trucs flasques. Et là encore, le geste est si précis qu'il semble naturel, comme si cette donzelle avait l'habitude d'ainsi agresser des femmes de bonne famille. Ses deux doigts miment ainsi à merveille un sexe bien dur auquel elle ferait une gorge profonde. Et cela affole encore plus Marie dont les bras, perdus dans leur battements désordonnés, ne cherchent même pas à repousser l'agresseur.
« Il ne faut pas qu'elle se rende compte ! », l'obsession de Marie ne tient qu'en ça. Mais sa faiblesse se voit, et l'autre ne peut donc l'ignorer, voire en profiter. D'ailleurs la nouvelle attaque est ciblée, plus violente encore, et Marie sent ses forces, ou plutôt sa volonté de réaction s'amoindrir. Elle voudrait crier au viol, mais cet ersatz de sexe qu'elle a envie de sucer -du moins virtuellement, car les hommes resteront ses ennemis- distend ses joues, sans oublier qu'il vaut mieux demeurer discret en ces lieux.
Et il y a plus urgent encore à faire ! La main de l'autre prend un chemin dangereux, et il faut la freiner avant qu'elle ne découvre certaines choses. Hélas, plaquée au miroir, les bras ne parvenant pas à des gestes de défense coordonnés, Marie sent cette main descendre le long de son dos, vers ces fesses ayant gardé le cuisant souvenir de tous ces sex toys qui inaugurèrent leur dépucelage, vers son sexe aussi qui n'est pas celui d'une petite bourgeoise bien sage loin s'en faut. Elle ne doit pas croiser le regard de la donzelle, sinon celle-ci va comprendre qu'elle est en train de partir !
« Non ! Pas là ! Pas ça ! Pas ici ! ».
C'est incongru, c'est farfelu, ça n'a aucun sens. D'ailleurs ç'aurait dû être hurlé comme un geste de défense, et ça a juste été murmuré comme une supplique. La main qui masse ses fesses est une arme redoutable. « Il faut que tu te ressaisisses ! ».
Alors, comme le dernier geste avant de capituler, Marie, dans un élan pas vraiment contrôlé, enserre de ses mains la taille de la donzelle, pour la faire reculer. Cette douce peau, sous la veste entrouverte, là au dessous de ces seins si parfaits. « Non, ne craque pas ! »