«
C’est un très grand moment pour Tekhos, bien sûr, mais qui va aussi au-delà du simple bonheur des habitants du quartier. L’aboutissement de ce projet de construction est la preuve que, malgré les relations internationales difficiles et les fortes tensions diplomatiques, des investissements étrangers sont toujours possibles, et profitables à tout le monde... »
Mélinda, comme à son habitude, avait longuement préparé son discours, mais il y avait toujours, en la matière, une forte dose d’improvisation, ce qu’elle faisait en réalité en ce moment, en adaptant certains éléments de son discours devant l’assemblée se trouvant devant elle. La jeune vampire n’avait décidément pas l’habitude d’être à Tekhos, entourée par tant de technologie. Des drones flottaient dans les airs, la filmant consciencieusement, tandis que son intervention était retransmise sur une chaîne télévisée. Mélinda inaugurait, en compagnie de la Maire de district, un tout nouveau centre commercial, qui venait d’ouvrir ses portes dans l’un des quartiers défavorisés de la capitale, qu’on appelait communément «
banlieue » de Tekhos.
Le «
Warren’s Center Sex Shop », abrégé WCSS, venait d’ouvrir ses portes. Il avait été bâti au centre de la « banlieue », et était un projet de longue haleine, qui datait maintenant de plusieurs années. Mélinda avait en effet acheté une série de terrains vagues dans ce quartier populaire. Jadis, la « banlieue » avait été une série de parcs et de pelouses à l’abandon, où les Tekhanes avaient, lors de l’intensification du conflit nexuso-ashnardien, choisi de parquer les réfugiés nexusiens. Elles avaient construit rapidement des immeubles, mais sans véritablement prendre la peine d’installer toutes les infrastructures avancées, qu’on trouvait au centre-ville. La banlieue était ainsi, à l’image des autres quartiers populaires, marquée par une très forte disparité entre le quartier et le centre-ville. Néanmoins, la Banlieue ne souffrait pas des problèmes d’insécurité chroniques qu’on trouvait dans les ghettos, ce qui expliquait pourquoi le quartier connaissait un véritable boom immobilier... Et aussi parce que le Sénat avait décidé d’abaisser les taxes foncières locales, et de favoriser l’investissement étranger.
Mélinda en avait profité pour acheter des lopins de terre, et avait réussi à approuver son plan de construction par la municipalité, qui prévoyait l’élaboration d’un centre commercial à dominante sexuelle. Le WCSS se composait ainsi d’un supermarché classique, mais, parallèlement, abritait quantité de boutiques mettant en avant divers attributs sexuels. Littérature érotique dans une librairie spécialisée en la matière,
sex shops proposant de multiples
sex toys, ou encore, spécialité tekhane, le
catgirl shop, magasin proposant exclusivement des combinaisons moulantes, ou encore une salle de cyber-sexe. Il y avait, bien sûr, un club de strip-tease et de prostitution, le «
Starless », qui bénéficiait de son logo, et qui prenait la moitié du terrain. Toute la structure était divisée en trois parties : le supermarché, les boutiques sexuelles, et le club de strip-tease.
Quand elle avait appris que le WCSS était enfin prêt, Mélinda était venue rapidement. Elle avait nommé l’une de ses esclaves pour gérer le WCSS, et cette dernière se tenait là, en sa compagnie, fière d’être à la tête de cet important centre.
Suzumi était une magnifique femme aux cheveux roses, très fière d’être la Directrice du
Starless, et de devoir gérer tout ce grand complexe.
«
...C’est un projet important pour le quartier, car il fournira beaucoup d’emplois, vu que nous nous sommes engagés à n’utiliser aucun robot pour le nettoyage ou l’entretien des lieux, préférant faire confiance aux habitants, et, ainsi, à notre niveau, œuvrer pour la paix entre des nations qui, depuis trop longtemps, n’arrivent pas à sortir des affres de la guerre... »
Il y avait quelques applaudissements, tandis que Mélinda terminait son discours en présentant Suzumi.
«
Suzumi est une personne très compétente, qui a toujours manifesté un vif intérêt pour le droit, la comptabilité, et ces genres de choses qui m’effraient rien qu’à en parler. En toute logique, je l’ai assigné à ce projet, et elle sera donc, pour certains d’entre vous, votre employeur. »
Là encore, on applaudit, Suzumi leur offrant un généreux sourire.
C’était un moment important pour le quartier, et, pour célébrer ça, la Maire de district avait choisi d’organiser une compétition sportive entre l’équipe locale de volley, et l’équipe de la capitale. Mélinda était bien entendu conviée dans la tribune d’honneur, le match ayant lieu dans le stade local.
En toute logique, il s’agissait donc de sa prochaine destination...