« Comment ça le budget ? »
Avoir une entreprise, c'est tout un tas de responsabilités. Il faut nourrir ses employés, mettre en place des idées, s'assurer d'avoir des gains, les utiliser pertinemment, veiller à la pérennité de la chose, offrir des trucs à sa femme, à sa maîtresse, à SES maîtresses... Laissez tombez, c'est trop de détails accablants pour qu'on en fasse une liste complète. Tout ce que vous avez à savoir, maintenant que vous avez visualisez la montagne d'emmerdes que ça représente, c'est que Tryzox faisait les frais de son entreprise : Les Catacombes. Depuis quelques temps, les aventuriers se sentaient pousser des couilles. Ces 30 dernières années, il n'avait pas vu un seul de ces trous du cul passer le rez-de-chaussée. Ils faisaient les salles de base, se contentaient du loot en éliminant des zombies sans cervelles ; c'est politiquement correct putain, c'des goules, on se détend ! ; et partaient avec des conneries. Quelques pièces d'or, des idioties du genre, mais là... Ils voulaient plus. Le boss du donjon ne savait pas si ça venait d'une avidité grandissante ou d'une meilleure cohésion des groupes en général, mais le premier étage avait été assaillit pour la première fois, les gardiens faisant preuve d'une... certaine incompétence. En effet, la plupart n'avaient JAMAIS vu d'aventuriers et passaient leur journée à glander. Il fallait donc se dépêcher de secouer cette bande de trou du cul ! Déjà... Il avait baissé leur salaire. Et en avait viré pas mal. Au rez-de-chaussé, il se décidai aussi à ajouter un mini-boss qui se balade. Si il tombait sur des aventuriers un peu trop téméraire il pourrait les désosser. Et si il se faisait latter, le premier sous-sol aurait une alerte pour que les trois intervenants ; respectivement un minotaure, un squelette et un dragonnet ; se mettent à circuler aussi. Le soucis, c'était que ça, c'était sa solution finale. Si un groupe réussissait à baiser ces quatre mini-boss... Bah c'était baisé ! Ils passeraient le second sous-sol sans soucis ! Oui, les autres sous-sols étaient vides, jusqu'aux Catacombes. Le plan ? Rempiler le donjon de trucs. Mais pour ça, il avait besoin de ressources. Le budget qu'il avait l'aidait pas non plus... Le salaire de ses mini-boss lui drainait plus fort son fric que [allusion à un personnage nympho non-original, pick one]. Les richesses, il en avait. Mais des bons employés, ce serait chaud. Il ne voulait pas épuisé son fric là dedans... il lui fallait tout à nouveau putain ! Des voleurs, des mini-boss, des trash mob, des boss... Putain, il allait galérer ! Le seul moyen de faire ça... C'était d'aller raid d'autre donjons ! Pour de vrai ? Un boss de donjon allait voler ses collègues !?... oui. Clairement. Tryzox était un des êtres les plus haïs qui soient sur Terra à cause de ses multiples conneries, mais dans le domaine des donjons aussi ! Il était allé à une seule réunion de Maître de Donjons, tout ça pour insulter les « codes traditionnels »... Ouais, compliqué comme histoire, assemblée, relations, au pire on s'en branle. C'trop compliqué. Si le demeuré qui a eut l'idée d'écrire ça vous pond un complément de script un jour, vous aurez peut être des détails. Mais en attendant, sachez juste que des donjons il y en a masse. Et qu'il comptait en raid.
Pour le coup, il avait quitté sa tenue de spiritisme pour remettre son ancienne tenue : Le légendaire costume de majordome. Ce costume qui était reconnu sur Terre comme celui du tueur de super-héros. Ce costume qui était vu par Tekhos comme celui du crevard qui décimait des femmes pour ses Catacombes... Putain, les souvenirs. Prenant une inspiration profonde, il soupira longuement en sortant de son intérieur de veste un petit calepin... Non. Un mini-smartboard. Dans quel siècle on vit bordel !? Dedans, il avait un fichier texte en ligne, édité par sa secrétaire... Qui lui mettait un donjon par page. Elle avait son équipe, elle gérait ses informations, elle écrivait des rapports. Une bible des donjons pour Tryzox qui usait de ses connaissances personnelles obtenu au fil des millénaires pour savoir où aller et quoi voler ! Regardant de ci de là, il finit par poser sa marque du chasseur !... Sur un manoir. Un petit truc simple pour se remettre en selle après un an d'inactivité WINK WINK PUTAIN, VOUS AIMEZ LES BLAGUES QUATRIÈME MUR HEIN !?. Oublions donc cette blague méta, et concentrons nous sur le voyage du mort-vivant. Après s'être creusé un tunnel jusqu'à la surface, il avait prit un cheval pour se rendre sur place. Et par prendre un cheval, on entend drop kick la personne qui était dessus pour se barrer à dos de la bête ! À moitié vautré, on vous passera le voyage qui se résuma à lui qui bouquine... Pour se renseigner sur le donjon.
Le manoir était un lieu apparemment hanté. Le Manoir Brittany, apparemment réputé pour avoir été la demeure d'une famille vivant dans l'opulence qui, une fois morte, à maudit tout le personnel, qui a possédé des merdes de ci de là, blablabla. Rien à foutre. Ce qui l'intéressait, c'était le type de monstres à dérouiller. Apparemment, ça partait sur des mannequins de bois, des poupées de chiffons géantes, des colosses de coton et de canapé... Ouais. Ouais whatever, ça promettait ! D'après ce qu'il lisait, il y avait aussi des salles de repos. Il y en a dans tout les donjons, ça incite les aventuriers à rester plus longtemps en général. Et ça appelle les archéologues et autres abrutis lettrés à venir. En gros, c'des pièges à cons et ça permet de bien bouffer pour le personnel. Une des lois de ce donjon était de laisser ses armes à l'entrée... On pouvait pas entrer avec apparemment. Et qui plus est, les salles de repos n'en sont plus à partir de 7h du matin, jusqu'à 12h. En effet, pour chaque salle de repos se trouve un petit groupe de maintenance qui vient changer les draps, nettoyer la pièce, et démembrer les aventuriers restants dans la pièce. WELL, FUN. Soupirant longuement d'agacement en voyant l'idée de sa grâce matinée disparaître, Tryzox se demandait si il avait peut être pas fait une erreur de partir si tard... Enfin, il faisait nuit non ? Des gros nuages étaient au dessus de lui... Et ils ne bougeaient pas des masses. Enfin, pour un mec sur un cheval, le ciel était assez... statique ? Clignant un instant des yeux, le undead eut l'idée de quitter des yeux sa tablette pour réaliser qu'il était allongé dans l'herbe. Depuis combien de temps ? En levant le nez, il vit un garou entrain de bouffer le cheval sur lequel il était... Et vu le stade de grignotage, ça devait bien faire une poignée de minutes qu'il faisait ça. Putain, fallait qu'il apprenne à avoir quelque chose à foutre de son environnement parfois ! Se relevant, il se dépoussiéra et.. bah, partit pour le donjon. Il pouvait le voir au loin... Et il claqua dans ses mains, ravi
« ENFIN ! »
Il s'attendait à se que son voyage prenne fin... Et soudain, pluie. Un orage transperça le ciel, déchirant les nuages lourds de pluie.. Qui crachèrent un déluge de flotte ! Une déferlante aqueuse diluvienne qui arracha à Tryzox un air dépité, désinvolte. Fuck you Mère Nature. Fuck. You. Ses vêtements prirent très vite plusieurs kilos en plus, son corps devenant lourd, lourd, lourd... Mais malgré cela, il pu arriver et enfoncer la porte du manoir, soupirant longuement de rage. Regardant ses fringues, il finit par les essorer un peu en les serrant et... vit le range-parapluie se rapprocher leeeentement de lui. Il le fixa un instant. Il y avait rien là dedans.. Mais il comprenait ce que voulait le donjon. Garder son arme, c'était faire popper à coup sûr un putain de boss ou un random monster. Il ne voulait pas de boss secret, juste... il avait juste besoin de réussir à faire les salles du manoir jusqu'au boudoir de la chambre des mariés. Il y avait un truc à récupérer là bas... Soupirant, il finit par se résigner et sortit sa pelle de sa poche intérieur de veste. Il la rangea soigneusement dans ce meuble, qui s'éloigna une fois cela fait. Bien. Une bonne chose de réglée. Maintenant, il n'avait plus qu'à se lancer dans l'exploration !
Il ne connaissait pas le système de salles, mais il se doutait un peu du concept : Des monstres qui font du roaming ; ça veut dire errer, anglophobes ! ; et des salles avec des boss. L'idée ? Trouver où était la chambre des amants. Sans armes, pour se faire un mannequin, ça irait. Mais va défoncer de la poupée à grand coup de latte contondantes, tu verras si t'as du fun putain... Dans un long soupir résigné, il continuait de retirer la flotte de ses fringues, autant que possible, alors qu'il errait... Putain, ces couloirs étaient beaucoup trop grands... Mais il y avait de la lumières dans certaines pièces. Malgré tout, il osait pas trop entrer, de peur de chopper une aggro et de se faire péter le cul. Clairement, le Fossoyeur était très, très prudent... Soudain, il s'arrêta de bouger. Il vit alors le petit chandelier à côté de lui, sur une commode, trembler... Encore. Encore. Un truc s'approchait. Un truc au pas lourd ! D'un coup, il se plaqua contre le mur d'un couloir adjacent... Un colosse était là. Un bras musclé tenait une chandelle alors que l'autre, démesuré, l'aidait à maintenir son corps bossu en avant. En lançant un coup d’œil, il voyait la tête de poupée de chiffon avec le sourire cousu. C'était assez impressionnant... Ruiner ça sans un truc qui coupe, ce serait pas faisable. Il pourrait y aller à la main, mais avec des bras pareils, il était partit pour se faire broyer façon compote de poires. Ce qui serait dommage vu que pomme-fraise-vanille est LA combinaison gagnante pour une compote.
Alors qu'il s'éloignait, il pu voir devant lui quelque chose : Un coffre. Un splendide petit coffre qui ne demandait qu'à être ouvert ! Il était assez poussiéreux, assez vieux... Personne n'avait dû y toucher depuis longtemps ! Ce genre de trucs, c'était une certaine chance ! S'approchant, il s'accroupit pour l'ouvrir... Il défit le loquet, leva le haut du coffre... Et fut surprit de le voir baver. Un coffre qui bave ? … OH. UN MIMIC. OK. Sursautant d'un coup, il bondit en arrière de peur de se faire buter. Esquivé ! La mâchoire du coffre avait claqué brutalement et pourtant, il était en vie ! Il voulu s'essuyer le front mais un truc allait pas... Il touchait pas son front... En un coup d’œil, il réalisa l'absence de ses bras. L'animal avait croqué assez vite et fort pour sectionner les bras du mort-vivant, jusqu'aux biceps. Pas mal. Pas mal. Clapant son attirail dans une sorte de rire distordu, le monstre s'avançait vers sa proie. Proie qui mima un geste d'applaudissement, rigolant un peu
« Ohoh, pas maaal ! My turn. »
Ses jambes prirent un solide appui. S'accrochant bien au sol dans cet appui, il se pencha en arrière dans une démonstration de souplesse qui laissai planer de nombreuses questions ! Sa tête contre le sol, il replia tout son corps en avant dans une brutalité sans pareille, répondant à la morsure du coffre par un coup de boule intersidéral. Et putain, c'était du niveau brutasse de l'enfer infernal ! Le coffre éclata en un festival de planches et de jointures de fer, le plancher ayant eut droit au front du mort-vivant au passage. Il avait décimé le monstre d'un simple cou, les « organes » du bestiau répandus sur les murs, ses bras pas encore digérés entrain de giser au sol... Il s'accroupit pour les rattacher vite fait, soupirant en regardant son costume. Il était toujours aussi bien habillé malgré la... Bave sur ses bras. Et le tissu qui avait été déchiré sur les zones mordues... Bon. Tant pis. Il ferait comme si de rien n'était. En tout cas, un truc qu'il ne pouvait pas ignoré, c'était que le son du bois avait fait un bruit de débile. Rapidement, il partit sur la pointe des pieds en espérant ne pas laisser de trace. Il avait un peu de sang sur le front qu'il balaya d'un revers de main. Cette nuit allait être longue, très longue et compliquée. Pour le moment, il avait besoin de lire un peu plus son bordel sur le donjon ! Le nombre de porte se multipliait au fil de son avancée dans ce donjon. Très vite, il dû faire un choix... Qui s'abattit sur une salle de repos. Parfait !
L'endroit était sympa. Il faisait bon vivre, il y avait une petite cheminée sympa, un grand canapé, un lit avec une miss en nuisette dedans, une salle de bain... Ok, stop.Le cerveau du mort-vivant venant d'avoir un léger bug. Tournant la tête, il tenta d'affirmer l'information qu'il avait avalé un peu trop vite. Il y avait, en effet, une adorable jeune dame dans le lit. Elle avait les traits fins, un visage mignon et rond et un regard innocent. Tant de détails qui trahissaient son âge et le fait qu'elle ne devait pas avoir la moindre idée de ce qu'était cet endroit. Ses courbes fines étaient dessinées par le tissu blanc et fin qui épousait ses formes à merveille, la dentelle ponctuant d'adorable la beauté tracée au pinceau. Clignant des yeux, il leva lentement, très lentement la main, pour un petit signe à titre amical. Il avait pas d'envies belliqueuses, pas sur une gamine bordel ! Continuant de la regarder, comme si c'était surnaturel, il souffla simplement
« Bonsouarh. »
Il semblait avoir l'air un rien enroué par la pluie, ou juste tellement blasé et las de ce qui lui était arrivé jusqu'ici que sa motivation s'était envolée. En tout cas, il paraissait assez inoffensif. On pourrait même croire, à sa tenue de majordome, qu'il était du personnel ! Il s'approcha de la jeune fille, avec bien des questions en tête. Du genre... ça faisait partie du donjon d'avoir une elfette dans le plumard ? Il pouvait consommer tranquillement ou ça allait le foutre dans la merde ? Il ne savait guère. C'est pourquoi, gardant une distance de sécurité avec le lit, il souffla
« Toi aussi t'es là pour faire le donjon ? J'veux pas être désagréable mais à poil sous une nuisette c'pas la meilleure des défenses si ? Enfin, j'dis ça, t'sais j'suis en costume hein... Yeah. Well. Whatever... »
Il essora ses cheveux du mieux qu'il pu... Et constata la présence d'une cheminée dans le coin de la pièce. Surprit, il eut un large sourire... Avant de prendre des affaires qui traînaient. Il prit un coussin, plusieurs vêtements qui étaient beaucoup trop en masse ici... Putain, c'était le genre de donjon qui devait être fait pour ramener des fringues non !? Il y avait tellement de putain de tenues... Et certaines étaient splendides ! Il en volerait peut être pour sa femme, il ne savait pas trop. Dans tout les cas, il se mit à utiliser cela pour allumer la cheminée, pas déranger du tout par le fait de cramer des produits de luxe. Il voyait le feu de cheminée naître, grandir, jusqu'à ce qu'il se mette à embaumer la pièce
« Top. » il se tourna pour regarder la gamine « J'm'appelle Tryzox. Et j'veux pas juger ton joli p'tit cul comme le dernier des gros cons, mais t'as VRAIMENT pas l'air de savoir où t'es... »
Il tira un des fauteuil, insolente masse de confort dorlotée de coussins et d'une couette épaisse qui avait dû valoir plusieurs centaines de pièce d'or à être faite, et tapota sur le siège, comme pour l'inviter à venir s'asseoir. Maintenant que le beau manoir chaleureux et accueillant avait muer en une immondice terrifiante, il se doutait qu'elle devait avoir des questions... Il avait envie de se poser un peu, après tout le bordel qu'il avait fait pour arriver ici ! Mais soyons honnêtes : En temps normal, la jeune fille aurait été entrain de manger l'oreiller avec le undead sur le dos si il avait été d'humeur festive ! Mais passons... N'oubliez simplement pas que vous ne suivez pas les aventures d'un mec bien. Malgré son regard, plein de curiosité et avec une once de tendresse, qui dévorait sensuellement les formes de la jeune femme ♥ !