La citée fortifiée de Corberoc, une véritable place forte en haut d'une crête, impossible à envahir par la mer, il n'était possible de l'assiéger que d'un côté, ce qui rendait l'endroit quasi imprenable, quelques hommes suffisaient à tenir une armée. Cette ville se trouvait sur le territoire d'Ashanard, la plus grande à proximité de la mer, ainsi que la plus près pour le convois diplomatique d'Alencor dont je faisais partie. Nous étions censé nous rendre à Ashnard pour rencontrer ses dirigeants, même si nous avons eut vent de très mauvaises rumeurs les concernant, nous nous devions de nous présenter à eux, ainsi que nous ferrons par la suite auprès des autres puissances de Terra.
La cité était des plus affreuses, une atmosphère froide et malsaine y régnait, la mine déprimée et parfois effrayées des habitants, ne donnait pas une bonne impression concernant cette ville, après tout j'avais eu vent des rumeurs concernant la réputation des autorités Ashnardiennes, des tyrans, despotes qui ne cessent d'exploiter leur propre peuple, ils devraient se méfier, car c'est en agissant comme cela que jadis, les anciens dirigeants de Pemendor ont sombrer dans l'oubli suite à la révolution. Les habitants de la région n'étaient plus que des silhouettes maigres et crispées, cadavériques, tout le contraire du seigneur des lieux, un gros bonhomme joufflu au teint rose, enveloppé continuellement dans plusieurs couches de tissus plus chères les unes que les autres. Cet homme me mettait mal à l'aise, tout le temps qu'on discutait il ne cessait de me fixé de haut en bas, le regard un peu trop souvent arrêté sur ma poitrine et ses paroles sonnaient fausses à chacun de ses mots. Heureusement pour moi, je n'allais pas rester ici très longtemps, le temps d'une nuit avant de reprendre la route, du moins, c'est ce que je pensais.
Alors que les gens vaquaient à leurs occupations, les cloches sonnèrent l'alarme générale, la cité était attaquée. Dehors se dressait une horde de milliers de mort-vivants, fonçant droit sur les murs de la ville, si seulement cela n'avait été que de simples squelettes ou zombies, parmi l'armée de morts se trouvaient des golems de chairs et même des liches, malgré la taille des murs, qui sait ce qu'il pouvait se passer. Les habitants s'affolèrent dans les rues, rentrant dans leurs maisons ou dans les auberges et tavernes, pendant que les soldats de la ville se ruèrent vers le haut des murs pour prêter main forte. Le gros seigneur de Corberoc tentait tant bien que mal de me faire croire que tout allait bien se passer, qu'il ne fallait pas s'inquiéter, il 'm'invita à rester au château et continuer le repas du soir que nous allions commencer avant l'attaque des morts-vivants.
Un chevalier ne se cache jamais face aux forces du mal et jamais il ne laisse le peuple en péril, même si ces gens ne sont pas les miens, au nom de mon honneur, je me dois de les protéger.
Tournant le dos au seigneur, je pris la direction de l'entrée du château où était déjà réunie une partie de mes hommes. Ce bon Garius était avec moi pour ce voyage, j'étais bien contente de savoir qu'il était là, avec lui dans nos rangs, nous avions toutes nos chances de réussir. Je lui demanda d'ailleurs conseil quant à savoir quoi faire, j'avais déjà combattu de nombreuses fois, mais jamais contre des morts-vivants et ils étaient si nombreux, sans compter les soldats d'Ashnard, nous n'étions qu'une vingtaine. Garius eut donc une idée qui ne m'enchantait guère, il proposa de recruter parmi la population, recruter des mercenaires, il avait vu quelques groupes de guerriers et autres, buvant à plus soif dans les auberges du coin. Même si je n'aimais pas l'idée de recruter des mercenaires, il fallait admettre que c'était la meilleure chose à faire et nous avions de quoi payer.
Très bien alors, allez en ville et passez le message, promettez une belle récompense et insistez sur le fait que l'armée de mort-vivants risque de rentrée en ville d'un moment à l'autre et de décimée tout sur son passage, qu'ils n'échapperont pas à ça, peut-être que les mettre dos au mur les aideront à se décider.
Aussitôt, les soldats d'Alencor, partirent dans différentes directions vers la ville, j'espérais que ces mercenaires accepteraient le marché et ne feraient pas preuve de couardise. Après une petite dizaine de minutes, les premiers mercenaires se présentèrent à l'entrée du château, laissant Garius s'occuper du recrutement, je regardais avec la plus grande attention ces gens, certains avaient l'air d'être de vrais vétérans, d'autres de petits rookies, je suis même certaine que l'un d'entre-eux avait moins de dix-huit ans, je n'ai d'ailleurs pas eu à prévenir Garius qui le refusa directement. Même s'ils avaient l'air d'affreux mercenaires, ils n'en étaient pas moins humains, contrairement à la chose qui venait d'arriver. Un visage d'humain au teint tellement pâle qu'on aurait pu croire à un mort-vivant et corps semblait fait de chair et d'acier, comme si un corps avait fusionné avec son armure, une véritable monstruosité, qui me glaça le sang, heureusement, elle semblait être de notre côté, du moins il m'avait semblé.