Une nuit calme et paisible comme les autres, seuls les lumières des lampadaires et les quelques phares des voitures passantes, venaient éclairer la rue commerçante du centre-ville de Seikusu pour donner un semblant de vie. Pas âme qui vive, même les animaux étaient aux abonnés absents, avec comme seul bruit celui du vent caressant les volets métalliques des quelques magasins de la rue équipés. Rien ne présageait les événements qui allaient survenir.
Sans prévenir, une explosion retenti dans la rue commerçante, suivi d'une alarme, celle de la bijouterie. Le bruit eut pour effet de réveiller tout le voisinage, au vu de toutes les fenêtres à présent illuminées. Quelques instants plus tard, cinq silhouettes noires portant avec elles des sacs de sport aussi sombres qu'eux, sortirent à toute vitesse par l'arrière de la bijouterie, empruntant la ruelle qui donnait sur un vieux parking à boxes. Et au même moment, à quelques dizaine de minutes de là.
Isao... combien de fois je t'ai dis de prendre le paquet rouge, pas le vert..
Kelly était de service cette nuit et elle devait encore s'occuper d'un jeune lieutenant sous la demande du préfet, ce beau et jeune lieutenant n'était personne d'autre que le fils d'un juge, ami avec le préfet bien sûr. Beau ténébreux au corps athlétique, la vingtaine, il venait juste de sortir de l'académie de police, pas avec des notes aussi grandiose que la jeune capitaine, dirait-elle, mais il avait montré un réel potentiel et aujourd'hui il est ici, au commissariat de Seikusu, pas loin du tribunal où travaille son cher papa, la jeune femme espérait seulement que ce gringalet ne lui piquerait pas sa place grâce à ses contacts.
Mais capitaine, vous m'avez dit l'autre jour que c'était le paquet vert et pas le rouge, que je devais prendre.
Continuant de taquiner par pur cruauté son sous-fifre du soir au sujet du mauvais paquet de café, Kelly fut interrompu lorsqu'un autre lieutenant entra précipitamment dans la pièce.
Capitaine ! Un cambriolage à la bijouterie de la rue commerçante du centre-ville !
La jeune femme ne put s'empêcher d'afficher une grimace à l'idée de ne pas pouvoir boire ce café qu'elle attendait depuis un moment, mais c'est ce qui arrive qu'en on passe son temps à taquiner celui qui doit le faire. Elle se redressa à toute vitesse de sa chaise, enfilant sa veste en direction de sa nouvelle voiture de fonction et d'un signe de la tête tout en leur ordonnant, elle demanda aux deux lieutenants de la suivre.
Takeo, Isao, avec moi.
Les trois policiers montèrent dans la voiture de police toute neuve, la jeune femme au volant, ils partirent en trombe, sirène allumée, dans une direction différente de celle de la rue commençante. Ce que remarquèrent les deux lieutenants l'accompagnant, dont l'un d'eux posa la question quant à la destination.
Capitaine ? Ce n'est pas par là qu'à eu lieu le cambriolage.. - Indiqua le lieutenant Takeo.
Continuant de brûler plusieurs priorités et quelques feus, la jeune femme qui semblait maîtriser à la perfection son véhicule soupira avant de répondre.
Ça m'ennuie... On va à l’entrepôt des frères Yamamoto... get it ?!
Oh, je vois... et pour le p'tit ? - Demanda l'officier de police en lançant un regard sur le lieutenant Isao.
Ne t'inquiète pas, j'en fais mon affaire. - Dit-elle restant concentrée sur la route.
Le jeuen lieutenant Isao ne comprenait pas de quoi ils parlaient, mais n'y prêta pas attention, il avait trop le tract, c'était sa première intervention depuis sa rentrée dans la police. Quelques coups de klaxons et de freins plus tard, ils arrivèrent dans la zone portuaire de Seikusu, de jour c'est un lieu où défilent les navires et les camions de marchandises, la nuit c'est plutôt un endroit où tous les magouilleurs viennent cacher leurs larcins ou bien en dérober justement. Le trio de policiers s'arrêta devant un grand entrepôt au fond du port. Kelly se retourna vers le jeune nouveau lieutenant et lui présenta sa main, trois doigts levés, les baisant à chacune de ses phrases énumérées.
En premier petit, tu ne sors pas ton arme, seulement s'ils se mettent à nous tirer dessus, là tu peux les descendre, secundo, tu ne parle pas, c'est moi qui parle, je ne veux entendre aucune protestation peu importe la raison et tertio, tu reste derrière moi avec le lieutenant Takeo, bien sage.
Suite à son petit speech que le jeune lieutenant avec acquiescer avec un «Oui madame !», ils entrèrent dans l’entrepôt qui était on ne peut plus illuminé. Plusieurs véhicules étaient garés là, un fourgon noire, une vieille mercedes grise, un pick-up beige et même un vespa rouge légèrement rouillé. Au centre de l’entrepôt, cinq types autour d'une table remplie de bijoux, montres et autres bibelots onéreux. L'un d'eux les avait remarqué et sortit son arme la pointant en direction des policiers.
Hé bien Ishida ! C'est comme ça que tu accueille tes amis ?! - Cria-elle faisant résonner un écho dans l'immense pièce pour ainsi dire vide.
Capitaine, on fais quoi là ? - Demanda le jeune Isao.
Tu fais ce que j'ai dis et tu l'as boucle. - Murmura-elle sans même se retourner vers son homme.
L'homme armé qui semblait viser nos policiers d'un fusil d'assaut, baisa son arme à la demande d'un des hommes du groupe. Le trio de policiers se rapprochèrent des cinq hommes qui les attendaient. Ces hommes étaient tous vêtu d'une combinaison noire, la jeune femme savait qu'elle avait flairé juste, les bijoux sur la table et ces combinaisons en étaient la preuve, ces hommes étaient responsables du cambriolage de la bijouterie, mais ne le savait-elle pas depuis le début...
Alors, Ishida... on commet des crimes sans même m'en parler, ce n'est pas très gentil tout ça, je vais peut-être devoir faire mon boulot... - déclara-elle sur un air enjoué et espiègle.
L'un des hommes du groupe, un grand mince à lunettes et aux cheveux noires en queue de cheval prit la parole entant que chef du groupe.
On avait l'intention de vous en parler Capitaine Douglas, mais on avait un des membres qui était plutôt pressé de commencer, alors si on ne voulait pas attendre plus longtemps, il fallait le faire tout de suite et.. bon... vous voyez... - Expliqua l'homme.
Présente les moi quand tu as de nouveaux membres, alors, c'est lequel, Ishida ? - Demanda la jeune policière.
Ishida se retourna vers un de ses hommes le désignant d'un geste de la tête, un étranger, comme Kelly, il était imposant, presque une allure de grosse brute, la gueule de l’emploi et assez vieux, la quarantaine, donc peut-être expérimenté. Ce n'était pas comme-ci ces gens allaient rapporter quelque chose en plus de l'argent à la jeune femme, mais elle voulait savoir à qui elle avait affaire, quand il y avait de nouvelles têtes dans son coin, la policière voulait les connaître.
Donc tu es le nouveau membre de ce petit groupe de bras cassés, bonne chance avec eux. - Dit-elle en s'adressant à l'étranger.
Perdant son sourire chaleureux, elle se retourna vers Ishida, le tapotant de l'index, tout en le réprimandant sans quelques insultes balancées au visage. Après son petit numéro, la policière se dirigea vers la table sur laquelle était posé le butin de la bijouterie, sa saisissant d'un sac de sport à côté, Kelly se mit à verser une partie du butin dans son sac à grand coup de balayage avec son bras, remplissant l'un des cinq sacs. Enfilant la brettelle du sac à son épaule elle retourna vers ses collègues sous les yeux ébahis des voleurs, sans compter Ishida qui se lamentait entre ses mains.
On va dire que maintenant on est quitte ! - S'exclama la jeune femme sur un ton enjoué et moqueur.
Mais à ce moment, une voix grave et imposante résonna dans l'entrepôt. Le nouveau sbire non-asiatique ne semblait pas d'accords avec tout ça et avait quelque chose à y redire, ce qui donna un sourire amusé à la policière. Après avoir entendu ce que l'homme avait à dire, elle se dirigea vers lui, toujours le sourire aux lèvres.
Alors on va dire que j'ai pris seulement ta part... Si tu souhaite l'avoir, tu devra me contacter, Ishida connaît mon numéro.
Sur ces mots, Kelly fit une rotation sur elle même des plus élégantes, se dirigeant de nouveau vers ses collègues officiers. Ces derniers accompagné de leur capitaine, rebroussèrent chemin une partie du butin avec eux, la jeune femme à mi-chemin s'arrêta un instant pour lancer une pique afin de se moquer encore un peu plus du groupe de voleurs avant de tracer sa route.
Oh.. et attention dehors, il parait qu'il y a des voleurs qui rôdent.
