Il faisait nuit, la lune était cachée par de lourds nuages déversant une forte pluie. Dans cette obscurité, rien ne bougeait, tout le monde était à l'abri dans le salon ou la salle à manger. Tous ? Non, dans le port de Seikusu un groupe de mafieux s'évertuait à faire descendre une grosse cargaison d'un de leur bateau. A en juger par la sécurité, c'était quelque chose qu'ils ne voulaient pas perdre. Des hommes lourdement armés étaient en charge de la sécurité des lieux, toujours vigilants. Seulement, leur vigilance ne suffisait pas. Ils n'avaient pas remarqué la silhouette qui se déplaçait silencieusement sur les toits. Celle-ci éliminait chaque homme posté en hauteur et, lorsque son nettoyage fut terminé, elle se positionna pour bien voir le bateau.
La pluie continuait toujours de tomber, l'inconnue remonta alors son capuchon sur sa tête et sortit sa paire de jumelles de sous son long manteau. Comme elle s'y attendait, le convoi était aussi gardé sur le bateau et une attaque de front n'aurait certainement pas été des plus judicieux pour celle qui privilégiait toujours un travail dans le plus grand des calmes. Lors de son observation, elle pouvait voir qu'une plus grosse caisse était débarquée, c'était pour ça qu'elle était là, ce soir. A sa gauche, un entrepôt donnait de sa clarté aux hommes de mains qui envoyèrent désormais la grosse caisse vers celui-ci.
Tout aussi silencieusement qu'elle l'avait été, la silhouette se dirigea vers le toit de l'entrepôt et observa par l'une des fenêtres. A l'intérieur, le chef de la bande semblait attendre la livraison, entouré de deux de se gorilles. Celle qui les observait sentit l'excitation monter en elle mais elle devait rester calme. Ce n'était pas le moment, elle devait attendre et être sûre que cette fois était la bonne. Après plusieurs minutes d'observation silencieuse, celui qui semblait être le chef donna un ordre à l'un de ses gorille et celui-ci ouvrit une mallette contenant plusieurs liasses. La caisse fut alors ouverte et l'ombre silencieuse sentait son corps se réchauffer malgré le vent qui fouettait son corps humide. Cette caisse était remplie d'arme ayant vraisemblablement disparu des entrepôts d'une armée mais ce n'était pas ce qui l'avait excitée. Elle avait vu ce qu'elle avait toujours cherché. Sous les différentes armes se trouvait un objet qui dépassait toutes les armes présentes dans cette caisse, ce qui pouvait lui permettre de contrôler son pouvoir. Il s'agissait d'un petit collier noir avec un symbole au bout de la chaîne. Si les mafieux ne connaissaient pas l'utilité de ce collier, elle la connaissait et c'était tout ce qui l'intéressait. Plus elle patientait, plus elle sentait son corps chauffer. C'était le contrecoup à payer pour la patience dont elle faisait preuve, un prix qu'elle n'aurait bientôt plus à payer. C'en était trop, elle brisa alors la vitre et se jeta dans la mêlée.
Lorsqu'elle atterrit, les hommes alentours ne bougèrent pas tout de suite, ils ne voyaient qu'un long manteau violet avec de la fourrure blanche. La silhouette se releva alors et put enfin être observée à la lumière artificielle. Elle était jeune, mesurait un mètre soixante-huit et ne semblait pas particulièrement costaude mais plutôt agile. Sous son capuchon, on devinait de petits yeux verts, un nez fin ainsi qu'une bouche aux lèvres fines. Sa tenue était étrange. Sous son long manteau elle portait une combinaison de cuir moulante de couleur bleue pour le haut, qui remontait jusqu'à sa nuque mais proposant un décolleté indécent. Ses mains, quand à elles, étaient habillées de mitaines allant de pair avec son manteau, elles aussi possédant de la fourrure blanche. Ce qui marquait le plus les mafieux, c'étaient les griffes qui remplaçaient les ongles de la jeune fille qui venait d'apparaître au milieu d'eux. Son regard était serein alors qu'elle avait l'air de vouloir s'amuser avec eux.
Comme d'habitude, elle restait au milieu de la foule. Elle avait toujours aimé ce moment de calme avant de passer aux choses sérieuses. Elle n'avait jamais été très patiente mais ce moment, empli de tension la faisait vibrer. C'était à ce seul et unique moment qu'elle se sentait vivante. Elle était sûre d'elle, prête à sauter sur le premier qui allait bouger et comptait énormément sur ses réflexes ainsi que sur sa vue et son ouïe supérieures à la moyenne. Elle n'avait pas peur, non, elle n'avait jamais connu la peur. Waffie était le genre de fille à se battre pour ce qu'elle jugeait nécessaire. Que ce soit pour elle ou le reste du monde. Elle se croyait justicière, un ange-gardien de cette ville sous la coupe d'une mafia trop envahissante. Elle détestait la mafia et adorait leur mettre la raclée dès qu'elle le pouvait. Elle était au courant de ses points faibles mais comme elle n'était pas du genre à s'ouvrir aux autres, personne n'avait encore réussi à les connaître.
Toujours sur ses gardes, elle avait repéré le premier qui allait bouger et relâchait enfin son pouvoir. Un courant de froid la parcourut alors qu'une aura violette commençait à envahir l'entrepôt. Rapidement, celle qui avait fait irruption par le haut semblait entourée de nombre de volutes violettes et ne semblait pas bouger. Il ne fallut pas longtemps pour que les mafieux dégainent leurs armes et ne commencent à lui tirer dessus. Ce raffut lui rappela son enfance.
Elle était encore jeune, une gamine de dix ans qui parcourait les rues sans arrêt car elle n'avait nul part où aller. Elle aimait cette vie de vagabondage et s'était fait de nombreux amis peu recommandables. Elle était la fille de chaque catin qui sortait le soir, l'idole des miséreux qui se cachaient dans les ruelles et, bien que ce sort semble peu enviable, elle avait aimé ce statut. Elle n'était pas obligée d'aller à l'école ni d'étudier dur pour devenir quelqu'un. Lentement, elle s'était faite des amis parmi tous ces adultes et voulait devenir comme eux. Elle logeait dans un appartement minable, tenu par une prostituée qui tenait à la garder au chaud la nuit. Cette femme avait du mal à payer son loyer mais faisait de son mieux, soutenue par cette gamine qui semblait lui venir de nul part sans raison apparente.
Lors de cette étape de sa vie, Waffie avait appris à connaître le monde tel qu'il était et voyait très souvent la mafia débarquer pour récupérer son argent chez les putes. Chacune leur donnait une partie de leur gain et ils ne les emmerdaient pas tant qu'elles payaient. Celles qui avaient du mal, ils les embarquaient et on n'en entendait plus jamais parler, c'était ce qui arriva à la femme qui avait recueilli cette gamine. On lui avait dit de rester cachée jusqu'à ce que tout soit fini mais elle n'avait pas pu, elle était sortie et avait suivi les mafieux. Elle n'avait pas tardé à se faire repérer et fut bien vite éduquée. Sa gardienne fut mise à genoux, violemment. Elle subissait les coups répétés des gorilles jusqu'à ce qu'enfin, l'un d'eux observe la gamine.
- Regarde bien petite, c'est ce qui va t'arriver si tu nous suis encore.
Ce faisant, il sortit une arme de sa veste et tira une balle dans la tête de la femme battue. Waffie hurla alors de douleur et courut vers le cadavre encore fumant de la femme. Elle se pencha alors dessus et pleura toutes les larmes de son corps. Elle avait appris que tout se payait un jour et elle jura alors sur le cadavre de sa mère adoptive qu'elle se vengerait.
Des années plus tard, elle avait découvert son pouvoir. Elle utilisait sa rage pour créer une brume violette répondant à la moindre de ses pensées. Tantôt empoisonnée, tantôt gardien démoniaque, cette brume était tout ce que Waffie désirait qu'elle soit, c'était devenu une projection de ses plus purs désirs. L'apprentissage avait été difficile, épuisant mais elle le faisait seule et silencieusement. Personne ne l'avait jamais entendue se plaindre, trop fière pour ça.Cette fois, la brume était devenue une armure. Elle s'était accrochée au corps de la jeune fille qui commençait alors à bouger dans tous les sens, griffant et frappant tout ceux qui se trouvaient sur son chemin. Une fois que tous furent vaincus, elle libéra sa fumée et empoisonna ceux qui étaient au sol. Il ne restait plus que le chef de la soirée qui se retrouva face à celle qui venait de décimer les sous-fifres. Son attitude avait changé, elle le regardait avec un air de défi. Il avait voulu fuir mais la brume bloquait déjà ses mouvements, elle était devenue une chaîne qui le reliait à cette créature étrange. Le mafieux sortit alors une arme et la pointa sur la jeune fille qui avait fait disparaître son armure.
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Tu n'échapperas pas à celle là sale garce.Un coup retentit, suivi d'un silence pesant. Aucun corps ne tomba au sol, la balle était restée dans les airs, entourée de cette curieuse brume.
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Vous avez quelque chose que je veux et vous allez me le donner.La jeune fille s'était exprimée d'une façon sèche, cassante. Elle se dirigea vers la caisse et en sortit le collier qu'elle enfila alors que le mafieux vidait son chargeur, chaque balle se stoppant dans les airs entourée de volutes violettes.
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C'est inutile, ma brume relâchée a enveloppé chaque balle de chaque arme ici présente, vous ne pouviez rien contre moi. Oh et une dernière chose, vous allez payer pour ce que vous avez fait.Rapidement, elle passa ses griffes sur les tendons du mafieux. Il ne pouvait plus s'échapper, tout était désormais prêt. Waffie sortit de l'entrepôt pour aller se cacher derrière un mur plus loin. Une fois en position, elle claqua des doigts et la brume encore présente dans l'entrepôt se transforma en incendie.
Le lendemain, la jeune fille était revenue sur les lieux, se mêlant aux curieux. Il n'y avait plus rien, plus aucune trace de son passage et les armes importées furent emballées et emportées par la police qui s'occupa d'ouvrir une enquête.
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Waffie est une ESPer de sexe féminin.
Elle a actuellement 20 ans.
Son collier empêche son corps de chauffer lorsqu'elle retient son pouvoir et de refroidir lorsqu'elle le libère.
Elle n'a que l'expérience de ce qu'elle a vu jusqu'à présent.
Ayant vécu parmi les dames libertines, elle est aussi très ouverte.
couleur = #571B7E
Je pense n'avoir rien oublié