Anaé tira un peu plus sur sa jolie robe, celle-ci étant décidément trop courte, à moins que ce ne fut la matière qui avait cette fâcheuse tendance à remonter sur ses jolies cuisses. Mais elle avait craqué pour ce modèle, pour la douceur de la matière et un peu pour la manière qu'elle avait de flatter sa silhouette de jeune femme. Et puis, la petite robe noire était un inconditionnel et une tenue toute indiquée pour se rendre à une représentation publique. Oh, bien sûr, ce n'était pas une grande scène, mais c'était déjà énorme pour Anaé : au monastère, jamais elle n'aurait pu imaginer voir un spectacle de magicien, elle qui appréciait tant la prestidigitation. Elle rêvait déjà des lapins sortis du chapeau, des colombes jaillissant d'un mouchoir, de fleurs apparues d'une poche ou de pièces directement prélevées dans une oreille...
Toute à son rêve éveillée, elle attendit que les portes s'ouvrent, puis s'engouffra dans la salle, se hâtant d'atteindre le premier rang, généralement occupé par les enfants. Après tout, Anaé était une grande enfant ! Elle s'assit en vitesse sur son siège avec un empressement prenant, déjà prête à applaudir et en oublia de tirer sur le bas de sa robe, qui remonta encore un peu, révélant la lisière de ses bas noirs et la pointe pourpre de son string. Mais Anaé, toute à son attente insupportable, ne porta pas le regard sur ses cuisses dénudées, ses yeux braqués sur le rideau cachant l'artiste magicien...