« Mon état d’esprit à moi est d’appeler un chat un chat, répliqua-t-elle, du tac-o-tac. Si tu m’appelles ‘‘Maîtresse’’, alors, tu es similaire à tous mes esclaves, qui m’appellent ainsi. »
Si Furette pouvait durcir le ton, c’était aussi le cas de Mélinda. Joueuse, elle l’était assurément, mais, passé un certain point, on revoyait en elle cette dominatrice qui ne supportait pas qu’on puisse la contredire. Face à Mélinda, il fallait avoir de solides arguments pour lui tenir tête, et, même si cette question terminologique, elle ne s’avouait pas vaincue si facilement. La vampire était ainsi, très têtue. Quand elle avait une idée en tête, elle n’en démordait pas, et, au moins annonçait-elle la couleur : faire de Furette son esclave. Elle avait réussi à le troubler en indiquant qu’elle connaissait son véritable sexe, mais l’androgyne jeune homme ne se laissa pas influencer pour si peu, et commença son massage.
Elle sentit ses douces mains glisser sur sa peau, effleurant sa chair, glissant le long de ses bras. C’était un masseur doué, indéniablement, et elle le laissa faire, filant sur ses côtes, évitant soigneusement ses seins. Concentré, Furette tâchait de ne pas se laisser perturber, mais Mélinda, elle, sentait son excitation. Ses instincts vampiriques ne mentaient pas, d’autant plus qu’ils n’étaient que tous les deux, ce qui permettait de sentir les battements sanguins de Furette encore plus facilement. L’homme ne pouvait pas lui échapper, et elle le laissait continuer son petit manège.
Au bout d’un moment, Aoki lui demanda si elle aimait bien ce qu’il faisait, et si le massage était efficace. Décidée à ne pas le vexer, tout en continuant à le provoquer, elle sourit donc, et remonta sa main, venant, encore une fois, violer le règlement. Sa main caressa en effet la joue de l’homme, proche d’elle, et son pouce glissa même brièvement sur ses lèvres. À ce stade, Mélinda était sûre qu’il aurait pu refuser, mettre fin à cette séance… Mais quelque chose, en elle, lui disait que, fondamentalement, Furette avait envie de poursuivre, qu’il ne se voyait pas mettre fin, maintenant, à tout le plaisir que la femme lui insufflait. Le désir sexuel était une chose terrible, une force incontrôlable qui venait vous prendre, et, quand il s’emparait de vous, il était comme un sable mouvant, vous faisant peu à peu fondre en lui.
« Tu es doué de tes mains, Furette, je ne dis pas le contraire… Mais, si tu veux vraiment me faire sentir bien, c’est autre chose que tes mains doivent masser… »
Elle prenait peut-être le risque d’aller un peu trop vite avec lui. C’était une question qu’elle se posait en son for intérieur. Ne fallait-il pas tempérer, continuer à tourner autour, plutôt que prendre le risque d’essuyer un refus frontal ? Mélinda se décida malgré tout, et libérant la joue de Furette, elle saisit doucement (mais non moins fermement) sa main, et la posa sur son sein.
« Là… Masse-moi ici aussi, Furette. Ne me dis pas que tu n’as pas envie de les presser… Et, puisqu’il s’agit de me détendre par le massage, comment peux-tu prétendre y arriver, si tu ne masses pas les zones les plus sensibles ? »
L’idée n’était même uniquement de le perturber, mais clairement de l’exciter.