L’emploi du temps de
Morgane Fawley, Directrice en charge du Programme «
GeoSex », était réglé à la minute près. Quand on était à la tête de l’un des programmes civils les plus importants de GeoWeapon Corp., il fallait s’attendre à ce que sa vie privée soit relativement sacrifiée... Ceci n’était pas pour déranger Morgane, car travailler au sein de la compagnie présentait tant d’avantages que dormir dans son bureau, avoir ses logements de fonction au sein de la société, ne présentait aucun problème. Fawley était l’archétype même de la femme d’affaires arriviste, ambitieuse, et qui aimait bien qu’on l’appelle «
Madame la Directrice », et non simplement «
Madame ». Belle et forte, elle était à l’image de GeoWeapon Corp., une mégacorporation qui s’engrossait et s’enrichissait en broyant ses ennemis. Elle avait atteint ce poste, non seulement grâce à son intelligence et son ambition, mais aussi grâce à son corps.
Morgane se tenait dans un énorme bureau. Devant elle, une baie vitrée permettait de voir le centre de l’installation. GeoSex était située dans l’un des niveaux de GeoTower, le siège social de l’entreprise, et aussi l’emplacement de la plupart des installations et programmes civiles de l’entreprise. Plusieurs étages étaient, de fait, consacrés à GeoSex. Certains étages étaient juste les laboratoires et les salles d’études des GeoToy, et celui-ci était le cœur du Programme GeoSex : GeoSlave. Un programme vaste et important, consistant à créer des esclaves sexuels afin de les revendre sur le marché. C’était un programme qui avait une portée sociale, car, si la plupart des femmes responsables de l’éducation étaient des Maîtresses, il y avait aussi beaucoup de mâles. C’était toute une organisation, et, depuis son bureau, en sirotant son café, dans son tailleur impeccable coupé sur mesure, Morgane supervisait toute cette opération.
Sur son bureau, un hologramme permettait de diffuser, sous ses yeux, les images de multiples caméras de sécurité, lui permettant ainsi de voir tout ce qui se passait au sein de cet étage. Ainsi, dans une pièce,
une femme nue, le visage recouvert par une cagoule en latex l’empêchant de voir, d’entendre, de sentir, et de parler, attendait son heure. Attachée à une croix, elle était à la merci de plusieurs hommes se déshabillant à côté d’elle, et qui s’apprêtaient à la violer sauvagement, pendant des heures. Dans une autre salle, un spectacle similaire se déroulait,
avec une femme qui était cette fois-ci recouverte d’une combinaison intégrale. Un homme était déjà en train de la besogner, la sodomisant rudement, la femme couinant et gémissant. Sourire sur les lèvres, Morgane admirait ce fascinant spectacle, lorsque la porte de son bureau s’ouvrit.
Une jeune femme en tailleur entra. Elle avait une belle chevelure rousse, et conformément au protocole, se dévêtit rapidement, révélant, sous son tailleur,
un élégant uniforme en latex.
«
La connexion est bientôt établie, Maîtresse Fawley. -
Parfait ! »
Elle appuya sur un bouton, et une seule image se forma sous ses yeux. Dans son dos, l’esclave, Cassandra, attendait sagement, mains jointes derrière le dos. Il y a quelques mois, GeoWeapon Corp. avait pris la liberté de contacter trois entrepreneuses venant de Novac, afin de leur proposer d’ouvrir une sorte de succursale sur Terre, une sorte d’entreprise indépendante qui aurait pour but de capturer et de dresser des Terriennes en vue de faire des esclaves que l’entreprise pourrait acheter à prix préférentiel. Sur le marché, les Terriennes se vendaient plutôt bien. L’entreprise devait agir discrètement, d’où le choix de recouvrir à trois femmes, un petit nombre. Les autorités publiques locales ne devaient évidemment rien savoir de ce trafic, et, même aux yeux de la législation tekhane, ce que la firme faisait n’était pas légal. Néanmoins, ça ne les empêchait pas de le faire.
Les trois Novaquiennes avaient fondé le GRES, et Miranda Forge avait, il y avait quelques jours, envoyé un mémo à Morgane. Les demandes de la PDG étant évidemment ultra-prioritaires, Morgane avait bouleversé son planning en conséquence. Miranda souhaitait visiter les locaux du GRES, voir si ces derniers étaient bien opérationnels... Et probablement encore autre chose. Cependant, le GRES se trouvant sur Terre, il fallait un peu de temps pour établir la connexion.
L’image finit par apparaître, et Morgane s’éclaircit la gorge.
«
Salut, les filles ! J’espère que je ne vous dérange pas dans une quelconque activité... Vous avez reçu le mémo’ ? »
Morgane leur avait envoyé il y a quelques jours un mail pour les prévenir que Miranda allait bientôt venir, et qu’elle voulait s’entretenir avec elles avant cette rencontre.
Une visite de la PDG, après tout, ça se préparait... Et, pour ça, Morgane avait quelques idées !